Par Jeannot Vachon, Le Soleil, Montréal, 24 février 2007
L’émission Zone libre traitait dernièrement du combat de Louise Arbour pour la protection des droits de l’homme dans le monde. Comme son poste à l’ONU lui donne un regard privilégié sur les nombreux problèmes de droits humains à travers le monde, il a été étonnant d’entendre de sa bouche qu’un de ses pays récalcitrants aux droits de l’homme n’est nul autre que son ex-grand défenseur, les États-Unis. Il semble que le 11 septembre ait fait dérailler la primauté aux droits humains accordée par ce pays. On l’a remplacée par un droit hypothétique de la majorité à défendre sa sécurité en violant des droits individuels, soit les mêmes arguments utilisés par Poutine ou par n’importe quel chef d’état qui veut dominer en écrasant des individus qui s’opposent à son régime. Au Canada, grâce à Harper, nous sommes sur la bonne voie. Des juges libèrent au compte-gouttes des prisonniers qui croupissent dans notre Guantanamo du nord depuis plusieurs années sans jamais être passés devant un juge ni qu’aucune accusation officielle n’ait été portée contre eux. Ceux qui restent se laissent mourir de faim sous l’indifférence publique. Cette situation touche à sa fin, car les nouveaux juges que choisira Harper ne libéreront plus personne que le gouvernement voudra bien enfermer. En effet, Harper a clairement indiqué que le choix des juges n’appartiendra plus au monde de la justice. Ils seront dorénavant choisis en fonction d’être méchants avec les criminels ou plutôt avec ceux que les policiers pensent qu’ils sont des criminels. La sécurité va primer sur la justice. Pendant qu’on fait la guerre aux coûts de milliards pour civiliser le tiers-monde, les droits de l’homme dans notre propre société sont en pleine régression.
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