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mercredi 31 octobre 2007

Tunis : le procès d’Abdallah Ben Amor reporté au 14 novembre

Le tribunal militaire de Tunis a reporté mercredi au 14 novembre le procès d'un Tunisien récemment rapatrié de la prison américaine de Guantanamo, Abdallah Ben Amor Hajji, accusé d'appartenance au "Front islamique tunisien", un groupe inconnu auquel il nie avoir appartenu ni à une quelconque autre organisation terroriste.
Le renvoi a été décidé sur requête des avocats de la défense, Mes Abderraouf Ayadi et Samir Ben Amor, qui ont demandé un délai pour prendre connaissance du dossier et préparer leurs plaidoiries. Abdallah Hajj doit être rejugé après avoir fait opposition, dès son retour à Tunis, à un jugement par contumace prononcé en 1995, le condamnant à 10 ans d'emprisonnement.
Le tribunal a en revanche rejeté une demande de libération provisoire de l'accusé qui, selon ses avocats "a enduré cinq ans de souffrances dans la prison de Guantanamo Bay sans avoir commis aucun crime et sans qu'aucun chef d'inculpation n'ait été retenu contre lui".
L'audience de mercredi, qui a duré quelque 20 minutes, s'est déroulée en présence d'une diplomate américaine, Trina Saha, chargée des affaires politiques à l'ambassade des Etats-Unis à Tunis, de deux représentants de l'organisation humanitaire britannique "Reprieve" et de plusieurs journalistes de la presse internationale.
En revanche, l'épouse de l'accusé, Khadija, sa soeur Radhia et ses filles Aïcha et Asma ont été soumises à une fouille avant d'entrer dans la salle d'audience, ce qui les a empêché d'y assister. "C'est frustrant, cela fait cinq ans que je n'ai pas vu mon père", a protesté Asma, 18 ans.
Abdallah Hajji, âgé de 51 ans, a été rapatrié en juin dernier en même temps qu'un autre ressortissant tunisien, Lotfi Lagha. Il avait été arrêté avec son beau-fils Hédi Hammami, qui se trouve lui encore en détention à Guantanamo, en avril 2002 à Lahore (Pakistan) où il tenait un commerce de textiles depuis 1990, selon son épouse Khadija. Cette dernière a été rapatriée en Tunisie avec ses huit enfants.
L'arrestation d'Abdallah Hajji avait eu lieu dans les mois qui ont suivi les attentats terroristes du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis. Les services de sécurité pakistanais l'ont remis aux forces américaines qui l'ont envoyé sur la base de Bagram (Afghanistan) avant de le transférer à Guantanamo à la fin de l'été 2002.
Source : AP, 31 octobre 2007

vendredi 10 août 2007

Lotfi Lagha a été amputé de 8 doigts à Bagram avant d’être envoyé à Guantánamo

Un Tunisien récemment rapatrié de la base de Guantánamo, Lotfi Lagha, a accusé les militaires américains de lui avoir sectionné les doigts après l'avoir drogué, a déclaré vendredi son avocat, Me Samir Ben Amor.
Les autorités américaines n'ont fait aucun commentaire dans l'immédiat. Me Ben Amor a accordé un entretien à l'Associated Press après avoir rencontré jeudi son client pour la première fois la veille à la prison de Mornaguia, à 30km de Tunis, où il est incarcéré depuis son retour en Tunisie fin juin dernier.
Selon le récit fait par Me Ben Amor, Lotfi Lagha avait immigré clandestinement en 1998 en Italie où il est devenu musulman pratiquant. C'est au début de 2001 qu'il est parti pour l'Afghanistan, a indiqué l'avocat sans en préciser les motivations.
Au plus fort de l'offensive américaine, il s'était réfugié à Tora-Bora, en Afghanistan, pendant un mois, avant de fuir le pays. Il a été arrêté début 2002 à la frontière pakistanao-afghane dans un état très précaire. "J'avais les mains et les pieds gelés par le froid glacial", a-t-il relaté à son avocat.
Après une hospitalisation pendant trois mois et demi, les services de sécurité pakistanais l'ont remis à l'armée américaine qui l'a transféré à la base de Bagram, en Afghanistan.
Pendant le mois qu'il y resté, les militaires américains lui avaient dit que son état nécessitait qu'on lui coupe les doigts des deux mains affectés. Il a déclaré s'y être farouchement opposé, d'autant que les médecins pakistanais lui avaient assuré qu'il pouvait être soigné par un traitement ordinaire.
C'est alors que médecins américains de la base de Bagram l'ont drogué le soir pour qu'il se trouve le lendemain avec quatre doigts de chaque main sectionnés, excepté les pouces, affirme-t-il.
"A mon réveil et malgré mon état, les militaires n'ont pas arrêté de m'asséner des coups partout sur le corps avec des matraques et leurs brodequins", ajoute-t-il. Il a également dénoncé les mauvais traitements qu'il dit avoir subi dans la base militaire de Kandahar.
Pendant les cinq ans qu'il devait passer ensuite dans la base de Guantánamo, Lotfi Lagha a dit avoir été victime, avec d'autres détenus, de "tortures et autres pratiques humiliantes".
Lotfi Lagha qui affirme avoir été rapatrié malgré lui, fait l'objet de poursuites pénales sous l'accusation d'appartenance à association de malfaiteurs. Il encourt une peine de six ans de prison, selon le code pénal tunisien. Il a été interrogé pendant trois jours au ministère de l'intérieur sans faire l'objet de maltraitements, selon son avocat qui prévoit que son procès aura lieu vers novembre prochain.
Source : AP, 10 août 2007

mardi 7 août 2007

Tunisie: Abdallah Ben Amor sera rejugé 12 ans après sa condamnation par contumace

Rapatrié en Tunisie fin juin après cinq ans de détention sur la base militaire américaine de Guantánamo, Abdallah ben Amor est toujours emprisonné et regrette d'avoir accepté de retrouver son pays. Il y sera rejugé pour une affaire qui lui a valu une condamnation par contumace, selon son épouse Khadija Bousaïdi.
Cette entrevue à l'Associated Press, la première qu'elle accorde à la presse, s'est déroulée samedi dans les bureaux de l'avocat de son époux, Me Samir ben Amor, Mme Bousaïdi ayant tenu à éviter de rencontrer le correspondant de l'AP à son domicile.
Agé de 51 ans, Abdallah ben Amor avait été condamné par contumace en 1995 à dix ans de prison dans l'affaire dite du «Front islamique de Tunisie», auquel il nie avoir appartenu. Il doit être rejugé par le tribunal militaire de Tunis le 26 septembre.
Son parcours commence au Pakistan, où il s'était installé en 1988 avec son épouse, ses enfants ainsi que son beau-fils Hédi Hammami, époux de sa fille aînée. Pendant 14 ans, il y a fait commerce de textiles et a travaillé dans le cadre d'organisations de secours islamiques, selon son épouse.
Mais en 2002, Abdallah ben Amor a été arrêté par les services de sécurité pakistanais, en compagnie de son beau-fils. Ils ont été transférés vers la base militaire de Bagram, en Afghanistan, puis vers Guantánamo.
Le jour de sa remise aux autorités tunisiennes, l'ex-pensionnaire de Guantánamo a été conduit au ministère de l'Intérieur où il a été interrogé par les services de sécurité. «Ils voulaient savoir à quelles organisations il appartenait et lui faire signer un document contenant des aveux dans ce sens, qu'il a du reste refusé de signer», rapporte Mme Bousaïdi.
Les autorités tunisiennes nient que le détenu ait subi des mauvais traitements ou fait l'objet de menaces.
Source : AP, 7 août 2007

mardi 17 juillet 2007

À la prison de Mornaguia (Tunisie), tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles…

Abdallah Ben Amor El Hajji et Lotfi Ben Souei Lagha, deux détenus tunisiens de Guantánamo Bay (Cuba), ont été renvoyés le 17 juin 2007 vers la Tunisie. Ils sont actuellement à l'isolement à la prison de Mornaguia. La campagne lancée par diverses ONG craignant qu'ils ne soient torturés ou soumis à d'autres formes de mauvais traitements a suscité une réaction du gouvernement de Tunis, dont cette dépêche de l’agence AP rend compte :
Les autorités tunisiennes ont démenti mardi 17 juillet 2007 qu'un ex-détenu à Guantánamo, Abdallah Ben Amor Hajji, récemment rapatrié en Tunisie, ait subi de mauvais traitements ou fait l'objet de menaces, comme il l'a affirmé.
"M. Abdallah Ben Amor Hajji, précédemment détenu par les autorités américaines à Guantánamo et remis le 18 juin 2007 aux autorités judiciaires tunisiennes, n'a subi aucun mauvais traitement en Tunisie, et ce contrairement aux allégations dénuées de toute preuve attribuées à son avocat", selon un communiqué du ministère de la Justice. "Aucune menace n'a jamais été proférée contre sa personne et encore moins à l'encontre de sa famille", ajoute-t-on.
L'avocat de l'intéressé, Me Samir Ben Amor, qui lui a rendu visite à deux reprises à la prison civile de Mornaguia, à 25km de Tunis, a affirmé que son client était incarcéré dans des "conditions déplorables", "en isolement dans une cellule exiguë dépourvue d'aération et de lumière". Abdallah Ben Omar El Hajji, qui a reçu la visite de représentants du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), a-t-il précisé, aurait en outre subi des mauvais traitements lors de son interrogatoire. Il aurait été menacé, avec sa famille.
L'état de santé du prisonnier est cependant jugé "normal", voire "en amélioration sur le plan psychique", bien qu'il souffre d'un problème de vue, selon son conseil.
Les autorités assurent que M. Hajji, condamné par contumace par le tribunal militaire de Tunis à dix ans d'emprisonnement pour "appartenance à une organisation terroriste" et recherché depuis lors pour purger sa peine, "est détenu dans des conditions normales et reçoit régulièrement la visite de sa famille et de son avocat". Elles avancent en outre que, "contrairement aux allégations attribuées à son avocat, M. Hajji n'a pas, à ce jour, encore été interrogé ni par la police judiciaire ni par le juge chargé de l'affaire".
"Etat de droit, la Tunisie garantit les droits de citoyens et sa législation, conforme en tous points aux conventions internationales pertinentes, ne tolère aucun traitement inhumain ou dégradant envers les détenus", fait valoir le communiqué.
Le prisonnier ayant fait appel de sa condamnation, son cas sera examiné le 26 septembre.
Source :
AP, 17 juillet 2007

mercredi 4 juillet 2007

Depuis sa prison tunisienne, Abdullah Ben Omar dénonce «les conditions inhumaines» de guantánamo

Un ex-détenu tunisien de Guantánamo, Abdallah Ben Omar El Hajji, récemment remis aux autorités tunisiennes, a dénoncé mardi «les conditions inhumaines» dans lesquelles s'est déroulé son rapatriement et «les tortures» qu'il dit avoir subies pendant les cinq ans de sa détention sur la base militaire américaine à Cuba.
L'ex-pensionnaire de Guantánamo a fait ces révélations lors d'un entretien avec Me Samir Ben Amor, qui lui a rendu visite pendant une heure dans la prison de Mornaguia, à environ 30km de Tunis, où il est actuellement incarcéré, en attendant d'être rejugé le 26 septembre prochain par le tribunal militaire de Tunis. Il avait été condamné en 1995 par contumace par cette juridiction à 20 ans de prison dans l'affaire dite du «Front islamique». «Le voyage du retour qui a duré plus de dix heures à bord d'un avion de l'armée américaine s'est déroulé dans des conditions inhumaines. J'avais les pieds et les mains ligotés, les yeux bandés et les oreilles obstruées par des écouteurs», a déclaré l'avocat à l'Associated Press, en relatant le récit fait par son client. Selon Me Ben Amor, Abdallah Ben Omar a nié avoir jamais adhéré à une quelconque organisation terroriste. Il affirme s'être rendu au Pakistan avec sa femme Aïcha et ses huit enfants ainsi que son beau-fils Hédi Hammami pour faire du commerce et travailler dans le cadre d'organisations de secours islamique. Il a confié que cette idée lui a été inspirée après un séjour de deux ans en Arabie saoudite à la fin des années 80. Il a été arrêté en avril 2002 par la police pakistanaise à son domicile, en même temps que son beau-fils encore en détention à Guantánamo dans le contexte qui a suivi les attentats terroristes du 11 septembre 2001 aux États-Unis. Deux mois après, les services de sécurité pakistanais l'ont remis aux forces américaines qui l'ont envoyé sur la base de Bagram (Afghanistan) avant de le transférer à Guantánamo à la fin de l'été 2002. Pendant le transfert des prisonniers du Pakistan en Afghanistan, les militaires américains leurs faisaient porter des cagoules asphyxiantes qui ont causé la mort de certains d'entre eux, selon Abdallah Ben Omar. «Dans le centre de détention de Guantánamo, les prisonniers étaient soumis à diverses pratiques de torture: on les plaçait durant de longues périodes dans des tonneaux remplis d'eau, d'autres étaient suspendus aux portes ligotés ou encore traînés dénudés comme des animaux avant leur interrogatoire», a encore raconté l'ex-détenu. Il a cité le cas d'un de ses compatriotes indentifié seulement par son prénom, Abdallah, qui, a-t-il dit, a perdu ses facultés mentales du fait des tortures subies. «Plus que les maltraitements physiques, c'est plutôt au niveau mental que Abdullah Ben Omar souffrait», a encore rapporté Me Ben Amor. «Pour provoquer les détenus qui sont musulmans, les geôliers jetaient le Coran dans les toilettes ou avec les habits sales», a-t-il dénoncé.

Source : AP, 29 juin 2007

jeudi 21 juin 2007

Tunis confirme la remise de deux ex-détenus de Guantanamo, Lotfi Lagha et Abdullah Hajji

La Tunisie a confirmé mercredi soir s'être fait remettre par les autorités américaines deux de ses ressortissants qui étaient détenus sur la base militaire de Guantanamo à Cuba.
Dans un communiqué transmis à l'Associated Press, les autorités tunisiennes expliquent que les deux ex-détenus, Lotfi Lagha et Abdallah Hajji, étaient réclamés par la justice tunisienne "en raison de poursuites pénales en cours à leur encontre" et qu'ils leur ont été remis lundi par les autorités américaines.
Le premier fait l'objet d'une instruction judiciaire auprès du tribunal de première instance de Tunis pour "appartenance à une organisation en relation avec la commission de crimes terroristes", indique le communiqué sans plus de précisions.
Lotfi Lagha a été déféré devant le juge d'instruction près ce tribunal à l'effet de parachever les investigations et de déterminer s'il est impliqué dans les faits pour lesquels il est poursuivi.
Quant au deuxième prévenu, Abdallah Hajji, qui a été précédemment condamné par défaut (à 20 ans de prison), il pourra faire opposition à ce jugement et, dans ce cas, devrait être rejugé pour répondre des griefs qui lui sont attribués lors d'un procès public lui offrant toutes les garanties légales, ajoute le communiqué qui ne précise pas ces griefs.
L'information avait été annoncée plus tôt dans la journée, à l'Associated Press, par Cris Chang, un responsable de l'organisation de défense des droits de l'homme Reprieve, basée à Londres, puis confirmée par l'avocat tunisien Samir Ben Amor, spécialiste des affaires liées au terrorisme. Toutefois, ces deux sources avaient indiqué que les deux détenus avaient été rapatriés dimanche dernier par les autorités américaines.
Source : AP, 20 juin 2007