Affichage des articles dont le libellé est Saber Lahmar. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Saber Lahmar. Afficher tous les articles

samedi 22 novembre 2008

Un juge US ordonne la libération de cinq Algériens détenus à Guantanamo

Pour la deuxième fois depuis la décision de la Cour suprême fin juin rétablissant l'habeas corpus pour les prisonniers de Guantanamo, un juge civil a ordonné, jeudi 20 novembre, la libération de captifs détenus par les forces américaines sur la base navale de l'île de Cuba.
Le juge fédéral Richard Leon était saisi du cas de six Algériens, Lakhdar Boumediene, 42 ans, Mustafa Aït Idir, 38 ans, Mohamed Nechla, 40 ans, Hadji Boudella, 43 ans, Saber Lahmar, 39 ans, et Belkacem Bensayah, 46 ans. Ils avaient été arrêtés en Bosnie en 2001 et transférés à Guantanamo début 2002. Le magistrat a ordonné la libération des cinq premiers. Il a estimé que le gouvernement n'avait pas réussi à prouver la qualification d'"ennemis combattants" qu'il leur appliquait. Concernant Belkacem Bensayah, il a en revanche estimé qu'il était "probable" qu'il ait prévu de se rendre en Afghanistan pour y prendre les armes contre les forces américaines, apportant un "soutien direct" à Al-Qaida.
Le juge a rendu sa décision à l'issue d'un procès qui a duré sept jours, dont six à huis clos. Le verdict a été rendu en public au tribunal de Washington. Les détenus algériens ont pu l'entendre en direct depuis Guantanamo. C'est la première fois qu'un juge se prononce sur la validité de la qualification d'ennemi combattant. Le 7 octobre, un autre juge, Ricardo Urbina, avait déjà ordonné la mise en liberté de 17 Ouïgours, mais ceux-ci n'étaient plus considérés comme des ennemis combattants par le Pentagone. Les 17 Ouïgours sont toujours en détention, le gouvernement ayant fait appel. Il est vraisemblable que le sort des Algériens ne changera pas davantage. Les juges sont en droit d'ordonner la libération des prisonniers, mais il revient à l'armée d'organiser leur libération. A moins de deux mois de la fin de son mandat, le président George Bush n'a pas l'intention de prendre la responsabilité de libérer des hommes que l'armée juge susceptible de retourner au combat et de tuer des soldats américains.
Quelque 150 dossiers sont encore sur les bureaux de la quinzaine de juges de la cour fédérale de Washington autorisés à examiner les plaintes des détenus de Guantanamo par la dernière décision de la Cour suprême. Celle-ci a étendu les garanties constitutionnelles américaines à la base de Guantanamo, contredisant l'opinion de l'administration Bush, pour qui il s'agit d'une zone de flou juridique.
Corine Lesnes, Le Monde, 22/11/2008

mardi 10 avril 2007

Nouvelle grève de la faim à Guantanamo

Prisonniers musulmans et prisonniers anglais :
qui sont les barbares ?
Dessin de Mercader, Espagne
13 prisonniers du centre de détention de Guantanamo, à Cuba, ont entamé une nouvelle grève de la faim, rapporte dimanche le New York Times sur son site internet (http://www.nytimes.com/). Ceux-ci ont commencé à être alimentés de force par les militaires, indique le journal, citant des responsables militaires et des avocats. Ils protestent contre les pénibles conditions de vie dans le quartier de haute sécurité dans lequel ont été placés, le Camp 6, depuis décembre, quelque 160 prisonniers, ont indiqué leurs avocats. Le Camp 6, dont les cellules sont plus vastes que celles du Camp 5 et avec un peu plus de « confort », est néanmoins en train de devenir, selon une avocate, une « asile de fous », car l’isolement des détenus y est beaucoup plus sévère. Les 13 détenus actuellement en grève de la faim constituent le nombre le plus important de prisonniers à être alimentés de force depuis le mois de mars quand les militaires avaient mis fin à une grève similaire. Ils avaient alors forcé les prisonniers, maintenus dans une chaise de contention, à s'alimenter au moyen d'une sonde passant par le nez, précise le quotidien. Des documents récemment diffusés par le Pentagone montrent qu'avant l'utilisation de la technique de la chaise de contention des prisonniers avaient accusé des pertes de poids importantes. Après les importantes protestations contre les méthodes d’alimentation forcée sur des chaises de contention, les autorités militaires ont « adouci » leurs méthodes, « se contentant » de les nourrir de force un quart d’heure par heure et non plus 20 heures sur 24 par séquences de deux heures. Ils sont ensuite transférés dans des « pièces sèches » où on le surveille, en veillant à ce qu’ils ne se fassent pas vomir. Les détenus protestent notamment contre les mesures d’isolement total auxquelles sont soumis une grande part d’entre eux. Saber Lahmar, un religieux algérien accuse par les autorités du camp d’avoir émis uun avis religieux que la question des suicides en prison, a été à l’isolement total depuis plus de 9 mois. Selon son avocat, « il est en train de s’effondrer physiquement et émotionnellement. Nous pensons que le châtiment dépasse de loin ce qui est autorisé par la loi et qu’il ne va pas y survivre.”