Affichage des articles dont le libellé est Irak. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Irak. Afficher tous les articles

vendredi 12 juin 2009

"Libération" d'un Tchadien et d'un Irakien

Deux détenus de Guantanamo, un jeune homme à la double nationalité tchadienne et saoudienne et un Irakien, ont été transférés respectivement vers le Tchad et vers l'Irak, a annoncé jeudi le ministère américain de la Justice.
Jawad Jabber Sadhkan a posé le pied en Irak dans la nuit de mercredi à jeudi, tandis que Mohammed al-Gharani est arrivé jeudi au Tchad, a précisé le ministère dans un communiqué.
Il s'agit des septième et huitième libérations du centre de détention le plus controversé du monde, ouvert en 2002 par George W. Bush, depuis l'arrivée de Barack Obama à la Maison Blanche.
Arrêté à l'âge de 14 ans par les Américains, Mohammed al-Gharani avait été innocenté par un juge fédéral le 15 janvier après avoir passé sept ans à Guantanamo.
Le ministère ne donne aucune précision sur les conditions dans lesquelles M. Sadhkan a été déclaré libérable, laissant supposer qu'il s'agit du résultat du réexamen de son dossier par le groupe de travail intergouvernemental chargé de déterminer le sort des quelque 240 détenus encore enfermés.
Source : AFP / 12 juin 2009
Question à 1000 dollars : connaîtront-ils le même sort que le détenu libyen "suicidé" en prison en Libye ?

jeudi 3 avril 2008

Pour le Pentagone, la torture est de la "légitime défense"

Le département de la Justice américain avait envoyé au Pentagone, en 2003, un mémorandum dans lequel il assimilait le recours à la torture à un acte de « légitime défense » dans le cadre de l’interrogatoire d’un « ennemi combattant ». Un député irakien et un lieutenant colonel de l’armée française, spécialiste de la guerre d’Algérie, réagissent à ce document, déclassifié hier et que nous publions dans son intégralité.
Le mémorandum, rédigé par un juriste du département de la Justice américain (DOD), affirme, en résumé, que le président américain est habilité par la Constitution à autoriser certaines formes de torture contre les militants d’Al-Qaïda, car il s’agit de protéger la nation. Le DOD a annulé ce mémorandum neuf mois après son émission. Mais, selon le Washington Post, ce document a formalisé un raisonnement qui a servi de "base légale (…) pour justifier des interrogatoires agressifs dans des moments-clefs, notamment lorsque les prisonniers en provenance d’Afghanistan affluaient dans les prisons militaires".

Les contributeurs
Haytham Manna Izzat Shahbandar Michel Goya

Extraits du mémorandum
"Si le défenseur du gouvernement en venait à blesser un ennemi combattant pendant un interrogatoire, enfreignant ainsi le code pénal, il le ferait pour éviter de nouvelles attaques contre les Etats-Unis par le réseau terroriste Al-Qaïda. Nous pensons qu’il serait possible de justifier cette infraction en arguant que l’exécutif est chargé par la Constitution de protéger la nation. (...) [Ces infractions pourraient être considérées comme] une version internationale du droit à l’autodéfense".
Le document complet (en anglais - fichiers de plusieurs mégas) :
Partie 1
Partie 2
"Leurs techniques n’ont rien à envier à celles utilisées dans les prisons syriennes"
Haytham Manna, porte-parole de la Commission arabe des droits de l’Homme.
Haytham a interviewé de nombreux anciens détenus des forces américaines à Guantanamo et en Irak.
"J’avais déjà ce document. Il a été déclassifié hier, mais il avait fuité : ça n’est pas pour être transparent que le Pentagone a déclassifié ce mémorandum, mais parce qu’il était déjà dans le domaine public.
Le recours à la torture a été codifié dès 2001, avant même l’invasion de l’Afghanistan. L’Administration américaine a créé tout un vocabulaire tournant autour de la torture, sans la nommer, et cela pour ne pas enfreindre les conventions internationales. Elle fait référence à des interrogatoires ‘musclés’ ou ‘fermes’, alors qu’il s’agit bien de torture.
C’est ce type de mémo qui a justifié le supplice de la planche à eau (le prisonnier est presque étouffé), de la température (la salle d’interrogatoire passe de 130° à -25°) ou du bruit (le prisonnier est exposé à un volume sonore insupportable pendant plusieurs heures). Ce type d’interrogatoire, pratiqué à Guantanamo, est suivi par une équipe d’experts, les « spécialistes du comportement » (behavior team) qui sont là pour éviter que le prisonnier soit torturé à mort. Mais ils ne sont pas toujours efficaces. Il y a eu au moins quatre personnes tuées à Guantanamo, des morts déguisées en suicides par les Américains.
Et les tortures utilisées à Guantanamo ne sont rien comparées à celles pratiquées en Irak. L’armée américaine, et les milices irakiennes qu’elle soutient, n’ont plus aucune retenue. Leurs techniques n’ont rien à envier à celles utilisées dans les prisons syriennes. Mais ce qui se passe dans les centres de détention afghans ou irakiens, tout le monde s’en fiche. Car, de toute façon, les prisonniers sont toujours isolés pendant les interrogatoires. Il n’y a jamais de témoin de ces tortures".

"Leur conception d’une torture 'limitée’ est risible"
Izzat Shahbandar, député membre de la Liste nationale irakienne, une coalition de partis opposés au gouvernement actuel.
C’est une très bonne chose que ce document soit déclassifié. Il en dit long sur le caractère répressif de la politique étrangère américaine. Washington dénonce la torture quand elle est pratiquée par d’autres pays, notamment par des pays du Sud. Mais quand il s’agit d’eux, c’est autorisé. C’est un double discours inacceptable. Et leur conception d’une torture ‘limitée’ est risible. La torture, c’est la torture. C’est inhumain, un point c’est tout. Je me demande pourquoi ils rendent public ce genre de document. Au fond, ce doit être parce que ce mémo ne les gêne pas vraiment".

"Ne pourrions plus avoir recours à la torture, même si nous étions dans la même situation que les Américains"
Michel Goya est lieutenant colonel dans l’armée française et spécialiste des conflits au Moyen-Orient. Il est également historien. Il a notamment écrit sur l’Irak et la guerre d’Algérie.
"Le problème c’est que les Américains font face à une guerre asymétrique. Lorsqu’une armée lutte contre une guérilla ou un groupe terroriste, elle est tentée de recourir à ce genre de pratique, parce que le renseignement est un facteur déterminant. Or, la façon la plus rapide pour obtenir des informations, c’est l’interrogatoire.
Ca n’est pourtant pas le meilleur calcul à long terme. Déjà parce qu’un prisonnier peut dire n’importe quoi sous la torture. Ensuite parce que cette pratique, une fois révélée, porte atteinte à l’image de l’armée. Et sur le long terme une guerre se gagne difficilement sans le soutien de la population. Une meilleure façon d’obtenir des informations fiables peut être, par exemple, d’avoir recours à l’infiltration et le retournement du groupe adverse. L’armée française a par exemple gagné la bataille d’Alger grâce à ces deux méthodes. Le colonel Godard, qui a dirigé les opérations, était d’ailleurs opposé à la torture.
Les Américains veulent des résultats rapidement. C’est dans leurs gênes. Ils ont en outre le sentiment de participer à une croisade, de lutter contre le mal. Enfin, ils sont face à un ennemi qui ne respecte lui aucune règle, aucun code de déontologie. Ils sont donc tentés de recourir à des méthodes extrêmes. L’armée française a également torturé pendant la guerre d’Algérie (dans une bien moindre mesure que le le FLN, toutefois). Mais cette expérience a profondément traumatisé notre institution. C’est une plaie encore ouverte, dont on a du mal à parler. Je peux donc affirmer que ne pourrions plus avoir recours à la torture, même si nous étions dans la même situation que les Américains".

lundi 20 août 2007

Documents accablants sur les prisons irakiennes/Images show pleading Iraq prisoners

BAGDAD (Reuters) - Un haut responsable irakien a promis que les conditions de détention des prisonniers du pays seraient améliorées, quelques jours après avoir rapporté des clichés de centaines de détenus entassés dans des tentes entourées de barbelés.
Pénétrer dans une geôle irakienne pour en rapporter des images est un fait assez rare dans le pays pour que le vice-président sunnite Tarek al Hachémi s'en soit chargé personnellement.Les images réalisées par Hachémi montrent des tentes alignées, de la taille d'un terrain de basket, recouvertes d'une simple bâche en plastique et où sont parqués des dizaines de détenus.
Derrière le grillage de la prison de Roussafa, dans un des quartiers de la capitale, certains détenus à peine vêtus crient leur innocence. D'autres entonnent des chants nationalistes de l'époque de Saddam Hussein."Cela fait deux ans que je me trouve en prison et on ne m'a toujours pas présenté devant un avocat ni jugé dans un tribunal", a confié l'un d'entre eux.
"Nous ne demandons ni nourriture, ni eau. Juste la liberté", s'exclame un autre dans la vidéo capturée par Hachémi.Le vice-président a assuré les détenus que les autorités irakiennes travaillaient de concert afin d'améliorer la situation des détenus.
"Nous n'accepterons pas cette injustice. C'est une honte pour nous tous. Soyez patients. Vous serez tous entendus par la jsutice", a assuré l'homme politique sunnite.
L'armée américaine et les forces de sécurité irakiennes ont emprisonné des dizaines de milliers de personnes sans preuve de culpabilité depuis le début de l'intervention militaire en 2003, phénomène accéléré après la chute du régime de Saddam Hussein.
Voir la vidéo

Images show pleading Iraq prisoners
By Waleed Ibrahim and Peter Graff Sat Aug 18
BAGHDAD (Reuters) - Rare footage from inside a Baghdad prison camp shows hundreds of inmates packed into wire-mesh tents, protesting their innocence."I have been jailed for two years and have never been put before a judge or court!" one prisoner is shown shouting.
The video pictures were given to Reuters Television on Saturday by the office of Sunni Arab Vice President Tareq al-Hashemi, who visited the Rusafa prison compound in eastern Baghdad with his Shi'ite counterpart.Hashemi told the prisoners that the authorities were working to speed up their cases and he promised better treatment.
The footage showed row upon row of outdoor tents made of wire mesh and covered with white plastic sheeting, each about the size of a basketball court and housing dozens of inmates."We are not asking for food or water. Just free us. We have committed no crimes," said one inmate.
Prisoners, some stripped to their waists, pressed up against the mesh walls and shouted their innocence. Some chanted Saddam-era Iraqi nationalist slogans.Hashemi said: "We will not accept this injustice. It is a shame on all of us. Be patient. All of your cases will be heard."At one point he added: "You are lucky to be here. At least you have security. Those outside do not even have security."U.S. forces and Iraq's own security forces have imprisoned tens of thousands of detainees without charge in the four years since the fall of President Saddam Hussein.
EMOTIONAL ISSUE
Many of the prisoners held by both U.S. and Iraqi authorities are Sunni Arabs accused of participating in the insurgency against the Shi'ite-led government, and their treatment is an emotional issue for the Sunni Arab community.
The treatment of prisoners has been especially resonant in the wake of the Abu Ghraib scandal in 2004, when pictures showed U.S. troops sexually humiliating detainees. Washington says such abuse has stopped and those responsible were punished.The director of the prison visited by Hashemi, Major-General Jumah Hussein, told Reuters by telephone the tented camp was opened a month ago to relieve overcrowding at prisons throughout Iraq, and the complex now held 2,779 prisoners.
He said the tents were built "according to international standards," with air conditioning and 24-hour electricity."The prisoners arrived just a month ago. It is not our fault that some have been held for a year or two years without their cases going before a judge. We are drawing up lists of all the prisoners and will put all their cases before a court," he said.
The U.S. military says it is now holding 23,000 Iraqis, 19,000 of them at Camp Bucca, a giant prison camp in southern Iraq. Washington says its own prisoners are covered by U.N. Security Council resolutions which allow its forces to hold them without charge as long as they are deemed a threat.Although U.S. forces are not responsible for prisoners held by Iraqi authorities, "we encourage them to treat their prisoners with as much respect as is seen in the West," said U.S. military spokesman Lieutenant-Colonel Christopher Garver.The Shi'ite-run Interior Ministry was criticised over the treatment of detainees in 2005 after U.S. forces said they discovered secret cells in which detainees had been tortured.
Watch the video

jeudi 2 août 2007

L'étrange aveu de Bisher Al Rawi

Dans une interview diffusée lundi soir sur Channel 4, un Irakien résidant en Grande-Bretagne, emprisonné pendant quatre ans à Guantanamo, affirme avoir été un informateur des services secrets britanniques.
Dans un entretien à la chaîne britannique Channel 4 diffusé lundi soir, Bisher Al-Rawi, 39 ans, né en Irak et ressortissant résidant au Royaume-Uni, soutient avoir travaillé pour le MI5, livrant notamment des informations sur Abou Qatada, un islamiste palestinien présenté comme le chef spirituel d'Al-Qaïda en Europe. Ses indications auraient aidé à retrouver ce dernier en octobre 2002, alors qu'il se cachait depuis près de dix mois. En novembre 2002, il a été arrêté par la CIA, avec son ami et associé, Jamil El-Banna, à l’aéroport de Banjul, en Gambie. Maintenus au secret pendant deux mois, ils auraient ensuite été placés dans une "prison noire" en Afghanistan. Privés de nourriture, torturés, questionnés sur leurs liens avec Al-Qaeda. En mars 2003, ils ont été transférés à Guantanamo. "Je m'étais porté volontaire pour le MI5. Ce qu'ils m'ont fait en retour est vraiment cruel" a déploré Bisher Al-Rawi, qui estime avoir été trahi et abandonné par le MI5. Il a finalement été relâché le 1er avril dernier, après autorisation britannique de son retour auprès de sa famille, à New Malden, dans le sud-est de l'Angleterre. Jamil El-Banna, ressortissant jordanien, lui, est toujours emprisonné.

samedi 28 avril 2007

« Abdelhadi Al Iraqi », un nouveau « gros poisson » détenu à Guantánamo

Le Pentagone a annoncé vendredi 27 avril qu'un « haut responsable d'Al Qaïda » était détenu dans sa prison à Guantánamo (Cuba). L'homme, connu sous le nom d'Abdelhadi Al Iraqi, était détenu par la CIA avant d'être transféré à Guantánamo, a fait savoir le Pentagone dans un communiqué.
Al Hadi "était l'un des plus hauts reponsables d'Al Qaïda et l'un de ses plus anciens membres au moment de son arrestation", selon le communiqué. Il avait été arrêté par la CIA l'année dernière, après le discours du président George W. Bush en septembre 2006 sur le programme de l'agence d'interroger les prisonniers de haute valeur, selon des sources des services de renseignements américains. Des responsables américains ont qualifié l'arrestation d'Al Hadi de "significative", affirmant qu'il avait "fourni de l'information sur la présence d'Al Qaïda dans un certain nombre de pays" alors qu'il était en détention par la CIA.
Al Hadi serait né en 1961 à Mossoul, en Irak, et se serait joint à Al- Qaïda à la fin des années 90.Il aurait obtenu la confiance d'Oussama ben Laden, dirigeant d'Al Qaïda, et d'Ayman Al Zawahiri, le numéro 2 de l'organisation, et aurait été en contact direct avec d'autres hauts cerveaux et décideurs d'Al Qaïda, selon le communiqué.
Une fois de plus, l’administration Bush s’est donc rendue coupable de violations graves des lois internationales, en maintenant au secret une personne kidnappée, ce qui entre dans la catégorie des disparitions forcées, comme l’a fait remarquer l’organisation Human Rights Watch.