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mercredi 24 octobre 2012

Omar Khadr : Un mécène de 84 ans le couche sur son testament

par Richard Zussman, Agence QMI, 21/10/2012

VANCOUVER – Jack Hallam, un résident de Salt Spring Island en Colombie-Britannique, a inscrit un don de 700 $ pour Omar Khadr sur son testament. Il souhaite ainsi contribuer aux frais de scolarité du jeune homme de 26 ans, récemment rentré au pays après 10 années passées à la prison de Guantanamo Bay.
«De ce que j’ai lu, le jeune homme souhaite compléter sa formation. Il veut devenir médecin, il pourrait aussi devenir ambulancier [ce qui convient mieux à un bougnoule, NDLR Chronique de guantanamo]. Les 700 $ pourraient l’aider à se payer quelques livres scolaires», a dit M. Hallam.
Le cadeau du mécène de 84 ans a suscité beaucoup d’intérêt ces derniers jours et l’homme a dit que la plupart des réactions étaient positives, sauf pour un appel anonyme reçu à la maison lors duquel un homme lui a réclamé de manière assez brutale les 700 $.
Par ailleurs, il ne s'agit pas du seul cadeau de M. Hallam à la jeunesse canadienne, puisqu’il a offert plusieurs dons pour des bourses étudiantes aux universités Lakehead, Brock et de Toronto. M. Hallam planifie aussi de léguer différentes sommes à plus de 40 organismes.
«Je ne crois pas qu’Omar Khadr a eu droit à un procès juste et équitable, a-t-il indiqué. Il a été traité d’une manière horrible.»
Omar Khadr avait plaidé coupable en octobre 2010 à cinq accusations de crimes de guerre, incluant le meurtre du sergent américain Christopher Speer. Il a écopé d’une peine de huit ans, qui doit prendre fin en 2018, mais il devrait être admissible à la libération conditionnelle dès le printemps prochain.
Né à Toronto, le prisonnier Khadr purgera la fin de sa sentence au pays.

samedi 29 septembre 2012

Omar Khadr, le dernier détenu occidental de retour au Canada

Omar en 2001
Omar en 2012


AFP, 29/9/2012

Omar Khadr, dernier ressortissant d'un pays occidental détenu à Guantanamo, a été transféré samedi de la base américaine de Cuba vers le Canada, son pays natal, à bord d'un avion militaire américain après un an d'atermoiements de la part du gouvernement canadien. (c) Afp
Omar Khadr, dernier ressortissant d'un pays occidental détenu à Guantanamo, a été transféré samedi de la base américaine de Cuba vers le Canada, son pays natal, à bord d'un avion militaire américain après un an d'atermoiements de la part du gouvernement canadien.

L'homme de 26 ans est arrivé à bord d'un avion militaire américain à 11H40 GMT à la base aérienne canadienne de Trenton, en Ontario (centre-est), pour être transféré dans une prison de haute sécurité, Millhaven, à Bath, dans la même province, a indiqué le ministre canadien de la Sécurité publique, Vic Toews, dans un communiqué.

Le ministre a précisé que la durée de sa détention au Canada serait définie par les autorités canadiennes, qualifiant Khadr de "soutien connu d'Al-Qaïda", "condamné pour terrorisme".

Aux termes de la loi canadienne, Khadr pourrait être mis en liberté conditionnelle dans un an au plus tôt.

Ce transfert "met un terme à l'un des épisodes les plus hideux de l'histoire" de Guantanamo, a estimé samedi le Centre sur les Droits constitutionnels (CCR), une organisation de défense des droits de l'homme.

Amnesty International a salué un "progrès" ajoutant que "l'histoire terrible de Khadr montre pourquoi Guantanamo doit fermer pas demain mais aujourd'hui". L'ONG appelle le président Obama à "respecter sa promesse de clore ce chapitre et assurer que tous les détenus soient, soit inculpés et jugés avec justice, soit libérés".

Human Rights Watch suggère, de son côté, que le Canada "réhabilite et réintègre dans la société l'ancien enfant-soldat".

Plus jeune prisonnier

Issu d'une famille liée à Al-Qaïda, Omar Khadr était détenu depuis l'âge de 15 ans sur la base militaire américaine de Guantanamo, à Cuba, où il a été condamné à huit ans de prison après un accord de plaider-coupable.

Il avait ainsi reconnu avoir tué le sergent américain de première classe Christopher Speer avec une grenade en Afghanistan le 27 juillet 2002, lors d'une fusillade de quatre heures avec les forces militaires américaines dans le petit village d'Ayub Kheyl. Le soldat était mort de ses blessures dix jours plus tard, le 6 août.

Sans cet accord il aurait été condamné à 40 ans de prison.

Lors de son procès, avant qu'il ne se résigne à plaider coupable, les avocats du Canadien ont soutenu que la grenade avait été lancée par quelqu'un d'autre.

Le plus jeune et dernier prisonnier occidental de Guantanamo avait demandé son rapatriement fin 2011. Depuis avril 2012, date de la réception officielle de sa demande par le Canada, il attendait de savoir s'il pourrait rentrer dans son pays natal.

Ses avocats avaient tenu une conférence de presse en juin pour tenter de faire pression sur le gouvernement canadien. "La seule raison pour laquelle Omar est toujours dans sa cellule de Guantanamo, huit mois après avoir été déclaré éligible au rapatriement, c'est que le gouvernement canadien continue de faillir à ses obligations envers lui", avait alors estimé Me John Norris, l'un des avocats canadiens d'Omar Khadr.

De son côté, le ministre canadien explique, dans sa décision de rapatrier Omar Khadr que l'AFP a pu consulter, que si le rapatriement a été si long c'est qu'il attendait de pouvoir visionner une cassette vidéo d'un entretien entre le détenu et un médecin avant de se faire une opinion.

M. Toews affirme qu'il a dû s'adresser directement au secrétaire à la Défense américain Leon Panetta pour que la vidéo lui soit fournie.

La famille de Khadr résidant au Canada, dont son frère, s'est félicitée de son arrivée, annonçant son intention de lui rendre visite en prison.

Né à Toronto le 19 septembre 1986, Omar Khadr est le fils d'Ahmed Saïd Khadr, un Canadien d'origine égyptienne considéré comme un membre influent d'Al-Qaïda, tué en octobre 2003 au Pakistan.

lundi 1 février 2010

Le gouvernement canadien « heureux » de ne pas être obligé de rapatrier Omar Khadr

Le gouvernement canadien s'est dit « heureux » de la décision rendue vendredi par la plus haute cour du pays qui ne l'oblige pas à rapatrier Omar Khadr, un citoyen canadien détenu depuis 2002 à la prison de Guantanamo.

« Conformément à la séparation des pouvoirs [exécutif et judiciaire] et à la réticence légitime des tribunaux à intervenir dans les questions relatives aux affaires étrangères, la réparation appropriée consiste à prononcer, en faveur de M. Khadr, un jugement déclaratoire confirmant la violation des droits qui lui sont garantis par la Charte, tout en laissant au gouvernement une certaine latitude pour décider de la manière dont il convient de répondre. »
— Extrait du jugement

« Le gouvernement est heureux que la Cour suprême ait reconnu la responsabilité constitutionnelle de l'exécutif de prendre les décisions concernant les affaires étrangères », a déclaré le ministre de la Justice Rob Nicholson dans un communiqué, citant le jugement.

La Cour suprême du Canada a estimé vendredi que les droits du Canadien Omar Khadr avaient été violés par Ottawa, mais a refusé de contraindre le gouvernement de Stephen Harper à ordonner son rapatriement. Elle estime néanmoins que les violations qu'a subies M. Khadr méritent réparation.

« Le gouvernement étudiera avec soin la décision de la Cour suprême et quelles mesures additionnelles il prendra », a ajouté M. Nicholson sans plus de précisions.

Omar Khadr a été arrêté en Afghanistan en 2002, à l'âge de 15 ans, par l'armée américaine qui l'accuse d'avoir tué un de ses soldats en lançant une grenade, ce que nie le Canadien

vendredi 12 juin 2009

"Chacun chez soi, et les Ouïghours seront bien gardés" (proverbe canadien)

Un chroniqueur canadien du Globe and Mail de Toronto, Norman Spector, écrit:

"il est difficile d'être en désaccord avec le refus du gouvernement Harper d'accueillir au Canada les Ouïghours qui doivent être libérés sous peu de la prison de Guantánamo. Un refus qu'avait déjà essuyé le président George W. Bush.

Certes, cela pose un sérieux problème aux Américains. Peu après son élection, le président Barack Obama avait promis de fermer la prison de Guantánamo d'ici un an. L'ennui, c'est qu'il a fait cette promesse sans en prévoir l'exécution.

Selon un récent sondage Gallup, les Américains sont fermement opposés à la fermeture de Guantánamo et au transfert de certains détenus dans les prisons des États-Unis. Près des deux tiers (65 %) de la population pensent que Guantánamo ne devrait pas être fermée. Les trois quarts (74 %) s'opposent à ce que l'on déplace les détenus dans une prison près de chez eux.

Jusqu'à présent, l'Union européenne a elle aussi refusé d'accueillir des prisonniers ouïghours à la demande des Américains. Ils arguent qu'ils ne devraient pas avoir à accepter des prisonniers que les Américains ne sont pas prêts à accueillir eux-mêmes. Voilà une position raisonnable que devrait suivre le Canada, spécialement à la lumière des récents commentaires formulés par Janet Napolitano, secrétaire à la Sécurité intérieure au sein du cabinet Obama.

Mme Napolitano reconnaît maintenant que les malfaiteurs des attentats terroristes du 11-Septembre ne sont pas venus du Canada. Néanmoins, la secrétaire insiste pour dire que «dans la mesure où les terroristes sont entrés dans notre pays à travers une frontière, il faut que ce soit par la frontière canadienne».

Évidemment, les Américains ne croient plus que les prisonniers ouïghours de Guantánamo sont une menace à leur sécurité. Pourquoi alors ne pas les accueillir chez eux? Le cas échéant, le Canada pourrait collaborer en aidant les Américains à régler un problème qui est devenu une préoccupation pour toute la communauté internationale, y compris pour beaucoup de Canadiens. Sinon, pourquoi irions-nous courir le risque d'accueillir ces gens alors qu'ils n'ont aucun lien avec notre pays?"
Source : http://www.ledevoir.com/2009/06/11/254425.html

Dispatching

L'Empire dispatche ses bagnards. Ainsi, les 17 Ouïghours de Chine encore détenus à Guantánamo vont être expédiés, pour quatre d'entre eux, aux Bermudes, et pour les 17 autres, à Palau (Palaos), en plein Océan Pacifique (à 800 km à l'Est des Philippines), un territoire théoriquement indépendant des USA depuis 1994 mais toujours contrôlé par eux. Une manière comme une autre de diversifier les sources de revenus pour pays de 21 000 habitants qui vit de la pêche et du tourisme. Quant aux Bermudes, colonie britannique et paradis fiscal, elles inaugurent une nouvelle forme de pavillon de complaisance : le pavillon de complaisance pénitentiaire...Mais leur décision a fait grincer des dents à Londres, siège de la maison-mère:
Le gouvernement des Bermudes "aurait dû consulter" Londres avant de prendre la décision d'accueillir quatre Ouïghours détenus à Guantanamo, a indiqué un porte-parole du Foreign office jeudi à l'AFP.
"Nous avons indiqué au gouvernement des Bermudes qu'il aurait dû consulter le Royaume-Uni sur la question de savoir si cela entre dans leur domaine de compétence ou s'il s'agit d'une question sécuritaire pour laquelle le gouvernement des Bermudes n'a pas de délégation de responsabilité", a indiqué le ministère britannique des Affaires étrangères.
Les Bermudes sont un territoire britannique doté d'autonomie sur les affaires de politique intérieure, situé à l'est des côtes de Floride (sud-ouest des Etats-Unis).
Quatre des 17 Chinois ouïghours détenus à Guantanamo et blanchis de tout soupçon de terrorisme depuis des années ont rejoint jeudi les Bermudes, qui a accepté de les accueillir.
Les quatre Ouïghours pourront "être naturalisés" puis pourront quitter l'archipel, a affirmé le Premier ministre de ce territoire britannique, tout en précisant attendre encore le feu vert de Londres.
Source : AFP / 11 juin 2009
Ci-dessous un commentaire du site http://www.affaires-strategiques.info/
Pékin, Guantanamo et les Ouïgours
« La Chine exige que la partie américaine se conforme à ses obligations internationales sur l’antiterrorisme, bloque le transfert de ces suspects dans un quelconque pays tiers et les rapatrie en Chine », a déclaré aujourd’hui le ministère des Affaires étrangères chinois, en référence à la volonté de Washington d’envoyer dix-sept détenus chinois ouïgours, en prison à Guantanamo depuis 7 ans, dans les îles Palaos. Ce micro-Etat du Pacifique a en effet annoncé que les Ouïgours étaient les bienvenus, ce qui a quelque peu aidé les Etats-Unis. Ces derniers ne savent pas en effet où renvoyer ces Ouïgours, le Canada, l’Australie (entre autres) ayant refusé, et l’Allemagne ayant fait machine arrière.
Berlin ne veut pas contrarier Pékin qui considère les dix-sept Ouïgours comme des terroristes présumés pour leur appartenance au « Mouvement islamique du Turkestan oriental, classé comme groupe terroriste par le Conseil de sécurité des Nations unies ».La solution américaine a par ailleurs été qualifiée de « demi-mesure temporaire » par Amnesty International, de même que la communauté ouïgour de Washington s’est inquiétée du déracinement linguistique et culturel que représenterait cette solution pour des gens originaires du Xinjiang, une région du nord-ouest de la Chine désertique et montagneuse, peuplée de quelque huit millions d’Ouïgours. Reste à voir si les pressions de Pékin suffiront à résoudre ce casse-tête diplomatique qui rend difficile la tâche de l’Administration d’Obama sur Guantanamo.
Et voici la réaction d'Amnesty International
Guantánamo. La proposition des Palaos d’accueillir des détenus n’exonère pas les États-Unis de leur responsabilité
Les informations selon lesquelles le gouvernement des Palaos a proposé d’accueillir provisoirement jusqu’à 17 détenus de Guantánamo laissent bien des questions en suspens. Si l’offre est acceptée, cela n’exonérera pas les autorités américaines de leur responsabilité envers ces hommes, a déclaré Amnesty International ce mercredi 10 juin 2009.
Le président des Palaos, Johnson Toribiong, a affirmé ce 10 juin que cet État des îles du Pacifique avait accepté de faire « un geste humanitaire » et d’accueillir à titre provisoire 17 Ouïghours détenus sans inculpation ni jugement à Guantánamo depuis 2002. Leur situation ferait l’objet d’un examen périodique. Un représentant de l’État américain aurait indiqué peu après sous couvert d’anonymat : « Aucune décision définitive [n’a été prise], ni aucun détail discuté. Nous allons poursuivre les discussions avec les Palaos. »
« Bien qu’Amnesty International invite les autres pays du globe à accorder une protection humanitaire aux prisonniers de Guantánamo, cette annonce soulève plus de questions qu’elle n’en résout et n’exonère en aucun cas les autorités américaines de leur responsabilité envers ces hommes », a affirmé ce 10 juin 2009 Daniel Gorevan, responsable de la campagne d’Amnesty International Contre le terrorisme : la justice.
On ignore si l’offre des Palaos prévoit le placement en détention de ces hommes à leur arrivée sur l’île.
On ignore également si les souhaits des détenus ont été pris en compte dans cette décision, si les États-Unis ont adopté les mesures nécessaires pour faciliter le regroupement familial et si ces hommes seront soutenus dans leur adaptation à une nouvelle vie dans un pays très différent du leur, en prenant en compte leurs besoins particuliers après plusieurs années de détention illimitée.
« Le fait que cette proposition soit provisoire soulève aussi des questions graves. Après avoir passé plus de sept ans à Guantánamo dans une situation de non-droit, ces hommes ont besoin d’autre chose que de demi-mesures temporaires. Ils ont besoin d’une solution permanente et durable – et sont en droit de l’attendre », a fait valoir Daniel Gorevan.
Les États-Unis ont initié les détentions à Guantánamo et, de ce fait, portent la responsabilité première d’y mettre un terme, dans le respect de leurs obligations internationales. Néanmoins, Amnesty International demande depuis longtemps aux autres États du globe de leur prêter main forte en accueillant des prisonniers qui ne peuvent pas rentrer dans leur pays. Bien des États refusent, invoquant la propre réticence des États-Unis à admettre ces détenus sur le territoire américain.
Complément d’information Les 17 Ouïghours sont maintenus en détention sans inculpation ni jugement à Guantánamo depuis 2002 et demeurent en détention illimitée à la base, alors qu’il y a plus de huit mois un juge fédéral américain a conclu à l’illégalité de leur détention et ordonné leur libération immédiate aux États-Unis. Les autorités américaines ont fait appel et eu gain de cause – l’affaire repose désormais entre les mains de la Cour suprême. Elles maintiennent ces hommes en détention, faisant valoir qu’il appartient aux branches politiques du gouvernement de décider qui doit être relâché sur le sol américain.
Si l’annonce du président Toribiong laisse planer le doute quant à la pertinence du transfert provisoire des 17 Ouïghours aux Palaos, il est certain que leur libération de Guantánamo s’impose de longue date. Tous ont reçu le feu vert pour être libérés à divers moments entre 2003 et 2008, mais aucun pays n’était disposé à les accueillir. Bien que leur remise en liberté sur le sol américain ait été ordonnée par la justice en octobre 2008, les autorités américaines n’ont pas assumé leur responsabilité en leur permettant de reconstruire leur vie sur le continent et n’ont cessé de chercher d’autres pays prêts à l’endosser. En 2006, l’Albanie a accueilli cinq autres Ouïghours détenus à Guantánamo.
Les 17 hommes concernés viennent de la région autonome ouïghoure du Xinjiang, en Chine. Ils ne peuvent retourner en Chine, où ils risquent d’être torturés ou exécutés. Le gouvernement de George Bush avait fait savoir qu’il avait demandé à plus de 100 pays d’accueillir ces prisonniers, essuyant autant de refus.

vendredi 26 septembre 2008

Canada: intervention de la gouverneure générale en faveur d'Omar Khadr

MONTRÉAL - La gouverneure générale du Canada Michaëlle Jean a demandé au Premier ministre Stephen Harper de rapatrier le jeune Omar Khadr, seul ressortissant d'un pays occidental encore détenu à Guantanamo, affirme vendredi un quotidien québécois.
Selon La Presse, Mme Jean est intervenue auprès de M. Harper avant le déclenchement, début septembre, de la campagne en cours pour les législatives du 14 octobre.
Omar Khadr a été arrêté en Afghanistan en 2002 à l'âge de 15 ans et est détenu depuis près de six ans à Guantanamo. Aujourd'hui âgé de 22 ans, il doit être jugé en novembre pour le meurtre présumé d'un soldat américain, en lançant une grenade lors de son arrestation.
M. Harper a jusqu'à présent refusé de demander son rapatriement au Canada avant la fin des procédures américaines. Les partis d'opposition et plusieurs organisations de défense des droits de l'Homme plaident pour le rapatriement immédiat au Canada du jeune homme et réclament qu'il soit traité comme un enfant-soldat.
La gouverneure générale Michaëlle Jean est la représentante de la reine Elizabeth II, chef d'Etat en titre du Canada. Elle n'a pas de pouvoirs réels, mais elle est garante de la Constitution et représente une autorité morale.
Sa porte-parole, Marthe Blouin, a déclaré à l'AFP que les entretiens entre la gouverneure générale et le Premier ministre sont "confidentiels" et qu'elle ne pouvait faire aucun commentaire.
Selon La Presse, M. Harper ne s'est pas montré totalement hostile à un éventuel rapatriement, mais il aurait fait valoir que son groupe parlementaire et une partie de la population n'accepteraient pas une telle décision.
"Cette information est fausse", a déclaré le Premier ministre, interrogé à ce sujet lors d'une étape de sa campagne pour les législatives du 14 octobre. "Ma position sur M. Khadr est claire. Il est accusé de crimes très sérieux et nous croyons qu'il doit être jugé pour répondre de ces accusations".
Les appels au rapatriement d'Omar Khadr s'étaient multipliés après la diffusion en juillet d'une vidéo montrant la détresse de l'adolescent, alors âgé de 16 ans, pleurant et exhibant ses blessures, devant des agents des services de renseignement canadiens.
Source : AFP, 26 septembre 2008

jeudi 24 juillet 2008

Rapatriez Omar Khadr ! Bring back Omar Khadr !

Piquetage vendredi 12h/Picket Friday noon
Complexe Guy-Favreau (200 René-Lévesque O.)
Montréal

Shut down Guantanamo, here and everywhere!!
Justice and freedom for OmarKhadr and all Guantanamo prisoners!!
Justice and freedom for Hassan Almreiand all prisoners of Guantanamo north!!
Against Canadian/American policies of racism and colonialism.
Fermons le Guantanamo, ici et partout !!
Justice et liberté pour Omar Khadret tous les prisonniers de Guantanamo!!
Justice et liberté pour Hassan Almreiet tous prisonniers du Guantanamo nord!!
Contre les politiques racistes etcolonialistes du Canada et des USA.

Rapatriez Omar Khadr... afin de rapatrier la conscience canadienne
Omar Khadr, citoyen canadien, est emprisonné dans des conditions inhumaines à la prison de Guantanamo depuis plus de cinq ans.Le gouvernement canadien a le devoir de faire tout ce qui est en son pouvoir pour rapatrier Omar, qui a été arrêté lorsqu'il avait 15 ans.
Souvenez-vous que :
-- Omar n'était qu'un enfant au moment de son arrestation;
-- Le Canada est le seul allié des États-Unis qui n'a pas obtenu lerapatriement de ses citoyens emprisonnés à Guantanamo;
-- Omar a été torturé et abusé pendant des années.
Il n'y aura pas de justice pour lui dans le cadre du tribunal militaire auquel il fait face;
-- C'est le devoir du gouvernement canadien de défendre tous les citoyenscanadiens de façon égalitaire;
-- La prison de la Baie de Guantanamo viole le droit international. LeCanada doit exiger sa fermeture.
Il faut agir maintenant! Le silence nous met tous en péril.
Centre des travailleurs et travailleuses immigrant-e-s
Coalition Justice pour Adil Charkaoui
Collectif Échec à la guerre
Conseil des Canadiens
Fédération canado-arabe
Forum musulman canadien (FMC-CMF)
Ligue des droits et libertés
Parole Arabe
Québec Solidaire
Solidarité sans frontières
Tadamon! Montréal
Julius Grey, avocat
Info:
Mohamed S. Kamel, 514.863.9202
Ehab Lotayef, 514.941.9792

mardi 3 juin 2008

Omar Khadr: un "gentil garçon" pour ses gardes, selon un rapport canadien

Les soldats américains gardant le Canadien Omar Khadr détenu à Guantanamo le considèrent comme "un gentil garçon", tout à fait "récupérable" mais qui risque de se radicaliser s'il demeure en détention, indiquent des documents officiels canadiens publiés mardi.
Deux rapports de responsables du ministère des Affaires étrangères ayant rencontré Omar Khadr à Guantanamo en mars et avril le présentent comme un "jeune homme aimable, amusant et intelligent", écrit le quotidien The Globe and Mail, qui en a obtenu copie.
Ce n'est pas seulement l'avis des officiels canadiens qui l'ont rencontré, mais aussi celui des soldats chargés de le garder, ajoute le journal.
Aujourd'hui âgé de 21 ans, Omar Khadr est accusé d'avoir tué un soldat américain lors de son arrestation par l'armée américaine en Afghanistan en 2002. Il avait alors 15 ans.
Omar est "récupérable". C'est un "gentil garçon", qui est apprécié par le personnel du camp, note un responsable canadien en mars, selon ce document, également cité par le National Post.
Un mois plus tard, un autre responsable canadien cite un "contact militaire américain estimant qu'une détention prolongée à Guantanamo risquerait de faire (d'Omar Khadr) un extrémiste".
La publication des documents qui tracent un portrait sympathique du seul détenu canadien à Guantanamo pourrait accroître la pression sur le gouvernement canadien pour le rapatrier, comme le réclament depuis des mois l'opposition et de nombreux juristes.
Il n'avait pas été possible d'obtenir immédiatement confirmation du contenu de ces documents auprès du ministère des Affaires étrangères.
Un des rapports indique aussi que le jeune homme semble prendre ses distances avec sa famille. Son père Ahmed Saïd Khadr, ingénieur d'origine égyptienne, tué en octobre 2003 durant un combat avec des soldats pakistanais, était considéré comme très lié à Al-Qaïda et à Oussama ben Laden.
Omar "espère que le Canada va faire quelque chose pour le sortir de Guantanamo", indique encore un des rapports en donnant aussi des indications sur l'état de santé du jeune homme.
Il a perdu la vision dans son oeil gauche et son oeil droit se détériore à cause d'un éclat de projectile. Il a également dans l'épaule gauche des éclats qui déclenchent les détecteurs de métal de la prison.
Source : AFP, 3 juin 2008

lundi 2 juin 2008

Ottawa aurait refusé d'accueillir des Ouïgours détenus à Guantanamo

La Presse Canadienne, Toronto, 2 juin 2008

Le gouvernement canadien aurait refusé d'accueillir des Chinois d'origine ouïgoure détenus à la base militaire de Guantanamo, par crainte de voir Pékin se venger sur un Canadien emprisonné en Chine.
Le quotidien torontois Globe and Mail rapporte dans son édition de lundi qu'en 2002, une vingtaine de Chinois appartenant à la minorité ouïgoure ont été interpellés au Pakistan et transférés à Guantanamo.Les responsables américains ont rapidement réalisé que les hommes - tous membres d'une minorité qui réclame son indépendance de la Chine - étaient innocents et ont sollicité plusieurs pays, dont le Canada, pour les accueillir.Les pourparlers avec le Canada se seraient déroulés en mai 2006, au même moment où le Canadien Huseyin Celil, lui aussi d'origine ouïgoure, a été arrêté en Ouzbékistan et remis aux autorités chinoises.Selon des sources gouvernementales citées par le Globe and Mail, Ottawa a failli accepter d'accueillir ces individus mais a finalement changé d'idée par crainte de voir les conditions de détention de M. Celil se détériorer en Chine. En avril 2007, M. Celil a été condamné à la prison à vie pour terrorisme.Les prisonniers - qui n'ont pas été rendus à la Chine, par crainte qu'ils ne soient torturés - ont finalement été accueillis par l'Albanie. Les autres pays sollicités avaient refusé pour ne pas être associés à Guantanamo ou pour ne pas provoquer la colère de la Chine.

dimanche 1 juin 2008

Affaire Khadr: le juge Brownback démis de ses fonctions

par Paul Journet, La Presse, 1er juin 2008

Nouvelle controverse au procès d'Omar Khadr, ce jeune ressortissant canadien de 21 ans détenu à Guantánamo Bay. Peter Brownback, juge du procès, a été démis de ses fonctions jeudi dernier par le colonel Ralph H. Kohlmann, juge en chef de Guantánamo.
«Le départ résulte d'une décision mutuelle», a toutefois assuré Andre Kok, porte-parole du tribunal de Guantánamo, au Los Angeles Times. Les avocats ont appris la nouvelle par un courriel laconique d'une seule ligne. «Nous avons été pris par surprise. On ne nous a donné aucune autre explication», indiquait hier à La Presse Nathan Whitling, un des avocats canadiens d'Omar Khadr. Soupçons Le départ du juge Brownback ne manque pas d'éveiller les soupçons. Le 8 mai, le magistrat menaçait d'interrompre les procédures si la poursuite ne remettait pas à la défense des documents sur la santé mentale et les interrogatoires d'Omar Khadr.
La défense les a finalement reçus. «Le juge qui frustrait les efforts du gouvernement (américain) quitte soudainement. C'est bizarre», indiquait hier au New York Times William Kuebler, avocat militaire principal d'Omar Khadr.
L'organisme Human Rights Watch a aussi critiqué le départ inexpliqué du juge, parlant «d'apparence d'ingérence politique». Pas un juge «idéal» «Malgré sa récente décision en notre faveur, il n'était pas du tout un juge idéal pour nous, rappelle toutefois Nathan Whitling. Il a rejeté rapidement certains de nos arguments, sans même les considérer.»C'est le juge Patrick Parrish qui prend la relève du dossier.
Omar Khadr est le dernier ressortissant d'une démocratie occidentale à être détenu à Guantánamo. Il a été arrêté en Afghanistan en 2002, alors qu'il avait 15 ans. On l'accuse d'avoir tué un sergent américain.

lundi 26 mai 2008

Les avocats d'Omar Khadr remportent une manche en Cour suprême du Canada

par Isabelle Rodrigue, La Presse Canadienne, Ottawa, 23 mai 2008

Le Canada a contrevenu à ses obligations internationales en matière de droit de la personne lorsqu'il a remis aux autorités américaines des documents découlant d'interrogatoires menés par les services secrets canadiens (SCRS) avec Omar Khadr, ce Canadien accusé de terrorisme et détenu dans la prison de Guantanamo, a conclu la Cour suprême du Canada vendredi.

Dans un jugement unanime, le plus haut tribunal s'est rendu aux arguments des avocats du jeune homme et leur accorde un accès partiel aux interrogatoires menés par des représentants canadiens et à tout renseignement découlant de ces entretiens remis aux autorités américaines.Les procureurs du jeune homme disaient avoir besoin de ces documents pour assurer sa défense devant une commission militaire américaine qui doit avoir lieu cet été.Bien que la victoire soit significative pour Khadr, elle n'est pas totale puisque ses avocats n'auront pas, vraisemblablement, accès à tous les documents qu'ils souhaitaient consulter.La Cour ordonne en effet que les interrogatoires et tous les documents en découlant soient remis à un juge désigné de la Cour fédérale qui prendra en considération les questions de sécurité nationale et d'intérêt public avant de déterminer quelles informations seront transmises aux avocats de Khadr.Cette restriction déçoit les avocats du jeune détenu. «Nous n'allons pas obtenir la plupart des documents que nous voulions», a indiqué Nathan Whitling, l'un des avocats de Khadr.«On va en obtenir certains mais pas les plus importants», a-t-il poursuivi.Le plus haut tribunal ne porte pas non plus de jugement sur la légalité de la détention à Guantanamo et sur le processus des commissions militaires.Omar Khadr est accusé d'avoir tué un militaire américain au cours d'une fusillade en Afghanistan en 2001. Il avait alors 15 ans. Il est considéré par les États-Unis comme un ennemi combattant.
Le gouvernement fédéral refusait de se plier à la requête des avocats de Khadr pour des raisons de «sécurité nationale».
La Cour suprême estime que les représentants canadiens doivent respecter les règles des pays où ils se trouvent, mais cette courtoisie ne peut tout de même pas faire fi des droits fondamentaux de la personne reconnus en droit international.
«En mettant à la disposition des autorités américaines le fruit de ses entretiens avec M. Khadr, le Canada a participé à une procédure contraire à ses obligations internationales en matière de droits de la personne», écrit la Cour.
Le tribunal s'appuie sur des décisions rendues par la Cour suprême des États-Unis qui s'est penchée sur les conditions de détention et de mise en accusation «qui avaient cours à Guantanamo lorsque les responsables canadiens ont interrogé M. Khadr puis relayé l'information aux autorités américaines, entre 2002 et 2004».
Cette cour avait conclu à l'illégalité de la détention et à la contravention des Conventions de Genève, qui encadrent les droits des individus en cas de conflit armé.Par conséquent, la Cour suprême du Canada affirme qu'elle peut «conclure que les règles relatives à la détention et à la tenue d'un procès qui s'appliquaient à M. Khadr lorsque le SCRS l'a interrogé constituaient une atteinte manifeste aux droits fondamentaux de la personne reconnus en droit international».
Les associations de lutte pour les droits de la personne ont applaudi la décision de la Cour suprême.«Il s'agit d'une importante victoire pour les droits de la personne», a indiqué Paul Champ, l'un des avocats de l'Association pour les libertés civiles de la Colombie-Britannique.
«Cela réaffirme que le Canada est un état fondé sur les droits de la personne et que les représentants canadiens, peu importe où ils se trouvent sur la planète, doivent respecter les droits humains fondamentaux», a-t-il poursuivi.
Ces associations accusent Ottawa d'être complice du malheur d'Omar Khadr, seul citoyen d'un pays occidental toujours détenu dans la prison américaine de Guantanamo, à Cuba. Elles font valoir que le gouvernement a des obligations envers le jeune homme non seulement parce qu'il est citoyen canadien, mais aussi parce qu'il était mineur au moment des faits qui lui sont reprochés.
Le jugement vient donner un peu plus de munitions aux organismes de défense des droits de la personne, aux partis d'opposition et aux associations d'avocats qui réclament que le jeune homme soit ramené au Canada pour y être jugé.
Le gouvernement canadien refuse d'intercéder auprès du gouvernement des États-Unis pour demander le rapatriement de Khadr, affirmant que le citoyen canadien est accusé d'un crime grave.
Vendredi, le gouvernement a préféré réserver ses commentaires sur le jugement.

vendredi 16 mai 2008

Géométrie variable au Canada

Brenda Martin, rapatriée à grands frais du Mexique
Abousfian Abdelrazik, "oublié" au Soudan
Omar Khadr, "oublié" à Guantánamo


Justice à géométrie variable
Si vous êtes pris dans les griffes d'un système judiciaire étranger et espérez l'aide du gouvernement canadien, il vaut mieux pour vous d'être né au pays, d'avoir la peau blanche et un nom à consonance européenne, et de ne pas fréquenter une mosquée, écrit avec indignation Kris Kotarski, du Calgary Herald. Alors que le gouvernement fédéral a dépêché un avion pour sortir Brenda Martin du Mexique, Abousfian Abdelrazik continue d'être coincé au Soudan depuis cinq ans. Il y a été emprisonné pendant un temps à la demande des services de renseignement canadiens, qui disent le soupçonner de terrorisme. Il a été libéré et, depuis, aucune accusation n'a été portée contre lui au Soudan ou au Canada. Malgré cela, il n'arrive pas à obtenir les documents de voyage nécessaires pour revenir au pays car il figure sur une liste internationale d'interdiction de vol. L'homme peut être dangereux, mais il peut aussi s'agir d'une répétition de l'affaire Arar, note Kotarski. À son avis, le gouvernement doit traiter tout le monde de la même façon et aider Abdelrazik avec autant de diligence que Brenda Martin.
Le Globe and Mail s'insurge à son tour.
«Le gouvernement de Stephen Harper a une étrange façon de choisir qui il défendra à l'étranger. Ronald Allen Smith fait face à la peine de mort au Montana, le Canada reste silencieux. Omar Khadr, un Canadien arrêté à l'âge de 15 ans, est le seul Occidental encore détenu à la prison américaine de Guantánamo et le Canada reste silencieux. Abousfian Abdelrazik, un Canadien soupçonné d'association terroriste, est dans les limbes au Soudan, incapable de revenir au pays à cause d'une bureaucratie tatillonne, dit le gouvernement canadien. Mais quand Mme Martin attend son transfert après avoir été condamnée à cinq ans de prison au Mexique pour participation à une fraude en ligne, le gouvernement canadien balance par la fenêtre prudence et argent.» Le Globe rappelle que 1815 Canadiens sont détenus à l'étranger. Pourquoi alors faire payer 82 767 $ aux Canadiens pour rapatrier Martin à bord d'un jet loué? Le quotidien note que les déboires de cette Canadienne ont dominé les nouvelles durant une période creuse, mettant le gouvernement dans l'embarras. Le Globe soupçonne ce même gouvernement d'avoir voulu mettre tout simplement un terme à la couverture négative qu'il subissait. À nos frais...
Source : Le Devoir, 10-11/05/2008

Ex-enfant soldat prisonnier à Guantánamo - Rapatriez Omar Khadr au Canada!
Nous, les organisations soussignées oeuvrant pour la protection des droits de l'enfant, enjoignons au gouvernement canadien d'intervenir immédiatement dans le dossier d'Omar Khadr et demandons son rapatriement au Canada dans les plus brefs délais. Nous le prions de bien vouloir prendre en compte deux facteurs importants qui n'ont pas jusqu'à maintenant retenu l'attention méritée:
>- l'importance du respect des normes internationales afin de mettre fin à l'utilisation d'enfants soldats;
>- l'obligation clef stipulée par ces normes de réhabiliter et de réinsérer les enfants touchés par les conflits armés.
Un précédent
Le Canada a donné l'exemple lors de l'adoption du Protocole facultatif relatif à l'implication des enfants dans les conflits armés et des résolutions du Conseil de sécurité sur les enfants et les conflits armés. Il est dans l'intérêt de tous, notamment les militaires canadiens, que ces lois soient maintenues. Elles sont destinées à mettre fin à l'utilisation d'enfants soldats.
La manière avec laquelle le Canada traite le cas d'Omar Khadr créera un précédent pour les autres pays et aura donc un impact majeur sur la réputation et l'influence du Canada dans les domaines de la paix, de la sécurité et des droits de la personne. Ce traitement pourra soit diminuer, soit accroître l'importance de faire respecter les normes internationales pour mettre fin au recours aux enfants soldats.
Droit international
Nous demandons au gouvernement canadien de donner préséance au droit international sur la décision récente du juge militaire qui préside la commission militaire créée par les États-Unis dans la baie de Guantánamo d'entendre le cas d'Omar Khadr. Les commissions militaires échouent généralement à appliquer les normes en matière de jugement équitable et ne prévoient aucune disposition portant sur les jeunes contrevenants ou les enfants touchés par les conflits armés.
Plus particulièrement, il est à noter que les États-Unis ont aussi ratifié le Protocole facultatif relatif à l'implication des enfants dans les conflits armés, même s'ils n'ont pas ratifié la Convention des Nations unies relative aux droits de l'enfant, et que les avocats du département de la Défense des États-Unis tiennent également à ce que le Canada respecte cette loi.
Le Canada a la possibilité de faire preuve de leadership dans ce domaine en rapatriant immédiatement Omar Khadr, comme les autres pays l'ont fait avec leurs ressortissants détenus à Guantánamo. Si le Canada ne respecte pas ce protocole, il sera beaucoup plus difficile de s'attendre à ce que les autres pays ne fassent pas de même.
Enfants soldats
Dans les situations de conflit, malheureusement, les enfants sont souvent recrutés et utilisés en tant qu'enfants soldats. Deux principes au coeur de ce protocole sont la condamnation de l'utilisation d'enfants en tant que combattants par n'importe quel groupe ou force armée ainsi que l'obligation des États de fournir aux enfants démobilisés «toute l'assistance appropriée en vue de leur réadaptation physique et psychologique et de leur réinsertion sociale» (article 6, paragraphe 3).
Tel que stipulé dans la Convention relative aux droits de l'enfant, les systèmes de justice juvénile constituent le moyen approprié pour traiter les cas d'enfants en conflit avec la loi. Le Canada a été l'instigateur du développement et de l'adoption des lignes directrices en matière de justice dans les affaires impliquant des enfants victimes et témoins d'actes criminels, qui garantissent aux enfants le droit d'être protégés contre les épreuves survenues pendant le processus judiciaire.
Aucun tribunal international existant n'a jamais poursuivi un enfant pour des crimes de guerre, ce qui témoigne de la reconnaissance au sens large du fait que le recrutement et l'utilisation d'enfants dans les conflits armés est un sérieux abus des droits de la personne en soi. Exploitation de l'âge
Le principe donnant la priorité à la réhabilitation et à la réinsertion des jeunes dans n'importe quel système judiciaire est une composante essentielle de ce protocole et un principe fondamental de l'approche à long terme du Canada en ce qui a trait à la justice juvénile. Le Canada a signé les principes de Paris et les principes directeurs relatifs aux enfants associés aux forces armées ou aux groupes armés, qui soulignent que «les enfants accusés d'avoir commis des crimes de droit international alors qu'ils étaient associés à des forces armées ou à des groupes armés doivent être considérés principalement comme les victimes d'atteintes au droit international et non pas seulement comme les auteurs présumés d'infractions. Ils doivent être traités d'une façon conforme au droit international, dans un cadre de justice réparatrice et de réinsertion sociale, conformément au droit international, qui offre une protection particulière à l'enfant à travers de nombreux accords et principes».
La commission militaire n'offre pas un tel cadre. Plutôt que de susciter une protection en vertu de sa condition de mineur, l'âge d'Omar Khadr a été exploité depuis le début. Les inquiétudes à propos des interrogations lors d'une détention sans contact avec l'extérieur sont aggravées lorsque le détenu est un enfant, comme dans le cas d'Omar Khadr.
L'aide du Canada
Nous exhortons le Canada à faire ce que le Conseil de sécurité des Nations unies et le Canada demandent aux autres pays de faire: développer les stratégies de réhabilitation et de réinsertion pour les enfants qui ont été impliqués dans un conflit armé. Le Canada a aidé d'autres pays à développer des plans efficaces pour réhabiliter d'anciens enfants soldats qui étaient auparavant impliqués dans des activités militaires similaires ou même plus graves que celles évoquées dans les allégations retenues contre Omar Khadr (ce qui, faut-il le rappeler, n'a pas été vérifié devant une cour de justice légitime).
Au lieu de faire subir des procédures judiciaires accusatoires à d'anciens enfants soldats, de telles stratégies favorisent plutôt la participation de ces derniers aux plans de réinsertion destinés à faire coïncider l'intérêt supérieur des enfants avec ceux de la communauté dans laquelle ils évolueront.
Changer de cap
Le Canada devrait faire ce que les autres pays se doivent également de faire. S'il choisit de ne pas respecter la loi ni d'honorer ses engagements, il sera beaucoup plus difficile de demander aux autres pays de le faire, à la fois en tant que membre de l'Organisation des nations unies et champion de la résolution 1612 du Conseil de sécurité, développée afin de protéger les enfants dans le contexte d'un conflit armé. Pour toutes ces raisons, nous vous demandons de revoir votre position au sujet du citoyen canadien Omar Khadr. [...]
Ont signé ce texte:
Brendan Cavanaugh, secrétaire général de Terre des Hommes Canada; le Comité d'aide aux réfugiés (Québec); Roméo Dallaire, sénateur; Nigel Fisher, président et directeur général d'UNICEF Canada; l'Association internationale des avocats de la défense; David Lord, directeur exécutif de Paix durable; Rosemary McCarney, présidente et directrice générale de Plan Canada; David Morley, président et directeur général de Save the Children Canada; Alex Neve, secrétaire général d'Amnesty International Canada; Landon Pearson, Landon Pearson Resource Centre for the Study of Childhood and Children's Rights, université Carleton; Dominique Peschard, président de la Ligue des droits et libertés du Québec; Nadja Pollaert, directrice générale du Bureau international des droits des enfants; Kathy Vandergrift, présidente du conseil d'administration de la Coalition canadienne pour les droits de l'enfant; War Child Canada; Maria Beatriz Hennessy, consultante; Myriam Denov, professeure associée à l'École de service social de l'université McGill; Graeme MacQueen, ancien directeur et fondateur du Centre pour les études de paix; Bonny Ibhawoh, actuel directeur du Centre pour les études de paix de l'université McMaster; Jessica Schafer, professeure associée à l'École supérieure d'affaires publiques et internationales de l'Université d'Ottawa.

mardi 25 mars 2008

La Cour suprême canadienne entendra les avocats d'Omar Khadr

Les avocats d'Omar Khadr, un jeune Canadien qui doit être jugé à Guantanamo pour terrorisme, vont demander mercredi à la Cour suprême du Canada l'accès à des documents détenus par Ottawa, et contesteront la légalité internationale des procédures américaines.

La plus haute instance judiciaire canadienne entendra les avocats d'Omar Khadr et des organisations de défense des droits de l'Homme lors d'une audience mercredi, après avoir rejeté la semaine dernière une motion du ministère canadien de la Justice.Les autorités canadiennes contestaient la requête des avocats d'Omar Khadr estimant qu'un tribunal canadien n'avait pas l'autorité pour évaluer des décisions d'une cour américaine.
Le Canadien Omar Khadr avait 15 ans lorsqu'il a été arrêté par l'armée américaine en Afghanistan en juillet 2002. Il est accusé d'avoir fabriqué des explosifs et d'avoir tué un soldat lors de son arrestation. Son procès devant un tribunal militaire américain, qui devait s'ouvrir en mai, a été repoussé à l'été.Le jeune homme, aujourd'hui âgé de 21 ans, est détenu depuis cinq ans sur la base navale américaine de Guantanamo (Cuba) où il est le seul ressortissant d'un pays occidental à ne pas avoir été libéré.Dans des documents publics remis en cour, l'Association des libertés civiles de Colombie-Britannique (BCCLA) estime que le Canada doit divulguer tous les éléments du dossier qui pourraient contribuer à assurer la défense du jeune homme à Guantanamo.
Certains éléments demeurent censurés pour des raisons de sécurité nationale selon les autorités.Le service canadien du renseignement de sécurité (CSIS) a interrogé Omar Khadr à Guantanamo et a échangé des éléments d'informations sur ce dernier avec les autorités américaines.«Nous voulons savoir ce qui s'est passé à cette période et ce qui a été communiqué au Canada pour justifier sa détention à Guantanamo», a déclaré à l'AFP, Nathan Whitling, un avocat canadien d'Omar Khadr.
Dans une déclaration sous serment rendue publique par l'armée, Khadr a dit avoir espéré de l'aide des Canadiens venus le voir. «Je leur ai montré mes blessures et leur ai dit que ce que j'avais déclaré aux Américains n'était pas vrai (...) que j'avais dit aux Américains ce qu'ils voulaient me faire dire car autrement ils m'auraient torturé», a expliqué le jeune homme, ajoutant que ses interlocuteurs canadiens lui avaient dit qu'ils ne pouvaient rien faire pour lui.
Le gouvernement canadien n'a pas demandé aux Etats-Unis son rapatriement en dépit des demandes répétées de l'opposition, d'organisations de défense des droits de l'Homme et de personnalités, dont l'ancien ministre de la Justice français Robert Badinter.
En vertu de la Convention internationale des droits de l'enfant, Omar Khadr doit être considéré comme «une victime» et non pas «un combattant» des forces qui l'ont recruté, la convention fixant à 18 ans l'âge minimum du recrutement militaire, font valoir ses défenseurs.
La famille d'Omar Khadr a défrayé la chronique au cours des dernières années pour ses liens présumés avec al-Qaïda. Son père Ahmed Said Khadr a été tué en 2003 lors de combats avec les forces pakistanaises et est accusé par la justice américaine d'avoir encouragé son fils à rejoindre l'organisation d'Oussama ben Laden.Au terme de l'audience de mercredi, la Cour suprême du Canada devrait mettre son jugement en délibéré. Les avocats d'Omar Khadr s'attendent toutefois à une décision avant l'ouverture de son procès à Guantanamo.Mais l'intéressé n'attend pas grand chose de cette procédure. «Nous tentons d'insuffler un peu d'espoir chez lui. Mais il en a très peu, voire pas du tout», a déclaré Me Whitling.
Source : AFP, 24 mars 2008

dimanche 16 mars 2008

L'Unicef attend la décision du juge sur le cas d'Omar Khadr

Par UNICEF, 14/03/2008
Omar Khadr est menacé de passer devant une commission militaire à propos de crimes qu'il est supposé avoir commis lorsqu'il était âgé de 15 ans. Le point avec Manuel Fontaine, chargé de protection pour l'Unicef à New York.
En 2002, alors qu'il n'avait que 15 ans, Omar Khadr a été arrêté en Afghanistan lors d'un assaut des forces américaines. Accusé d'avoir tué un soldat américain lors de cette attaque, Omar a d'abord été détenu sur la base afghane de Bamian, puis transféré à Guantanamo. A l'instar des autres prisonniers, il est depuis lors détenu sur ordre de l'administration américaine sans avoir été jugé. L'Unicef attend ces jours-ci la décision du juge qui doit statuer sur son cas et décider si Omar Khadr doit passer devant une commission militaire ou s'il ne relève pas de la compétence d'une telle commission.
Pour Manuel Fontaine, chargé de protection au siège de l'Unicef à New York et qui s'est beaucoup mobilisé sur le cas d'Omar : « L'Unicef rappelle le principe selon lequel un enfant soldat doit tout d'abord être considéré comme une victime d'une violation grave du droit international et que priorité doit être donnée à sa réinsertion dans la société. C'est la première fois que le cas se présente à Guantanamo. Il pourrait créer un dangereux précédent pour les centaines de milliers d'enfants qui se trouvent impliqués malgré eux dans des conflits à travers le monde ».
Non respect des principes internationaux protégeant les mineurs
L'Unicef déplore que ce cas soit traité par une justice militaire, qui n'offre aucune garantie de respect des principes internationaux en matière de justice pour mineurs. Les Etats-Unis sont l'un des deux seuls pays membres de l'ONU à n'avoir pas ratifié la Convention internationale des droits de l'enfant. En revanche, ils ont ratifié le protocole facultatif à la Convention internationale des droits de l'enfant, concernant l'implication d'enfants dans les conflits armés. Dans l'article 6, il est dit que "Les Etats parties prennent toutes les mesures possibles dans la pratique pour veiller à ce que les personnes relevant de leur compétence qui sont enrôlées ou utilisées dans des hostilités en violation du présent Protocole soient démobilisées ou de quelque autre manière libérées des obligations militaires.
Si nécessaire, les Etats parties accordent à ces personnes toute l'assistance appropriée en vue de leur réadaptation physique et psychologique et de leur réinsertion sociale". Les nouvelles que l'Unicef tient des défenseurs d'Omar Khadr qui se sont rendus à Guantanamo ne sont pas bonnes : « En conséquence des blessures qu'il a subies en Afghanistan, Omar est aujourd'hui presque aveugle, indique Manuel Fontaine. Depuis qu'il est arrivé à Guantanamo, il a été traité en adulte et détenu sans respect pour les procédures applicables aux mineurs en droit international. Dans l'absolu, Omar pourrait être condamné à mort, ce qui est inacceptable ». Manuel Fontaine ajoute : « A ma connaissance, il y a un autre jeune adulte détenu à Guantanamo, fait prisonnier en Afghanistan à l'âge de seize ans. Le résultat de la mobilisation pour Omar aura donc bien sûr des conséquences pour lui aussi ». Trois mineurs de moins de 16 ans, de nationalité afghane, avaient été libérés de Guantanamo il y a quatre ans. L'Unicef s'était occupé de les mettre en contact avec des ONG locales qui s'étaient chargées de leur réinsertion.
Source : http://www.newspress.fr/communique_199947_547.aspx

samedi 9 février 2008

Le Canada, Guantánamo et l'Afghanistan dans le brouillard électoral

Revue de presse par Manon Cornellier, Le Devoir, Montréal, 9 février 2008
Le manque de transparence du gouvernement Harper ne cesse, semaine après semaine, de susciter des commentaires, éditoriaux et chroniques. Cette préoccupation n'est pas l'apanage de la communauté journalistique. Dans un reportage paru dans le National Post, Norma Greenaway constate la même inquiétude du côté du commissaire à l'information Robert Marleau, qui a dû traiter deux fois plus de plaintes cette année. Expert en gouvernance de l'Université d'Ottawa, David Zussman constate une «forte préférence pour des communications centralisées» au sein du gouvernement Harper. Greenaway évoque les fonctionnaires, ambassadeurs, ministres et députés muselés, le secret qui entoure plusieurs politiques publiques et les critiques venues du comité Manley. Ancien greffier du Conseil privé, Mel Cappe confie que la stratégie de Harper est «contreproductive». Donald Savoie, un universitaire qui a beaucoup écrit sur la concentration du pouvoir, parle d'une approche «risquée», comme l'a montré le changement de politique concernant le transfert des détenus afghans. Selon Savoie, tenir cela secret incite «les gens à soupçonner le pire et à se demander ce qu'on tente de cacher».

Le Telegram, de St. John's, déplore d'ailleurs qu'on doive de plus en plus avoir recours à la Loi d'accès à l'information pour obtenir de l'information parfois banale ou aisément accessible dans d'autres pays. Il cite l'arrêt du transfert des détenus afghans. Si les bonnes nouvelles sont tenues secrètes, imaginez les mauvaises. «Le gouvernement Harper a obtenu un mandat minoritaire en faisant campagne avant tout sur la responsabilité. Le message arrivait à point dans la foulée du scandale des commandites survenu sous les libéraux. Jusqu'à présent, les conservateurs ne semblent pas disposés à respecter cette promesse. En fait, ils s'enfoncent toujours davantage dans une culture du secret.»

James Travers, du Toronto Star, résume la chose durement: «Dans la capitale de Stephen Harper, il est plus important de croire que de savoir.» Selon Travers, Harper «sous-estime l'intelligence des électeurs en leur offrant une version simplifiée à l'excès des politiques publiques». Dans une seconde chronique, Travers pense qu'en plus d'empêcher la création d'un lien de confiance entre Harper et les Canadiens, cette approche nuit à la mission afghane. «L'appui politique à une mission qui suscite la division ne peut être maintenu sous un gouvernement minoritaire qui ne fait pas assez confiance aux Canadiens pour leur dire la vérité.» Selon Travers, le sort des détenus afghans ne préoccupe peut-être pas directement les citoyens, mais cette affaire et le secret qui l'entoure servent à rappeler aux Canadiens que le gouvernement Harper est prêt à tout pour poursuivre la mission, y compris ne pas être franc avec eux.
À la guerre...
Parlant de détenus, il y a un Canadien fait prisonnier en Afghanistan qui est toujours détenu à Guantánamo. Le refus du gouvernement Harper d'intervenir soulève l'indignation. Si Ottawa avait besoin d'une excuse pour se mouiller, écrit le Toronto Star, il l'a obtenue cette semaine lorsqu'on a appris que personne n'a vu Omar Kadhr lancer la grenade qui a tué un militaire américain. Le soldat qui a témoigné aurait déduit que c'était Khadr, même si un autre combattant se trouvait sur les lieux. Le Star trouve honteuse l'inaction d'Ottawa alors que Kadhr risque une peine de prison à perpétuité pour un acte commis alors qu'il n'avait que 15 ans et était sous l'influence de son père. Des juristes canadiens et étrangers et même le gouvernement français ont tenté de prendre la défense de Kadhr, le présentant comme un enfant soldat. Tous les autres pays occidentaux ont aussi rapatrié leurs ressortissants détenus à Guantánamo. Harper, lui, reste de marbre. «Tout ceci est indécent. Peu de Canadiens ont de la sympathie pour Khadr et sa famille, mais ce qui se passe à Guantánamo n'a rien à voir avec la justice. C'est de la vengeance, et l'assentiment du gouvernement Harper est profondément dérangeant», écrit le Star.

Le StarPhoenix, de Saskatoon, soutient que l'attitude du gouvernement canadien -- libéral d'abord et conservateur ensuite -- porte atteinte à la réputation du pays et le met dans le même camp que les États-Unis dans ce dossier. «Si un pays croit aux droits de la personne, il doit les défendre sans exception. Et si quelqu'un croit en la réhabilitation plutôt qu'en la punition des enfants victimes d'endoctrinement à des fins terroristes et militaires, il ne peut réserver cette défense qu'à des victimes anonymes à l'autre bout du monde», s'insurge le quotidien, qui ajoute: «Le Canada se bat peut-être pour les droits des enfants afghans, mais il ne semble pas avoir le courage de se battre pour les siens.»

Le Globe and Mail n'est pas plus tendre. «Par son silence, le Canada a dit aux États-Unis qu'ils pouvaient faire ce qu'ils voulaient avec le jeune prisonnier.» Dire qu'il faut laisser un processus injuste suivre son cours ne tient pas, dit le Globe. «Un citoyen mineur du Canada n'a pas été simplement puni mais humilié au moyen d'une longue et douloureuse incarcération durant laquelle il a été privé de ses droits.» Le Canada, dit le quotidien, doit imiter les autres pays occidentaux et négocier le rapatriement de Khadr.

Aux urnes...
Ça parle d'élections à Ottawa, mais c'est en Alberta qu'il y en aura le 3 mars prochain, après 37 ans de règne conservateur. «Ils sont au pouvoir depuis l'année où Janis Joplin est morte, ironise Rick Bell, du Calgary Sun, et ils se présentent comme étant d'une certaine manière la voix du changement!» Ils disent avoir un plan maintenant, ce qu'ils n'avaient pas avant. «Ils n'aimaient pas ça, avoir un plan, poursuit Bell. Ils aimaient gérer sur le pilote automatique et s'en vantaient.» Le pire est qu'ils ont des chances d'être réélus, écrit-il abasourdi.

mardi 5 février 2008

Une aile canadienne à la prison de Kaboul

Le projet est à l'étude, confirme Bernier
par Gilles Toupin, La Presse, Ottawa, 5 février 2008

«Le Canada n'est pas dans l'industrie de la construction de prisons», a déclaré aux Communes le ministre des Affaires étrangères, Maxime Bernier, en réaction à l'information publiée par La Presse hier qui révélait l'intention du gouvernement Harper de construire un bâtiment à l'intérieur de la prison de Kaboul, Pul-e-Charkhi, pour y loger les talibans capturés par les soldats canadiens.
M. Bernier répondait à une question du critique libéral en matière de défense, le député Denis Coderre.
Pourtant, a rapporté La Presse hier, c'est le directeur de la prison Pul-e-Charkhi à Kaboul qui a lui-même confirmé que des responsables canadiens avaient visité la prison il y a une dizaine de jours pour déterminer l'endroit où pourrait être aménagé cette aile canadienne.Le ministre des Affaires étrangères, interrogé plus tard sur les ondes d'une chaîne de télévision anglophone, a finalement confirmé l'information en affirmant que son ministère examinait ce scénario.
«Nous n'avons pas besoin d'un Guantánamo canadien», a aussitôt déclaré Denis Coderre, qui a qualifié M. Bernier de «pire ministre des Affaires étrangères» de l'histoire canadienne. M. Coderre a souligné que l'information publiée par La Presse était on ne peut plus crédible puisqu'elle venait du ministre de la Justice de l'Afghanistan.
Il a rappelé que la prison Pul-e-Charkhi abrite aussi une aile, aménagée à coups de millions de dollars, où les Américains emprisonnent leurs propres prisonniers; de là le surnom de Guantánamo donné par les Afghans à cette section de la prison.
«Tout cela veut dire plusieurs choses, a encore commenté le porte-parole libéral en matière de défense. Si nous sommes obligés de transférer les prisonniers dans notre propre prison, c'est que l'entente avec les autorités afghanes sur le transfert des prisonniers ne fonctionne pas.»
M. Coderre reproche au gouvernement Harper de garder le silence sur cette nouvelle affaire. «Au lieu de nous donner des réponses plates à saveur de Jos. Louis, on devrait avoir de vraies réponses, a-t-il dit aux journalistes. Parce que si on parle de bâtir une prison dans une prison, au détriment de l'OTAN, j'ai un problème avec cela. Il faut d'abord une entente entre l'OTAN et le gouvernement afghan. Deuxièmement, avant de s'embarquer dans ce projet, on devrait peut-être nous dire ce qui se passe présentement avec les détenus afghans capturés par les soldats canadiens.»
Le député Coderre croit que si le gouvernement conservateur veut gérer sa propre prison en Afghanistan, c'est peut-être en raison de son incapacité à empêcher les Afghans de torturer les prisonniers qui leur sont remis.

Dion rencontre Harper aujourd'hui
Pendant ce temps, le chef libéral Stéphane Dion s'apprête à rencontrer aujourd'hui le premier ministre Stephen Harper afin de trouver un terrain d'entente sur la suite à donner à la mission canadienne. M. Dion insiste pour que les activités de combat des Forces armées canadiennes en Afghanistan cessent dans un an et que de nouvelles tâches soient assignées aux soldats, notamment l'entraînement de l'Armée nationale afghane et la couverture sécuritaire des projets canadiens de reconstruction.
Le premier ministre, Stephen Harper, a pour sa part appuyé le rapport de l'ancien ministre libéral John Manley qui préconise la prolongation de la mission en Afghanistan à la condition que l'OTAN fournisse quelque 1000 hommes supplémentaires à Kandahar ainsi que des drones et des hélicoptères.
Hier M. Dion est demeuré ferme sur la nécessité de mettre fin à la mission de combat en février 2009. Il a cependant ouvert la porte à certains aménagements.
«Nous avons des responsabilités jusqu'en 2011, ne serait-ce qu'à cause de l'équipe de reconstruction à Kandahar qui est canadienne, a-t-il dit. Alors qu'est-ce qu'on peut faire en Afghanistan durant ces deux années-là? Il y a des choses qu'on peut discuter avec le gouvernement, mais on ne sait pas ce que lui-même propose.»

Dion et Layton incapables de s'entendre
Par ailleurs, M. Dion a rencontré hier soir le chef du NPD, Jack Layton, afin de le convaincre d'épouser le point de vue des libéraux sur la mission afghane.M. Layton voulait pour sa part que le chef libéral adopte la position néo-démocrate, qui demande un retrait immédiat et total des Forces canadiennes de l'Afghanistan. Comme on s'y attendait, les deux hommes ne sont pas parvenus à s'entendre.Les Communes seront éventuellement appelées à voter sur l'avenir de la mission militaire en Afghanistan. On ne sait pas encore si le gouvernement Harper fera de ce vote un vote de confiance.

lundi 21 janvier 2008

Le Canada place les USA et Israël sur une liste de surveillance des pays soupçonnés de pratiquer la torture

Acte I

Par David Ljunggren, Reuters, 17 janvier 2008. Traduit par Antonio Artuso

OTTAWA (Reuters) - Le ministère canadien des Affaires étrangères a mis les USA et dsraël sur la liste de surveillance des pays où les détenus risquent d'être torturés.
D'autre part il considère que certaines techniques d'interrogatoire utilisés par les USA constituent des actes de torture.
C'est ce qu'indique un document obtenu par Reuters jeudi. La révélation est de nature à embarrasser le gouvernement conservateur minoritaire, qui est un allié indéfectible des USA et d'Israël.
Les deux pays ont nié qu'ils permettaient l'utilisation d'actes de torture dans leurs prisons. Le document fait partie du matériel de formation d'un cours de sensibilisation des diplomates sur l'utilisation de la torture, mentionne la prison US de Guantanamo Bay à Cuba, où un Canadien est détenu.
L'homme, Omar Khadr, est le seul Canadien à Guantanamo. Ses défenseurs affirment que le document montre combien sont ridicules les affirmations d'Ottawa selon lesquelles Khadr n'a pas été maltraité. Sous la rubrique «définition de la torture», le document énumère les techniques US d'interrogatoire telles que la nudité forcée, l'isolement, la privation de sommeil et l'utilisation d'un bandeau sur les yeux des détenus.
«Les USA ne permettent ni ne tolèrent la torture en aucune circonstance", a indiqué un porte-parole de l'ambassade US à Ottawa.
Un porte-parole du ministre des Affaires étrangères, Maxime Bernier a tenté de distancer Ottawa du document. «Ce manuel de formation n'est pas un document de politique et ne reflète pas les vues ou les politiques de ce gouvernement», a-t-il dit.
Le gouvernement a fourni par erreur le document à Amnesty International Canada dans le cadre d'une plainte judiciaire lancée par l’organisation contre Ottawa au sujet du traitement des détenus en Afghanistan.
Le secrétaire général d'Amnesty, Alex Neve, a déclaré à Reuters que son groupe avait des preuves très claires de violation des droits de la personne dans les prisons israéliennes et US.
«Il est donc rassurant et réconfortant de voir que ... ces deux pays ont été lis sur la liste et que les considérations de politique étrangère ne l'ont pas emporté sur le souci des droits de l'homme», a-t-il dit.
Khadr est détenu à Guantanamo Bay depuis cinq ans. Il est accusé d'avoir tué un soldat états-unien lors d'un affrontement en Afghanistan en 2002, quand il avait 15 ans.
Des groupes de défense des droits de la personne affirment que Khadr devrait être rapatrié au Canada, idée que le premier ministre Stephen Harper rejette en alléguant que l'homme doit répondre à de graves accusations.
«À un moment donné au cours de la détention d'Omar Khadr, le gouvernement canadien commencé à soupçonner qu'il était soumis à des actes de torture», a déclaré William Kuebler, avocat US de Khadr. «Le gouvernement canadien n'a cependant rien fait pour obtenir la libération de Khadr de la prison de Guantanamo et pour protéger ses droits, contrairement à tous les autres pays du monde occidental qui ont eu des ressortissants détenus à Guantanamo, a déclaré l'avocat à la chaîne de télévision CTV.
La liste de surveillance comprend la Syrie, la Chine, l'Iran, l'Afghanistan, le Mexique et l'Arabie Saoudite.
«Si Israël est inclus dans la liste en question, l'ambassadeur d'Israël s'attendrait à sa suppression», a déclaré le porte-parole de l'ambassade israélienne, Michael Mendel.
Le cours de sensibilisation a commencé après qu'Ottawa a été critiqué pour la façon dont il a traité le cas du Canadien Maher Arar, qui avait été déporté des USA vers la Syrie en 2002. Arar affirme avoir été torturé à plusieurs reprises au cours de l'année qu'il a passé dans les prisons de Damas. Une enquête sur cette affaire a révélé que des diplomates canadiens n'avaient pas reçu de formation officielle leur permettant de détecter si les détenus sont maltraités.

Acte II
Réaction
L'ambassadeur israélien est outré qu'Israël soit sur la liste
Associated Press (AP) 20/01/2008
L'ambassadeur d'Israël au Canada trouve choquant d'apprendre que le nom de son pays figure sur une liste des États tortionnaires dans un manuel de formation du ministère des Affaires étrangères.
Alan Baker croit que la personne qui a dressé cette liste a été induite en erreur ou mal informée.
Il est néanmoins heureux de la déclaration du ministre des Affaires étrangères, Maxime Bernier, qui a annoncé que le manuel allait être révisé et que les noms des États-Unis et d'Israël allaient en être retirés.
Les États-Unis étaient cités dans le manuel compte tenu des inquiétudes que soulèvent les conditions de détention des présumés terroristes sur la base de Guantanamo. Le groupe de défense des droits de la personne, Amnistie internationale, s'est déjà fait critique à l'égard de Guantanamo et des techniques d'interrogatoire de l'armée et des services secrets israéliens.
Selon l'ambassadeur Baker, Amnistie a été trop prompte à accepter des accusations de torture qu'il juge non fondées sans les vérifier.
Acte III
Excuses
Le ministre des Affaires étrangères du Canada regrette la 'liste de torture"

Maxime Bernier, ministre des Affaires étrangères du Canada

Le ministre des Affaires étrangères du Canada a demandé des excuses pour l'inclusion des États-Unis et d'Israël dans la liste des pays qui risquent de torturer.
Maxime Bernier a dit que la liste, qui faisait partie d'un manuel de sensibilisation à la torture donné à des diplomates «comprend de façon erronnée certains de nos plus proches alliés».
Monsieur Bernier a affirmé que le manuel ne constitue pas un document relatif aux politiques et ne représentait pas les opinions de son gouvernement.
La liste a été critiquée par les États-Unis et par Israël, qui ont exigé que celle-ci soit modifiée.
«Nous trouvons insultant d'être placé ans la même liste que des pays comme l'Iran et la Chine. C'est franchement absurde», a déclaré l'ambassadeur des États-Unis au Canada, David Wilkins.
Un porte-parole de l'ambassade d'Israël à Ottawa, Michael Mendel, a dit que la Cour suprême d'Israël «a déclaré qu'elle interdit expressemment tout type de torture».
«Si le nom d'Israël est indiqué sur la liste en question, l'ambassadeur d'Israël s'attend à ce qu'il en soit enlevé», a-t-il ajouté.
Dans une déclaration émise samedi, monsieur Bernier a dit qu'il regrettait l'embarras causé par la diffusion publique de la liste et a promis qu'elle serait changée de façon a présenter la position officielle du gouvernement canadien.
«Le manuel n'est ni un document sur les politiques ni une déclaration politique. Il ne représente pas les points de vue ou les positions du gouvernement.»
«Le manuel contient une liste qui inclue de façon erronnée certains de nos plus proches alliés. J'ai ordonné la révision et la réécriture du manuel» a-t-il déclaré.
«Le manuel n'est ni un document sur les politiques ni une déclaration politique. Il ne représente, en tant que tel, pas les points de vue ou les positions du gouvernement.»
Le manuel enumère les techniques d'interrogatoire des États-Unis telles que la nudité forcée, l'isolement, la privation de sommeil et le fait de bander les yeux des détenus, et indiquen que ces actes correspondent à la «définition de la torture». Il se réfère également au camp de détention américain de Guantanamo Bay, où un homme canadien, Omar Khadr, est actuellement détenu. Les critiques disent que cela rend ridicules les affirmations d'Ottawa selon lesquelles ce dernier n'est pas maltraité. Le manuel se réfère à Guantanamo Bay où un Canadien est actuellement détenu.
D'autres pays sur la liste des pays à surveiller sont les suivants: Afghanistan, Chine, Iran, Israël, Mexique, Arabie saoudite et la Syrie. Le document a été fourni par erreur au groupe de défense des droits humains Amnesty International dans le cadre d'un procès qu'il intente au gouvernement canadien au sujet du traitement des détenus en Afghanistan. Le cours de sensibilisation aux cas de torture a été mis en place après qu'Ottawa ait été vivement critiqué pour sa gestion du cas d'un Canadien qui a été déporté des États-Unis vers la Syrie en 2002.
Né en Syrie, Maher Arar, qui a été accusé d'être membre d'Al-Qaïda, a déclaré qu'il avait été torturé pendant les 10 mois de sa détention dans une prison de Damas. Une enquête a reconnu qu'il n'avait aucun lien avec des groupes terroristes en 2006.

TOUT COMMENTAIRE EST SUPERFLU

Source : http://news.bbc.co.uk/1/hi/world/americas/7198435.stm

vendredi 21 décembre 2007

Ont-ils parlé d'Omar ?

Rice reçoit Bernier
Des discussions « fructueuses »
Ce sont les questions de la sécurité à la frontière canado-américaine et de la mission en Afghanistan qui ont été abordées jeudi à Washington. Le ministre canadien des Affaires étrangères, Maxime Bernier, s'est entretenu avec Condoleezza Rice, son homologue américaine.
Lors d'un point de presse, Maxime Bernier a qualifié les discussions de « fructueuses ». Toutefois, il n'a pas voulu dire s'il avait été question de l'emprisonnement du Canadien Omar Kadhr, détenu à la prison américaine de Guantanamo, située à Cuba.
À propos de la mission en Afghanistan, Maxime Bernier l'a qualifiée d'essentielle. De plus, il a profité de l'occasion pour rappeler l'importance d'assurer la mobilité des gens et des biens entre les deux pays de façon sécuritaire et efficace.
Merci
Pour sa part, Condoleezza Rice a remercié le Canada pour son intervention militaire en Afghanistan. Elle a qualifié d'inestimable et d'efficace le rôle du pays dans ce dossier. Elle a assuré que l'ultime sacrifice des soldats canadiens tombés au combat n'est pas vain.
Par ailleurs, la secrétaire d'État n'a pas voulu dire si le gouvernement américain allait ajouter des soldats en Afghanistan, au moment où il prévoit diminuer sa présence en Irak. Maxime Bernier a précisé que l'OTAN devrait décider de l'avenir de sa mission dans ce pays au cours d'une rencontre prévue pour le mois d'avril.
Notons enfin que, contrairement à ce qui était prévu, rien n'a été dit à propos de la possibilité de permettre aux travailleurs canadiens de travailler dans la conception d'armes militaires stratégiques, y compris ceux qui possèdent une double nationalité.

jeudi 8 novembre 2007

Omar Khadr subit un autre revers

Omar Khadr, le seul Canadien détenu sur la base militaire américaine de Guantanamo, à Cuba, devra vraisemblabelement subir son procès. Lundi 5 Novembre, une cour d'appel fédérale de Washington a refusé de mettre fin aux procédures de la commission militaire américaine contre le jeune Canadien.
En octobre, les avocats de M. Khadr avaient demandé au tribunal de mettre un terme aux processus juridique intenté contre leur client. Ils contestent la décision de la cour d'appel militaire spéciale qui a décidé, le 24 septembre dernier, que le cas d'Omar Khadr pouvait bel et bien être jugé par un tribunal militaire d'exception.
La cour d'appel militaire spéciale renversait elle-même la décision du juge qui avait abandonné, en juin dernier, les accusations de terrorisme pesant sur Omar Khadr en raison d'un vice de forme.La décision rendue lundi signifie qu'Omar Khadr devra revenir en cour jeudi pour qu'un juge se prononce sur le statut d'Omar Khadr, à l'origine de ce vice de forme.
Le juge du tribunal militaire d'exception chargé du cas d'Omar Khadr, le colonel Peter Brownback, doit en effet décider si le Canadien est un « combattant ennemi illégal » ou simplement un « combattant ennemi ». Toute la question du procès d'Omar Khadr en dépend.Imbroglio juridiqueAu moment de son arrestation en Afghanistan, en 2002, Omar Khadr, alors âgée de 15 ans, a été désigné « combattant ennemi », mais pas « combattant ennemi illégal » par les autorités américaines.
Or, la Cour suprême des États-Unis a statué l'an dernier que les tribunaux militaires d'exception institués par l'administration Bush sont habilités à juger seulement les ressortissants étrangers ayant obtenu le statut de « combattants ennemis illégaux ».En juin dernier, le juge Brownback a abandonné les accusations qui pesaient contre lui en raison de ce vice de forme. Mais, à la demande du gouvernement américain, la cour d'appel militaire spéciale a cassé cette décision, estimant que le colonel Peter Brownback avait l'autorité nécessaire pour déterminer lui-même le statut de l'accusé.
Omar Khadr, aujourd'hui âgé de 21 ans, a été détenu pendant cinq ans à la prison de Guantanamo, à Cuba, sans qu'aucune accusation ne soit portée contre lui. Au printemps dernier, le gouvernement américain l'a formellement inculpé de meurtre, de tentative de meurtre, de complot, d'espionnage et de soutien au terrorisme. Il aurait tué un soldat américain à l'aide d'une grenade en Afghanistan en 2002.Le Canada est le seul pays occidental à ne pas avoir encore obtenu la libération d'un de ses citoyens de Guantanamo.
Source : Presse Canadienne, 7 novembre 2007.

vendredi 26 octobre 2007

La Cour suprême du Canada se penchera sur le cas d'Omar Khadr

La Cour suprême du Canada entendra la cause d'Omar Khadr, ce jeune Canadien toujours emprisonné à Guantanamo Bay par les militaires américains.
La cour décidera si les autorités canadiennes doivent venir en aide au jeune homme en lui transmettant des renseignements qu'elles ont recueillis sur lui.
Les avocats de Khadr veulent mettre la main sur tous les documents pertinents dont dispose le gouvernement canadien, tandis que le ministère de la Justice souhaite qu'ils demeurent secrets.
Des fonctionnaires canadiens ont visité l'adolescent à Guantanamo Bay avant qu'il ne soit formellement accusé par les militaires américains de terrorisme. Et certains des renseignements que ces fonctionnaires ont alors recueillis se sont retrouvés dans les accusations portées par les Américains.
Ottawa a refusé de transmettre à Khadr lui-même les informations que les fonctionnaires ont recueillies et qui ont servi aux Américains.
La Cour fédérale d'appel a jugé qu'Ottawa contrevenait ainsi à la Charte canadienne des droits et libertés. La Cour suprême doit maintenant décider si c'est bien le cas.
Les avocats canadiens de Khadr se disent troublés par la décision de la Couronne de porter la cause devant le plus haut tribunal du pays.
"La Couronne a affirmé à plusieurs reprises qu'elle souhaite voir Omar obtenir un procès équitable - pourtant, en contestant l'ordre de divulgation, la Couronne fait clairement tout en son pouvoir pour aider les Américains à priver Omar de ce droit, a estimé Nathan Whitling. Les gestes du gouvernement canadien démontrent davantage qu'une simple indifférence au sort d'Omar - en interrogeant Omar à Guantanamo, alors qu'il n'était qu'un enfant, le gouvernement s'est rendu complice du non-respect de ses droits humains les plus fondamentaux."
Comme cela est son habitude lorsqu'elle accepte d'entendre une cause, la Cour suprême n'a pas justifié sa décision.
Source : Presse canadienne, 25 octobre 2007