jeudi 16 février 2017

Khalid Cheikh Mohamed: les USA devraient revendiquer l'attentat du 11 Septembre

Les USA ont rendu publique une lettre de 18 pages écrite par Khalid Cheikh Mohammed, considéré par les autorités US comme l'organisateur présumé des attentats terroristes du 11 septembre 2001. La lettre était adressée à l'ex-président Barack Obama, annonce le Miami Herald.
 Dans sa lettre, Khalid Cheikh Mohammed qualifie Barack Obama de « tête du serpent » et de président d'un « pays d'oppression et de tyrannie ». Il affirme que c'est Washington qui doit être accusé des attentats du 11 septembre 2001, provoqués par une politique extérieure qui a « fait mourir des innocents dans le monde entier ». Il a aussi souligné, que « ce n'est pas nous qui avons entamé la guerre contre vous le 11 septembre 2001». Selon lui, ce sont les États-Unis et « vos dictateurs dans notre pays » qui endossent cette responsabilité.
Selon la publication, la lettre a été rédigée le 8 janvier 2015, mais la Maison blanche ne l'a reçue que quand un juge militaire a ordonné au camp de Guantanamo de la remettre avant le départ de Barack Obama.
Pourquoi l'attentat du 11 septembre 2001 a-t-il eu lieu? Et pourquoi cela pourrait se répéter? Khalid Cheikh Mohammed livre également son explication:
« Les crimes de guerre perpétrés en Palestine depuis 1948 et ceux qui se déroulent à Gaza aujourd'hui sont la meilleure indication des raisons pour lesquelles le 11 septembre est arrivé et pourquoi cela pourrait se reproduire à l'avenir ».

Khalid Sheik Mohammed's letter to Obama

Alleged mastermind tells Obama 9/11 was America’s fault 

 

The alleged mastermind of the Sept. 11 terror attacks wrote former President Barack Obama in a long suppressed letter that America brought the 9/11 attacks on itself for years of foreign policy that killed innocent people across the world.
“It was not we who started the war against you in 9/11. It was you and your dictators in our land,” Khalid Sheik Mohammed, 51, writes in the 18-page letter to Obama, who he addressed as “the head of the snake” and president of “the country of oppression and tyranny.” It is dated January 2015 but didn’t reach the White House until a military judge ordered Guantánamo prison to deliver it days before Obama left office.
Allah helped us to defend ourselves and attack your most significant military and commercial targets in your land for your crimes in our lands.
Khalid Sheik Mohammed, accused Sept. 11 attacks mastermind
In it, the man on trial for his life at Guantánamo as the alleged architect of the hijackings that killed nearly 3,000 people in New York, the Pentagon and a Pennsylvania field adds that he neither fears a death sentence nor life in a prison cell. He also appends a 50-page manuscript he wrote, “The Truth About Death,” illustrated with a picture of a noose.

Read more here: http://www.miamiherald.com/news/nation-world/world/americas/guantanamo/article131466294.html#storylink=cpy

Case of Captive in Yemen Could Test Trump’s Guantánamo Pledge

WASHINGTON — The Trump administration is considering what to do about a Qaeda suspect being held in Yemen, a decision that presents an early test of President Trump’s campaign pledge to send terrorism suspects to the military prison at Guantánamo Bay, Cuba.
The suspect, known as Abu Khaybar, was captured last fall in Yemen and is being held there by another country, according to four current and former senior administration officials. The circumstances of his detention are not clear, but he is wanted on terrorism charges in New York.
Mr. Khaybar, who is about 40, presents an important legal and policy test for Mr. Trump, who said the Obama administration was too soft on terrorists and promised to fill the prison in Cuba with “bad dudes.”
Mr. Khaybar’s suspected affiliation with Al Qaeda gives the United States clear authority to hold him in the military prison. Attorney General Jeff Sessions has repeatedly said that terrorists should not be prosecuted in civilian courts and, as recently as last month at his confirmation hearing, said the prison at Guantánamo Bay should be kept open.
The case could also prompt a decision as the Trump administration is considering an executive order that would make it clear that newly captured terrorism suspects would be sent to Guantánamo Bay. The United States has not sent a prisoner there since 2008.
But trying to send Mr. Khaybar to Guantánamo Bay would put the administration at odds with career Justice Department prosecutors and F.B.I. agents, who say the criminal courts have proved more adept than military commissions at handling terrorism cases.
The military tribunal system has been troubled by setbacks. A decade and a half after the Sept. 11, 2001, terrorist attacks, none of the men charged in that plot have even gone to trial.
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Ils étaient de l'autre côté du grillage à Guantanamo

Le colonel Wilkerson, ex-bras droit de Colin Powel, Janis Karpinski, ancienne générale de brigade de la Military Police à la prison d’Abou Ghraib et Mark Fallon, ancien enquêteur dans la section américaine antiterroriste, étaient à Paris, nous avons pu dialoguer.
Encore aujourd’hui en 2017 beaucoup de gens pensent que «les mauvais traitements» subis par les prisonniers à Guantánamo ont été le fruit «d’accidents», de dérives d’individus isolés ou de manquements aux ordres de certains soldats. La réalité est bien différente : ce qui s’est passé dans le camp situé dans le sud-est de l’île de Cuba, puis à Abou Ghraib, en Irak, était un véritable système. Un système destiné à pousser les détenus à leurs limites mentales et physiques, avec l’aide de psychologues et de médecins. La seule consigne donnée au personnel chargé de mener les interrogatoires était : «No blood no fool.» Tant qu’il n’y a pas de sang…
Andreas Schuller, avocat en droit international, inscrit au barreau de Berlin, travaille au sein de l'European Center for constitutional and human rights (ECCHR), un centre dans lequel se retrouvent des juristes spécialistes pour la plupart en droit pénal international et très sensibilisés à la question du respect des droits de l’homme. Il y a deux ans, il m’a invité dans leurs locaux en Allemagne. Ce jour-là, il m’a présenté le fondateur de l’ECCHR, Wolfgang Kaleck, qui m’a expliqué comment depuis plusieurs années ils nous soutenaient, mes avocats, William Bourdon et Apolline Cagnat, et moi, dans notre combat judiciaire pour faire la lumière sur le traitement qui nous avait été réservé à Guantánamo. Depuis 2004, l’ECCHR a par exemple engagé des procédures pénales contre des militaires américains, notamment contre l’ancien secrétaire à la Défense américain Donald Rumsfeld.

Photo prise le 18 janvier 2002, au camp X-Ray de la prison de Guantànamo de détenus accusés d’être membre d’Al-Qaida. Photo : Shane T. McCOY / US NAVY / AFP
Il y a quelques jours, j’ai reçu ce mail d’Andreas qui m’a ravi : «Salut Mourad, j’espère tu vas bien. Nous aimerions t’inviter à Paris le jeudi 26 janvier 2017. Avec William et Apolline, l’ECCHR organise une conférence publique sur la torture à Guantánamo, mais aussi les développements aux Etats-Unis après les élections. On a invité d’autres experts des Etats-Unis pour témoigner contre la torture.»
«Des experts des Etats-Unis», me disait-il. En fait, il s’agissait de hauts responsables américains. L’occasion pour moi, pour la première fois de ma vie, de me confronter aux responsables de ce piège dans lequel je suis tombé (lire portrait dans Libération), de comprendre leur point de vue, de saisir ce qui les a menés à mettre en place cette justice d’exception, cette machine infernale des «techniques d’interrogatoires musclées», cet arbitraire qui consistait à nous décrire comme les ennemis de l’Amérique «les pires des pires» ou «les terroristes qui occupaient hier l’Afghanistan, [et] croupissent aujourd’hui à Guantánamo», disaient dès janvier 2002 l’ancien président des Etats-Unis George Bush. Je suis impatient de les entendre et curieux de savoir ce qu’ils pensent aujourd’hui. Bref l’occasion de comprendre cette grande histoire dans laquelle la nôtre, beaucoup plus petite, s’est noyée.
C’est donc à Paris, le 26 janvier dans la soirée, dans la grande salle de l’Eléphant Paname, dans le IIe arrondissement, que nous nous sommes retrouvés. La conférence sur «l’expérience américaine, l’outrepassement de la loi dans la lutte antiterroriste» organisée par la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), la Ligue des droits de l’homme (LDH), le ECCHR et le CCR (Center of Constitutionnal Rights) allait permettre de nous confronter à quatre «officiels» venus des Etats-Unis et appartenant au monde politique et militaire. Il y avait du beau monde. Costards-cravates et tenues chics, côte à côte, ils nous font face. Je m’assois au premier rang pour les écouter. Je ne veux pas en perdre une miette, rassuré de voir que leurs propos seront traduits en simultané. Le casque sur les oreilles, je me plonge dans les coulisses du tournage de ce film dont j’étais l’un des personnages et dont les scénaristes, assis en face de moi aujourd’hui, étaient les seuls maîtres de mon destin.
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