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dimanche 28 octobre 2007

Drôle de drame

C'est un véritable feuilleton qui se joue entre Washington et Alger sur le sort des détenus algériens de Guantánamo. un feuilleton qui s'apparente au Karakouz, ce théâtre de marionnettes d'origine turque. Washington demande des "garanties " à Alger, qui dit ne vouloir rien entendre, jouant le nif (le nez, expression qui désigne le supposé "nationalisme ombrageux" des généraux d'Alger. Jugez-en plutôt.
EXTRADITION DES ALGÉRIENS DE GUANTANAMO
Belaïz ne veut pas de conditions
par Arezki LOUNI, L'Expression, Alger, 24 Octobre 2007

Selon le ministre de la Justice «aucun Algérien détenu à Guantanamo n’a refusé de revenir dans son pays».
L’affaire des Algériens détenus à Guantanamo n’est pas près de connaître son épilogue. Leur extradition est même perçue comme un mirage. A chaque fois que l’on annonce son dénouement, d’autres rebondissements viennent bloquer les négociations. L’absence d’un accord d’extradition entre Alger et Washington serait derrière les difficultés de rapatrier les quelque 17 Algériens de Guantanamo. Après Farouk Ksentini et Mourad Medelci, qui annonçaient la libération proche des locataires de Guantanamo Bay, c’était au tour de l’ambassadeur des Etats-Unis à Alger de laisser entendre que «les discussions sont en cours avec le gouvernement algérien» et que «les choses avancent». Et pourtant, tout n’est pas aussi évident. La déclaration faite, hier, par le ministre de la Justice et garde des Sceaux, M.Tayeb Belaïz, en marge de la conférence gouvernement-walis vient tout chambouler.
«L’Algérie n’acceptera aucune condition» pour le rapatriement des Algériens détenus dans la prison américaine de Guantanamo, affirme Belaïz. Ce dernier a même saisi l’occasion pour répondre indirectement à l’Ong américaine, Human Right Watch, qui affirmait dans son dernier rapport que plus d’une vingtaine de prisonniers algériens au centre de détention de Guantanamo ont refusé leur rapatriement en Algérie, de crainte d’y subir des tortures. «Personne ne pourra interdire aux Algériens le retour dans leur pays, et si ces derniers ont commis des crimes, ils seront jugés selon la loi», a-t-il dit. Avant de poursuivre qu’«aucun Algérien détenu à Guantanamo n’a refusé de revenir dans son pays». Il convient de rappeler que 17 Algériens sont toujours en détention au centre de Guantanamo. Une délégation algérienne de haut niveau s’est rendue sur place et à confirmé leur identité, a précisé M.Belaïz.
Washington souhaite remettre aux autorités algériennes ses ressortissants détenus à Guantanamo dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, en conditionnant cette offre à la garantie qu’ils ne subiront pas de «mauvais traitements» et qu’ils ne retourneront pas à l’action terroriste. Ce que, apparemment, aurait déplu à l’Algérie qui estime que ces deux conditions constituent une immixtion dans ses affaires intérieures. Les objections de prisonniers algériens, dont le rapatriement est envisagé en perspective de la fermeture de ce centre tant décrié pour son statut hors normes du droit international, se basent sur la décision de la juge à la Cour fédérale US, rendue publique et qui «interdit le rapatriement de tout détenu de Guantanamo, contre son gré, dans tout pays qui connaît ou ayant connu, par le passé, des pratiques de violence contre les prisonniers». Les prisonniers algériens à Guantanamo suivraient en cela la démarche d’un autre détenu algérien du pénitencier, Ahmed Belbacha, qui a refusé d¹être rapatrié en Algérie et a demandé à bénéficier de l’asile politique aux Etats-Unis à défaut d'être admis dans un pays tiers, rapporte le même journal.L’affaire Hattab n’a pas été en reste dans les déclarations du ministre de la Justice.
Ce dernier a indiqué que l’ancien chef et fondateur du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (Gspc), Hassan Hattab, dont le procès doit s’ouvrir à partir du 4 novembre à Alger, «sera jugé selon la loi». Hassan Hattab s’est rendu aux autorités le 22 septembre. Il sera jugé notamment pour ´´création et appartenance à une organisation terroriste, assassinat avec préméditation et utilisation d’explosifs dans des lieux publics´´. Interrogé sur les critiques d’Interpol quant au traitement par la justice algérienne des affaires économiques, M.Belaïz a relevé que «ce genre d’affaires nécessite du temps pour son expertise». Ce qui est à retenir du dossier des Algériens de Guantanamo, c’est le deux poids, deux mesures des autorités américaines. En effet, plusieurs détenus ont déjà été extradés vers des pays dont la violation des droits de l’homme n’est un secret pour personne.

jeudi 2 août 2007

Tayeb Belaïz : “Les détenus de Guantanamo seront jugés en Algérie”

Les 17 Algériens détenus à Guantanamo seront transférés en Algérie après vérification de leur identité, a affirmé hier le ministre de la Justice, garde des Sceaux, M. Tayeb Belaïz, en marge de la cérémonie de remise des prix aux détenus ayant réussi aux épreuves du BEM et du baccalauréat à l'établissement pénitentiaire d'El-Harrach.
“Le groupe de travail, mis sur pied pour prendre en charge l'affaire des Algériens détenus à Guantanamo, s'est rendu sur place pour vérifier l'identité des détenus qui ont déclaré être algériens”, a-t-il ajouté. “Le groupe de travail a, en effet, confirmé l'identité de 17 Algériens dont le cas d'un détenu a été définitivement réglé”, a précisé le ministre affirmant que les 16 autres prisonniers algériens “seront transférés en Algérie et aucune institution ne s'y oppose”.
“Leur procès se déroulera en Algérie, conformément à la loi algérienne, dans le cas où ils sont reconnus coupables d'un quelconque crime sans condition ni contrainte de quelque partie que ce soit”, a-t-il souligné.
Il faut savoir que le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, avait indiqué, en juin dernier, que l'Algérie “n'exclut pas la libération prochaine des Algériens détenus à Guantanamo” avant d'annoncer, la semaine écoulée, que l'Algérie et les États-Unis “négocient les conditions de mise à disposition de ces détenus aux autorités de leur pays”.
“À ce jour, les choses sont considérées comme bien avancées, mais ne sont pas finalisées totalement”, avait-t-il relevé. De son côté, l'ambassadeur itinérant américain, M. Clint Williamson, avait indiqué, en avril lors d'une visite en Algérie, avoir discuté avec des responsables algériens, dont Farouk Ksentini, des prisonniers algériens détenus à la base américaine de Guantanamo tout en exprimant le souhait de son pays de voir cette base fermée. Par ailleurs, le ministre de la Justice a souligné la nécessité de prémunir les établissements pénitentiaires contre tout danger inhérent à l'ouverture des centres téléphoniques qui seront mis, à partir d’hier, à la disposition des détenus pour leur permettre de contacter leur famille.
Le ministre a reçu des explications des représentants de l'Office national de l'enseignement et de la formation à distance (Onefd) chargé du projet qui ont affirmé “l'efficacité du système et le risque zéro de cette méthode”. Les techniciens ont précisé que ce système permet l'enregistrement automatique des appels dès la formation des numéros qui ne peuvent en aucun être effacés ou changés.
Le système permet également grâce à un double écouteur, selon les techniciens, de suivre toute la communication et de l'interrompre si nécessaire. Ils ont affirmé la possibilité de réécouter les communications si cela s'avère nécessaire, même après plusieurs années. Le directeur général de l'administration générale des prisons, M. Mokhtar Felioune, a déclaré que les appareils téléphoniques ont été installés depuis un mois environ dans la prison de Serkadji et depuis environ deux semaines dans la prison d'El-Harrach, en tant qu'établissements-pilote et seront opérationnels à partir de ce dimanche. Cette opération sera généralisée aux autres établissements pénitentiaires, en octobre prochain.
Source : Liberté-Algérie, 30 juillet 2007

mardi 24 juillet 2007

Tractations USA-Algérie :"ça avance"

Depuis plusieurs mois, Alger et les Etats-Unis d’Amérique «négocient» pour remettre les détenus algériens de Guantanamo aux autorités algériennes, a indiqué le ministère des Affaire étrangères, M. Medelci, le 23 juillet, à l’émission Questions politiques de la Radio algérienne internationale, dont il était l’invité.Des négociations qui, pour M. Medelci, « avancent mais qui ne sont pas encore finalisées», et ce, en précisant que «nous ne désespérons pas» quant à leur aboutissement par la remise des détenus algériens de Guantanamo aux autorités d’Alger. Ceci à la vue de la remise de détenus de différentes nationalités à leurs autorités respectives, a tenu à relever M. Medelci.

lundi 9 juillet 2007

La conseillère de Bush pour l’antiterrorisme à Alger

Frances Townsend, conseillère du président américain George W. Bush pour la sécurité intérieure et la lutte antiterroriste, Frances Townsend, est depuis hier (8 juillet 2007) à Alger. “Je suis en Algérie en tant qu’envoyée spéciale du président Bush pour discuter avec les responsables algériens de la lutte antiterroriste”, a-t-elle déclaré à la presse à son arrivée à l’aéroport international Houari-Boumediene.
Mme Frances Townsend a indiqué que l’Algérie dispose d’“une expérience importante” dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et exprimé le souhait des États-Unis d’“apprendre et de partager cette expérience, pour lutter contre les ennemis de la paix et de la sécurité” dans le monde. Pour de nombreux observateurs, la visite de Mme Townsend, la deuxième en un an en Algérie, traduit la volonté des États-Unis de renforcer leur coopération avec l’Algérie en matière de lutte contre le terrorisme. Lors d’une visite à Alger, le 12 février 2006, l’ancien secrétaire américain à la Défense, Donald Rumsfeld, avait indiqué que les États-Unis souhaitaient accroître leur coopération militaire et antiterroriste avec l’Algérie. M. Rumsfeld avait été précédé à Alger par le chef de la police fédérale américaine (FBI), Robert S. Mueller qui s’était alors “félicité” du niveau de coopération entre l’Algérie et les États-Unis dans la lutte contre le terrorisme. Un séminaire sur la lutte contre le terrorisme au Maghreb et au Sahel s’était tenu peu de temps après la visite de M. Rumsfeld à Alger avec la participation du Centre d’études stratégiques sur l’Afrique (Cesa) du Pentagone. En juin 2006, la conseillère de Bush avait effectué une visite similaire à Alger au cours de laquelle elle a été reçue par le président Abdelaziz Bouteflika. Pour le moment, aucune indication n’a été fournie de source officielle sur le programme de cette visite, mais il est fort probable que les entretiens soient largement consacrés à l’affaire des Algériens emprisonnés sur la base américaine de Guantánamo (Cuba). Le chef de la diplomatie algérienne Mourad Medelci avait affirmé, le 18 juin dernier à Alger, que l’Algérie n’excluait pas la libération prochaine des Algériens détenus à Guantánamo.
“Nous n’excluons pas que des premiers résultats se traduisent par la libération de certains parmi les Algériens qui sont détenus à Guantánamo”, avait déclaré M. Medelci, en marge d’une rencontre internationale sur la mise en œuvre de la convention pour l’interdiction des armes chimiques en Afrique.
Lors d’une visite à Alger, en avril dernier, l’ambassadeur itinérant américain, Clint Williamson, a indiqué avoir discuté avec les responsables algériens de la situation des prisonniers algériens détenus à la base américaine de Guantánamo, émettant le vœu de son pays “de voir cette base fermée”. Actuellement, 25 Algériens sont encore détenus à Guantánamo. Le 21 juin, le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’Homme (CNCPPDH), Me Farouk Ksentini, avait indiqué que les informations faisant état de “la libération éventuelle” de 7 des 25 détenus algériens “n’étaient pas confirmées”. “Ces détenus auraient exigé de se rendre en Albanie”, avait-t-il dit, estimant que “ces détenus qui n’ont pas été jugés depuis 4 ans sont libres de revenir en Algérie ou de partir ailleurs”. Plusieurs détenus arrêtés en Bosnie sont mariés à des ressortissantes albanaises. Ce qui explique, selon lui, le désir de quelques détenus de se rendre dans ce pays.
Selon l’ambassadeur américain à Alger, M. Robert S. Ford, les États-Unis conditionnent leur rapatriement à la garantie qu’ils ne subiront pas de “mauvais traitements” en Algérie et qu’ils ne retourneront pas à l’action terroriste. L’Algérie estime que ces deux conditions constituent une immixtion dans ses affaires intérieures. Outre le dossier des prisonniers de Guantánamo, l’envoyée spéciale du président Bush pourrait tenter de remettre sur le tapis le projet de l’Africa Command (Africom), sur lequel l’Algérie s’est montrée très réservée jusqu’à présent, en affirmant qu’elle refusait d’être intégrée dans le champ d’action de ce commandement régional, voulu par les Américains pour renforcer la lutte contre le terrorisme au Maghreb et dans les pays du Sahel.
En juin, à l’issue de la visite à Alger du sous-secrétaire d’État américain à la Défense Rayan Henry, l’Algérie s’était démarquée de la stratégie américaine de lutte contre le terrorisme en Afrique, axée sur l’installation de ce commandement sur le continent, en disant privilégier les mécanismes de “sécurité collective” de l’Union Africaine (UA). Une chose est sûre, la coopération bilatérale algéro-américaine dans la lutte contre le terrorisme reste forte. Récemment, M. Robert Ford avait indiqué, dans un entretien à un confrère, que les États-Unis participaient à la formation d’officiers algériens dans ce domaine et qu’ils étaient prêts à fournir des équipements à l’Algérie aux “conditions légales américaines”.
Source : Rafik Benkaci,
Liberté, Alger, 9 juillet 2007

L’Africom remplit-il les ventres ?

Jeune Indépendant, 9 juillet 2007
Mme Frances Fragos Townsend, conseillère du président des Etats-Unis, George Bush, a apparemment plus de veine que le président français Nicolas Sarkozy, obligé de mettre une croix sur sa visite au Maroc qui devait suivre celle qu’il prévoit d’effectuer chez nous le 10 du mois courant.L’assistante de Bush, elle, n’a pas sauté l’étape marocaine, pour raison de calendrier ou de prudence sécuritaire. Elle s’est donc rendue au royaume et a discuté avant-hier, à Rabat, avec MM. Chakib Benmoussa et Fouad Ali El Himma, respectivement ministre de l’Intérieur et ministre délégué à l’Intérieur.
«Les entretiens entre les deux parties ont porté notamment sur la coopération sécuritaire et les moyens de lutter ensemble contre les menaces que représente le crime transnational pour la sécurité et la stabilité des deux pays», indique un communiqué officiel cité par la MAP.
Des termes qui seront probablement reproduits à la virgule près chez nous à la fin de la visite de Mme Townsend. «Je suis en Algérie en tant qu’envoyée spéciale du président Bush pour discuter avec les responsables algériens de la lutte antiterroriste», a-t-elle d’ailleurs déclaré à son arrivée chez nous. L’Africom ? Le sujet ne se trouve-t-il pas quelque peu décalé par rapport au projet d’Accra sur les Etats-Unis d’Afrique ?
Mme Hanoune quant à elle ne prend pas de gants pour, au nom du PT et assimilés, dire «oust» aux deux projets.
Si les avis sont partagés sur les EUA, le consensus pour rejeter l’Africom ne souffre, pour sa part, d’aucune faille, fut-elle aussi microscopique que nos sanafir. En Algérie, pays qui a payé le prix fort pour la récupération de sa souveraineté, on ne peut imaginer une présence militaire autre que celle de l’ANP sur le sol national.
Les gens emprisonnés à Guantánamo font les frais de cette hypersensibilité sur les questions liées à la souveraineté. Robert Ford, l’ambassadeur américain qui avait eu l’immense amabilité de nous avertir sur l’imminence d’un attentat à la Grande-Poste et d’un autre du côté de l’ENTV – révélation tout à fait bénéfique puisqu’elle avait au moins servi à rendre la circulation plus fluide dans ces parages habituellement encombrés —, a dû s’en rendre compte lorsqu’il ânonnait les conditions américaines pour la remise à l’Algérie des sept bonhommes que l’armée américaine détient.
Il s’agit en fait de deux conditions : 1) garanties pour que ces détenus ne subissent pas le traitement qui fut réservé au Coran à Guantánamo, 2) engagement pour qu’ils se tiennent loin de l’action terroriste. Donc, on entre par effraction et on dit au propriétaire de la maison ce qu’il doit faire chez lui. Rien que ça ! Comme si Guantánamo était le summum du raffinement atteint par l’humanité dans les droits de l’homme et que maintenir ce Taj Mahal en activité n’allait pas nuire à l’image de Washington mais à celle d’Alger.
Néanmoins, sur la question de la lutte antiterroriste, Alger a réaffirmé à plusieurs reprises qu’elle y contribuera pleinement, sans confondre entre le terrorisme et la lutte des peuples pour la récupération de leurs droits intrinsèques. La question de la sécurité figurera certainement en bonne place des discussions de Sarkozy, lors de sa visite chez nous, où, étrange coïncidence, la troupe artistique de l’armée turque l’a devancé. Sarkozy, qui occupa le département de l’Intérieur sous Chirac, doit certainement être comme nous tous conscient que la sécurité est une et qu’elle ne peut trouver son confort en Méditerranée si rien de sérieux n’est entrepris pour un minimum de prospérité sur la rive sud et plus bas. Car les populations de ces régions sont plus assoiffées de prospérité que d’Africom. La témérité des harraga en est l’illustration dramatique.