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mercredi 31 octobre 2007

Tunis : le procès d’Abdallah Ben Amor reporté au 14 novembre

Le tribunal militaire de Tunis a reporté mercredi au 14 novembre le procès d'un Tunisien récemment rapatrié de la prison américaine de Guantanamo, Abdallah Ben Amor Hajji, accusé d'appartenance au "Front islamique tunisien", un groupe inconnu auquel il nie avoir appartenu ni à une quelconque autre organisation terroriste.
Le renvoi a été décidé sur requête des avocats de la défense, Mes Abderraouf Ayadi et Samir Ben Amor, qui ont demandé un délai pour prendre connaissance du dossier et préparer leurs plaidoiries. Abdallah Hajj doit être rejugé après avoir fait opposition, dès son retour à Tunis, à un jugement par contumace prononcé en 1995, le condamnant à 10 ans d'emprisonnement.
Le tribunal a en revanche rejeté une demande de libération provisoire de l'accusé qui, selon ses avocats "a enduré cinq ans de souffrances dans la prison de Guantanamo Bay sans avoir commis aucun crime et sans qu'aucun chef d'inculpation n'ait été retenu contre lui".
L'audience de mercredi, qui a duré quelque 20 minutes, s'est déroulée en présence d'une diplomate américaine, Trina Saha, chargée des affaires politiques à l'ambassade des Etats-Unis à Tunis, de deux représentants de l'organisation humanitaire britannique "Reprieve" et de plusieurs journalistes de la presse internationale.
En revanche, l'épouse de l'accusé, Khadija, sa soeur Radhia et ses filles Aïcha et Asma ont été soumises à une fouille avant d'entrer dans la salle d'audience, ce qui les a empêché d'y assister. "C'est frustrant, cela fait cinq ans que je n'ai pas vu mon père", a protesté Asma, 18 ans.
Abdallah Hajji, âgé de 51 ans, a été rapatrié en juin dernier en même temps qu'un autre ressortissant tunisien, Lotfi Lagha. Il avait été arrêté avec son beau-fils Hédi Hammami, qui se trouve lui encore en détention à Guantanamo, en avril 2002 à Lahore (Pakistan) où il tenait un commerce de textiles depuis 1990, selon son épouse Khadija. Cette dernière a été rapatriée en Tunisie avec ses huit enfants.
L'arrestation d'Abdallah Hajji avait eu lieu dans les mois qui ont suivi les attentats terroristes du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis. Les services de sécurité pakistanais l'ont remis aux forces américaines qui l'ont envoyé sur la base de Bagram (Afghanistan) avant de le transférer à Guantanamo à la fin de l'été 2002.
Source : AP, 31 octobre 2007

jeudi 25 octobre 2007

Lotfi Lagha : 3 ans de prison – Salah Sassi : 11 ans

Lotfi Lagha, un ancien détenu tunisien de la prison américaine de Guantanamo, a été condamné mercredi à trois ans de prison ferme pour "association de malfaiteurs projetant des agressions contre des personnes et des biens" dans le cadre d'un projet terroriste.
Ce jugement a été rendu mercredi soir par la Chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis, qui a aussi condamné par défaut à onze ans de prison un autre accusé, Salah Sassi, actuellement encore détenu par les Etats-Unis à Guantanamo (Cuba).
Lotfi Lagha, 40 ans, avait demandé son acquittement et nié les accusations selon lesquelles il a combattu sous les ordres du régime taliban en Afghanistan ou avoir projeté des actes terroristes en Tunisie et à l'étranger.
Selon un de ses avocats, Samir Dilou, Lotfi devait être remis en liberté immédiatement, puisqu'il a déjà été emprisonné durant cinq ans à Guantanamo.
Incarcéré depuis son rapatriement le 18 juin 2007, il a été accusé d'avoir servi sous les ordres des talibans contre l'Alliance du Nord du commandant Shah Massoud. Il s'est aussi vu reproché des activités de maniement d'armes, d'apprentissage aux techniques de la guérilla et de recrutement pour le compte du régime fondamentaliste au pouvoir à Kaboul (de 1996 à 2001).
Mercredi, il est revenu sur des aveux. "J'avais fait ces déclarations sous la pression. J'étais menotté et j'ai eu peur", avait-t-il affirmé au tribunal.
Jugé par contumace, Salah Sassi, originaire de Menzel Bourguiba (nord), a été, quant à lui, lourdement condamné pour adhésion à Al-Qaïda d'Oussama Ben Laden.
Inculpé d'"incitation à des crimes terroristes, entraînements militaires et adhésion à une organisation terroriste opérant hors du territoire tunisien", Salah Sassi, 34 ans, a également écopé de dix mille dinars d'amende (6.000 euros environ).
Lotfi Lagha avait été rapatrié par les Etats-Unis le 18 juin dernier en même temps qu'un autre ex-détenu, Abdallah Ben Amor El Hajji , qui doit être jugé fin octobre par la justice militaire.
Les associations américaine, Human Rights Watch (HRW), et britannique, Reprieve, parrainent ces deux ex-détenus de Guantanamo, une juge fédérale américaine ayant récemment interdit le rapatriement de Mohammed Rahman, un troisième Tunisien, qui redoute d'être maltraité.
Les autorités tunisiennes ont réfuté de nouveau mercredi "les allégations de mauvais traitements" et affirmé que les deux Tunisiens rapatriés sont assurés de "toutes les garanties d'un procès équitable".
Source : AFP, 24 octobre 2007

jeudi 6 septembre 2007

Ne renvoyez pas les détenus de Guantánamo dans leurs pays s’ils risquent d’y être torturés et maltraités

Par Human Rights Watch, Washington DC, 5 septembre 2007

Les « assurances diplomatiques » se révèlent une fois encore insuffisantes


Les autorités tunisiennes ont infligé des mauvais traitements à deux ex-détenus de Guantánamo renvoyés dans leur pays en juin alors que la Tunisie avait promis au gouvernement américain qu’elle les traiterait humainement, a déclaré Human Rights Watch dans un rapport publié aujourd’hui.
Le gouvernement tunisien détient actuellement les deux hommes, Abdallah Ben Amor El Hajji et Lotfi Lagha ; ces derniers ont confié aux personnes qui leur rendent visite que leur situation est à ce point pénible qu’ils préféreraient se trouver à Guantánamo, a indiqué Human Rights Watch. « Fermer Guantánamo constitue pour les États-Unis une de leurs meilleures chances de rétablir leur autorité morale et de faire la preuve de leur bonne volonté au niveau international », a expliqué Jennifer Daskal, avocate spécialisée dans le contre-terrorisme à Human Rights Watch. « Washington ne devrait pas galvauder cette chance en rapatriant de force des détenus vers des pays présentant des antécédents connus de recours à la torture et aux mauvais traitements. »

Le rapport de 41 pages, intitulé « Ill-fated Homecomings: A Tunisian Case Study of Guantánamo Repatriations » (« Des retours aux tristes conséquences : Une étude de cas sur des rapatriements de Tunisiens détenus à Guantánamo »), décrit l’expérience des deux Tunisiens renvoyés dans leur pays il y a 11 semaines, et exhorte le gouvernement américain à mettre en place une procédure qui informera à l’avance les détenus de leur transfert et leur permettra de s’y opposer devant un tribunal fédéral s’ils craignent d’être torturés ou maltraités à leur retour dans leur pays d’origine. Dix détenus tunisiens se trouvent encore à Guantánamo, dont huit au moins ont été condamnés par défaut en Tunisie pour des délits.

Le 18 juin, les autorités américaines ont transféré par avion, de Guantánamo à Tunis, al-Hajji, 51 ans et père de huit enfants, et Lagha, 38 ans et originaire d’un village reculé du sud de la Tunisie, et les ont remis aux forces de sécurité tunisiennes. Les États-Unis avaient retenu les deux hommes à Guantánamo pendant environ cinq ans, sans jamais les inculper d’aucun crime.
Au cours de la dernière semaine de juillet, deux chercheurs de Human Rights Watch se sont rendus en Tunisie afin d’enquêter sur le sort de ces deux hommes. Bien que les autorités aient rejeté la demande introduite par Human Rights Watch de rencontrer les détenus, les chercheurs se sont entretenus avec leur avocat et des proches qui leur ont rendu visite. Al-Hajji a déclaré à son avocat qu’à son arrivée en Tunisie, il avait passé les deux premiers jours au Ministère de l’Intérieur, où des responsables de la sécurité tunisienne l’avaient frappé, menacé de violer son épouse et ses filles, secoué pour le réveiller chaque fois qu’il s’assoupissait, et contraint de signer un document qu’il n’arrivait pas à lire car il avait besoin de nouvelles lunettes. Après la signature de la déclaration, les autorités tunisiennes ont déféré al-Hajji devant le tribunal militaire qui l’avait condamné par défaut en 1995 pour participation à une organisation terroriste étrangère en territoire étranger. Il a passé les six semaines suivantes en isolement cellulaire, dans une pièce qu’il appelait sa « tombe ». Début août, il a été transféré dans une cellule avec des prisonniers de droit commun, où il attend maintenant la révision de son procès prévue le 26 septembre. Al-Hajji a indiqué à son avocat qu’à Guantánamo, les Américains ne lui avaient jamais parlé de sa condamnation par défaut et que s’il avait été au courant, il se serait opposé à son renvoi dans son pays.
Lagha, qui n’a jamais été représenté par un avocat à Guantánamo, n’a vu aucun avocat en Tunisie avant le 9 août, soit plus de sept semaines après son retour dans ce pays. A l’instar d’al-Hajji, les autorités tunisiennes l’ont d’abord emmené au Ministère de l’Intérieur. Lagha a déclaré plus tard à son avocat que la police avait menacé de le torturer mais qu’elle ne lui avait pas infligé de sévices corporels. Un juge a ensuite interrogé Lagha sans qu’un avocat soit présent, et a recommandé son inculpation. Lagha a été envoyé en détention préventive, où il a été placé en isolement cellulaire pendant plus de six semaines. Le 7 août, les autorités l’ont transféré dans une cellule avec des prisonniers de droit commun.
« Dans ses rapports sur les droits humains, le Département d’État américain souligne on ne peut plus clairement la persistance de la torture et des procès inéquitables en Tunisie », a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice à la Division Moyen-Orient et Afrique du Nord de Human Rights Watch. « Le gouvernement américain pense-t-il réellement que les ‘assurances diplomatiques’ vont faire le poids face à ces pratiques bien enracinées ? » Les États-Unis font valoir qu’ils peuvent négocier l’élimination du risque de torture en obtenant de la part du pays de renvoi ce qui est connu sous l’appellation d’ « assurances diplomatiques », ou promesses de traitement humain.
Robert F. Godec, l’ambassadeur américain en Tunisie, a déclaré à Human Rights Watch que les assurances émanant de la Tunisie étaient « précises et dignes de foi, et que nous garantissons un suivi de ces assurances ». Mais l’Ambassadeur Godec n’a pas voulu ou pu dire ce que la Tunisie avait promis en particulier dans le cas d’al-Hajji et de Lagha, si elle avait honoré ses promesses, ou ce que les États-Unis faisaient pour assurer ledit suivi. « L’expérience des Tunisiens renvoyés chez eux est une nouvelle démonstration que les États-Unis ne peuvent se fier aux ‘assurances diplomatiques’ pour faire abstraction d’une crainte légitime de torture ou de mauvais traitements », a expliqué Daskal.

Contexte
Les États-Unis disent aujourd’hui que 150 des 355 détenus de Guantánamo remplissent les conditions pour être libérés ou transférés. Human Rights Watch recommande vivement au gouvernement américain de notifier à l’avance aux détenus de Guantánamo tout prochain transfert et de leur fournir une occasion de s’opposer à ce transfert, et notamment de contester la fiabilité de toute « assurance diplomatique », devant un tribunal fédéral. Cette notification devrait inclure les informations utiles et nécessaires pour opérer un choix en toute connaissance de cause, notamment les procès-verbaux de toute condamnation antérieure par défaut. Même si Human Rights Watch pense que la vaste majorité des détenus ne souhaiteront pas contester leur transfert vers leur pays, une telle procédure instaurera une protection nécessaire pour ceux qui, autrement, risqueraient d’être soumis à la torture et autres mauvais traitements en cas de renvoi dans leur pays.
Sur les 355 personnes encore détenues par les États-Unis à Guantánamo, une cinquantaine sont originaires de pays tels que l’Algérie, la Chine, la Libye, la Tunisie et l’Ouzbékistan – pays qui présentent tous des antécédents connus de recours à la torture – et elles ont confié à leurs avocats qu’elles craignaient à ce point d’être torturées ou maltraitées qu’elles ne voulaient pas rentrer dans leurs pays. Neuf autres qui ne sont pas représentées ou n’ont jamais rencontré leur avocat proviennent également de pays « à risque » et peuvent aussi raisonnablement nourrir des inquiétudes au sujet de leur rapatriement, tout comme d’autres détenus confrontés à des circonstances personnelles. La Convention contre la torture, dont les Etats-Unis sont un État partie, interdit d’extrader une personne vers un autre État où « il y a des motifs sérieux de croire qu'elle risque d'être soumise à la torture ».
Dans certains cas, l’administration américaine a reconnu la légitimité des préoccupations émises par les détenus, par exemple les Ouighours chinois, et elle cherche activement à les extrader vers des pays tiers. Mais il faut reconnaître que trouver un pays désireux d’accueillir ces détenus n’est pas facile ; trouver un pays ad hoc l’est encore moins. Il en ressort que le gouvernement américain semble se tourner de plus en plus vers le recours aux « assurances diplomatiques » du pays d’origine des détenus afin d’atténuer le risque d’exactions. Les recherches effectuées par Human Rights Watch sur lesdites assurances mettent clairement en évidence le fait que celles-ci ne constituent pas une protection efficace contre la torture et les mauvais traitements.
Selon un rapport publié en mars 2007 par Human Rights Watch et intitulé
The Stamp of Guantánamo, des ex-détenus de Guantánamo renvoyés en 2004 dans leur pays d’origine, la Russie, ont subi des actes de torture et autres mauvais traitements alors que Moscou avait promis à Washington qu’ils seraient traités humainement. En dehors de la Tunisie, les États-Unis négocieraient également des assurances de ce type avec l’Algérie, qui compte encore 26 de ses ressortissants parmi les détenus de Guantánamo, et la Libye, qui en compte neuf. Ces deux pays ont des antécédents connus de recours à la torture. Pour en savoir davantage sur le travail de Human Rights Watch au sujet des « assurances diplomatiques », veuillez consulter : http://www.hrw.org/doc/?t=da
Source :
http://hrw.org/french/docs/2007/09/05/tunisi16795.htm

mardi 7 août 2007

Tunisie: Abdallah Ben Amor sera rejugé 12 ans après sa condamnation par contumace

Rapatrié en Tunisie fin juin après cinq ans de détention sur la base militaire américaine de Guantánamo, Abdallah ben Amor est toujours emprisonné et regrette d'avoir accepté de retrouver son pays. Il y sera rejugé pour une affaire qui lui a valu une condamnation par contumace, selon son épouse Khadija Bousaïdi.
Cette entrevue à l'Associated Press, la première qu'elle accorde à la presse, s'est déroulée samedi dans les bureaux de l'avocat de son époux, Me Samir ben Amor, Mme Bousaïdi ayant tenu à éviter de rencontrer le correspondant de l'AP à son domicile.
Agé de 51 ans, Abdallah ben Amor avait été condamné par contumace en 1995 à dix ans de prison dans l'affaire dite du «Front islamique de Tunisie», auquel il nie avoir appartenu. Il doit être rejugé par le tribunal militaire de Tunis le 26 septembre.
Son parcours commence au Pakistan, où il s'était installé en 1988 avec son épouse, ses enfants ainsi que son beau-fils Hédi Hammami, époux de sa fille aînée. Pendant 14 ans, il y a fait commerce de textiles et a travaillé dans le cadre d'organisations de secours islamiques, selon son épouse.
Mais en 2002, Abdallah ben Amor a été arrêté par les services de sécurité pakistanais, en compagnie de son beau-fils. Ils ont été transférés vers la base militaire de Bagram, en Afghanistan, puis vers Guantánamo.
Le jour de sa remise aux autorités tunisiennes, l'ex-pensionnaire de Guantánamo a été conduit au ministère de l'Intérieur où il a été interrogé par les services de sécurité. «Ils voulaient savoir à quelles organisations il appartenait et lui faire signer un document contenant des aveux dans ce sens, qu'il a du reste refusé de signer», rapporte Mme Bousaïdi.
Les autorités tunisiennes nient que le détenu ait subi des mauvais traitements ou fait l'objet de menaces.
Source : AP, 7 août 2007

mardi 17 juillet 2007

À la prison de Mornaguia (Tunisie), tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles…

Abdallah Ben Amor El Hajji et Lotfi Ben Souei Lagha, deux détenus tunisiens de Guantánamo Bay (Cuba), ont été renvoyés le 17 juin 2007 vers la Tunisie. Ils sont actuellement à l'isolement à la prison de Mornaguia. La campagne lancée par diverses ONG craignant qu'ils ne soient torturés ou soumis à d'autres formes de mauvais traitements a suscité une réaction du gouvernement de Tunis, dont cette dépêche de l’agence AP rend compte :
Les autorités tunisiennes ont démenti mardi 17 juillet 2007 qu'un ex-détenu à Guantánamo, Abdallah Ben Amor Hajji, récemment rapatrié en Tunisie, ait subi de mauvais traitements ou fait l'objet de menaces, comme il l'a affirmé.
"M. Abdallah Ben Amor Hajji, précédemment détenu par les autorités américaines à Guantánamo et remis le 18 juin 2007 aux autorités judiciaires tunisiennes, n'a subi aucun mauvais traitement en Tunisie, et ce contrairement aux allégations dénuées de toute preuve attribuées à son avocat", selon un communiqué du ministère de la Justice. "Aucune menace n'a jamais été proférée contre sa personne et encore moins à l'encontre de sa famille", ajoute-t-on.
L'avocat de l'intéressé, Me Samir Ben Amor, qui lui a rendu visite à deux reprises à la prison civile de Mornaguia, à 25km de Tunis, a affirmé que son client était incarcéré dans des "conditions déplorables", "en isolement dans une cellule exiguë dépourvue d'aération et de lumière". Abdallah Ben Omar El Hajji, qui a reçu la visite de représentants du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), a-t-il précisé, aurait en outre subi des mauvais traitements lors de son interrogatoire. Il aurait été menacé, avec sa famille.
L'état de santé du prisonnier est cependant jugé "normal", voire "en amélioration sur le plan psychique", bien qu'il souffre d'un problème de vue, selon son conseil.
Les autorités assurent que M. Hajji, condamné par contumace par le tribunal militaire de Tunis à dix ans d'emprisonnement pour "appartenance à une organisation terroriste" et recherché depuis lors pour purger sa peine, "est détenu dans des conditions normales et reçoit régulièrement la visite de sa famille et de son avocat". Elles avancent en outre que, "contrairement aux allégations attribuées à son avocat, M. Hajji n'a pas, à ce jour, encore été interrogé ni par la police judiciaire ni par le juge chargé de l'affaire".
"Etat de droit, la Tunisie garantit les droits de citoyens et sa législation, conforme en tous points aux conventions internationales pertinentes, ne tolère aucun traitement inhumain ou dégradant envers les détenus", fait valoir le communiqué.
Le prisonnier ayant fait appel de sa condamnation, son cas sera examiné le 26 septembre.
Source :
AP, 17 juillet 2007

mercredi 4 juillet 2007

Depuis sa prison tunisienne, Abdullah Ben Omar dénonce «les conditions inhumaines» de guantánamo

Un ex-détenu tunisien de Guantánamo, Abdallah Ben Omar El Hajji, récemment remis aux autorités tunisiennes, a dénoncé mardi «les conditions inhumaines» dans lesquelles s'est déroulé son rapatriement et «les tortures» qu'il dit avoir subies pendant les cinq ans de sa détention sur la base militaire américaine à Cuba.
L'ex-pensionnaire de Guantánamo a fait ces révélations lors d'un entretien avec Me Samir Ben Amor, qui lui a rendu visite pendant une heure dans la prison de Mornaguia, à environ 30km de Tunis, où il est actuellement incarcéré, en attendant d'être rejugé le 26 septembre prochain par le tribunal militaire de Tunis. Il avait été condamné en 1995 par contumace par cette juridiction à 20 ans de prison dans l'affaire dite du «Front islamique». «Le voyage du retour qui a duré plus de dix heures à bord d'un avion de l'armée américaine s'est déroulé dans des conditions inhumaines. J'avais les pieds et les mains ligotés, les yeux bandés et les oreilles obstruées par des écouteurs», a déclaré l'avocat à l'Associated Press, en relatant le récit fait par son client. Selon Me Ben Amor, Abdallah Ben Omar a nié avoir jamais adhéré à une quelconque organisation terroriste. Il affirme s'être rendu au Pakistan avec sa femme Aïcha et ses huit enfants ainsi que son beau-fils Hédi Hammami pour faire du commerce et travailler dans le cadre d'organisations de secours islamique. Il a confié que cette idée lui a été inspirée après un séjour de deux ans en Arabie saoudite à la fin des années 80. Il a été arrêté en avril 2002 par la police pakistanaise à son domicile, en même temps que son beau-fils encore en détention à Guantánamo dans le contexte qui a suivi les attentats terroristes du 11 septembre 2001 aux États-Unis. Deux mois après, les services de sécurité pakistanais l'ont remis aux forces américaines qui l'ont envoyé sur la base de Bagram (Afghanistan) avant de le transférer à Guantánamo à la fin de l'été 2002. Pendant le transfert des prisonniers du Pakistan en Afghanistan, les militaires américains leurs faisaient porter des cagoules asphyxiantes qui ont causé la mort de certains d'entre eux, selon Abdallah Ben Omar. «Dans le centre de détention de Guantánamo, les prisonniers étaient soumis à diverses pratiques de torture: on les plaçait durant de longues périodes dans des tonneaux remplis d'eau, d'autres étaient suspendus aux portes ligotés ou encore traînés dénudés comme des animaux avant leur interrogatoire», a encore raconté l'ex-détenu. Il a cité le cas d'un de ses compatriotes indentifié seulement par son prénom, Abdallah, qui, a-t-il dit, a perdu ses facultés mentales du fait des tortures subies. «Plus que les maltraitements physiques, c'est plutôt au niveau mental que Abdullah Ben Omar souffrait», a encore rapporté Me Ben Amor. «Pour provoquer les détenus qui sont musulmans, les geôliers jetaient le Coran dans les toilettes ou avec les habits sales», a-t-il dénoncé.

Source : AP, 29 juin 2007

jeudi 21 juin 2007

Le gouvernement US envoie des détenus de Guantánamo en Tunisie malgré des menaces de mauvais traitements et de torture

par Reprieve, 19 juin 2007

Reprieve dénonce le transfert – qui vient d’être révélé aujourd’hui – de son client le prisonnier de, Guantánamo Abdallah Ben Amor, et d’un second prisonnier, dont on ignore pour l’instant le nom, en Tunisie.Les deux hommes ont été expédiés en Tunisie le dimanche 17 juin 2007. Condamné par contumace en Tunisie pour son association avec le parti politique d’opposition Ennahdha, M. Ben Amor court un risque sérieux de mauvais traitements et de torture.
Au début des années 1990, M. Ben Amor a été condamné par contumace en Tunisie à 23 ans de prison pour son affiliation au parti politique islamiste modéré et non-violent Ennahdha. À cette époque, M. Ben Amor vivait au Pakistan depuis 2 ans. Il était absent à son procès et n’a donc pu se défendre. Cette condamnation, ajoutée à l’emprisonnement de M. Ben Omar à Guantánamo, lui fait courir un risqué grave de détention indéfinie et de torture."
Abdallah Ben Amor a été blanchi par les USA, qui ont considéré qu’il ne constituait pas e menace et ne détenait aucune information sur le terrorisme. Mais les USA ne lui ont pas présenté d’excuses et ne l’ont pas remis en liberté après cinq ans à Guantánamo. Au lieu de cela, il a été expédié en Tunisie, où des mauvais traitements et éventuellement des tortures l’attendent. Qu’est-il arrivé à la justice américaine ? Comment pouvons-nous assurer note sécurité en renvoyant des hommes innocentés à des régimes notoirement sinistres ? », a dit Zachary Katznelson, avocat de Reprieve.
Le gouvernement US n’a autorisé Reprieve à rencontrer M. Ben Amor qu’une seule fois durant ses cinq ans de détention. Lors de sa rencontre avec Zachary Katznelson le 1er mai 2007 à Guantánamo, M. Ben Omar a exprimé de vives inquiétudes quant aux risques qu’il courait, en cas de renvoi en Tunisie, d’être torturé pour être forcé à faire des aveux ou à devenir un informateur. Lorsque Reprieve a plus tard appris que M. Ben Amor avait été condamné par contumace – une condamnation dont M. Ben Amor n’a apparemment pas eu connaissance -, l’organisation a demandé à plusieurs reprises à être autorisée à rendre de nouvelles visites à notre client. Le gouvernement US n’a pas répondu à ces requêtes.
"Aujourd’hui, Abdallah Ben Amor se retrouvé transformé en cobaye dans une expérience diplomatique potentiellement mortelle. Les USA sont si désespérément résolus à se débarrasser de détenus de Guantánamo Bay, qu’ils sont prêts à ignorer l’horrible dossier des droits humains de la Tunisie. La Tunisie fait face à un choix simple : agira-t-elle correctement et montrera-t-elle au monde qu’elle soutient les droits humains ou va-t-elle retourner à son sombre passé ? Nous attendons tous de le savoir », a déclaré Zachary Katznelson.
Abdallah Ben Amor est né dans le nord-est de la Tunisie. Après ses études , il a travaillé comme mécanicien pour les chemins de fer tunisiens. Il a quitté la Tunisie pour l’Arabie saoudite en 1989 pour ensuite aller au Pakistan, fuyant son pays pour cause de persécution religieuse.
Il vivait donc au Pakistan quand il a été condamné en son absence en Tunisie à 23 ans de prison. En 2001, Abdallah a été arrêté à son domicile par des agents pakistanais. Il dit avoir été vendu aux USA pour une rançon de 5000 $. Il se trouvait à Guantánamo Bay depuis le 5 août 2002. Il est marié et a huit enfants. Sa famille vit en Tunisie.
Pour plus d’information ou des interviews, appelez SVP Zachary Katznelson au +44 (0)7838 383 149. Tel: +44 (0)20 7353 4640Fax: +44 (0)20 7353 4641 - Courriel : zachary@reprieve.org.uk
Traduit par le
Collectif guantánamo

Tunis confirme la remise de deux ex-détenus de Guantanamo, Lotfi Lagha et Abdullah Hajji

La Tunisie a confirmé mercredi soir s'être fait remettre par les autorités américaines deux de ses ressortissants qui étaient détenus sur la base militaire de Guantanamo à Cuba.
Dans un communiqué transmis à l'Associated Press, les autorités tunisiennes expliquent que les deux ex-détenus, Lotfi Lagha et Abdallah Hajji, étaient réclamés par la justice tunisienne "en raison de poursuites pénales en cours à leur encontre" et qu'ils leur ont été remis lundi par les autorités américaines.
Le premier fait l'objet d'une instruction judiciaire auprès du tribunal de première instance de Tunis pour "appartenance à une organisation en relation avec la commission de crimes terroristes", indique le communiqué sans plus de précisions.
Lotfi Lagha a été déféré devant le juge d'instruction près ce tribunal à l'effet de parachever les investigations et de déterminer s'il est impliqué dans les faits pour lesquels il est poursuivi.
Quant au deuxième prévenu, Abdallah Hajji, qui a été précédemment condamné par défaut (à 20 ans de prison), il pourra faire opposition à ce jugement et, dans ce cas, devrait être rejugé pour répondre des griefs qui lui sont attribués lors d'un procès public lui offrant toutes les garanties légales, ajoute le communiqué qui ne précise pas ces griefs.
L'information avait été annoncée plus tôt dans la journée, à l'Associated Press, par Cris Chang, un responsable de l'organisation de défense des droits de l'homme Reprieve, basée à Londres, puis confirmée par l'avocat tunisien Samir Ben Amor, spécialiste des affaires liées au terrorisme. Toutefois, ces deux sources avaient indiqué que les deux détenus avaient été rapatriés dimanche dernier par les autorités américaines.
Source : AP, 20 juin 2007

mercredi 20 juin 2007

4 Yéménites et 2 Tunisiens transférés de Guantánamo vers leurs pays

Les États-Unis ont annoncé ce mardi le transfert vers leurs pays d'origine de six prisonniers de Guantanamo Bay. L'un d'entre eux, originaire de Tunisie, risque d'y subir des violences au titre de ses activités politiques non violentes passées, selon ses avocats.
Avec le transfert de quatre Yéménites et de deux Tunisiens, l'armée américaine affirme détenir désormais sur sa base militaire de Guantanamo au sud-est de Cuba quelque 375 prisonniers soupçonnés de terrorisme ou de liens avec al-Qaïda ou avec les Talibans.
Les États-Unis n'ont pas divulgué les noms des prisonniers concernés, mais des avocats et des groupes de défense des droits de l'homme ont identifié l'un d'entre eux comme étant Abdallah ben Amor, un Tunisien de 50 ans, retenu prisonnier sans inculpation depuis août 2002.
Selon l'avocat Zachary Katznelson de l'organisation britannique de défense des droits humains Reprieve, M. ben Omar est exposé à un «grave risque» d'abus et de torture en Tunisie en raison de son implication dans Ennahdha, décrit comme un parti politique islamique modéré et non violent.

Source : AP, 19 juin 2007 http://www2.canoe.com/infos/international/archives/2007/06/20070619-231848.html

vendredi 9 mars 2007

Mission en Tunisie

Deux membres de l’organisation britannique Reprieve vienent de se rendre en mission en Tunisie pour y rencontrer les familles et les avocas des Tunisiens détenus à Guantánamo . Voici les compte-rendus de cette « mission impossible" par les agences Associated Press et AFP ainsi qu’un communiqué du Conseil national des Libertés en Tunisie.

L'organisation Reprieve clame l'innocence de détenus tunisiens à Guantánamo

Le chef d'une délégation de l'organisation humanitaire Reprieve qui vient d'achever une mission en Tunisie, Christopher Chang, s'est dit "convaincu de l'innocence de détenus tunisiens" incarcérés dans la prison américaine de Guantánamo , à Cuba, lors d'un entretien vendredi avec l'Associated Press.
Basée à Londres, cette organisation dirigée par Clive Stafford Smith parraine 36 prisonniers du centre de détention de l'armée américaine à Guantánamo , dont quatre Tunisiens sur les 12 figurant sur la liste du Pentagone.
Il s'agit de Hichem Sliti, Abdul al-Hadi, Abdallah Ben Amor et Adel Al Hakimi. Quatre autres sont représentés par des avocats bénévoles américains et les quatre restants n'ont pas encore d'avocats, selon Chang.
Pour l'enquêteur britannique, ces Tunisiens sont "détenus illégalement à Guantánamo Bay. Ils sont faussement accusés et la plupart des dossiers sont vides", a-t-il soutenu. "Sur les quelque 400 détenus libérés, pas un seul n'a eu l'occasion de passer devant un juge pour prouver son innocence. C'est frustrant."
Il a par ailleurs dénoncé "les conditions d'incarcération très dures" et "la grande pression" que subissent les prisonniers à Guantánamo , faisant état de trois morts enregistrés depuis l'ouverture du centre en 2002.
Christopher Chang a révélé au passage que le détenu tunisien Abdullah bin Omar, parrainé par Reprieve, serait libéré dans quelques mois.
"Nous avons reçu un message dans ce sens de la base de Guantánamo , dans lequel ils (les responsables du centre de détention) disent qu'il a été désigné pour être libéré. Ils ne disent pas qu'il est innocent, mais qu'il ne représente peut être pas une menace sérieuse et qu'il n'est pas trop dangereux", a-t-il précisé.
Selon lui, la liste des détenus publiée par le Pentagone à la suite de la requête présentée à la Cour suprême des Etats-Unis par l'Associated Press, bien que contenant "le minimum de données" et malgré "les erreurs" qui y figurent, a "beaucoup aidé" Reprieve dans sa mission.
Au cours d'un séjour de plusieurs jours effectué cette semaine en Tunisie, en compagnie de l'avocate américaine Cori Crider, les deux représentants de Reprieve ont rencontré les familles de Hichem Sliti et Adel Hakeemi. Ils ont aussi pu rendre visite à la famille d'un troisième détenu, Adel Mabrouk, qui n'a pas d'avocat et obtenu les signatures devant permettre à l'organisation de les représenter légalement.
"La plupart sont persuadés que leurs enfants détenus à Guantánamo n'ont rien fait. En Tunisie, c'étaient des jeunes normaux. Ils ne faisaient pas partie de groupes extrémistes et n'avaient pas de penchants prononcés pour la religion. Ils rêvaient de voyager", a relaté le représentant de Reprieve.
"Nous aussi, nous sommes convaincus qu'ils sont innocents, mais on a encore du travail à faire pour le prouver", a-t-il martelé.
Les deux enquêteurs ont pris avec eux des photos, quelques lettres ainsi que des messages vidéo -une "nouveauté" désormais autorisée par l'administration de Guantánamo - qu'ils comptent transmettre aux détenus.
Ils projettent de revenir en Tunisie pour prendre contact avec d'autres familles de détenus et rencontrer aussi des officiels.
Des missions similaires ont déjà été menées par cette organisation ou sont en cours dans d'autres pays qui comptent des ressortissants détenus à Guantánamo , dont la Mauritanie, le Maroc, le Kenya et la Jordanie. Des représentants de Reprieve projettent de se rendre en avril en Algérie et au Tchad.
Source : AP, 9 mars 2007

Guantánamo : des enquêteurs ont visité des familles de détenus tunisiens

Deux enquêteurs de l'organisation humanitaire Retrieve ont effectué une mission en Tunisie, où ils ont rencontré des proches de Tunisiens détenus dans la prison américaine de Guantánamo à Cuba, ont-ils déclaré jeudi à l'AFP peu avant leur départ de Tunis.
"Notre mission avait pour but de retrouver les familles des prisonniers, en particulier ceux qui n'ont pas encore d'avocats désignés, et de rétablir le contact par courrier, photos ou messages", a déclaré Christopher Chang.
Cet enquêteur britannique et l'avocate américaine Cori Crider ont indiqué avoir rencontré les familles de quatre prisonniers et obtenu les signatures, exigées par le Pentagone pour la désignation d'un avocat.
Me Crider a exprimé son "émotion" de repartir avec de courts messages vidéos enregistrés par les proches de Hichem Sliti (40 ans) et Adel al Hakimi (41 ans), qui ont déjà reçu la visite d'un avocat mandaté par Retrieve.
"Nous sommes émus de voir tant d'amour et de souffrance chez une maman, une soeur, un frère après des années de séparation avec leurs proches", a-t-elle déclaré.
Les deux bénévoles ont indiqué que leur association, basée à Londres, parrainait 36 prisonniers présumés terroristes, parmi lesquels quatre Tunisiens sur un total de douze figurant sur la liste du Pentagone.
Parmi les douze tunisiens, quatre ont des avocats bénévoles américains, les quatre autres risquent de ne pas être assistés durant les pourparlers précédant éventuellement leur libération, ont-ils poursuivi.
Les deux enquêteurs, qui ont été interrogés par la police sur leur mission, devraient poursuivre les investigations avec l'aide d'avocats tunisiens et des militants du Conseil national des Libertés (CNLT), association de défense des droits de l'Homme non agrée par les autorités.
Des missions similaires ont été effectuées récemment en Mauritanie, au Maroc, et en Jordanie, a indiqué M. Chang, ajoutant que son organisation négociait des possibilités d'asile pour les prisonniers libérés.
Les deux enquêteurs ont critiqué les audiences qui doivent commencer vendredi pour quatorze détenus parmi 370 détenus de Guantánamo.
"Cela ne rime à rien, puisque tout est construit sur le principe d'éviter à tout prix une juridiction américaine", a affirmé Me Crider, ajoutant "aucun juge fédéral ne voudra se prononcer sur la base d'aveux extorqués sous la torture".
Khaled Cheikh Mohammed, cerveau présumé du 11-Septembre, figure parmi ces détenus présentés comme de hauts responsables d'Al-Qaïda.
Source : AFP, 8 mars 2007

Agression de journalistes et encerclement du siège du CNLT

Ce matin 8 mars, le siège du CNLT a été encerclé par un nombre d’agents de la police politique dépassant la trentaine. Leur objectif était d’empêcher les journalistes invités d’assister à une conférence de presse organisée par l’ONG britannique Repreive au local du CNLT. Le journaliste de l’hebdomadaire « Al maoukif », Mohamed Hamrouni a été agressé par des agents qui l’ont poursuivi jusqu’à l’intérieur de l’immeuble où se trouve le siège du CNLT et ont tenté de le sortir de force ; il n’a réussi à se dégager que lorsque les membres du CNLT ont accouru en entendant ses cris.
De même, Sahbi Smara, journaliste de l’hebdomadaire « Muwatinun » a été brutalisé et empêché d’accéder au local et menacé par ces mêmes agents s’il persistait à vouloir entrer au local. De la même manière, Abdeljabbar Maddahi, membre de la section de Bizerte de la LTDH a été empêché d’enter au local du CNLT.
La veille, le 7 mars, une dizaine de policiers en civil ont embarqué devant leur hôtel les membres de la mission de Repreive Christopher Chang et Cori Crider pour les emmener au commissariat de Bab Bhar et les ont interrogés sur la nature de leur mission et leurs contacts en Tunisie. Ils leur ont signifié qu’ils auraient dû préalablement obtenir « l’autorisation de l’ATCE » pour mener leurs enquêtes alors qu’ils ne sont pas des journalistes et ils les ont invités à ne plus avoir de relations avec le CNLT au prétexte que cette ONG n’est pas reconnue.
Les enquêteurs de Reprieve - une ONG britannique qui a constitué un groupe d’avocats pour défendre les prisonniers tunisiens à Guantánamo -sont arrivés à Tunis le 3 mars dans le cadre d’une mission qui a pour but d’entrer en contact avec les familles des détenus tunisiens emprisonnés à Guantánamo Bay ainsi qu’avec des avocats et des ONG de droits humains afin d’avoir une idée précise sur leur situation judiciaire au cas où ils seraient livrés à la Tunisie lors de leur libération qui est probable. Et durant tout leur séjour, ils ont été soumis à une surveillance policière rapprochée.
Interruption brutale de la visite à Abbou
Ce jeudi 8 mars, alors que Samia Abbou était en train de parler avec son mari, l’avocat Mohamed Abbou, au cours de la visite hebdomadaire à la prison du Kef, la direction de la prison du Kef a délibérément interrompu la visite dès les 5 premières minutes alors que Samia commençait à rapporter à son mari les échos de la campagne internationale qui a eu lieu le 1er mars pour exiger sa libération. La sonnerie de fin de visite a été actionnée et le rideau tiré cachant Abbou qui protestait et criait pour qu’on le laisse parler avec sa femme ; il s’accrochait aux barreaux alors que les gardiens le traînaient de force. Sa fille Nour, présente à la visite s’est effondrée en pleurs, croyant qu’on frappait son père.

Source : Communiqué CNLT