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dimanche 28 octobre 2012

Les Russes dénoncent la présence d’une prison secrète US au Maroc


Cette fois-ci, ce sont les Russes qui l’affirment. Dans un rapport circonstancié établi par le ministère russe des affaires étrangères et traitant des droits de l’homme dans le pays, zaâma le plus démocratique de la planète, les Etats-Unis, les ex-tovarich (camarades) révèlent que la CIA, l’agence américaine de renseignements, possède une prison secrète au Maroc.

Dans ce document virulent qui accable les Etats-Unis et qui a été présenté au parlement russe (la Douma), il est signalé que cette prison se trouve à 25 kilomètres de Rabat, qu’elle a été « bâtie à l’intérieur d’une colline boisée, non loin du village d’Aïn Aouda« .

Selon des sources qui ont lu ce rapport, il s’agirait « d’un long bâtiment de trois étages ceint d’une quinzaine de maisons cubiques ». C’est là où sont cuisinés les marocains suspectés de terrorisme, ainsi que les hôtes étrangers livrés par la CIA à la DST.
Car, cette prison secrète n’est autre que le siège central de la DST, la police politique marocaine, qui avait ses quartiers à Témara, et qui a été depuis vidée après que des photos par satellite ne révèlent l’emplacement géographique de cet endroit de sinistre mémoire où ont été torturés des centaines, voire des milliers de Marocains et d’étrangers, dont le plus connu est le champion du monde boxe thaïe Zakaria Moumni.
Zakaria Moumni n’est ni un « islamiste » ni un « indépendantiste sahraoui », c’est juste un sportif de haut niveau qui avait exigé à l’entourage de Mohamed VI, le secrétaire particulier du roi, Mohamed Mounir Majidi pour ne pas le citer, le droit, comme le stipule la loi, de bénéficier d’un poste de conseiller au ministère de la jeunesse et des sports. Pour avoir trop exigé, on l’a envoyé au goulag de la DST à Témara.
Mais, selon le ministère russe des affaires étrangères, il n’y a pas que Aïn Aouda qui sert de prison secrète aux Américains. La très imposante base militaire de Beni Guerir, qu’on peut facilement voir à gauche, 70 kilomètres avant d’arriver à Marrakech venant de Casablanca, sert aussi de lieu de torture pour nos hôtes étrangers. La plupart de ces invités gardent une rancune tenace envers le Maroc, un pays qu’ils ne connaissaient même pas avant d’être torturés par des agents marocains pour le compte de l’Oncle Sam.
On comprend mieux maintenant pourquoi à chaque fois qu’elle vient au Maroc, la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton trouve que nous sommes un pays formidable.
Mais formidable pour qui, dear Ms ?

jeudi 6 septembre 2007

Ne renvoyez pas les détenus de Guantánamo dans leurs pays s’ils risquent d’y être torturés et maltraités

Par Human Rights Watch, Washington DC, 5 septembre 2007

Les « assurances diplomatiques » se révèlent une fois encore insuffisantes


Les autorités tunisiennes ont infligé des mauvais traitements à deux ex-détenus de Guantánamo renvoyés dans leur pays en juin alors que la Tunisie avait promis au gouvernement américain qu’elle les traiterait humainement, a déclaré Human Rights Watch dans un rapport publié aujourd’hui.
Le gouvernement tunisien détient actuellement les deux hommes, Abdallah Ben Amor El Hajji et Lotfi Lagha ; ces derniers ont confié aux personnes qui leur rendent visite que leur situation est à ce point pénible qu’ils préféreraient se trouver à Guantánamo, a indiqué Human Rights Watch. « Fermer Guantánamo constitue pour les États-Unis une de leurs meilleures chances de rétablir leur autorité morale et de faire la preuve de leur bonne volonté au niveau international », a expliqué Jennifer Daskal, avocate spécialisée dans le contre-terrorisme à Human Rights Watch. « Washington ne devrait pas galvauder cette chance en rapatriant de force des détenus vers des pays présentant des antécédents connus de recours à la torture et aux mauvais traitements. »

Le rapport de 41 pages, intitulé « Ill-fated Homecomings: A Tunisian Case Study of Guantánamo Repatriations » (« Des retours aux tristes conséquences : Une étude de cas sur des rapatriements de Tunisiens détenus à Guantánamo »), décrit l’expérience des deux Tunisiens renvoyés dans leur pays il y a 11 semaines, et exhorte le gouvernement américain à mettre en place une procédure qui informera à l’avance les détenus de leur transfert et leur permettra de s’y opposer devant un tribunal fédéral s’ils craignent d’être torturés ou maltraités à leur retour dans leur pays d’origine. Dix détenus tunisiens se trouvent encore à Guantánamo, dont huit au moins ont été condamnés par défaut en Tunisie pour des délits.

Le 18 juin, les autorités américaines ont transféré par avion, de Guantánamo à Tunis, al-Hajji, 51 ans et père de huit enfants, et Lagha, 38 ans et originaire d’un village reculé du sud de la Tunisie, et les ont remis aux forces de sécurité tunisiennes. Les États-Unis avaient retenu les deux hommes à Guantánamo pendant environ cinq ans, sans jamais les inculper d’aucun crime.
Au cours de la dernière semaine de juillet, deux chercheurs de Human Rights Watch se sont rendus en Tunisie afin d’enquêter sur le sort de ces deux hommes. Bien que les autorités aient rejeté la demande introduite par Human Rights Watch de rencontrer les détenus, les chercheurs se sont entretenus avec leur avocat et des proches qui leur ont rendu visite. Al-Hajji a déclaré à son avocat qu’à son arrivée en Tunisie, il avait passé les deux premiers jours au Ministère de l’Intérieur, où des responsables de la sécurité tunisienne l’avaient frappé, menacé de violer son épouse et ses filles, secoué pour le réveiller chaque fois qu’il s’assoupissait, et contraint de signer un document qu’il n’arrivait pas à lire car il avait besoin de nouvelles lunettes. Après la signature de la déclaration, les autorités tunisiennes ont déféré al-Hajji devant le tribunal militaire qui l’avait condamné par défaut en 1995 pour participation à une organisation terroriste étrangère en territoire étranger. Il a passé les six semaines suivantes en isolement cellulaire, dans une pièce qu’il appelait sa « tombe ». Début août, il a été transféré dans une cellule avec des prisonniers de droit commun, où il attend maintenant la révision de son procès prévue le 26 septembre. Al-Hajji a indiqué à son avocat qu’à Guantánamo, les Américains ne lui avaient jamais parlé de sa condamnation par défaut et que s’il avait été au courant, il se serait opposé à son renvoi dans son pays.
Lagha, qui n’a jamais été représenté par un avocat à Guantánamo, n’a vu aucun avocat en Tunisie avant le 9 août, soit plus de sept semaines après son retour dans ce pays. A l’instar d’al-Hajji, les autorités tunisiennes l’ont d’abord emmené au Ministère de l’Intérieur. Lagha a déclaré plus tard à son avocat que la police avait menacé de le torturer mais qu’elle ne lui avait pas infligé de sévices corporels. Un juge a ensuite interrogé Lagha sans qu’un avocat soit présent, et a recommandé son inculpation. Lagha a été envoyé en détention préventive, où il a été placé en isolement cellulaire pendant plus de six semaines. Le 7 août, les autorités l’ont transféré dans une cellule avec des prisonniers de droit commun.
« Dans ses rapports sur les droits humains, le Département d’État américain souligne on ne peut plus clairement la persistance de la torture et des procès inéquitables en Tunisie », a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice à la Division Moyen-Orient et Afrique du Nord de Human Rights Watch. « Le gouvernement américain pense-t-il réellement que les ‘assurances diplomatiques’ vont faire le poids face à ces pratiques bien enracinées ? » Les États-Unis font valoir qu’ils peuvent négocier l’élimination du risque de torture en obtenant de la part du pays de renvoi ce qui est connu sous l’appellation d’ « assurances diplomatiques », ou promesses de traitement humain.
Robert F. Godec, l’ambassadeur américain en Tunisie, a déclaré à Human Rights Watch que les assurances émanant de la Tunisie étaient « précises et dignes de foi, et que nous garantissons un suivi de ces assurances ». Mais l’Ambassadeur Godec n’a pas voulu ou pu dire ce que la Tunisie avait promis en particulier dans le cas d’al-Hajji et de Lagha, si elle avait honoré ses promesses, ou ce que les États-Unis faisaient pour assurer ledit suivi. « L’expérience des Tunisiens renvoyés chez eux est une nouvelle démonstration que les États-Unis ne peuvent se fier aux ‘assurances diplomatiques’ pour faire abstraction d’une crainte légitime de torture ou de mauvais traitements », a expliqué Daskal.

Contexte
Les États-Unis disent aujourd’hui que 150 des 355 détenus de Guantánamo remplissent les conditions pour être libérés ou transférés. Human Rights Watch recommande vivement au gouvernement américain de notifier à l’avance aux détenus de Guantánamo tout prochain transfert et de leur fournir une occasion de s’opposer à ce transfert, et notamment de contester la fiabilité de toute « assurance diplomatique », devant un tribunal fédéral. Cette notification devrait inclure les informations utiles et nécessaires pour opérer un choix en toute connaissance de cause, notamment les procès-verbaux de toute condamnation antérieure par défaut. Même si Human Rights Watch pense que la vaste majorité des détenus ne souhaiteront pas contester leur transfert vers leur pays, une telle procédure instaurera une protection nécessaire pour ceux qui, autrement, risqueraient d’être soumis à la torture et autres mauvais traitements en cas de renvoi dans leur pays.
Sur les 355 personnes encore détenues par les États-Unis à Guantánamo, une cinquantaine sont originaires de pays tels que l’Algérie, la Chine, la Libye, la Tunisie et l’Ouzbékistan – pays qui présentent tous des antécédents connus de recours à la torture – et elles ont confié à leurs avocats qu’elles craignaient à ce point d’être torturées ou maltraitées qu’elles ne voulaient pas rentrer dans leurs pays. Neuf autres qui ne sont pas représentées ou n’ont jamais rencontré leur avocat proviennent également de pays « à risque » et peuvent aussi raisonnablement nourrir des inquiétudes au sujet de leur rapatriement, tout comme d’autres détenus confrontés à des circonstances personnelles. La Convention contre la torture, dont les Etats-Unis sont un État partie, interdit d’extrader une personne vers un autre État où « il y a des motifs sérieux de croire qu'elle risque d'être soumise à la torture ».
Dans certains cas, l’administration américaine a reconnu la légitimité des préoccupations émises par les détenus, par exemple les Ouighours chinois, et elle cherche activement à les extrader vers des pays tiers. Mais il faut reconnaître que trouver un pays désireux d’accueillir ces détenus n’est pas facile ; trouver un pays ad hoc l’est encore moins. Il en ressort que le gouvernement américain semble se tourner de plus en plus vers le recours aux « assurances diplomatiques » du pays d’origine des détenus afin d’atténuer le risque d’exactions. Les recherches effectuées par Human Rights Watch sur lesdites assurances mettent clairement en évidence le fait que celles-ci ne constituent pas une protection efficace contre la torture et les mauvais traitements.
Selon un rapport publié en mars 2007 par Human Rights Watch et intitulé
The Stamp of Guantánamo, des ex-détenus de Guantánamo renvoyés en 2004 dans leur pays d’origine, la Russie, ont subi des actes de torture et autres mauvais traitements alors que Moscou avait promis à Washington qu’ils seraient traités humainement. En dehors de la Tunisie, les États-Unis négocieraient également des assurances de ce type avec l’Algérie, qui compte encore 26 de ses ressortissants parmi les détenus de Guantánamo, et la Libye, qui en compte neuf. Ces deux pays ont des antécédents connus de recours à la torture. Pour en savoir davantage sur le travail de Human Rights Watch au sujet des « assurances diplomatiques », veuillez consulter : http://www.hrw.org/doc/?t=da
Source :
http://hrw.org/french/docs/2007/09/05/tunisi16795.htm

mercredi 4 juillet 2007

L’itinéraire tragique de Rouslan Odijev, tué à Naltchik

Lorsqu'il est interrogé sur les violations des droits de l'homme en Russie, Vladimir Poutine, champion du renvoi de balle, a coutume d'évoquer la prison américaine de Guantánamo. L'histoire ténébreuse et tragique de Rouslan Odijev renvoie les présidents russe et américain dos à dos. Rouslan Odijev, 34 ans, a été abattu mercredi par les forces spéciales russes, qui ont attaqué l'appartement où il se trouvait à Naltchik, capitale de la république de Kabardino-Balkarie, dans le Caucase russe.Selon le FSB (ex-KGB) qui a divulgué l'information, Odijev aurait participé à l'insurrection armée de Naltchik (139 morts en octobre 2005). Il était aussi accusé d'être impliqué dans des attentats en Russie en 1999. Odijev faisait partie des sept Russes arrêtés en Afghanistan ou au Pakistan en 2001, incarcérés par les Américains à Guantánamo (Cuba) puis relâchés en 2004. Depuis leur libération, ils n'avaient cessé d'être interpellés par les autorités russes, et certains avaient été torturés, dénonçait l'ONG Human Rights Watch en mars dernier. Odijev était en fuite.
Sa mort risque d'attiser encore les tensions en Kabardino-Balkarie entre la population et les forces de l'ordre. En Ingouchie, autre république du Caucase, des événements similaires (exécution d'un « terroriste » le 17 juin) ont déclenché une manifestation d'habitants contre les « escadrons de la mort ». Il est si facile d'accuser de tous les crimes un mort, déplorent les proches des hommes abattus.
Source : Le Figaro, 30 juin 2007

jeudi 5 avril 2007

Un ancien prisonnier russe de Guantánamo demande l'asile politique aux Pays-Bas

Chamil Khajiev, ancien détenu russe de la prison américaine de Guantánamo , a demandé l'asile politique aux Pays-Bas, rapporte mardi le journal "Volkskrant", se référant à l'avocat John Walls et à l'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch.
Selon le quotidien, M. Khajiev aurait combattu aux côtés du mouvement afghan des talibans et aurait été arrêté par les Américains en Afghanistan ou au Pakistan en 2002, puis incarcéré dans la prison de Guantánamo . Il avait été remis aux autorités russes en 2004 avec 6 de ses compatriotes.
L'avocat soutient que M. Khajiev se plaint de persécution de la part des services secrets russes, ce qui, selon l'ex-prisonnier de Guantánamo , rendrait son séjour en Russie dangereux.
En attendant que les autorités néerlandaises examinent la demande de M. Khajiev sur l'octroi de l'asile politique, son avocat lui a recommandé de ne pas parler à la presse.
M. Walls a signalé que Chamil Khajiev avait quitté la Russie en mars et était arrivé récemment à l'aéroport international d'Amsterdam-Schiphol. Il se trouve actuellement dans le camp de réfugiés de Ter Apel.
Source : RIA Novosti, 3 avril 2007

vendredi 30 mars 2007

Les États-Unis ont renvoyé des détenus de Guantanamo en Russie où ils ont été torturés

Un nouveau rapport montre pourquoi les « assurances diplomatiques » ne sont pas fiables

(New York, 29 mars 2007) – D’anciens détenus de Guantanamo qui ont été renvoyés chez eux en Russie en 2004 ont été soumis à la torture et à d’autres abus malgré l’engagement de Moscou pris envers le gouvernement américain de les traiter humainement, selon un nouveau rapport de Human Rights Watch publié aujourd’hui.
L’expérience des prisonniers russes prouve que les Etats-Unis doivent cesser de compter sur les « assurances diplomatiques » promettant un juste traitement pour justifier le transfert de prisonniers de Guantanamo Bay vers des pays où ils risquent d’être torturés. Les sept Russes se sont tous retrouvés en détention après l’invasion américaine de l’Afghanistan et ont fini par passer près de deux années à Guantanamo. Bien qu’ils se soient plaints de mauvais traitements de la part des autorités américaines, tous les détenus ont à maintes reprises demandé aux autorités à Guantanamo de ne pas être renvoyés en Russie parce qu’ils s’attendaient à y subir un traitement encore pire. Et de fait, trois d’entre eux ont subi de graves tortures et mauvais traitements après avoir arrêtés en Russie dans le passé. Deux d’entre eux avaient été reconnus coupables à l’issue de procès non équitables, et tous ont été harcelés et traqués par les forces russes du maintien de l’ordre. Le rapport de 43 pages, intitulé « La ‘marque de Guantanamo’: L’histoire de sept hommes trahis par les assurances diplomatiques de la Russie aux les États-Unis » (
« The ‘Stamp of Guantanamo:’ The Story of Seven Men Betrayed by Russia’s Diplomatic Assurances to the United States »), retrace les expériences des détenus après leur renvoi en Russie en mars 2004, sur la base d’interviews avec trois d’entre eux, des membres de leurs familles, des avocats ainsi que d’autres personnes. L’accès aux ex-détenus est limité parce que trois d’entre eux sont en prison et les autres sont soit parvenus à quitter le pays, soit entrés en clandestinité. « L’expérience russe démontre pourquoi les ‘assurances diplomatiques’ ne fonctionnent simplement pas », a déclaré Carroll Bogert, Directrice associée de Human Rights Watch et auteur du rapport. « Les gouvernements avec des antécédents de recours à la torture ne changent pas soudainement leur comportement parce que le gouvernement américain prétend leur avoir arraché une forme d’assurance. » La Convention contre la torture stipule que nul ne peut être renvoyé dans un pays où il encourt un risque réel d’être torturé, et ne permet aucune exception basée sur la sécurité nationale ou d’autres motifs. Les États-Unis sont partie à cette convention et enfreignent donc le droit international en transférant des prisonniers vers des pays où ils risquent d’être torturés. Une déclaration du gouvernement américain à Human Rights Watch a clairement démontré que Washington était au courant de la menace de la torture en Russie. De nombreux autres pays, dont le Royaume-Uni, le Canada, l’Autriche, les Pays-Bas et la Suisse, tentent également de déporter ou d’extrader des personnes suspectées de terrorisme par le biais d’« assurances diplomatiques ». Human Rights Watch a pressé le gouvernement américain d’établir des procédures de contrôle afin que toute personne transférée de Guantanamo Bay ait une opportunité effective de contester son transfert devant un organisme impartial. De telles procédures devraient aussi permettre à un détenu de contester la fiabilité de toute assurance diplomatique que le gouvernement américain aurait pu se procurer. Le gouvernement américain a ouvert la voie à la libération ou au transfert de 80 détenus de Guantanamo, mais continue néanmoins à les maintenir en détention. Human Rights Watch a insisté que toute procédure visant à évaluer la crainte des détenus d’être torturés n’entrave ni la vitesse des départs, ni l’objectif final de fermer entièrement le centre de détention de Guantanamo. Le gouvernement américain affirme que les autorités russes ont promis de poursuivre les détenus sur la base d’inculpations de terrorisme et de les traiter humainement. Elles n’ont tenu aucune de ces promesses. Après trois mois de détention en Russie, durant lesquels ils n’ont pas été maltraités, tous les sept ex-détenus ont été relâchés et ont tenté de reprendre des vies normales en Russie, ce qui s’est avéré impossible. Rasul Kudaev, un résident de Kabardino-Balkarie dans le sud de la Russie, a été mis en détention après une insurrection armée dans la capitale provinciale en octobre 2005. Selon des photographies, des attestations médicales, des documents du tribunal ainsi que des témoignages d’avocats et de membres de sa famille, Kudaev a été battu à de nombreuses reprises lors de sa détention afin de le contraindre à avouer une participation à l’insurrection. Il n’a toujours pas été poursuivi pour son prétendu rôle dans l’insurrection, mais demeure en détention près d’un an et demi plus tard. Ravil Gumarov et Timur Ishmuratov, tous deux résidents de la république russe du Tatarstan, ont été détenus en avril 2005 à la suite d’une explosion ayant touché un gazoduc local et dans laquelle il n’y a eu ni mort ni blessé. Ils ont été battus lors de leur détention jusqu'à ce qu’ils avouent; Gumarov a été privé de sommeil pendant près d’une semaine et a été enchaîné à une petite cage avec ses mains au-dessus de sa tête, parmi d’autres exactions. Gumarov et Ishmuratov ont rétracté leurs aveux lors de leur procès et ont été acquittés par le jury en septembre 2005. Néanmoins des procureurs locaux ont obtenu une « annulation » du verdict et une condamnation en mai 2006. « Ce qui est arrivé aux anciens détenus est assez habituel pour de nombreux suspects en détention policière en Russie », a déclaré Bogert. “Mais c’est justement le point clé. Le gouvernement américain savait que ces hommes seraient probablement torturés, et les a néanmoins renvoyés en Russie.” Deux des détenus ont indiqué à Human Rights Watch que des interrogateurs américains à Guantanamo les avaient menacés de les renvoyer en Russie s’ils ne divulguaient pas d’information sur leurs prétendues activités terroristes. Les détenus et leurs familles ont décrit un harcèlement fréquent par la police russe et les services de sécurité, en particulier le Service fédéral de sécurité qui a succédé au KGB, ainsi que par le Département du crime organisé du Ministère de l’Intérieur. « [Les autorités russes] m’ont dit à plusieurs reprises qu’après ma détention à Guantanamo, il n’était pas nécessaire de prouver que j’étais un terroriste,” a déclaré l’ancien détenu Airat Vakhitov à Human Rights Watch. « Que chacun d’entre nous pouvait être jeté en prison parce que nous étions des terroristes. »

mercredi 28 mars 2007

Éventuel rapatriement du dernier détenu russe de Guantanamo: Moscou « vérifie les informations »

La Russie vérifie les informations sur la décision de rapatrier le seul détenu russe de la prison américaine de Guantanamo, a indiqué à RIA Novosti mardi le conseiller du ministre russe de la Défense Vladimir Chamanov. Pour le moment, la partie russe n'a pas encore reçu de documents concernant ce prisonnier, Ravil Mingazov, a précisé M. Chamanov, président de la commission interdépartementale pour les affaires des prisonniers de guerre et des personnes portées disparues, en visite de travail aux Etats-Unis. De même que les autres prisonniers de guerre, Ravil Mingazov a été enfermé à Guantanamo en automne 2001, pendant les opérations militaires américaines lancées en Afghanistan contre le régime des talibans. Huit Russes (originaires de Kabardino-Balkarie, du Bachkortostan, du Tatarstan, de la région de Tioumen et de Tcheliabinsk) ont été alors arrêtés. Au début de 2002, le Parquet général russe a confirmé la nationalité des personnes arrêtées et a adressé aux autorités américaines des demandes d'extradition. Sept détenus ont été finalement rapatriés en Russie le 28 février 2004.
Source : RIA Novosti, 27 mars 2007