vendredi 30 mars 2007

RSF rencontre la famille de Sami Al Haj à Khartoum

Cuba semble être devenu par les hasards de l'histoire une terre de non droit. Le gouvernement cubain emprisonne opposants et journalistes après un simulacre de procès. Le gouvernement américain utilise la base de Guantanamo (louée à Cuba depuis 1903 avec un bail qui ne peut être résilié sans l'accord des deux parties) pour en faire un zone américaine de non droit, où sont détenus des prisonniers sans jugement.
Le secrétaire général de Reporters sans frontières, Robert Ménard, a rencontré, le 19 mars 2007 à Khartoum, capitale du Soudan, le frère, la soeur et la cousine de Sami Al-Haj, assistant cameraman de la chaîne privée qatarie Al-Jazira.
Arrêté par les forces armées pakistanaises à la frontière afghane en décembre 2001, il est détenu depuis le 13 juin 2002 par l'armée américaine à la base de Guantanamo (Cuba). Ses proches ont discuté pendant une trentaine de minutes avec une délégation de Reporters sans frontières au siège du Khartoum Center for Human rights and Environmental development (KCHRE), une organisation locale de défense des droits de l'homme.
Robert Ménard a fait part de la solidarité de l'organisation avec la famille du journaliste incarcéré. Il a par ailleurs assuré ses proches que Reporters sans frontières continuerait à mener une campagne active pour obtenir sa remise en liberté. Il leur a enfin demandé s'ils avaient des nouvelles, et s'est engagé à relayer l'appel qu'ils souhaitaient lancer pour réclamer sa libération.
Les trois membres de sa famille, après avoir remercié les organisations nationales et internationales de défense de la liberté de la presse pour leur mobilisation, ont notamment fait part de leur inquiétude concernant l'état de santé de Sami Al-Haj, après que le journaliste a entamé une grève de la faim, le 7 janvier 2007. Il a désormais du mal à se tenir debout. Les contacts du journaliste avec ses proches sont toujours extrêmement rares et les nouvelles de Guantanamo sont "très inquiétantes", selon son frère. Au total, la famille du journaliste n'a reçu que six lettres par l'intermédiaire de la Croix-Rouge, l'une d'elles leur étant parvenue près de deux ans après sa rédaction.
Ses proches ont lancé un appel à l'ONU, et notamment au Conseil des droits de l'homme, pour permettre à Sami Al-Haj de recouvrer la liberté. La soeur du journaliste a indiqué que l'émir du Qatar leur avait promis d'intervenir en sa faveur. Elle a également appelé les autorités américaines à reconnaître que "Sami Al-Haj est innocent, qu'il était présent en Afghanistan en sa qualité de journaliste". Elle a indiqué que sa famille dépendait financièrement de lui et que son fils unique "le réclamait beaucoup". Son frère, pour sa part, a déclaré, à l'intention des autorités américaines : "Si vous n'avez rien de sérieux à reprocher à mon frère, pourquoi maintenir le poids écrasant du secret sur son cas ?"
Source : RSF, 29 mars 2007

L'affaire Kurnaz continue d'embarasser le chef de la diplomatie allemande

Frank Walter Steinmeier a une nouvelle fois défendu la décision de Berlin de ne pas accueillir Murat Kurnaz en Allemagne en cas de libération de Guantánamo. Le ministre des Affaires Etrangères s'expliquait ce jeudi 29 mars devant une commission parlementaire.
A l'époque Steinmeier était le coordinateur des services secrets à la chancellerie. On lui reproche d'avoir freiné voire empêché la libération de Kurnaz de Guantánamo. Selon lui il s'agissait de prévenir tout risque pour les citoyens allemands...Le ministre de l'Intérieur de l'époque Otto Schilly a indiqué qu'il avait basé sa décision sur l'analyse minutieuse des informations qu'il possédait : "La décision revenait au ministère de l'Intérieur et aux autorités subalternes. Et la responsabilité est d'autant plus facile à assumer que le ministère a agi correctement" a déclaré Schilly devant la commission parlementaire. Murat Kurnaz, né en Allemagne de parents turcs, avait été arrêté en décembre 2001 au Pakistan avant d'être livré aux forces américaines. Jugé innofensif, il a été libéré de Guantánamo en 2006 après quatre années de captivité.

Bisher Al Rawi en passe d'être libéré à Guantanamo

Un ressortissant irakien résidant en Grande-Bretatgne doit être relâché après pratiquement cinq ans de captivité sur la base américaine de Guantanamo à Cuba, a annoncé jeudi le Foreign Office.
Bisher Al Rawi est détenu sur la base de Guantanamo depuis son ouverture en 2002.Dans un communiqué, la ministre des Affaires étrangères Margaret Beckett déclare qu'il a été convenu avec les autorités américaines que M. Al Rawi" rentrera "prochainement au Royaume-Uni" dès que les détails pratiques auront été arrêtés.Elle a ajouté que cette décision fait suite à des discussions sur les implications du retour de Bisher Al Rawi en matière de sécurité.
Bisher Al Rawi a été arrêté en Gambie avec Jamil Al Banna en 2002 et remis sans autre forme de procès aux autorités US.
Source : AP, 29 mars 2007

Les États-Unis ont renvoyé des détenus de Guantanamo en Russie où ils ont été torturés

Un nouveau rapport montre pourquoi les « assurances diplomatiques » ne sont pas fiables

(New York, 29 mars 2007) – D’anciens détenus de Guantanamo qui ont été renvoyés chez eux en Russie en 2004 ont été soumis à la torture et à d’autres abus malgré l’engagement de Moscou pris envers le gouvernement américain de les traiter humainement, selon un nouveau rapport de Human Rights Watch publié aujourd’hui.
L’expérience des prisonniers russes prouve que les Etats-Unis doivent cesser de compter sur les « assurances diplomatiques » promettant un juste traitement pour justifier le transfert de prisonniers de Guantanamo Bay vers des pays où ils risquent d’être torturés. Les sept Russes se sont tous retrouvés en détention après l’invasion américaine de l’Afghanistan et ont fini par passer près de deux années à Guantanamo. Bien qu’ils se soient plaints de mauvais traitements de la part des autorités américaines, tous les détenus ont à maintes reprises demandé aux autorités à Guantanamo de ne pas être renvoyés en Russie parce qu’ils s’attendaient à y subir un traitement encore pire. Et de fait, trois d’entre eux ont subi de graves tortures et mauvais traitements après avoir arrêtés en Russie dans le passé. Deux d’entre eux avaient été reconnus coupables à l’issue de procès non équitables, et tous ont été harcelés et traqués par les forces russes du maintien de l’ordre. Le rapport de 43 pages, intitulé « La ‘marque de Guantanamo’: L’histoire de sept hommes trahis par les assurances diplomatiques de la Russie aux les États-Unis » (
« The ‘Stamp of Guantanamo:’ The Story of Seven Men Betrayed by Russia’s Diplomatic Assurances to the United States »), retrace les expériences des détenus après leur renvoi en Russie en mars 2004, sur la base d’interviews avec trois d’entre eux, des membres de leurs familles, des avocats ainsi que d’autres personnes. L’accès aux ex-détenus est limité parce que trois d’entre eux sont en prison et les autres sont soit parvenus à quitter le pays, soit entrés en clandestinité. « L’expérience russe démontre pourquoi les ‘assurances diplomatiques’ ne fonctionnent simplement pas », a déclaré Carroll Bogert, Directrice associée de Human Rights Watch et auteur du rapport. « Les gouvernements avec des antécédents de recours à la torture ne changent pas soudainement leur comportement parce que le gouvernement américain prétend leur avoir arraché une forme d’assurance. » La Convention contre la torture stipule que nul ne peut être renvoyé dans un pays où il encourt un risque réel d’être torturé, et ne permet aucune exception basée sur la sécurité nationale ou d’autres motifs. Les États-Unis sont partie à cette convention et enfreignent donc le droit international en transférant des prisonniers vers des pays où ils risquent d’être torturés. Une déclaration du gouvernement américain à Human Rights Watch a clairement démontré que Washington était au courant de la menace de la torture en Russie. De nombreux autres pays, dont le Royaume-Uni, le Canada, l’Autriche, les Pays-Bas et la Suisse, tentent également de déporter ou d’extrader des personnes suspectées de terrorisme par le biais d’« assurances diplomatiques ». Human Rights Watch a pressé le gouvernement américain d’établir des procédures de contrôle afin que toute personne transférée de Guantanamo Bay ait une opportunité effective de contester son transfert devant un organisme impartial. De telles procédures devraient aussi permettre à un détenu de contester la fiabilité de toute assurance diplomatique que le gouvernement américain aurait pu se procurer. Le gouvernement américain a ouvert la voie à la libération ou au transfert de 80 détenus de Guantanamo, mais continue néanmoins à les maintenir en détention. Human Rights Watch a insisté que toute procédure visant à évaluer la crainte des détenus d’être torturés n’entrave ni la vitesse des départs, ni l’objectif final de fermer entièrement le centre de détention de Guantanamo. Le gouvernement américain affirme que les autorités russes ont promis de poursuivre les détenus sur la base d’inculpations de terrorisme et de les traiter humainement. Elles n’ont tenu aucune de ces promesses. Après trois mois de détention en Russie, durant lesquels ils n’ont pas été maltraités, tous les sept ex-détenus ont été relâchés et ont tenté de reprendre des vies normales en Russie, ce qui s’est avéré impossible. Rasul Kudaev, un résident de Kabardino-Balkarie dans le sud de la Russie, a été mis en détention après une insurrection armée dans la capitale provinciale en octobre 2005. Selon des photographies, des attestations médicales, des documents du tribunal ainsi que des témoignages d’avocats et de membres de sa famille, Kudaev a été battu à de nombreuses reprises lors de sa détention afin de le contraindre à avouer une participation à l’insurrection. Il n’a toujours pas été poursuivi pour son prétendu rôle dans l’insurrection, mais demeure en détention près d’un an et demi plus tard. Ravil Gumarov et Timur Ishmuratov, tous deux résidents de la république russe du Tatarstan, ont été détenus en avril 2005 à la suite d’une explosion ayant touché un gazoduc local et dans laquelle il n’y a eu ni mort ni blessé. Ils ont été battus lors de leur détention jusqu'à ce qu’ils avouent; Gumarov a été privé de sommeil pendant près d’une semaine et a été enchaîné à une petite cage avec ses mains au-dessus de sa tête, parmi d’autres exactions. Gumarov et Ishmuratov ont rétracté leurs aveux lors de leur procès et ont été acquittés par le jury en septembre 2005. Néanmoins des procureurs locaux ont obtenu une « annulation » du verdict et une condamnation en mai 2006. « Ce qui est arrivé aux anciens détenus est assez habituel pour de nombreux suspects en détention policière en Russie », a déclaré Bogert. “Mais c’est justement le point clé. Le gouvernement américain savait que ces hommes seraient probablement torturés, et les a néanmoins renvoyés en Russie.” Deux des détenus ont indiqué à Human Rights Watch que des interrogateurs américains à Guantanamo les avaient menacés de les renvoyer en Russie s’ils ne divulguaient pas d’information sur leurs prétendues activités terroristes. Les détenus et leurs familles ont décrit un harcèlement fréquent par la police russe et les services de sécurité, en particulier le Service fédéral de sécurité qui a succédé au KGB, ainsi que par le Département du crime organisé du Ministère de l’Intérieur. « [Les autorités russes] m’ont dit à plusieurs reprises qu’après ma détention à Guantanamo, il n’était pas nécessaire de prouver que j’étais un terroriste,” a déclaré l’ancien détenu Airat Vakhitov à Human Rights Watch. « Que chacun d’entre nous pouvait être jeté en prison parce que nous étions des terroristes. »

Guantanamo plus que jamais au coeur de la controverse

Les aveux de détenus de Guantánamo arrange bien l'administration Bush en plein marasme irakien, mais jette le trouble dans l'opinion et chez les spécialistes judiciaires quant à la manière dont ils été obtenus.
A Guantánamo, on le sait depuis longtemps, il n'y a a pas d'avocats pour les détenus. Mais désormais, des tribunaux militaires d'exception chargés de juger ceux qu'on appelle "les combattants ennemis". Comme Cheikh Mohamed qui avouait la semaine dernière être le cerveau du 11 septembre et d'une trentaine d'autres actions terroristes dans le monde. Pour ce spécialiste, les jeux sont faits avant même la moindre audience: "Les dés sont jetés d'emblée, dès que vous rentrez dans ce genre de tribunal spécial, des tribunaux je dois le dire irréguliers, vous êtes déjà désigné comme tel, comme "ennemi combattant", et le but de ces étranges tribunaux, c'est de confirmer cela.
"Confirmer ce statut de "combattant ennemi", à n'importe quel prix, par n'importe quel moyen et à l'écart de tout processus judiciaire transparent. Voilà ce que pensent les spécialistes du droit, tout comme les associations de défense des droits de l'homme : "L'administration a agi de façon quasiment pathologique en voulant empêcher ces gens de bénéficier d'un vrai procès ou d'un vrai avocat. Et les raisons sont évidentes. L'une d'elle, c'est qu'il est parfaitement clair qu'on les a torturés, et le président Bush sait qu'on les a torturés, on a sûrement ordonné d'appliquer certaines tortures comme celle du "sous- marin"... Deuxième raison, c'est que le plus gros de ce qu'ils ont dit sous la torture ne serait considéré recevable par aucun vrai tribunal."De l'autre côté, on évoque une nécessité historique induite par la fameuse guerre contre la terreur : "Dans 50 ans, quand on reparlera de Guantánamo, on dira que l'Amérique a fait ce qu'il fallait, qu'elle l'a fait malgré les nombreuses critiques, parce que c'était la bonne chose à faire." Quatorze "combattants ennemis" doivent comparaître devant ces tribunaux. Ils sont 395 à Guantánamo. Qu'adviendra-t-il des autres?

Guantanamo mon amour


Le théâtre du Chêne Noir est en tournée dans l’île de La Réunion avec Guantanamour, une pièce qui met en scène un prisonnier soupçonné d’être un terroriste et son geôlier, un soldat américain. Écrite quelques mois après la création du tristement célèbre centre de détention à Cuba. Son propos reste toujours d’actualité.Pour Guantanamour, il y a eu un avant et un après la guerre en Irak. Avant, on acquiesçait timidement au propos mais rechignait à programmer la pièce, après on plébiscitait le visionnaire. Gérard Gelas, fondateur du théâtre du Chêne Noir (Avignon), a écrit le texte seulement trois mois après l’ouverture de la prison de Guantanamo à Cuba. Mise à part quelques entrefilets dans la presse, il n’avait pratiquement aucune information sur les conditions de détention des prisonniers. Qui sont-ils ? Comment sont-ils arrivés là ? Sont-ils coupables de quelque chose ? Il ne savait rien et a bâti ses personnages sur un imaginaire qui s’est tristement révélé juste. Guantanamour est l’histoire de deux hommes, Rassoul et Billy Harst, que tout oppose : la culture, l’âge, la religion et même le physique. Deux hommes rassemblés par les circonstances et que finalement, seule l’humanité rassemble. Elle s’insufflera, petit à petit, dans leurs rapports, dans leurs échanges et parfois, même, au détour d’un regard, d’une phrase à la volée, ils vont se comprendre. Au départ, il y a la haine, réciproque et violente entre un prisonnier soupçonné de terrorisme et son geôlier américain. Tous les deux n’ont rien à faire là. Tous les deux sont victimes d’une guerre qui les dépasse. Ils sont les pantins d’intérêts bien supérieurs : le pétrole, l’argent, rien à voir avec une quelconque liberté à conquérir. Ils aiment à se torturer, physiquement ou mentalement. Ils s’ennuient alors ils se parlent.“DU MÊME ENDROIT”Ils s’apprivoisent, se découvrent. Rassoul, joué par Damien Rémy, est en fait là suite à un malentendu. “Il n’est pas celui qu’on croyait. Il y a certainement des prisonniers à Guantanamo qui méritent d’être arrêtés et jugés, mais beaucoup sont là parce qu’ils passaient par là... Il y a même des enfants de 12 à 15 ans”, explique le comédien. Quand au GI, pauvre type qui passait par là aussi, son histoire raconte celle de milliers de soldats américains dont le moral fléchit. Beaucoup ont dit non, mais certains y sont allés. Pourquoi ? “L’intérêt de la pièce est aussi de comprendre pourquoi quelqu’un peut devenir méchant. Il a oublié d’où il venait. Il n’avait pas de travail, pas de carte de sécurité sociale et s’ils font couler leur sang pour la nation, ces types ont tous les avantages qu’ils n’avaient pas”, analyse Guillaume Lanson. C’est donc la rencontre de deux misères. “Finalement, ils viennent du même endroit”, poursuit Damien Rémy. Banlieues à vif mais contenues, qui expriment leurs frustrations où elles le peuvent. Après la Réunion, le Théâtre du Chêne repart en tournée à travers la France. Ils rêvent d’aller jouer leur pièce aux États-Unis mais pour l’instant, les contacts sont au point mort.
M.V.
• Guantanamour ce soir vendredi 30 mars au théâtre de Champ Fleuri à Saint-Denis de La Réunion à 20 heures, samedi 31 au théâtre Luc Donat à 20 heures.

mercredi 28 mars 2007

Suite à un deal avec l’accusation, David Hicks plaide coupable

Il en va de la justice militaire d’exception instaurée par Bush avec l’accord du Congrès en octobre dernier comme de toute la justice usaméricaine : tout peut s’y négocier. Ainsi, David Hicks, comparaissant devant la première commission militaire siégeant à Guantanamo, a plaidé coupable pour le premier chef d’inculpation : fourniture de soutien matériel à une organisation terroriste. Il a en revanche plaidé non coupable pour le deuxième chef d’inculpation : préparation ou exécution d’un acte terroriste. En échange de sa reconnaissance de sa « demi-culpabilité », il verra son procès réduit à quelques formalités et sera condamné à une peine relativement légère puis transféré en Australie pour y purger sa peine. C’était pour lui la seule solution pour échapper à une prison US. C’est ce qu’on appelle la justice au pays de l’Oncle George.

Éventuel rapatriement du dernier détenu russe de Guantanamo: Moscou « vérifie les informations »

La Russie vérifie les informations sur la décision de rapatrier le seul détenu russe de la prison américaine de Guantanamo, a indiqué à RIA Novosti mardi le conseiller du ministre russe de la Défense Vladimir Chamanov. Pour le moment, la partie russe n'a pas encore reçu de documents concernant ce prisonnier, Ravil Mingazov, a précisé M. Chamanov, président de la commission interdépartementale pour les affaires des prisonniers de guerre et des personnes portées disparues, en visite de travail aux Etats-Unis. De même que les autres prisonniers de guerre, Ravil Mingazov a été enfermé à Guantanamo en automne 2001, pendant les opérations militaires américaines lancées en Afghanistan contre le régime des talibans. Huit Russes (originaires de Kabardino-Balkarie, du Bachkortostan, du Tatarstan, de la région de Tioumen et de Tcheliabinsk) ont été alors arrêtés. Au début de 2002, le Parquet général russe a confirmé la nationalité des personnes arrêtées et a adressé aux autorités américaines des demandes d'extradition. Sept détenus ont été finalement rapatriés en Russie le 28 février 2004.
Source : RIA Novosti, 27 mars 2007

mardi 27 mars 2007

Guantanamo fait débat à la Maison Blanche

Par Philippe GRANGEREAU, Libération, 24 mars 2007

La légitimité du camp de détention de Guantanamo Bay prend un nouveau coup. Le secrétaire à la Défense Robert Gates et la secrétaire d'Etat Condoleezza Rice ont plaidé pendant des semaines, fin décembre, pour sa fermeture, a révélé vendredi le New York Times en citant des sources anonymes. Ils ont demandé que les 385 «combattants ennemis illégaux» soient transférés dans des prisons militaires sur le territoire américain pour y être jugés. Le président Bush a refusé. Lors de ce débat interne, Gates et Rice ont noté que les jugements de détenus en préparation sur la base américaine de Cuba «seront perçus comme illégitimes». Ces propositions ont été écartées par la Maison Blanche, car elles reviendraient à un mea culpa et pourraient déboucher sur des demandes de jugement devant des tribunaux civils, où les accusations de torture des détenus referaient surface.

L'auteur présumé de l'attentat contre l'hôtel israélien "Paradise Mombasa"au Kenya déporté à Guantanamo

Un homme suspecté d'être lié à l'attentat contre un hôtel au Kenya en 2002 et à l'attaque au missile ratée contre un avion de ligne israélien a été arrêté en Afrique de l'Est et transféré à Guantanamo (Cuba), a déclaré lundi un porte-parole du Pentagone.
Cet homme s'appelle Abdul Malik et a admis avoir participé en 2002 à l'attaque contre le Paradise Hotel à Mombasa (Kenya), entraînant la mort de 13 personnes, et à la tentative d'abattre un avion de ligne israélien également à Mombasa, a dit ce porte-parole, Bryan Whitman. "Il a été capturé dans le cadre de la bataille contre Al-Qaïda. Il était impliqué dans les attaques terroristes en Afrique de l'Est", a dit M. Whitman.
"Étant donné la menace importante que représente ce suspect de terrorisme, il a été transféré à Guantanamo", a-t-il ajouté. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a été informé de sa capture et aura accès au détenu, a-t-il ajouté. Le porte-parole du Pentagone a indiqué qu'Abdul Malik avait été capturé en Afrique de l'Est mais n'a pas été plus précis sur la date, le lieu et les circonstances de la capture.
"Le succès dans la guerre contre le terrorisme exige de travailler étroitement mais aussi en secret avec nombre de nos alliés dans la région", a-t-il dit. Abdul Malik a rejoint 14 prisonniers qui ont été transférés à Guantanamo en septembre après avoir été détenus au secret absolu par la CIA pendant des années.
Source : belga, 26 mars 2007

dimanche 25 mars 2007

Les aveux d’ Ahmed Khalfan Ghailani

Un Tanzanien détenu à Guantanamo a admis avoir acheté les explosifs utilisés en 1998 dans l'attentat contre l'ambassade américaine de Dar es-Salaam mais a assuré qu'il ne savait pas à quoi ils étaient destinés, selon un compte-rendu écrit publié par le Pentagone vendredi.
Ahmed Khalfan Ghailani s'est excusé d'avoir aidé ceux qui ont commis l'attentat, qui a tué 12 personnes et blessé 85 autres, lors d'une audience devant une commission militaire à Guantanamo destinée à établir s'il est bien un "combattant ennemi".
"Je n'avais pas connaissance de ce qu'ils faisaient mais je les ai aidés", a-t-il dit. "Aussi, je me suis excusé auprès des Etats-Unis pour ce que j'ai fait", a-t-il ajouté.
"Je suis désolé pour ce qui s'est passé pour ces familles qui ont perdu leurs amis et leurs êtres chers", a déclaré M. Ghailani aux trois officiers de la commission militaire.
Il a expliqué qu'après l'attentat il s'était rendu en Afghanistan où il avait reçu une formation en explosifs dans un camp d'Al-Qaïda.
Il a été capturé le 25 juillet 2004 au Pakistan, où il vivait au domicile d'un parent de Khaled Cheikh Mohammed, le "cerveau" du 11-Septembre.
M. Ghailani est l'un des quatorze suspects transférés à Guantanamo en septembre après avoir été détenus au secret par la CIA pendant des années. Neuf d'entre eux sont passés devant une commission militaire qui examine leur statut de "combattant ennemi".
Les audiences se déroulent à huis clos et le Pentagone a pour l'instant publié des compte-rendus censurés de cinq de ces audiences.
Un résumé des éléments à charge présentés lors de l'audience de M. Ghailani l'accuse d'avoir acheté les explosifs et le camion utilisé dans l'attentat du 7 août 1998 contre l'ambassade américaine à Dar es-Salaam.
Il est accusé également de s'être trouvé dans la voiture utilisée en éclaireur dans l'attentat et qu'un appel vers le Kenya a été fait de son téléphone portable une heure avant un attentat quasi-simultané contre l'ambassade américaine à Nairobi.
M. Ghailani s'est décrit lui-même comme quelqu'un qui faisait les courses pour d'autres au sein d'un groupe avec qui il vivait mais qu'il était maintenu dans l'ignorance sur ce que les autres complotaient.
Il a dit qu'il était présent quand un homme identifié comme étant Cheikh Ahmed Salim Swedan avait acheté le véhicule ayant servi à l'attentat mais qu'il ne l'avait pas acheté et qu'on lui avait dit qu'il devait servir en Somalie.
Il a affirmé qu'un homme appelé Fahad Mohammed l'avait envoyé acheter du TNT en lui disant que c'était du savon pour laver des chevaux.
"Toutefois, l'homme qui me l'a donné m'a dit qu'il s'agissait de TNT", a-t-il déclaré. "Quand je suis revenu vers Fahad, j'ai demandé à quoi était destiné le TNT et pourquoi il ne m'avait rien dit".
"Fahad a répondu que c'était pour des mines de diamants en Somalie et aussi pour un camp d'entraînement", a-t-il ajouté, selon le compte-rendu.
Il a admis avoir acheté un téléphone portable mais a affirmé qu'il était destiné à un Egyptien appelé Mustaffa qui l'a partagé avec lui.
M. Ghailani a demandé que Khalfan Khamis Mohammed*, qui est emprisonné aux Etats-Unis, soit appelé à témoigner. Mais le chef du tribunal a déclaré qu'il avait rejeté cette demande.
Source : AFP, 23 mars 2007

* Khalfan Khamis Mohamed est un Tanzanien né en 1974 condamné pour sa participation aux attentats de Dar Es Salaam et Nairobi. Arrêté en Afrique du Sud en 1999 et extradé aux USA. En 2000, il a blessé un gardien lors d’une tentative d’évasion de la prison fédérale où il attendait son procès. Il a commencé à purger en 2001 une peine de prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle. Le procureur avait requis la peine de mort...

Ils voudraient tous bien fermer Guantanamo, oui bien sûr, mais…Quelle bande d’hypocrites !

Cette dépêche de l’agence Reuters du 23 mars 2007 mérite de figurer dans une anthologie de l’hypocrisie des maîtres de l’Empire :
La prison de Guantanamo continuera probablement à fonctionner jusqu'à la fin de la présidence Bush, en raison principalement des longues procédures judiciaires engagées contre certains détenus, a déclaré vendredi la Maison blanche.
George Bush, qui terminera son second mandat en janvier 2009, s'est prononcé en faveur de la fermeture du camp mais, comme l'a souligné le porte-parole de la Maison blanche Tony Snow, "il est très improbable qu'on puisse épuiser tous ces dossiers (judiciaires)" avant le départ du président américain.
La secrétaire d'Etat Condoleezza Rice a par la suite assuré que "tout le monde" souhaitait la fermeture de Guantanamo, tout en doutant elle aussi que ce souhait puisse être exaucé avant la fin du mandat de George Bush.
"Le problème c'est qu'il y a un certain nombre d'individus dangereux qui, pour certains ne peuvent être détenus, ne peuvent être jugés ailleurs et qui sont trop dangereux pour être libérés. Il faut donc s'en charger d'une façon ou d'une autre", a-t-elle déclaré à la presse.
"Le président a été très clair, il aimerait fermer (Guantanamo), comme nous tous. Nous nous efforçons tous de faire en sorte que cela devienne une réalité", a-t-elle souligné.
Les Etats-Unis ont l'intention de traduire devant les tribunaux entre 60 et 80 détenus, sur les 385 que compte actuellement la prison.
"COMBATTANTS ENNEMIS"
Le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, a proposé peu après son arrivée au Pentagone en décembre, de fermer le camp en raison des doutes probables de la communauté internationale sur l'impartialité d'éventuels procès organisés sur cette base américaine à Cuba, a rapporté jeudi le New York Times.
Gates défendait le principe de procès aux Etats-Unis afin d'asseoir la crédibilité des jugements éventuellement prononcés contre des "combattants ennemis" arrêtés dans le cadre de la guerre américaine contre le terrorisme.
Le vice-président Dick Cheney, l'Attorney General (ministre de la Justice) Alberto Gonzalez et d'autres responsables de l'administration américaine s'y sont opposés et le débat a pris fin lorsque le président George Bush a tranché en défaveur de Gates, poursuit le New York Times, citant des responsables américains anonymes.
Rice s'était pour sa part alignée sur la position de Gates.
Un responsable cité par le Times a déclaré que la discussion pourrait être relancée en cas de départ d'Alberto Gonzalez, en difficulté dans une affaire de limogeage de procureurs fédéraux.
Un seul des 385 détenus de Guantanamo a jusqu'à présent été inculpé dans le cadre d'une nouvelle procédure judiciaire autorisée en 2006 par le Congrès.
Les détentions prolongées et les accusations de mauvais traitements à Guantanamo ont terni l'image des Etats-Unis à l'étranger. De nombreux pays, y compris des alliés des Etats-Unis, ont réclamé la fermeture de ce centre de détention.

samedi 24 mars 2007

Musique, torture et droits d’auteur : et si les majors du disque étaient rachetées par l'armée ?

Par Guillaume Champeau, 23 mars 2007

La musique est une arme de guerre. Nous ne parlons pas ici des poursuites lancées par la RIAA contre ceux qui l'écoutent, mais bien de la vraie guerre. Aussi étrange que cela puisse paraître, les voix s'élèvent pour demander à l'armée américaine d'arrêter de passer du Metallica pour torturer ses prisonniers... ou comment le droit d'auteur se trouve remis en cause par la guerre en Irak.Si le marché de la musique en ligne continue à s'effondrer, il n'y aura bientôt plus d'autre choix pour les maisons de disques que de se faire racheter pour s'abriter sous des ailes plus confortables. On parle de plus en plus d'acquisitions d'industries culturelles par les industries de l'informatique, Microsoft et Google en tête. Ca serait la manière la plus simple et expéditive pour ne plus s'embêter avec les problèmes de gestion de droits d'auteurs sur les services web 2.0. Mais si ces ailes étaient des ailes de Rafales ?
Clive Stafford Smith, un avocat américain connu pour son opposition à la peine de mort, conseille aux musiciens de faire jouer leurs droits d'auteurs pour empêcher le gouvernement américain d'utiliser leur musique à des fins de torture en Afghanistan, en Irak et à Guantanamo ! Vous ne le saviez peut-être pas, mais le "bombardement acoustique" est une arme utilisée très sérieusement par les Etats-Unis depuis plusieurs décennies. L'armée a par exemple utilisé Enter Sandman de Metallica pendant la guerre en Irak en 2003, et I Love You du Dinosaure Violet Barney (sorte de Casimir national) pour interroger les prisonniers. Parmi les autres chansons de torture figurent des titres de Christina Aguilera, Eminem, Dr Dre, Aerosmith, Don McLean ou Bruce Springsteen. Il s'agit de les passer en boucle et à un volume élevé pour faire craquer l'ennemi. Ça serait drôle si ça n'a était pas la guerre.
Pas de droit moral reconnu aux Etats-Unis
En principe, le droit d'auteur doit permettre de lutter contre ce genre d'utilisations des oeuvres. Le droit français est un modèle du genre en faveur de la reconnaissance du droit moral, qui donne à l'auteur une sorte de droit de véto à toute utilisation de son oeuvre qu'il juge contraire à l'intérêt et à l'image de l'oeuvre elle-même. C'est une personnification de l'oeuvre et de son "droit à l'intégrité" que ne connaît pas le droit américain, malgré la reconnaissance d'un droit moral à l'article 6bis de la Convention de Berne.
Le droit d'auteur américain est, même s'il connaît des nuances grâce à la jurisprudence de la Cour Suprême, essentiellement patrimonial. Tout se monnaye et tout ce qui n'est pas du ressort de l'argent n'est pas du ressort du copyright. Si un disque est mis sur le marché, alors rien ni personne ne doit pouvoir en empêcher l'utilisation dès lors que les droits sont correctement payés.
Même les opposants au copyright le plus dur, tel le créateur des Creative Commons Lawrence Lessig, jugent le droit moral comme une absurdité. Il est vrai qu'il est exploité même en France à des fins essentiellement patrimoniales. Charles Trénet s'était paraît-il offusqué de l'utilisation de sa chanson Y a de la joie dans la publicité TV d'une eau gazeuse... et avait sorti le carton rouge "droit moral" pour pouvoir mieux négocier le prix de la moralité. C'est une pratique courante et qui pervertit les fondements réels du droit moral, qui selon la loi ne peut pas être monnayé."Le droit d'auteur, qui a été étendu pour le seul bénéfice des grandes entreprises de médias, pourrait permettre davantage pour les droits humains de beaucoup, lorsque les Droits de l'Homme ont principalement échoué", écrit David Mery dans le Register. Vous y penserez la prochaine fois que vous critiquerez les droits d'auteurs.
Original : http://www.ratiatum.com/news4665_Et_si_les_majors_du_disque_etaient_rachetees_par_l_armee.html

Robert Gates voulait fermer Guantanamo en arrivant au Pentagone, mais il a vite changé d’avis…

Le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, a proposé peu après son arrivée au Pentagone en décembre, de fermer la prison de Guantanamo en raison des doutes probables de la communauté internationale sur l'impartialité d'éventuels procès organisés sur cette base américaine à Cuba, rapporte jeudi le New York Times.
Gates défendait le principe de procès aux Etats-Unis afin d'asseoir la crédibilité des jugements éventuellement prononcés contre des "combattants ennemis" arrêtés dans le cadre de la guerre américaine contre le terrorisme.
Le vice-président Dick Cheney, l'attorney general Alberto Gonzalez et d'autres responsables de l'administration américaine s'y sont opposés et le débat a pris fin lorsque le président George Bush a tranché en défaveur de Gates, poursuit le New York Times, citant des responsables américains anonymes.
La secrétaire d'Etat, Condoleezza Rice, s'était pour sa part alignée sur la position de Gates.
Un responsable cité par le Times a déclaré que la discussion pourrait être relancée en cas de départ d'Alberto Gonzalez, en difficulté dans une affaire de limogeage de procureurs fédéraux.
Un seul des 385 détenus de Guantanamo a jusqu'à présent été inculpé dans le cadre d'une nouvelle procédure judiciaire autorisée en 2006 par le Congrès.
Les détentions prolongées et les accusations de mauvais traitements à Guantanamo ont terni l'image des Etats-Unis à l'étranger. De nombreux pays, y compris des alliés des Etats-Unis, ont réclamé la fermeture de ce centre de détention.

Source : Reuters, 23 mars 2007

Gitmo : à quand le retrait des gringos ?

La Grande-Bretagne a rendu Hongkong à la Chine en 1997. Les Etats-Unis ont rétrocédé, comme prévu en 1979, la gestion du canal de Panama au Panama fin 1999. Considérant l’invalidité du traité cubano-américain sur Guantanamo Bay, combien de temps encore Washington compte-t-il occuper l’extrême Sud-Est de Cuba ?
A cette excellente question, le Conseil pour les affaires hémisphériques (COHA) basé à Washington apporte plusieurs réponses, toutes aussi excellentes, dans une longue analyse publiée il y a quelques jours.
En premier lieu, le COHA souligne surtout « l’invalidité » du Traité cubano-américain sur Guantanamo Bay signé en 1903 et dont l’article II précise que l’octroi de cette facilité avait seulement pour cadre l’utilisation de Guantanamo « comme site d’approvisionnement en charbon (des navires) ou de base navale, et pour aucun autre motif ».
Rien à voir avec un quelconque centre de rétention pour migrants cubains ou haïtiens, encore moins avec un camp de détention ou d’interrogatoires, d’aucuns diront de tortures, pour combattants ennemis.Idem pour l’article III du Traité : la seule présence d’un fast-food McDonalds dans la base de Gitmo représente une violation, puisque cet article stipule que « les Etats-Unis d’Amérique acceptent qu’aucune personne, aucun partenariat, aucune compagnie ne soit autorisé à créer et gérer aucune entreprise commerciale ou industrielle dans cette zone ».
Deux autres éclairages remettent en question la validité de l’occupation US.Dans le cadre de la Convention de Vienne, Cuba pourrait aussi demander la rupture unilatérale de l’accord signé il y a 104 ans au motif que le bail d’une base militaire située dans un pays étranger est conditionnée aux relations « amicales » entretenues entre les deux nations.
Sur ce point, pas besoin de décodage : depuis l’imposition de l’embargo US à Cuba il y a 45 ans, on peut facilement interpréter la mesure comme étant hostile, donc fondamentalement opposée à l’alliance cordiale entre les deux Etats signataires, mais aussi comme contraire à la conception moderne de la souveraineté et de « l’égalité de souveraineté » entre Etats.Enfin, une lecture plus simpliste, pour ne pas dire logique, voudrait simplement qu’un accord plus que centenaire justifie à lui seul une renégociation entre les deux parties.La disparition à plus ou moins brève échéance du président Fidel Castro, relancera peut-être, et pour la première fois sur un plan international, le débat juridique « légitime » sur la présence « illégitime » des USA à Guantanamo.
Loyer annuel : 4.085 dollars
La Havane a toujours refusé d’encaisser le loyer annuel de Guantanamo, fixé à 4.085 dollars, contre 2.000 pièces d’or à l’origine. Sauf une fois, en 1959, date de l’arrivée de Castro au pouvoir. Sur la base de cette exception, Washington estime que Castro a reconduit tacitement le bail. Pour Fidel, Guantanamo est surtout un « poignard planté en plein cœur de Cuba », symbole de « l’arrogance impérialiste », Annexée par les troupes américaines en lutte contre les Espagnols et leurs velléités colonialistes à la fin du XIXè siècle, la base navale de Gitmo ressemble plus aujourd’hui à une ville de banlieue américaine qu’à un pénitencier : environ 6.000 personnels y vivent pour « approximativement » 385 prisonniers (dernière estimation officielle diffusée la semaine dernière par le ministère américain de la Défense).
Pour en savoir plus : http://www.coha.org/2007/03/15/a-constructive-plot-to-return-guantanamo-bay-to-cuba-in-the-near-future/
Source : http://www.ecaraibes.com/article/article.asp?id_article=11472670975275



Le Conseil national suisse approuve l’accord de coopération antiterroriste avec les USA

Contre l'avis de la gauche, la Chambre basse du Parlement a approuvé la Convention avec les Etats-Unis sur la lutte antiterroriste, négociée l'été dernier à Washington.
L'absence de définition internationalement reconnue du terme «terrorisme» pose problème à la gauche. Mais les garde-fous contenus dans l'accord garantissent une certaine sécurité juridique selon la droite.
La convention, signée le 12 juillet 2006 à Washington par le ministre américain de la Justice, Alberto Gonzales, et son homologue suisse, Christoph Blocher, a pour but de permettre la poursuite de la collaboration entre les deux pays en matière de lutte antiterroriste.Sous la réprobation de la gauche, le Conseil national a donc donné jeudi son feu vert par 110 voix contre 55 à la ratification de cet accord. Mais le dossier doit encore passer au Conseil des Etats (Sénat).Les garde-fous contenus dans l'accord garantissent une certaine sécurité juridique, a exposé le radical Didier Burkhalter (droite) au nom de la commission. Avec sa portée limitée et son cadre strict, il «ne correspond en rien à une génuflexion devant les Etats-Unis», a-t-il ajouté.La gauche a pourtant tenté de torpiller le texte. Dépositaire des Conventions de Genève, la Suisse ne peut fouler au pied sa tradition humanitaire, a argumenté Anne-Catherine Menétrey au nom des Verts. «Il existe des situations dans lesquelles collaborer c'est déjà se rendre complice», a-t-elle averti en évoquant Guantanamo et les prisons secrètes de la CIA.

Un accord secret qui dérange
Après les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, Berne et Washington avaient signé un «Operative Working Arrangement» (OWA), entré en vigueur en septembre 2002. Mais cet accord ne concernait que les faits relatifs au 11 septembre. La nouvelle convention, elle, peut être appliquée à toute enquête sur des affaires de terrorisme.
En son temps, l'OWA avait suscité maintes polémiques, car le gouvernement avait décidé de ne pas la soumettre au Parlement et de garder son contenu secret.Il faut dire que les effets se sont avérés plutôt limités. Comme l'avait déclaré le Ministère public de la Confédération (MPC) en septembre dernier, la coopération n'a débouché sur aucune arrestation en Suisse. Et elle n'a joué aucun rôle majeur dans les enquêtes menées aux Etats-Unis sur le 11 septembre.

Priorité au droit national
Avec ce nouvel accord, le gouvernement a opté pour la prudence en soumettant le texte à l'approbation du Parlement et, donc, en affrontant le risque d'un référendum.L'accord se base sur le principe de la double incrimination. La formation d'équipes d'enquêteurs mixtes ne peut intervenir que dans le cadre d'investigations pénales ouvertes dans les deux pays. Sur le plan opérationnel, l'accord donne la priorité au droit national du pays dans lequel se déroulent les enquêtes.
De même, l'utilisation des informations récoltées au cours des enquêtes des équipes mixtes est soumise à de nombreuses restrictions. Les données obtenues par la coercition (par exemple une perquisition) ne peuvent être utilisées dans une procédure pénale dans l'autre pays que selon les procédures prévues par l'accord d'entraide judiciaire passé entre la Suisse et les Etats-Unis en 1973.

Guantanamo et les vols de la CIA
L'opposition à cet accord repose surtout sur les révélations à propos des tentatives du MPC d'obtenir des informations sur de présumés terroristes islamistes en Suisse auprès de détenus de Guantanamo Bay. Après avoir déjà fait l'objet d'une interpellation parlementaire en 2006, la question a été remise sur le tapis en janvier dernier par le quotidien alémanique «Blick».
La Suisse a condamné officiellement le camp américain de prisonniers, en argumentant qu'il s'agit d'une atteinte aux Conventions de Genève. Mais en cherchant à obtenir des informations auprès des détenus de Guantanamo, le MPC aurait, indirectement, légitimé les méthodes d'interrogatoire pratiquées par l'armée américaine.D'autre part, les doutes sur les relations entre les gouvernements suisse et états-unien en matière de lutte antiterroriste ont également été nourris par l'affaire des vols secrets de la CIA. Au début de l'affaire, le Conseil fédéral avait admis trois vols. Aujourd'hui, on sait qu'il y en a eu plusieurs dizaines.L'imam Abou Omar lui-même, enlevé en Italie par des agents de la CIA, a, selon toutes probabilités, été déporté à travers l'espace aérien helvétique. Le gouvernement a récemment autorisé le MPC à ouvrir une procédure pénale sur ces faits.
Source : Andrea Tognina, swissinfo, (Traduction de l'italien: Isabelle Eichenberger)

LOI SUR LA SÉCURITÉ INTÉRIEURE
La législation suisse est relativement libérale. Téléphone, courrier et courriels ne peuvent être surveillés que dans une procédure pénale et sur ordre de la justice.
En matière de lutte antiterroriste, le gouvernement veut y ajouter la possibilité d'une surveillance préventive.
Le projet de révision de la loi sur la sécurité intérieure prévoit le contrôle du courrier, du téléphone et des systèmes informatiques en cas de soupçon d'activité terroriste, d'espionnage ou de commerce illicite d'armes, de matériel radioactif et de technologie.
Le Ministre de Justice et Police est comppétent, après feu vert du Tribunal administratif fédéral. En cas d'urgence, le tribunal peut n'être consulté que dans un 2e temps.

CONTEXTE
La Convention entre la Suisse et les Etats-Unis, signée le 12 juillet 2006, réglemente la création d'équipes mixtes d'enquêteurs.L'échange de fonctionnaires entre les deux pays est possible dans le cadre d'enquêtes et de procédures pénales sur des actes terroristes et leur financement. Les policiers qui opèrent à l'étranger doivent appliquer les lois du pays hôte et ne peuvent être armés.
La convention est un complément au traité d'entraide judiciaire en matière pénale conclu entre la Suisse et les Etats-Unis le 25 mai 1973.

Dick Marty : « Faut-il combattre la tyrannie avec les instruments des tyrans ? »

Texte d’une conférence prononcée à l’université de Neuchâtel le 1er février 2007, retranscrite et réécrite par Silvia Cattori, en accord avec Dick Marty.
Docteur en droit, Dick Marty, est membre du Conseil des États de la Confédération helvétique, membre de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, dont il préside la Commission des Affaires juridiques et des Droits de l’Homme, il a été chargé par cette dernière d’établir un rapport sur les allégations concernant l’existence de prisons secrètes de la CIA en Europe.
Quand, en novembre 2005, le quotidien Washington Post a révélé que des agents de la Central Intelligence Agency (CIA) avaient enlevé des présumés terroristes musulmans et les avaient internés dans des centres secrets illégaux, j’étais loin d’imaginer alors ce qui allait m’arriver dans les mois qui suivraient. Le même jour, l’ONG américaine Human Rights Watch publiait un rapport qui donnait une information similaire et, au surplus, précisait que ces centres de détention se trouvaient en Pologne, en Roumanie ainsi que dans d’autres pays de l’Europe orientale. Leurs sources, avons-nous appris par la suite, provenaient, entre autres, des milieux mêmes de la CIA.Parallèlement, la chaîne de radio ABC publiait sur son site Internet une information analogue. Celle-ci n’est restée qu’une demi-heure en ligne car le propriétaire de cette radio est intervenu pour interdire sa diffusion. Dès qu’il a eu vent de cette interdiction, le journaliste s’est empressé de prévenir ses amis afin qu’ils enregistrent cette nouvelle, pour la postérité, avant qu’elle ne disparaisse.Les révélations du Washington Post et de l’ONG Human Rights Watch n’étaient pas une nouveauté. Le journaliste Stephen Grey, pour ne citer qu’un exemple, avait déjà publié des articles qui parlaient des « restitutions extraordinaires » et de « délocalisation de la torture » mais, à ce moment-là, l’opinion publique n’en avait pas pris vraiment conscience.
Tout cela pour dire que, certes il y a eu une presse qui a parlé des enlèvements de la CIA et de ses prisons secrètes mais, qu’en même temps, on a pu vite constater que des pressions intenses s’étaient exercées pour la faire taire. On a découvert par la suite qu’il y avait eu une réunion à la Maison Blanche, avec les rédacteurs en chef des principaux journaux, qui avait eu vraisemblablement pour but de leur indiquer qu’il était mal venu de diffuser des informations qui avaient trait à la lutte contre le terrorisme.Dès l’instant où ces indices sur la présence de prisons secrètes en Europe ont été connus, le Conseil de l’Europe a immédiatement réagi : l’Assemblée parlementaire a demandé à ce que l’on fasse un rapport sur ces enlèvements, dont l’existence, si avérée, aurait été manifestement contraire à la Convention européenne des droits de l’Homme.Je tiens à rappeler qu’il n’y a aucune organisation intergouvernementale, qui connaît une dimension parlementaire aussi prononcée et forte qu’au Conseil de l’Europe. L’Assemblée parlementaire est composée des délégations des différents parlements des 46 pays membres. Ces délégations représentent les parlements nationaux, les différents partis, et doivent représenter les deux sexes et, proportionnellement, toutes les minorités de leur pays.Le hasard a voulu que, deux jours après les révélations du Washington Post et de l’ONG Human Rights Watch, la Commission des questions juridiques et des droits de l’homme de l’Assemblée parlementaire siégeait à Paris pour, notamment, élire son nouveau président. J’ai été proposé ; c’est ainsi que je me suis trouvé à la tête de la Commission.Le premier objet que j’ai eu à affronter était donc celui des enlèvements et des prisons secrètes.
Je me suis aperçu de ce que cela pouvait signifier comme charge quelques semaines plus tard, quand, le 25 novembre 2005, à Bucarest, l’Assemblée parlementaire devait confirmer le mandat que m’avait confié la Commission. La conférence de presse qui annonçait ma nomination comme rapporteur avait failli tourner à l’émeute tellement il y avait de journalistes. Ce n’est que là que j’ai pleinement perçu le caractère explosif de cette affaire et que mon travail a vraiment commencé.
La presse me désigne habituellement comme « l’enquêteur » du Conseil de l’Europe. En fait, je n’étais et je ne suis pas un véritable enquêteur. Car un enquêteur a la possibilité de citer des personnes, de saisir des documents, d’arrêter des personnes. Pouvoirs que j’avais eus pendant quinze ans comme procureur mais qui m’ont cruellement manqué dans cette action-ci ! J’ai alors décidé de me battre sur le même terrain que ceux que l’on soupçonnait d’avoir entretenu les prisons secrètes, et d’essayer de faire un travail d’« intelligence ».
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Amnesty International demande l'abandon des commissions militaires

Amnesty International (AI) a appelé jeudi le gouvernement américain à abandonner son projet de commissions militaires et à faire juger les détenus de Guantanamo inculpés par des cours fédérales ordinaires. 'Le gouvernement américain devrait abandonner son projet de commissions militaires et traduire tout détenu de Guantanamo qui serait inculpé devant les tribunaux fédéraux ordinaires, sans recours à la peine de mort'', a estimé l'Organisation de défense des droits de l'Homme, basée à Londres, qui a publié jeudi un nouveau rapport sur les procès menés en application de la loi relative aux commissions militaires.
Dans son rapport "Justice différée, justice refusée?", AI réitère sa conviction que les procès qui auront lieu dans le cadre du nouveau système de commissions militaires ne respecteront pas les normes internationales d'équité.
L'Organisation exprime également sa "vive préoccupation" devant une éventuelle exécution des détenus à l'issue des procès.''L'illégalité généralisée, qui a caractérisé les cinq dernières années en matière de détention, aurait requis le strict respect des normes internationales d'équité des procès,'' a déclaré Susan Lee, directrice du programme Amnesty.
''Les commissions militaires vont fonctionner dans ce qui s'apparente à un vide juridique. Les accusés ne pourront pas bénéficier de la protection du droit international relatif aux droits humains, ni des Conventions de Genève, ni de la Constitution des Etats-Unis", estime l'Organisation qui explique que les commissions militaires n'offrent aucun recours judiciaire aux détenus et à leurs familles et que même acquitté, un détenu risque d'être renvoyé en détention pour une période indéfinie en tant que ''combattant ennemi''.
Amnesty a, en outre, dénoncé le traitement réservé aux détenus de Guantanamo, les techniques d'interrogatoire et les conditions carcérales qui ''semblent à de la torture ou à d'autres formes de mauvais traitements en vertu du droit international'', exprimant son inquiétude notamment du cas de 14 personnes, détenues secrètement pendant des années, avant d'être transférées en septembre 2006 à Guantanamo en prévision d'une comparution devant un tribunal d'exception.
Ces détenus ''n'ont pas encore été inculpés et n'ont pas eu le droit d'être assistés par un avocat, alors même que le gouvernement est en train de constituer un dossier contre eux", a déploré Amnesty.

Willie Brigitte fait appel de sa condamnation


Condamné à neuf ans de prison par le tribunal de Paris le 15 mars dernier, Willie Brigtte vient de faire appel de sa condamnation. Ce Français né à Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) en 1968 et converti à l'Islam en 1998, avait été arrêté en Australie en octobre 2003 été expulsé vers la France. Il avait reconnu à son procès avoir séjourné dans des camps d'entraînement du mouvement de résistance cachemiri Lashkar-e-Tayyaba (Armée de Médine) au Yémen et au Pakistan. Les Australiens l'avaient accusé d'avoir préparé des attentats en Australie.

Audience préliminaire pour David Hicks lundi

La Commission militaire siégeant à Guanatanmo tiendra sa première audience préliminaire lundi 26 mars pour examiner les charges contre Dabid Hicks, le seul détenu australien détenu à Guantanamo et le premier inculpé du camp. L'accusatiojn de tentative de meurtre ayant été abndonnée, il n'est plus inculpé que de soutien matériel au terrorisme. Les autorités US ont promis au gouvernement australien qu'une fois condamné, il pourrait purger sa peine en Australie. Ses avocats avaient demandé à une cour US de reporter cette audience jusqu'à ce que la Cour suprême US ait statué sur la procédure à engager contre Hicks, mais le tribunal a déclaré qu'il n'y avait aps de jursiprudence sur ce cas de figure. Généreusement, le gouvernement fédéral US a offert à Terry, le père de David, de l'acheminer par avion à Guantanamo. Les médias écrits seront autorisés, mais pas les photographes ni les caméras.

Mamdouh Habib, ancien de Guantanamo, candidat aux élections en Nouvelle-Galles du Sud

Un ancien détenu australien de la prison de Guantanamo se présente samedi aux élections en Nouvelle-Galles du Sud, l'Etat le plus peuplé d'Australie (4 millions d'électeurs).
Mamdouh Habib, 51 ans, tentera de conquérir un siège au Parlement de l'Etat dans la circonscription d'Auburn, banlieue à majorité musulmane de Sydney. Il dit ne pas prêter attention aux sondages, qui lui accordent peu de chance de l'emporter, et déclare qu'en cas d'échec, il briguera un mandat au Parlement fédéral plus tard cette année.
Les autorités américaines ont accusé Mamdouh Habib, d'origine égyptienne, de s'être rendu dans les camps d'entraînement d'Al-Qaïda en Afghanistan et d'avoir été au courant de la préparation des attentats du 11 septembre 2001. Il a été arrêté au Pakistan fin 2001 et détenu pendant trois ans.
Il a d’abord été détenu au Pakistan pendant 28 jours, au cours desquels trois Américains sont venus l'interroger, avant d'être envoyé en Égypte où il a été torturé. Il raconte avoir été frappé, avoir subi des chocs électriques et été presque noyé lors de ses interrogatoires.
Au bout de six mois, il a été transféré sur la base américaine de Bagram en Afghanistan, puis à Guantanamo. Il a été extradé en Australie en janvier 2005. Il n'a jamais été inculpé, et Canberra a précisé qu'il n'avait commis aucun crime au regard du droit australien.
C'est cette épreuve, dit-il, qui l'a incité à s'engager en politique pour la défense des droits de l'Homme. "Ils disent que je suis contre la démocratie. Qui est contre la démocratie? Qu'y a-t-il de démocratique à traîner les gens hors de chez eux, les enlever et les torturer?" a-t-il demandé jeudi, prenant le temps de souffler lors des derniers jours de campagne.
Désormais l'un des pourfendeurs les plus en vue de la politique de soutien à Washington du Premier ministre australien John Howard, fidèle allié de l'administration Bush, Habib prend régulièrement la parole lors des manifestations contre la guerre en Irak et des forums sur les droits de l'Homme organisés par l'Alliance socialiste, organisation d'extrême gauche australienne.
Avec ses lunettes noires de pilote, son catogan, et son bandeau au poignet portant l'inscription "Changer le monde", il tente aujourd'hui de se faire élire en promettant une égalité des chances accrue pour les jeunes musulmans et une amélioration de l'éducation et de la sécurité sociale à Auburn.
Médias et sondeurs lui accordent cependant peu de chances, la députée sortante du Parti travailliste devançant son plus proche rival de 26,5 points de pourcentage.
Source : AP, 23 mars 2007

vendredi 23 mars 2007

Ma Maman aurait donné une bonne fessée à Bush

Par Ali Baghdadi, 20 mars 2007
Seuls des idiots pouvaient inventer l’étonnante confession de Khalid Cheikh Mohamed. Seuls des idiots peuvent croire cette histoire hilarante.
Mohamed, qui arrive en troisième position dans la hiérarchie d’Al Qaïda, juste après Ben Laden et Al Zawahiri, comme le gouvernement US veut nous le faire croire, ne s’est pas contenté d’assumer tout seul la responsabilité de la planification, de la conspiration, et/ou de l’exécution d’une longue liste de crimes terroristes préparée par l’administration Bush , mais il a de son propre gré rappelé à la cour d’autres incidents meurtriers qui ne figuraient pas dans l’accusation contre lui. Tous les actes terroristes « musulmans » des vingt dernières années, réels et imaginaires, sont de son fait. Le peuple américain peut désormais dormir en paix. Le monde est maintenant plus sûr. Vive le Président George W. Bush II !Ce conte de fées me rappelle un aspect de ma propre enfance que je m’en vais révéler pour la première fois. Je dois avouer que quand j’étais petit, je mentais à ma Maman. Apparemment je n’étais pas un « bon » menteur. Je me faisais prendre souvent. Ma Maman était “méchante”. Elle n’acceptait de bêtises ni de moi ni qui que ce soit. Elle faisait preuve de zéro tolérance pour mon « mauvais » comportement. Immédiatement après chaque mensonge, elle m’ordonnait de baisser mon pantalon et me donnait la fessée. Son arme de destruction massive était notre bon vieux balai. Elle était une excellente planificatrice. Elle avait coutume d’emprunter le balai de nos voisins d’à côté, au cas où notre balai se serait cassé pendant son acte de « discipline impitoyable ». Le coin de notre chambre (nous n’avions pas de maison, juste une petite pièce) était mon lieu de confinement pendant le reste de la journée. Jamais nos voisins ne purent me sauver du châtiment ou l’adoucir. Ils avaient tous peur du balai de ma Maman. Elle gardait aussi la pièce fermée à clé contre toute intrusion. Comme je l’ai déjà dit, elle était une « méchante » mère, vraiment « méchante ».
Quand j’étais enfant, j’étais persuade qu’un djinn, une sorte d’esprit invisible qui m’accompagnait partout où j’allais, avait du m’espionner. Mais en grandissant, je commençai à remettre en cause l’existence de ces esprits. Même s’ils existaient vraiment, comme nous l’avaient enseigné à la madrasa nos “maîtres de religion” qui récitaient le Coran par coeur et “savaient tout”, je doutais que ma Maman eût vraiment un canal de communication avec eux.
Après le lycée, une fois entré dans la vie adulte, et comme ma maman était dans de bonnes dispositions à l’égard de son fils unique grâce à ses “grandes” réussites, j’osai, après moult hésitations, enfin lui poser la question qu me taraudait depuis le jour de ma naissance. Oh bien sûr, je lui souhaitai d’abord une place de choix et confortable au Paradis, aux côtés de mon Papa qui nous avait quitté des années auparavant. Puis je baisai ses deux mains pour lui faire prévue de respect et montrer mes remords pour tous les “crimes” et mauvaises actions que j’avais commis ou pourrais commettre involontairement à l’avenir.
« Comment est-ce que tu faisais pour découvrir la plupart de mes mensonges, chère Maman ? Il n’y avait pas de témoins oculaires et j’avais pris soin de ne laisser aucune preuve qui pourrait être retenue contre moi. »
Elle me regarda avec un sourire et des larmes dans les yeux et dit : « C’est simple, mon fils chéri : Les mensonges étaient trop gros. Ils étaient flagrants. Pas besoin d’être un scientifique pour les découvrir.”
George W. Bush n’a pas eu de chance! Apparemment, Barbara Pierce Bush, une descendante du Président Franklin Pierce, n’était pas une « méchante » maman. Cela peut expliquer pourquoi son fils, le « pauvre » George, a tourné comme il a tourné, à savoir, ente autres choses, un menteur pathétique, un meurtrier de mass et un criminel de guerre. William John Cox, écrit dans son livre intitulé A Brief on The Bush Presidency: « Comment se fait-il qu’un alcoolique menteur et négationniste, ayant à son actif des arrestations pour vol et trouble à l’ordre public, et une condamnation pour conduite en état d’ivresse; quelqu’un qui est né avec une cuillère d’argent dans la bouche, sans aucune empathie pour les souffrances des gens ordinaires; un marmot gâté, pourri et invertébré qui n’a pas su tirer parti d’une bonne éducation, un hommes d’affaires chroniquement en faillite qui n’a jamais gagné un salaire pour un travail ; et un chef de claque scolaire qui a évité les service militaire au Vietnam… Son frère plus jeune Neil se souvient que quand il avait sept ans et son petit frère Marvin six, George Jr., qui en avait seize, leur donnait dix secondes pour descendre dans le hall avant qu’il commence à leur tirer dessus avec son fusil à air comprimé…Terry Throckmorton, un ami d’enfance de Bush, se souvient comment Bush et lui capturait des grenouilles dans un paln d’eau derrière les maison des Bush :”Nous mettions des pétards dans les grenouilles et nous les lancions en les faisant exploser… »
J’ai une dette vis-à-vis de mon “illettrée” de mère. Je l’aimerai et honorerai tant que je vivrai. Elle restera dans ma mémoire la plus grande et la meilleure mère qui ait jamais existé. Une chose est sûre : personne ne m’a jamais traité de « marmot gâté ». Ma mère est disparue il y a 25 ans. Si elle avait été en vie aujourd’hui, le Président des USA et son administration auraient eu grand avantage à l’embaucher comme conseillère. Elle les aurait tous tenus à l’oeil et leur aurait évité des ennuis. Chaque fois qu’ils auraient été assis dans le Bureau ovale pour prépare un mensonge, comme ils le font souvent, ils l’auraient invitée à les écouter. Je dois vous dire la vérité : si le mensonge est trop gros, ma Maman aurait crié à la gueule du Président : « Tu es un idiot. Il n’y aura que les idiots qui te croieront. Essaye autre chose », aurait-elle insisté. Elle aurait traité George comme son propre fils. Elle aurait même demandé au Président des USA, l’homme le plus puissant sur terre, de baisser son pantalon et lui aurait fessé l’arrière-train. Après avoir rejeté tous ses mensonges, ma mère se serait tournée vers le Président et lui aurait dit : « C’est pour le pétrole, imbécile. Vire tous tes f.d.p. de conseillers, à commencer par le vice-Présiden Cheney. Dis la vérité au peuple américain. Dis ce qu’il en est vraiment, mon garcon. » Et s’il l’avait écoutée, la paix aurait régné sur le monde. Les gens de par le monde auraient adoré George W. Bush. Et Barbara Pierce Bush aurait partagé les éloges avec son vilain rejeton .
Rappelez-vous ce que je vous ai dit plus haut : bien qu’elle ne soit jamais allée à l’école, ma mère, que la grâce de Dieu soit sur elle, n’était pas une femme idiote. Personne, pas même le Commandant en chef des USA, n’était grand à ses yeux. Elle priait cinq fois par jour à la Mosquée Al Aqsa de Jérusalem. Elle jeûnait pour le mois de Ramadan et aussi pour Shaa'ban et Zul-Hijjah, donnait le peu qu’elle avait pour les pauvres et fit le pèlerinage à La Mecque, non pas une ni deux, mais trois fois. Durant son voyage de retour à Jérusalem, elle mourut à Médine, non loin de l’homme qu’elle aimait le plus, le Prophète Mohamed. Quelle femme chanceuse ! Elle a été enterrée à Al Baqi, le cimetière le plus sacré et le plus honoré de tout le monde musulman, rejoignant les compagnons du Prophète, qui ont porté l’étendard de l’Islam dans presque chaque coin du globe. Sa tombe, qu’elle avait supervisée et faite creuser à l’avance, près de l’ancienne muraille de la ville de Jérusalem, fut donnée, en accord avec ses volontés, à Said et à son frère Ishaq Al Nemr, nos deux voisins pauvres. Bref, comme vous l’aurez compris , ma Maman ne craignait qu’ « Allah » , le Dieu de l’Univers, de tous les hommes et de toutes les femmes, de tous les animaux, de toutes les plantes, de toutes les planètes et de toutes les galaxies.Ma maman est maintenant au paradis. Elle ne peut donc être d’aucun secours pour le Président George W. Bush. Malheureusement, Petit George a été pris avec les deux mains –pas une, mais les deux ! - dans le pot de confiture, et pas qu’une fois. Ses conseillers idiots lui ont causé des ennuis, pas une, pas deux mais tant de fois. Il continue à mentir. Une fois de plus, seuls des idiots pourraient croire à la liste des crimes terroristes attribués à Khalid Cheikh Mohamd. Le mensonge est trop gros.
Original : http://www.axisoflogic.com/artman/publish/article_24136.shtml
Ali Baghdadi vit à Chicago
Traduit de l’anglais par Fausto Giudice, membre de
Tlaxcala, le réseau de traducteurs pour la diversité linguistique. Cette traduction est en Copyleft pour tout usage non-commercial : elle est libre de reproduction, à condition d'en respecter l’intégrité et d’en mentionner sources et auteurs.


jeudi 22 mars 2007

« La CIA aurait maltraité des détenus » (pourquoi ce conditionnel ?)

Des terroristes présumés détenus dans des prisons secrètes de la CIA ont subi des conditions de détention et d'interrogatoire indignes, selon un rapport confidentiel du Comité international de la Croix Rouge, basé sur des entretiens avec des détenus qualifiés de "grande valeur" par les autorités américaines.
Selon la Croix Rouge, les 14 prisonniers interrogés ont fait état de techniques dégradantes telles que la privation de sommeil, l'obligation de rester debout et autres "positions stressantes", particulièrement dures à supporter lorsqu'elles étaient conjuguées.
Les prisonniers jusque-là sous contrôle de la CIA, ont été transférés en septembre dans une prison de la base navale américaine de Guantanamo Bay, à Cuba. La CIA utiliserait ce type de méthodes de détention pour mater les détenus et favoriser leurs confidences lors des interrogatoires.
Selon les organisations de défense des droits de l'Homme, les conditions de détention extrêmes pratiquées par la CIA et les techniques d'interrogatoires sous la contrainte constituent des actes de torture.
Ce rapport est le premier compte-rendu indépendant des griefs exprimés par les détenus à l'égard de la CIA depuis le début de leur détention et du programme d'interrogatoires auquel ils sont soumis depuis 2002.
Des responsables américains proches du dossier, s'exprimant sous couvert d'anonymat car le document très sensible n'a pas été rendu public, ont affirmé que le rapport est basé sur des compte-rendus d'entretiens avec les détenus et n'a pas fait l'objet de vérifications. Les allégations de mauvais traitements sont le fait de terroristes présumés qui pourraient être accusés de la mort de civils innocents, a observé l'un d'eux (sic).
Selon le porte-parole de la Croix Rouge, Simon Schorno, les visites du comité aux 14 détenus avaient deux objectifs: évaluer leurs conditions de détention actuelles et leur donner l'opportunité de s'exprimer à propos de leur détention passée. "Nous ne souhaitons pas communiquer publiquement sur les conclusions de ce rapport. Il s'agit d'un document confidentiel", a déclaré lundi Schorno.
Source : Associated Presse, 21 mars 2007

Après ceux de Khalid Cheikh Mohamed, les aveux de Walid Ben Attash


Walid Ben Attash, un Yéménite arrêté à Karachi au Pakistan le 30 avril 2003 et ausstitôt livré sans aucune procédure légale aux services US, a reconnu avoir organisé l'attaque contre le destroyer américain USS Cole en 2000 au Yémen. Il soutient également avoir participé aux attentats, en 1998, contre les ambassades américaines en Afrique de l'Est. C’est ce qu’a affirmé lundi 19 mars 2007 le Pentagone.
«J'ai planifié l'opération un an et demi à l'avance», a dit Wallid Ben Attash, via l'officier militaire désigné pour le représenter, lors d'une audience le 12 mars à Guantánamo devant une commission militaire chargée de déterminer son statut de «combattant ennemi», d'après un compte-rendu publié lundi par le ministère américain de la Défense.

Walid Ben Attash, alias Khallad, aurait acheté des explosifs et recruté les deux hommes qui ont fait exploser un canot contre le flanc du navire, dans le port d'Aden (sud du Yémen). Dix-sept marins américains avaient été tués et 38 blessés dans l'explosion. Six islamistes jugés au Yémen, dont un seul avait vu sa peine de mort confirmée en appel, ont été condamnés en 2005 pour leur implication dans l'attentat.
Wallid Ben Attash, dit également avoir servi d'intermédiaire au Pakistan entre le chef d'Al Qaïda, Oussama ben Laden, et le groupe à Nairobi qui a organisé les attentats en 1998 contre les ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie, faisant au total plus de 200 morts.
Source : http://www.20minutes.fr/article/146633/20070319-Monde-Confessions-en-serie-pour-les-membres-d-Al-Qaida.php

lundi 19 mars 2007

Le jour de la publication des aveux de Khaled Cheikh Mohamed, Shaker Aamer en était à sa 100ème et Sami Al Haj à sa 67ème journée de grève de la faim

Par Reprieve, 15 mars 2007

Aujourd’hui, le jeudi 15 mars 2007, est le centième jour de grève de la faim de Shaker Aamer, un étranger résident en Grande-Bretagne détenu à Guantanamo. Deux fois par jour, Shaker Aamer est attaché à une chaise de torture pendant dix heures et nourri de force par un tube introduit dans son nez.Shaker vient de passer la cinquième année de sa détention à Guantanamo. Pour avoir défendu les droits d’autres prisonniers, il a été maintenu à l’isolement total au Camp Echo depuis le 24 septembre 2005.Le centième jour de son calvaire coïncide avec la publication des transcriptions de l’interrogatoire de Khalid Cheikh Mohamed, qui fournissent de nouvelles informations sur les conditions à Guantanamo. Dans ces transcriptions, celui-ci dit
- qu’il a été torturé ;
- que sous la torture il a accusé faussement d’autres détenus de crimes
- qu’il y a beaucoup d’hommes à Guantanamo qui n’ont rien à voir avec un quelconque complot terroriste.
Pour illustrer la détresse des détenus de Guantanamo, Reprieve, -une association qui oeuvre en faveur de la justice pour les personnes détenues sans inculpation ni procès – et en tain de reconstituer la torture à Guantanamo avec un acteur sur une réplique de la chaise d’alimentation forcée. Notre association est aussi en train de préparer un nouveau rapport sur ce centre de détention off shore, comprenant une information actualisée sur les résidents étrangers de Grande-Bretagne détenus et le journal de Sami Al Haj, le journaliste d’Al Jazeera qui en est à son 67ème jour de grève de la faim.

Shaker Aamer

Sami Al Haj

Clive Stafford Smith, fondateur de Reprieve, a dit: « Les révélations d’aujourd’hui apportent une nouvelle preuve accablante de la nature injuste, inhumaine et illégale de Guantanamo. Nous vivons actuellement une situation dans laquelle un résident de Grande-Bretagne est torturé 20 heures par jour – et notre gouvernement ne veut toujours pas intervenir sur des bases humanitaires. Au centième jour de son calvaire, ils doivent maintenant se réveiller et combattre pour les droits humains de Shaker. La transcription de l’audition de Khalid Cheikh Mohamed confirme que les preuves qu’il a fourni volontairement de sa culpabilité – y compris par le biais d’une interview à Al Jazeera – infirment toute justification des commissions militaires. Il y a suffisamment de preuves des crimes commis par Mohamed pour qu’il soit jugé par un tribunal ordinaire US. C’est une tragédie que la torture de Mohamed ait sérieusement compromis les possibilités pour un quelconque tribunal de le juger. »
Dans l’audition du Tribunal d’examen du statut de combattant, Khalid Cheikh Mohamed déclare également : « Je vous demande à nouveau d’être corrects avec les nombreux détenus qui ne sont pas des combattants ennemis. Parce que beaucoup d’entre eux ont été arrêtés injustement. Beaucoup et pas juste deux ou trois. » Mohamed en nomme un et en suggère d ‘autres.
En attendant, 380 détenus (dont beaucoup sont innocents, selon Mohamed) continuent à être détenus sans procès à Guantanamo, souffrant d’un abus terrible.
Original : Reprieve
Traduit de l’anglais par Fausto Giudice, membre de Tlaxcala, le réseau de traducteurs pour la diversité linguistique. Cette traduction est en Copyleft pour tout usage non-commercial : elle est libre de reproduction, à condition d'en respecter l’intégrité et d’en mentionner sources et auteurs.

Balayer le Sahara - Une visite à Nouakchott

Par Clive Stafford Smith, 1er février 2007

Il y a quelques semaines, en visite à Guantánamo, je me préparais pour une rencontre avec Jamil El Banna, qui y est détenu. J’étais en train d’essayer de trouver comment lui annoncer la mort de sa mère. L’enterrement avait déjà eu lieu et il pourrait se passer des années avant qu’il puisse se rendre sur sa tombe. Naturellement, quand nous avons parlé, il s’est mis à pleurer, et à 80000 km de sa famille, il s’est senti encore plus seul.
La semaine dernière, j’étais à Nouakchott, en Mauritanie, pour essayer d’obtenir le rapatriement de deux autres prisonniers de Guantánamo. Je regardais mes emails durant un court break avant une rencontre avec le ministre de la Justice, quand j’ai appris que mon père était mort le matin même, dans sa maison de soins près de Cambridge. Je n’aurais pas un avion pour rentrer à Londres de sitôt, ce qui n’a fait qu’aggraver mon sentiment que le monde qui m’entourait m’était étranger. La chambre d’hôtel me rendait claustrophobe. Assis sur le balcon, j’entendais l’appel à la prière résonner à travers la ville.
Je regardai le désert du Sahara, qui s’étend des lisières de la ville à travers tout le continent africain. Pendant un moment, j’ai senti une analogie poignante entre la situation du client et celle de son avocat. Mais, en dernière analyse, la souffrance du client était plus grande.
Étant dans l’impossibilité de quitter la Mauritanie dans les 36 prochaines heures, je suis allé, avec deux collègues américains, rendre visite à la famille d’un autre prisonnier de Guantánamo, Mohammed Amin. Nous sommes allés dans une Toyota Landcruiser noire à leur maison – un trois-pièces avec toilettes à l’extérieur de la ville. Sur la route, nous avons doublé des caravanes d’ânes trottinant devant des charrettes charges de bidons d’eau, la seule “eau courante” que l’on connaisse dans leur quartier.
Mohammed a cinq soeurs et une maman mal en point. Son père est mort, et il n’y a pas d’autres frères. La famille est pauvre, dans un pays où le revenu moyen par tête est de moins de 250 £ [=365 €] par.
Mohammed n’est pas censé avoir fait quelque chose contre l’Amérique – et d’ialleurs personne ne le prétend. Il n’avait jamais été en Afghanistan jusqu’à ce que les US l’achètent à des Pakistanais pour une prime, et l’emmènent enchaîné à la base aérienne de Bagram. Il est néanmoins considéré comme un trublion par les US, car il a été parmi les grévistes de la faim les plus déterminés, se laissant dépérir en refusant de manger, pour demander un procès équitable pour tous.
Assis jambes croisées par terre dans la pièce principale, nous avons raconté son action courageuse à sa famille. Leur réponse nous a stupéfaits.
“Dites-lui d’arrêter sa grève de la faim ! Dites-lui d’obéir à ses geôliers ! Nous avons besoin de lui ici !”, s’est exclamée la sœur aînée de Mohammed. Elle a montré la terrasse de leur petite maison où elles prévoient de lui construire une chambre et le bâtiment de l’autre côté de la route, où elles espèrent qu’il pourra démarrer une boutique. “ Il n’aura jamais besoin de repartir d’ici. Même pas d’aller au centre-ville.”
Ce sont six femmes seules au monde. Elles parlent bien l’anglais, ce qui normalement devrait leur donner accès à de bons jobs. Mais leur peau est d’un noir foncé dans un pays où l’on favorise les Arabes dominants à la peau plus claire, et la discrimination à laquelle elles font face n’a fait que s’aggraver depuis que l’on sait qu’elles ont un frère à Guantánamo. Ces femmes doivent se battre pour trouver le moindre boulot subalterne.
J’ai alors pensé à mon frère et à ma sœur en Australie. Si j’étais moi-même enfermé à Guantánamo, ils n’auraient de cesse de me voir libéré. Mais ces femmes n’ont pas l’influence nécessaire pour pouvoir traverser Nouakchott et rencontrer les ministres mauritaniens, et encore moins de traverser l’Atlantique pour demander aux tribunaux de libérer leur frère. Et voilà que nous autres avocats avions traversé l’Océan pour les voir : elles se démenaient pour nous offrir un repas – du couscous, du mouton et des fruits étalés sur le tapis devant nous.
Dehors, lorsque nous repartions, nous avons vu un petit garçon de quatre ou cinq ans, tout de bleu vêtu. Il frottait frénétiquement avec une brosse de brindilles, faisant voler la poussière. Il avait l’air de vouloir balayer tout le Sahara. Dans quinze ans, où sera ce garçon ? Sera-t-il encore en train de balayer le sable dans quelque McJob, pour essayer de maintenir sa famille ? Ou arrivera-t-il, par miracle, à arracher une éducation et devenir une voix pour la démocratie dans cette partie du monde ? Ou plutôt, frustré par la futilité de son existence et l’inéquité du monde qui éclate sur les écrans de télévision même dans la rue la plus pauvre, rejoindra-t-il le Jihad contre ceux qu’il percevra comme ses oppresseurs ?

Original : Reprieve
Clive Stafford Smith est l’avocat de plusieurs détenus de Guantánamo et directeur juridique de l’ONG américano-britannique Reprieve.
Traduit de l’anglais par Fausto Giudice, membre de Tlaxcala, le réseau de traducteurs pour la diversité linguistique. Cette traduction est en Copyleft pour tout usage non-commercial : elle est libre de reproduction, à condition d'en respecter l’intégrité et d’en mentionner sources et auteurs.

vendredi 16 mars 2007

« Nous combattons comme des chacals dans la nuit » : Les aveux de Khalid Cheikh Mohamed

par le Pentagone, 15 mars 2007
Traduit et présenté par Fausto Giudice

Le Pentagone vient de rendre publique l’audition de Khalid Cheikh Mohamed par le Tribunal d’examen du Statut de Combattant siégeant au camp de détention de Guantanamo le 10 mars 2007. L’identité de tous les membres de ce « tribunal », ainsi que celle du « représentant personnel » (est-ce un avocat militaire ? On l’ignore du détenu) est tenue secrète. Nous avons choisi le passage le plus significatif et le plus incroyable de ce document. Il s’agit des aveux complets de Khalid Cheikh Mohamed sur ses activités de « Commandant militaire opérationnel » pour toutes les opérations militaires menées ou préparées par « Al Qaïda » depuis 1993. Il reconnaît la paternité de 31 opérations, dont la plupart n’ont jamais eu lieu. Cette liste est réellement impressionnante et amène tout lecteur sensé à se poser quelques questions :
1 – Pourquoi a-t-il fallu attendre quatre ans– KSM a été arrêté en mars 2003 au Pakistan – pour avoir ces aveux ? Question d’opportunité politique, pour convaincre la majorité Démocrate au Congrès et au Sénat que la « guerre contre le terrorisme » doit se poursuivre de plus belle et plus que jamais ?
2 – Khalid Cheikh Mohamed est-il vraiment ce qu’il prétend être ?
3 – Khalid Cheikh Mohamed a-t-il été programmé pour faire ses aveux, avec les méthodes physiques, psychologiques et chimiques dont disposent les services qui l’ont interrogé ?
4 – Khalid Cheikh Mohamed n’est-il devenu collaborateur de la CIA et du Pentagone qu’après son arrestation ou l’était-il déjà auparavant ?
Première remarque : à en croire le procès-verbal, KSM parle un très mauvais anglais, même s’il a parfois de jolies expressions, du genre « nous combattons comme des chacals dans la nuit », « Oussama Ben Laden, c’est notre George Washington », « si la Guerre d’indépendance américaine avait lieu aujourd’hui, les Britanniques diraient que vous, Américains, êtes des combattants ennemis. »
Deuxième remarque : si les aveux de KSM racontent la vérité, alors KSM et ses chefs Oussama Ben Laden et Ayman Al Zawahiri ne sont pas des hommes, mais des extra-terrestres dotés de pouvoirs spéciaux qui leur ont permis de créer non pas un groupuscule terroriste mais une véritable armée au champ d’action planétaire. Mais ne dit-on pas que les voies du Seigneur sont impénétrables ?
Bref, on l’aura compris, le traducteur est très sceptique sur cette confession, qui est un morceau d’anthologie. Une anthologie de la manipulation de esprits au début du XXIème siècle.


***


« 1. J’ai juré allégeance au Cheikh Oussama Ben Laden pour mener le Jihad de moi-même et de l’argent (sic) et aussi la Hijra (c’est-à-dire l’expatriation en tout lieu de la terre où le Jihad est requis)
2. J’étais membre du Conseil d’Al Qaïda
3. j’étais le Directeur des Opérations Médias de Al Sahab, ou « Les nuages » sous le Dr. Ayman Al Zawahiri. Al-Sahab est la section médias d’Al Qaïda qui fournissait à Al Jazeera des informations émanant d’AL Qaïda.4. J’étais le Directeur opérationnel pour le Cheikh Oussama Ben Laden de l’organisation, de la planification, du suivi et de l’exécution du 11/9. sous le commandant militaire Cheikh Abou Hafs Al-Masri Subhi Abou Sittah.5. J’étais le Commandant militaire opérationnel pour toutes les opérations à l’étranger dans le monde sous la direction de Cheikh Oussama Ben Laden et du Dr. Ayman A1 Zawahiri.
6. J’étais directement chargé, après la mort de Cheikh Abou Hafs Al-Masri Subhi Abou Sittah de la gestion et du suivi de la cellule pour la production d’armes biologiques, comme l'anthrax et autres, et du suivi des Opérations bombes sales sur le sol américain.
7. J’étais l’Émir (=commandant)I de Beït Al Chouhada (la Maison des Martyrs) dans l’État de Kandahar, en Afghanistan, où étaient hébergés les pirates du 11/9. Là, j’étais responsable de leur formation et de leur préparation pour l’exécution de l’opération du 11/9. J’affirme aussi et j’admets par la présente (déclaration) sans y avoir été contraint que j’étais un participant responsable, le principal planificateur, trameur, financeur (via le trésor du Conseil militaire), exécutant et/ou participant personnel dans ce qui suit :
1. J’étais responsable de l’Opération du World Trade Center de 1993.
2. J’étais responsable de A à Z de l’Opération du 11/93. J’ai décapité de main droite bénie la tête du Juif américain Daniel Pearl, dans la ville de Karachi, Pakistan. Pour ceux qui en voudraient confirmation, il y a des photos de moi tenant sa tête sur Internet.
4. J’étais responsable de l’Opération Chaussures piégées (Richard Reid, NdT) pour abattre deux avions américains.
5. J’étais responsable de l’Opération sur l’île de Filka au Koweït qui a tué deux soldats américains.6. J’étais responsable de l’attentat à la bombe contre un night-club à Bali, en Indonésie, qui était fréquenté par des ressortissants britanniques et australiens.
7. J’étais responsable de l’Opération de la planification, de l’entraînement, de la supervision et du financement de la deuxième vague d’attaques après le 11/9 contre les gratte-ciels suivants :
a. Library Tower, Californie,
b. Sears Tower, Chicago,
c. Plaza Bank, État de Washington.
d. Empire State Building, New York..
8. J’étais responsable de la planification, du financement et du suivi d’opérations visant à détruire des bateaux militaires et des cargos pétroliers américains dans le détroit d’Hormuz, le Détroit de Gibraltar et le port de Singapour.
9. J’étais responsable de la planification, de l’entraînement, de la supervision et du financement de l’opération visant à détruire par des bombes le Canal de Panama.
10. J’étais responsable de supervision et du financement de l’assassinat de plusieurs anciens présidents américains, dont le Président Carter.
11. J’étais responsable de la supervision, de la planification et du financement d’attentats contre les ponts suspendus de New
12. J’étais responsable du plan de destruction de la Sears Tower en faisant brûler des camions de carburant sous ou autour de la tour.
13. J’étais responsable de la planification, de la supervision, et du financement de l’opération de destruction de l’aéroport d’Heathrow, du building du Canary Wharf et de Big Ben sur le sol britannique.
14. responsable de la planification, de la supervision, et du financement de la destruction de nombreux night-clubs fréqsuentés par des citoyens américains e britanniques sur le sol thailandais
15. J’étais responsable de la planification, de la supervision, et du financement de la destruction de la Bourse de New York et autres cibles financières après le 11/9.
16. J’étais responsable de la planification, du financement de la supervision de buildings dans la ville israélienne d’Eilat en utilisant des avions décollant d’Arabie saoudite.
I7. J’étais responsable de la planification, de la supervision, et du financement de la destruction d’ambassades américaines en Indonésie, en Autralie et au Japon.
18. J’étais responsable de la supervision, et du financement de la destruction des ambassades israélienne en Inde, en Azerbaïdjan, aux Philippines et en Australie.
19. J’étais responsable de la supervision, et du financement de la destruction d’un avion de la compagnie El El Airlines sur le sol thaïlandais, au départ de l’aéroport de Bangkok.
20. J’étais responsable de l’envoi de plusieurs Moudjahidine en Israël pour exercer une surveillance afn de frapper plusieurs cibles stratégiques au Coeur d’Israël.
21. J’étais responsable de l’attentat contre l’hôtel de Mombasa (Kenya, NdT) fréquenté par des voyageurs juifs via El Al Airlines.
22. J’étais responsable du tir d’un missile russe sol-air SA-7 sur un avion d’El Al ou une autre compagnie juive au départ de Mombasa.
23. J’étais responsable de la panification et de la supervision pour frapper des cibles américaines en Corée du Sud, comme des bases militaires américaines et quelques night-clubs fréquentés par des soldats américains.
24. J’étais responsable de la fourniture d’aide financière pour frapper des cibles américaines, juives et britanniques en Turquie.
25. J’étais responsable de la surveillance nécessaire pour pouvoir frapper des centrales nucléaires produisant de l’électricité dans plusieurs États US.
26. J’étais responsable de la planification, de la supervision, et du financement pour frapper le QG de l’OTAN en Europe (à Bruxelles, NdT)
27. J’étais responsable de la planification et de la supervision de l’Opération Bojinka, consistant à abattre douze avions américains remplis de passagers. Moi-mêm j’ai observé un vol de la PANAM de Manille à Séoul.
28. J’étais responsable de la tentative d’assassinat contre le Président Clinton durant sa visite aux Philippines in 1994 ou 1995.
29. je partage la responsabilité pour la tentative d’assassinat contre le Pape Jean-Paul II durant sa seconde visite aux Philippines.30. J’étais responsable de l’entraînement et du financement pour l’assassinat du Président pakistanais Musharaf.31. J’étais responsable de la tentative de destruction d’une entreprise pétrolière américaine possédée par l’ancien Secrétaire d’État juif Henri Kissinger, sur l’île de Sumatra, en Indonésie. »
Source : Verbatim Transcript of Combatant Status Review Tribunal Hearing for ISN 10024, pages 17-19
Traduit de l’anglais par Fausto Giudice, membre de
Tlaxcala, le réseau de traducteurs pour la diversité linguistique. Cette traduction est en Copyleft pour tout usage non-commercial : elle est libre de reproduction, à condition d'en respecter l’intégrité et d’en mentionner sources et auteurs.
URL de cet article : http://www.tlaxcala.es/pp.asp?reference=2236&lg=fr