samedi 3 février 2007

Déclaration de « K.», détenu algérien déporté du Royaume-Uni vers l’Algérie

Aujourd’hui, je quitte le Royaume-Uni pour retourner dans mon pays, l’Algérie. D’après le ministère de l’Intérieur, je le fais volontairement. Dans ce processus, je voudrais donner au peuple britannique un petit aperçu de ce m’a été fait ainsi qu’à d’autres étrangers par le gouvernement qu’il a élu, en accord insidieux avec sa politique étrangère et ses affaires de sécurité nationale, avec pour seul résultat la création de plus d’ennemis et al destruction des futures relations du Royaume-Uni avec les nations et les individus.
En ce qui me concerne, je n’avais jamais prévu de vivre au Royaume-Uni et je n’avais non plus aucun problème avec son peuple ou ses dirigeants. J’ai été déporté de force d’un pays étranger vers le Royaume-Uni et son infâme prison de Belmarsh. Cela sans aucune inculpation ni perspective de remise en liberté. J’étais soumis à la loi nazie appelée Loi sur leterrorisme 2001.
J’ai demandé à être renvoyé en Algérie. La réponse a été surprenante : il n’était pas possible de me déporter vers un pays qui ne respecte pas les droits humains et je pourrais être torturé ! Était-il plus humain de me détenir sans inculpation et pour toujours ? J’ai souffert pendant trois ans de cette loi et elle a été finalement abrogée par la Chambre des Lords qui a déclaré ma détention illégale.
Beaucoup de déclarations et de commentaires humiliants ont été faits par des organisations et des personnes haut placées pour décrire cette loi nazie. Je n’ai été libéré que pour être soumis à une autre loi aberrante, appelée ordres de contrôle. Une sorte d’assignation à résidence avec de fortes restrictions de muvemen, de communication, d’association…, mais cela n’a pas duré puisqu’après le 7 juillet (2005, date des attentats dans le métro de Londres, NdT) il était encore plus facile pour le gouvernement de me remettre en prison comme si j’étais responsable de tout cela. Cette fois-ci on voulait me déporter vers l’Algérie en recommandant aux dirigeants algériens de me « surveiller ». Maintenant, voilà que le Royaume-Uni exporte ses violations des droits humains vers l’Algérie.
Aujourd’hui, cela fait cinq ans que j’ai été injustement détenu au Royaume-Uni sans inculpation. Cela équivaut à une condamnation à dix ans de prison. Je retourne en Algérie non sans amertume à l’égard de ce gouvernement et de ses pratiques.Je suis aussi triste qu’un tel abus contre la justice et les droits fondamentaux n’ait pas dérangé l peuple britannique à l’exception des rares personnes qui m’ont manifesté leur sympathie et leur soutien. Et que je n’oublierai jamais dans mes prières. En particulier Madame Gareth Pierce, qui fait de grandes choses pour ce pays, ainsi que la courageuse Écossaise Lady Ann et Madame Yvonne Ridley.
Le détenu K., 24 janvier 2007
Original : http://www.cageprisoners.com/articles.php?id=18586
Traduit de l’anglais par Fausto Giudice, membre de
Tlaxcala, le réseau de traducteurs pour la diversité linguistique. Cette traduction est en Copyleft pour tout usage non-commercial : elle est libre de reproduction, à condition d'en respecter l’intégrité et d’en mentionner sources et auteurs.URL de cet article : http://www.tlaxcala.es/pp.asp?reference=1993&lg=fr

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