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jeudi 2 août 2007

L'étrange aveu de Bisher Al Rawi

Dans une interview diffusée lundi soir sur Channel 4, un Irakien résidant en Grande-Bretagne, emprisonné pendant quatre ans à Guantanamo, affirme avoir été un informateur des services secrets britanniques.
Dans un entretien à la chaîne britannique Channel 4 diffusé lundi soir, Bisher Al-Rawi, 39 ans, né en Irak et ressortissant résidant au Royaume-Uni, soutient avoir travaillé pour le MI5, livrant notamment des informations sur Abou Qatada, un islamiste palestinien présenté comme le chef spirituel d'Al-Qaïda en Europe. Ses indications auraient aidé à retrouver ce dernier en octobre 2002, alors qu'il se cachait depuis près de dix mois. En novembre 2002, il a été arrêté par la CIA, avec son ami et associé, Jamil El-Banna, à l’aéroport de Banjul, en Gambie. Maintenus au secret pendant deux mois, ils auraient ensuite été placés dans une "prison noire" en Afghanistan. Privés de nourriture, torturés, questionnés sur leurs liens avec Al-Qaeda. En mars 2003, ils ont été transférés à Guantanamo. "Je m'étais porté volontaire pour le MI5. Ce qu'ils m'ont fait en retour est vraiment cruel" a déploré Bisher Al-Rawi, qui estime avoir été trahi et abandonné par le MI5. Il a finalement été relâché le 1er avril dernier, après autorisation britannique de son retour auprès de sa famille, à New Malden, dans le sud-est de l'Angleterre. Jamil El-Banna, ressortissant jordanien, lui, est toujours emprisonné.

samedi 7 avril 2007

Guantanamo : Bisher Al Rawi est rentré en Grande-Bretagne et va demander des comptes

par Fausto Giudice, 7 avril 2007 Bisher Al Rawi et Jamil El Banna
Bisher Al Rawi est rentré le week-end dernier en Grande-Bretagne, où il résidait depuis son enfance, après 4 ans dans le bagne de Guantanamo. C’est une bonne nouvelle, mais pas pour tout le monde : le MI5 et ses chefs politiques vont devoir rendre des comptes pour leur forfaiture. Si Bisher Al Rawi s’est retrouvé dans le goulag off shore de l’Empire, c’est sur dénonciation des services de renseignement britanniques qui l’ont « donné » à leurs collègues de la CIA. Récapitulaton de cette histoire incroyable mais vraie.
Bisher Al Rawi s’est réfugié avec sa famille en 1984 en Angleterre, fuyant l’Irak où son père avait été emprisonné et torturé par le régime de Saddam Hussein. Bisher a un ami, Jamil El Banna, plus âgé que lui. Jamil a obtenu l’asile en Angleterre en 2000, fuyant, lui, la Jordanie où il a été emprisonné et torturé. Bisher et Jamil, à l’automne 2002, décident de se rendre en Gambie – pays anglophone enclavé dans le Sénégal – pour donner un coup de main au frère de Bisher qui souhaite y monter une usine d’huile d’arachide.


Abou Qatada

Mais le 31 octobre, Jamil reçoit la visite de deux hommes du MI5 qui lui expliquent tout de go qu’ils savent qu’il connaît l’imam Abou Qatada, qu’ils considèrent comme le « représentant d’Al Qaïda pour l’Europe occidentale » et ils proposent à Jamil d’espionner le suspect ainsi que d’autres Musulmans suspectés d’activités illégales. En échange, les pandores de Sa Majesté proposent au réfugié jordanien de l’argent, une nouvelle identité et une « nouvelle vie ». Jamil reste poli et explique à ces messieurs qu’il n’est mêlé à aucune activité illégale, qu’il est contre toute forme de terrorisme et que la proposition ne l’intéresse pas. Il profite de l’occasion pur demander aux agents secrets s’ils pensent qu’il peut se rendre en Gambie pour affaires et revenir en Grande-Bretagne. « No problem », répondent les agents, puisqu’il a des papiers en règle.
Le 8 novembre, le MI5 envoye un télégramme à la CIA pour annoncer le voyage de Bisher et Jamil à Banjul. Il présente les deux hommes comme dangereux : Jamil est un homme d’Abou Qatada et Bisher transporte des éléments pour fabriquer des bombes dans ses bagages (il s’agissait en fait d’un chargeur de batterie…). Qu’à cela ne tienne : les deux voyageurs sont cueillis à leur descente d’avion et remis immédiatement à la CIA par la police gambienne réduite au rôle de simple exécutant. Direction…Kaboul, où on les fait d’abord macérer dans « le puits », une prison secrète de la CIA dans la capitale afghane. L’étape suivante est la base aérienne de Bagram, transformée en « camp de filtration » (terme utilisé par les Russes en Tchétchénie) vers Guantanamo.
Le reste de l’histoire est connu. Mais ce qui ne l’était pas, c’était que c’était le MI5 qui avait livré les deux réfugiés à la CIA, précisant même dans un nouveau télégramme que la CIA n’avait pas de soucis à se faire, puisque les autorité britanniques n’interviendraient pas en faveur des deux prisonniers. Ils n’étaient même pas sujets de Sa Majesté, alors pensez…

Blason du MI5 :"Défends le Royaume" et siège du MI à Londres


Bisher a retrouvé sa famille – ils sont tous Britanniques désormais, sauf lui – et Jamil reste enfermé à Guantanamo. Il faudra à Bisher – et à Jamil, quand il sera libéré - beaucoup de patience et d’endurance pour continuer à vivre dans un pays dont les autorités, qui leur avaient accordé l’asile, les ont trahis et vendus. Et pour réclamer justice et réparation. Ils pourront s’inspirer de l’exemple de Maher Arar, ce citoyen canadien kidnappé par le FBI à New York et remis à la police syrienne, qui l’a enfermé et « traité » pendant dix mois dans une de ses geôles. Le gouvernement canadien, reconnaissant sa responsabilité dans cette affaire, vient de verser 5 millions de dollars (canadiens) d’indemnités à Maher Arar. De quoi monter une belle usine d’huile d’arachide en Gambie. Ou plutôt, tiens, un restaurant à…Maracaibo, au Venezuela. Les lois de l’hospitalité, bafouées dans la perfide Albion, sont mieux respectées en république bolivarienne. Et le climat y est incomparablement meilleur.

vendredi 30 mars 2007

Bisher Al Rawi en passe d'être libéré à Guantanamo

Un ressortissant irakien résidant en Grande-Bretatgne doit être relâché après pratiquement cinq ans de captivité sur la base américaine de Guantanamo à Cuba, a annoncé jeudi le Foreign Office.
Bisher Al Rawi est détenu sur la base de Guantanamo depuis son ouverture en 2002.Dans un communiqué, la ministre des Affaires étrangères Margaret Beckett déclare qu'il a été convenu avec les autorités américaines que M. Al Rawi" rentrera "prochainement au Royaume-Uni" dès que les détails pratiques auront été arrêtés.Elle a ajouté que cette décision fait suite à des discussions sur les implications du retour de Bisher Al Rawi en matière de sécurité.
Bisher Al Rawi a été arrêté en Gambie avec Jamil Al Banna en 2002 et remis sans autre forme de procès aux autorités US.
Source : AP, 29 mars 2007

vendredi 12 janvier 2007

Anas El Banna, 10 ans, à Tony Blair : "Pourquoi mon Papa est-il en prison ?"

Bisher Al Rawi et Jamil Al Banna

Tony Blair a été mis hier soir sous une forte pression pour qu’il assure la libération des résidents étrangers de Grande-Bretagne détenus à guantanamo après que lui fils de l’un des détenus lui eut demandé : « Pourquoi mon papa est-il en prison ? »
Une lettre bouleversante à M. Blair du jeune Anas El Banna, 10 ans, a été rendue publique hier pour marquer le 5ème anniversaire de l’ouverture du camp sur l’île de Cuba.
Son père Jamil est l’un des huit étrangers résidents en Grande-Bretagne que le gouvernement a refusé d’aider car ils ne sont pas ressortissants britanniques.
Ceux qui font campagne sont en train de demander que le Foreign Office agisse pour venir en aide à M. El Banna, qui a cinq enfants, tous de nationalité britannique.
Dans sa lettre, Anas El Banna regrette tout d’abord que Tony Blair n’ait pas répondu à une lettre précédente.
Il poursuit : « Vos enfants ont passé Noël avec vous mais moi et mes frères et sœurs avons passé l’Aïd seuls sans notre Papa depuis trois ans. Qu’en pensez-vous ? J’espère que cette fois-ci vous me répondrez. »
Jeudi Anas ira avec sa mère Sabah et leur député, la libéral-démocrate, remettre une nouvelle lettre au 10 Downing Street, pour demander que le gouvernement agisse en vue de permettre la libération de son père.
Hier soir, Mme Theater a présenté une pétition avec 1100 signatures au Parlement, demandant que M. El Banna soit libéré ou inculpé.
Il a été arrêté avec son ami Bisher Al Rawi, un citoyen iraquien, durant un voyage d’affaires en Gambie en 2002, sous le soupçon de terrorisme.
Après interrogatoire, les deux hommes ont été remis à des officiers de sécurité usaméricains et transférés à guantanamo via la base aérienne US de Bagram en Afghanistan.
Selon certaines allégations, les services de sécurité britanniques auraient indiqués aux services US que les deux hommes étaient liés à Abou Qatada, lui-même suspecté de faire partie d’Al Qaïda.
Mais les avocats de M. El Banna disent qu les preuves contre lui sont légères. Il a été accusé d’avoir un engin suspect dans ses bagages mais il s’est avéré qu’il s’agissait d’un chargeur de batterie acheté chez Argos.
M. El Banna souffre de diabète mais s’est vu refuser, selon Mme Theater, le régime alimentaire dont il a besoin pour que ses taux de sucre dans le sang ne montent pas « car c’est trop cher », ce qui a causé une grave détérioration de sa vue.
Mme Theater a dit au Daily Mail : « Ce que nous voulons, c’est une justice basique. Jamil dvrait être soit inculpé ou relâché mais ses avocats sont sûrs qu’il n’existe pas de preuves contre lui. La Grande-Bretagne a des obligations vis-à-vis de quelqu’un qui a vécu ici depuis 1994. il a élevé cinq enfants britanniques, qui se retrouvent obligés de vivre sans leur père. Jamil était à l’origine Palestinien mais il a maintenant un passeport jordanien. Il a le statut de réfugié. Aucun autre gouvernement que le britannique ne peut intervenir en sa faveur [NdT : sin l’Autorité palestinienne, mais n rêvons pas…]. Ce homme et d’autres ont été torturés en Afghanistan et ont été particulièrement maltraités à guantanamo. La réponse du Foreign office a été singulièrement peu exaltante. La chancelière allemande Angela Merkel a récemment permis la libération de guantanamo d’un résident étranger [NdT : Murat Kurnaz avait de fait la nationalité allemande mais avait négligé de demander un passeport allemand avant de se rendre en Afghanistan, préférant utiliser son passeport turc], ce qui montre qu’on peut faire quelque chose si on veut. »
La Grande-Bretagne a assuré la libération de ses 9 ressortissants détenus à guantanamo mais argue qu’elle n’est pas obligée de rechercher la libération des étrangers résidents en Grande-Bretagne, même si les responsables usaméricains seraient heureux de le renvoyer au Royaume-Uni s’ils avaient l’assurance qu’ils seraient surveillés.Des députés demandent aussi la libération de M. Al Rawi, après qu’il fut apparu qu’on l’avait laissé se morfondre à guantanamo bien qu’il eût coopéré avec le MI5.
L’ancien ministres Affaires étrangères Jack Straw a écrit l’année dernière à la secrétaire d’État Condoleezza Rice pour lui demander la libération d’Al Rawi. Mais un porte-parole du Foreign Office a déclaré que les négociations avec les US continuaient sur le sort de M. Al Rawi et qu’il ne savi pas quand elles s’achèveraient.
On apprend en même temps que le nombre de détenus de guantanamo en grève de la faim a plus que doublé depuis un mois. Onze détenus sont actuellement en grève pour protester contre leur traitement et les responsables US sont forcés (sic !) de nourrir de force cinq d’entre eux.
Les responsables Us disent que l’action est une tactique terroriste pour susciter une sympathie illicite. « La technique de la grève de la faim est cohérente avec les pratiques d’Al Qaïda et reflète la tentative des détenus d’attirer l’attention des médias afin de créer des pressions internationales sur les USA pour qu’ils les libèrent, leur permettant ainsi de retourner sur le champ de bataille », a déclaré un porte-parole.
Source : This is London, 11 janvier 2007
Traduit de l’anglais par Fausto Giudice, membre de
Tlaxcala, le réseau de traducteurs pour la diversité linguistique. Cette traduction est en Copyleft pour tout usage non-commercial : elle est libre de reproduction, à condition d'en respecter l’intégrité et d’en mentionner sources et auteurs.

URL de cet article : http://www.tlaxcala.es/pp.asp?reference=1893&lg=fr