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vendredi 19 juin 2009

La FIDH : Vive les Bermudes !

La Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et son organisation membre aux Etats-Unis, le Center for Constitutional Rights (CCR) se réjouissent de la décision prise par le Premier ministre des Bermudes, Ewart Brown, d’accueillir quatre ouïghours détenus à Guantanamo. Ces hommes avaient été blanchis de tout soupçon et déclarés « libérables » depuis de nombreuses années, mais ne pouvaient retourner en Chine, leur pays natal, car ils encourraient des risques de torture et de persécution. Ils n’avaient jamais pu quitter Guantanamo, faute d’un pays tiers acceptant de les accueillir.
« Personne ne nie le fait que ces détenus innocentés méritent depuis longtemps d’être accueillis dans un pays sûr. En accueillant et soutenant les quatre ouïghours, les Bermudes défient les préjugés injustifiés et les stéréotypes injustement associés aux détenus de Guantanamo. Les Bermudes ont ouvert la voie à une réinsertion à visage humain des détenus de Guantanamo qui ne peuvent rentrer dans leur pays natal. La FIDH exhorte les pays européens (et notamment l’Allemagne qui a la plus grande communauté ouïghour après la Chine), à suivre l’exemple des Bermudes », a déclaré Souhayr Belhassen, présidente de la FIDH.
« Nous remercions le Premier ministre Brown et le peuple des Bermudes pour leur compassion et leur générosité. Leur geste humanitaire restera ancré dans les mémoires comme un acte important d’un petit pays face à l’inaction des plus grands. Nous espérons que d’autres suivront la voie des Bermudes », a ajouté Vincent Warren, directeur exécutif du CCR.
Source : FIDH, 18/6/2009

vendredi 12 juin 2009

"Chacun chez soi, et les Ouïghours seront bien gardés" (proverbe canadien)

Un chroniqueur canadien du Globe and Mail de Toronto, Norman Spector, écrit:

"il est difficile d'être en désaccord avec le refus du gouvernement Harper d'accueillir au Canada les Ouïghours qui doivent être libérés sous peu de la prison de Guantánamo. Un refus qu'avait déjà essuyé le président George W. Bush.

Certes, cela pose un sérieux problème aux Américains. Peu après son élection, le président Barack Obama avait promis de fermer la prison de Guantánamo d'ici un an. L'ennui, c'est qu'il a fait cette promesse sans en prévoir l'exécution.

Selon un récent sondage Gallup, les Américains sont fermement opposés à la fermeture de Guantánamo et au transfert de certains détenus dans les prisons des États-Unis. Près des deux tiers (65 %) de la population pensent que Guantánamo ne devrait pas être fermée. Les trois quarts (74 %) s'opposent à ce que l'on déplace les détenus dans une prison près de chez eux.

Jusqu'à présent, l'Union européenne a elle aussi refusé d'accueillir des prisonniers ouïghours à la demande des Américains. Ils arguent qu'ils ne devraient pas avoir à accepter des prisonniers que les Américains ne sont pas prêts à accueillir eux-mêmes. Voilà une position raisonnable que devrait suivre le Canada, spécialement à la lumière des récents commentaires formulés par Janet Napolitano, secrétaire à la Sécurité intérieure au sein du cabinet Obama.

Mme Napolitano reconnaît maintenant que les malfaiteurs des attentats terroristes du 11-Septembre ne sont pas venus du Canada. Néanmoins, la secrétaire insiste pour dire que «dans la mesure où les terroristes sont entrés dans notre pays à travers une frontière, il faut que ce soit par la frontière canadienne».

Évidemment, les Américains ne croient plus que les prisonniers ouïghours de Guantánamo sont une menace à leur sécurité. Pourquoi alors ne pas les accueillir chez eux? Le cas échéant, le Canada pourrait collaborer en aidant les Américains à régler un problème qui est devenu une préoccupation pour toute la communauté internationale, y compris pour beaucoup de Canadiens. Sinon, pourquoi irions-nous courir le risque d'accueillir ces gens alors qu'ils n'ont aucun lien avec notre pays?"
Source : http://www.ledevoir.com/2009/06/11/254425.html

Dispatching

L'Empire dispatche ses bagnards. Ainsi, les 17 Ouïghours de Chine encore détenus à Guantánamo vont être expédiés, pour quatre d'entre eux, aux Bermudes, et pour les 17 autres, à Palau (Palaos), en plein Océan Pacifique (à 800 km à l'Est des Philippines), un territoire théoriquement indépendant des USA depuis 1994 mais toujours contrôlé par eux. Une manière comme une autre de diversifier les sources de revenus pour pays de 21 000 habitants qui vit de la pêche et du tourisme. Quant aux Bermudes, colonie britannique et paradis fiscal, elles inaugurent une nouvelle forme de pavillon de complaisance : le pavillon de complaisance pénitentiaire...Mais leur décision a fait grincer des dents à Londres, siège de la maison-mère:
Le gouvernement des Bermudes "aurait dû consulter" Londres avant de prendre la décision d'accueillir quatre Ouïghours détenus à Guantanamo, a indiqué un porte-parole du Foreign office jeudi à l'AFP.
"Nous avons indiqué au gouvernement des Bermudes qu'il aurait dû consulter le Royaume-Uni sur la question de savoir si cela entre dans leur domaine de compétence ou s'il s'agit d'une question sécuritaire pour laquelle le gouvernement des Bermudes n'a pas de délégation de responsabilité", a indiqué le ministère britannique des Affaires étrangères.
Les Bermudes sont un territoire britannique doté d'autonomie sur les affaires de politique intérieure, situé à l'est des côtes de Floride (sud-ouest des Etats-Unis).
Quatre des 17 Chinois ouïghours détenus à Guantanamo et blanchis de tout soupçon de terrorisme depuis des années ont rejoint jeudi les Bermudes, qui a accepté de les accueillir.
Les quatre Ouïghours pourront "être naturalisés" puis pourront quitter l'archipel, a affirmé le Premier ministre de ce territoire britannique, tout en précisant attendre encore le feu vert de Londres.
Source : AFP / 11 juin 2009
Ci-dessous un commentaire du site http://www.affaires-strategiques.info/
Pékin, Guantanamo et les Ouïgours
« La Chine exige que la partie américaine se conforme à ses obligations internationales sur l’antiterrorisme, bloque le transfert de ces suspects dans un quelconque pays tiers et les rapatrie en Chine », a déclaré aujourd’hui le ministère des Affaires étrangères chinois, en référence à la volonté de Washington d’envoyer dix-sept détenus chinois ouïgours, en prison à Guantanamo depuis 7 ans, dans les îles Palaos. Ce micro-Etat du Pacifique a en effet annoncé que les Ouïgours étaient les bienvenus, ce qui a quelque peu aidé les Etats-Unis. Ces derniers ne savent pas en effet où renvoyer ces Ouïgours, le Canada, l’Australie (entre autres) ayant refusé, et l’Allemagne ayant fait machine arrière.
Berlin ne veut pas contrarier Pékin qui considère les dix-sept Ouïgours comme des terroristes présumés pour leur appartenance au « Mouvement islamique du Turkestan oriental, classé comme groupe terroriste par le Conseil de sécurité des Nations unies ».La solution américaine a par ailleurs été qualifiée de « demi-mesure temporaire » par Amnesty International, de même que la communauté ouïgour de Washington s’est inquiétée du déracinement linguistique et culturel que représenterait cette solution pour des gens originaires du Xinjiang, une région du nord-ouest de la Chine désertique et montagneuse, peuplée de quelque huit millions d’Ouïgours. Reste à voir si les pressions de Pékin suffiront à résoudre ce casse-tête diplomatique qui rend difficile la tâche de l’Administration d’Obama sur Guantanamo.
Et voici la réaction d'Amnesty International
Guantánamo. La proposition des Palaos d’accueillir des détenus n’exonère pas les États-Unis de leur responsabilité
Les informations selon lesquelles le gouvernement des Palaos a proposé d’accueillir provisoirement jusqu’à 17 détenus de Guantánamo laissent bien des questions en suspens. Si l’offre est acceptée, cela n’exonérera pas les autorités américaines de leur responsabilité envers ces hommes, a déclaré Amnesty International ce mercredi 10 juin 2009.
Le président des Palaos, Johnson Toribiong, a affirmé ce 10 juin que cet État des îles du Pacifique avait accepté de faire « un geste humanitaire » et d’accueillir à titre provisoire 17 Ouïghours détenus sans inculpation ni jugement à Guantánamo depuis 2002. Leur situation ferait l’objet d’un examen périodique. Un représentant de l’État américain aurait indiqué peu après sous couvert d’anonymat : « Aucune décision définitive [n’a été prise], ni aucun détail discuté. Nous allons poursuivre les discussions avec les Palaos. »
« Bien qu’Amnesty International invite les autres pays du globe à accorder une protection humanitaire aux prisonniers de Guantánamo, cette annonce soulève plus de questions qu’elle n’en résout et n’exonère en aucun cas les autorités américaines de leur responsabilité envers ces hommes », a affirmé ce 10 juin 2009 Daniel Gorevan, responsable de la campagne d’Amnesty International Contre le terrorisme : la justice.
On ignore si l’offre des Palaos prévoit le placement en détention de ces hommes à leur arrivée sur l’île.
On ignore également si les souhaits des détenus ont été pris en compte dans cette décision, si les États-Unis ont adopté les mesures nécessaires pour faciliter le regroupement familial et si ces hommes seront soutenus dans leur adaptation à une nouvelle vie dans un pays très différent du leur, en prenant en compte leurs besoins particuliers après plusieurs années de détention illimitée.
« Le fait que cette proposition soit provisoire soulève aussi des questions graves. Après avoir passé plus de sept ans à Guantánamo dans une situation de non-droit, ces hommes ont besoin d’autre chose que de demi-mesures temporaires. Ils ont besoin d’une solution permanente et durable – et sont en droit de l’attendre », a fait valoir Daniel Gorevan.
Les États-Unis ont initié les détentions à Guantánamo et, de ce fait, portent la responsabilité première d’y mettre un terme, dans le respect de leurs obligations internationales. Néanmoins, Amnesty International demande depuis longtemps aux autres États du globe de leur prêter main forte en accueillant des prisonniers qui ne peuvent pas rentrer dans leur pays. Bien des États refusent, invoquant la propre réticence des États-Unis à admettre ces détenus sur le territoire américain.
Complément d’information Les 17 Ouïghours sont maintenus en détention sans inculpation ni jugement à Guantánamo depuis 2002 et demeurent en détention illimitée à la base, alors qu’il y a plus de huit mois un juge fédéral américain a conclu à l’illégalité de leur détention et ordonné leur libération immédiate aux États-Unis. Les autorités américaines ont fait appel et eu gain de cause – l’affaire repose désormais entre les mains de la Cour suprême. Elles maintiennent ces hommes en détention, faisant valoir qu’il appartient aux branches politiques du gouvernement de décider qui doit être relâché sur le sol américain.
Si l’annonce du président Toribiong laisse planer le doute quant à la pertinence du transfert provisoire des 17 Ouïghours aux Palaos, il est certain que leur libération de Guantánamo s’impose de longue date. Tous ont reçu le feu vert pour être libérés à divers moments entre 2003 et 2008, mais aucun pays n’était disposé à les accueillir. Bien que leur remise en liberté sur le sol américain ait été ordonnée par la justice en octobre 2008, les autorités américaines n’ont pas assumé leur responsabilité en leur permettant de reconstruire leur vie sur le continent et n’ont cessé de chercher d’autres pays prêts à l’endosser. En 2006, l’Albanie a accueilli cinq autres Ouïghours détenus à Guantánamo.
Les 17 hommes concernés viennent de la région autonome ouïghoure du Xinjiang, en Chine. Ils ne peuvent retourner en Chine, où ils risquent d’être torturés ou exécutés. Le gouvernement de George Bush avait fait savoir qu’il avait demandé à plus de 100 pays d’accueillir ces prisonniers, essuyant autant de refus.

dimanche 31 mai 2009

Obama demande que la Cour suprême n'examine pas la requête des détenus ouïghours

Quel culot, ces Ouïghours! Non contents d'avoir été "blanchis", jugés libérables et d'être "logés" sur une base militaire US de 1ère catégorie (5 étoiles), ils exigent d'être "libérés", et sur le sol US, en plus! Pourquoi pas des indemnités pour leurs 7 ans de détention, pendant qu'ils y sont! Tonton Obama fait ce qu'il peut pour leur trouver un pays d'accueil, mais ça ne se bouscule pas au portillon. C'est que les contrats juteux avec la Chine pèsent plus que tous les Ouïghours de la terre! Les 5 Ouïghours déjà libérés avaient été magnaninement accueillis par ...l'Albanie, mais l'un d'eux a préféré demander l'asile en Suède. Les 1 7 restants continuent donc à compter les iguanes en attendant Godot.
Le gouvernement Obama a demandé à la Cour suprême de ne pas se saisir de la requête de quatorze Chinois ouïghours emprisonnés à Guantanamo depuis sept ans. Ces derniers, qui ont été blanchis de tout soupçon de terrorisme, demandent à être libérés sur le sol américain.
Dans une réponse déposée devant la plus haute juridiction des Etats-Unis dont l'AFP a obtenu copie samedi, l'avocate du gouvernement américain, Elena Kagan, estime que "les plaignants ont déjà obtenu un soulagement, ils ne sont plus détenus en tant que 'combattants ennemis'".
Elle rappelle que ces hommes, membres d'une minorité musulmane et turcophone qui craignent des persécutions de Pékin s'ils sont renvoyés en Chine, "sont logés dans des conditions relativement non contraignantes, étant donné que la baie de Guantanamo est une base militaire américaine".
Les Ouïghours attendent en effet leur libération vers un pays tiers dans une partie du centre de détention organisé pour la vie collective, avec des espaces récréatifs, la possibilité de regarder la télévision, d'avoir accès à une bibliothèque, etc.
Arrivés en 2002 à Guantanamo, 17 Chinois ouïghours encore en détention ont petit à petit été blanchis par le Pentagone, puis par la justice fédérale. Mais Washington n'a pas réussi à trouver un pays qui accepte de les accueillir.
Un juge fédéral avait ordonné en octobre 2008 leur libération sur le sol américain, une décision immédiatement contestée en appel par le gouvernement Bush. En février, une cour d'appel fédérale a renversé cet ordre, au motif que les lois sur l'immigration relevaient du seul pouvoir exécutif et que le juge fédéral avait donc outrepassé son pouvoir.
C'est cette décision d'appel que les Ouïghours contestent devant la Cour suprême. Les neuf juges sont souverains pour décider s'ils se saisissent de ce dossier. Ils pourraient se prononcer avant la fin du mois de juin.
Source : AFP, 31/5/2009

mercredi 18 mars 2009

L'Europe négocie l'accueil de détenus de Guantanamo

par Corine Lesnes, Le Monde, 18/3/2009
Les Etats-Unis et l'Union européenne ont entamé officiellement, lundi 16 mars, leurs discussions sur l'accueil éventuel de détenus de Guantanamo en Europe. Jusqu'ici, Washington n'a pas formulé de demande officielle, mais une soixantaine de prisonniers seraient concernés. Les Européens ont réclamé la transparence sur la situation des détenus et les raisons pour lesquelles ils ont été arrêtés. La décision finale d'accueil reviendra à chaque pays mais, compte tenu de la liberté de circulation qui prévaut dans l'espace Schengen, la commission de Bruxelles veut agir "de manière coordonnée".
Deux mois après l'annonce par Barack Obama de sa décision de fermer Guantanamo avant la fin janvier 2010, une délégation européenne a présenté au ministre américain de la justice, Eric Holder, et au numéro deux du département d'Etat, Jim Steinberg, une "liste de questions" en vue d'étudier la possibilité de "reloger" la soixantaine d'étrangers - sur les 240 encore détenus - contre lesquels les Etats-Unis ne souhaitent pas engager de poursuites et qui ne peuvent être renvoyés dans leur pays d'origine.
Selon le vice-président de la Commission européenne chargé de la justice, Jacques Barrot, et le ministre de l'intérieur tchèque, Ivan Langer, dont le pays préside l'Union européenne, le département d'Etat a de son côté proposé d'élaborer un protocole d'accord qui rappellerait "les principes qui doivent inspirer la lutte antiterroriste".
Cette déclaration montrerait que les Etats-Unis ont clairement l'intention de tourner la page sur leur politique de détention, a expliqué M. Barrot, "de manière à nous rassurer sur la conduite future des Etats-Unis".
La liste de questions, préparée par la Commission européenne et la présidence, compte une vingtaine de points. La moitié concerne les détenus eux-mêmes et leur dossier. Les Européens veulent, par exemple, comprendre la différence, dans la nomenclature américaine, entre un détenu déclaré "prêt à être libéré" ou "prêt à être transféré".
Les autres questions sont d'ordre plus général, les Européens voulant s'assurer que "les erreurs du passé ne seront pas reproduites", a expliqué M. Barrot, en précisant qu'il avait évoqué la situation à la prison de Bagram, située en Afghanistan.
Le ministre tchèque, Ivan Langer, a souligné quant à lui que la délégation n'avait "pas mandat pour négocier", mais il a néanmoins fait mention d'une "condition" européenne : obtenir "le maximum d'informations" sur les individus concernés.
La République tchèque est l'un des pays, avec le Danemark et les Pays-Bas, qui ne souhaitent pas héberger d'anciens de "Gitmo". Plusieurs autres se sont en revanche proposés, comme l'Espagne et le Portugal.
Les Européens ont aussi fait comprendre à leurs interlocuteurs qu'ils n'avaient pas l'intention de se fâcher avec la Chine en accueillant les dix-sept Ouïgours qui ont été blanchis dès 2003, et qui sont détenus à part en attente d'un pays d'accueil depuis plus de cinq ans.
M. Barrot a fait valoir que les pays dotés d'une forte communauté chinoise sont mieux préparés que les Européens pour accueillir ces Ouïgours. Mais le partage du fardeau ne semble plus une condition préalable, aux yeux des Européens, comme sous l'administration Bush.
Parmi les soixante détenus qui pourraient être "relogés" en Europe figurent des ressortissants de l'Algérie, de la Tunisie, de l'Egypte, de la Libye, de la Syrie, de la Chine, de la Russie, de l'Azerbaïdjan, du Tadjikistan, de l'Ouzbékistan et des Territoires palestiniens.
En ce qui concerne les suspects que Washington espère passer en procès, le gouvernement n'a toujours pas décidé si les poursuites seraient engagées devant la justice militaire ou la justice civile.
Vingt et une personnes inculpées de crimes de guerre
800. C'est le chiffre total de prisonniers qui ont été incarcérés depuis janvier 2002 et soupçonnés d'être des "ennemis combattants illégaux", une catégorie juridique inventée en 2001 par l'administration Bush pour se soustraire aux conventions de Genève et qui vient d'être abandonnée officiellement par l'administration Obama.
240 d'entre eux restent détenus à Guantanamo dont vingt et un sont inculpés de crimes de guerre.
60 hommes sont libérables, mais ils ne peuvent être renvoyés dans leur pays d'origine où ils risquent des persécutions.
Condamnations. Des tribunaux militaires d'exception ont jugé le Yéménite Ali Hamza Al-Bahlul (qui avait été condamné à la prison à vie en novembre 2008), l'Australien David Hicks (neuf mois de prison et aujourd'hui libre dans son pays) et le Yéménite Salim Hamdan (cinq ans et demi).

jeudi 21 août 2008

Troisième demande d'asile de Guantanamo

par Valérie de Graffenried, Le Temps, Jeudi 21 août 2008

DETENUS. Le Conseil fédéral a évoqué le dossier délicat mercredi. Amnesty suit l'affaire de près.
Et de trois! Après celle, fin juin, du Libyen Abdul Ra'ouf al-Qassim, deux autres détenus de Guantanamo ont déposé une demande d'asile en Suisse. Un Algérien, en juillet, et un Ouïgour, vendredi dernier, via une lettre. Comme Abdul Ra'ouf al-Qassim, ils ont fini par être innocentés par les Américains après des années passées à Guantanamo. Comme le Libyen, ils ne pourront quitter leur enfer que si un pays les accepte. Mais renvoyés chez eux, ils seront persécutés, avertit Amnesty International.

Leur salut passera-t-il par la Suisse? Pas sûr: à ce jour, seule l'Albanie a accepté des ex-détenus de Guantanamo. Et, en 2004, la Suisse avait refusé une demande américaine d'accueillir un contingent d'Ouïgours. L'Office fédéral des migrations déclare que les demandes seront traitées «comme n'importe quelle demande déposée à l'étranger». Le dossier a pourtant été évoqué mercredi en séance du Conseil fédéral, confirme son porte-parole Oswald Sigg.

Les trois demandes ont été déposées via le «Center for Constitutional Rights» de New York. Après l'échec des Américains à trouver des pays d'accueil pour les personnes «libérables», l'ONG a approché différents acteurs pour remettre la situation de ces détenus sur le devant de la scène. Et leur demander d'intervenir auprès de gouvernements. «Ils nous ont approchés en 2007, ainsi que des avocats», explique Denise Graf, de la section suisse d'Amnesty. «Ils ont réparti les dossiers en fonction des pays où des ONG étaient prêtes à appuyer leurs démarches. Et ces trois dossiers ont été attribués à la Suisse.» L'avocat des requérants a déjà reçu une lettre de l'ODM soulignant sa volonté de refuser la première demande, notamment à cause du manque de lien du Libyen avec la Suisse, précise Denise Graf. Elle ajoute: «En cas de décision négative, nous soutiendrons un recours au Tribunal administratif fédéral.»

lundi 2 juin 2008

Ottawa aurait refusé d'accueillir des Ouïgours détenus à Guantanamo

La Presse Canadienne, Toronto, 2 juin 2008

Le gouvernement canadien aurait refusé d'accueillir des Chinois d'origine ouïgoure détenus à la base militaire de Guantanamo, par crainte de voir Pékin se venger sur un Canadien emprisonné en Chine.
Le quotidien torontois Globe and Mail rapporte dans son édition de lundi qu'en 2002, une vingtaine de Chinois appartenant à la minorité ouïgoure ont été interpellés au Pakistan et transférés à Guantanamo.Les responsables américains ont rapidement réalisé que les hommes - tous membres d'une minorité qui réclame son indépendance de la Chine - étaient innocents et ont sollicité plusieurs pays, dont le Canada, pour les accueillir.Les pourparlers avec le Canada se seraient déroulés en mai 2006, au même moment où le Canadien Huseyin Celil, lui aussi d'origine ouïgoure, a été arrêté en Ouzbékistan et remis aux autorités chinoises.Selon des sources gouvernementales citées par le Globe and Mail, Ottawa a failli accepter d'accueillir ces individus mais a finalement changé d'idée par crainte de voir les conditions de détention de M. Celil se détériorer en Chine. En avril 2007, M. Celil a été condamné à la prison à vie pour terrorisme.Les prisonniers - qui n'ont pas été rendus à la Chine, par crainte qu'ils ne soient torturés - ont finalement été accueillis par l'Albanie. Les autres pays sollicités avaient refusé pour ne pas être associés à Guantanamo ou pour ne pas provoquer la colère de la Chine.

mercredi 15 août 2007

Le gouvernement canadien hésite à accueillir des détenus ouïghours de Guantánamo

Le gouvernement canadien hésite à accueillir des détenus ouïghours de Guantánamo
Le gouvernement canadien hésite à accéder à la demande de Washington d'accueillir des détenus de la prison militaire de Guantánamo .
Selon des documents obtenus par la Presse Canadienne en vertu de la Loi d'accès à l'information, l'administration Bush a demandé au Canada d'accepter des détenus de la minorité ouïgoure, en Chine, qui ne représentaient pas une menace à la sécurité nationale.
Les Américains ne voulaient pas accepter les détenus sur leur territoire, mais ne pouvaient les renvoyer en Chine, par crainte qu'ils soient persécutés.
Le Canada, ainsi que d'autres pays, hésitent à accepter des réfugiés sous prétexte qu'ils causent un problème de relations publiques aux Etats-Unis. Par conséquent, 17 des hommes sont toujours détenus et vivent en confinement 22 heures par jour.
Selon une note préparée en mai dernier au ministère canadien des Affaires étrangères, les autorités canadiennes ont indiqué à la délégation américaine que les détenus en question seraient vraisemblablement inadmissibles en vertu des lois canadiennes.
Les représentants américains se sont pourtant rendus à Ottawa à trois reprises pour tenter de convaincre le gouvernement, en vain. En mai 2006, les Etats-Unis avaient réussi à convaincre l'Albanie d'accueillir cinq détenus.
Une semaine après leur transfert, les Américains revenaient à la charge et rencontraient des fonctionnaires canadiens de plusieurs ministère et du bureau du premier ministre.
Une question de principe serait en jeu, car en vertu de l'Entente sur les tiers pays sûrs, les réfugiés ne peuvent demander asile au Canada à partir des Etats-Unis, sauf en cas d'exception.
Des notes préparées en février dernier pour l'ancien ministre des Affaires étrangères, Peter MacKay, laissent entendre que la position du gouvernement sur de futurs transferts restait incertaine.
Les relations du Canada avec la Chine seraient également tenues en ligne de compte, puisque Pékin aurait apparemment fait pression sur des pays pour qu'ils refusent les Ouïgours, selon des articles américains.
Source :
Presse canadienne, 15 août 2007

dimanche 10 juin 2007

L'odyssée des Ouïghours

Ces cinq hommes sont des Ouïghours de Chine. Capturés par les forces US dans le village afghan où ils avaient rtouvé refuge, ils ont passé plus de 4 ans à Guantánamo avant d'être expédiés en Albanie, le seul pays qui ait accepté de les accueillir.Ils survivent tant bien que mal, avec 67$ par mois. 17 autres Ouïghours restent détenus à Guantánamo bien que la commission militaire les ait lavés de tout soupçon d'être des "combattants ennemis étrangers". Les USA ont demandé à plus de 100 pays de les accueillir, qui ont tous refusé.

Photo Paolo Pellegrin/Magnum, pour
The New York Times