vendredi 30 mars 2007

RSF rencontre la famille de Sami Al Haj à Khartoum

Cuba semble être devenu par les hasards de l'histoire une terre de non droit. Le gouvernement cubain emprisonne opposants et journalistes après un simulacre de procès. Le gouvernement américain utilise la base de Guantanamo (louée à Cuba depuis 1903 avec un bail qui ne peut être résilié sans l'accord des deux parties) pour en faire un zone américaine de non droit, où sont détenus des prisonniers sans jugement.
Le secrétaire général de Reporters sans frontières, Robert Ménard, a rencontré, le 19 mars 2007 à Khartoum, capitale du Soudan, le frère, la soeur et la cousine de Sami Al-Haj, assistant cameraman de la chaîne privée qatarie Al-Jazira.
Arrêté par les forces armées pakistanaises à la frontière afghane en décembre 2001, il est détenu depuis le 13 juin 2002 par l'armée américaine à la base de Guantanamo (Cuba). Ses proches ont discuté pendant une trentaine de minutes avec une délégation de Reporters sans frontières au siège du Khartoum Center for Human rights and Environmental development (KCHRE), une organisation locale de défense des droits de l'homme.
Robert Ménard a fait part de la solidarité de l'organisation avec la famille du journaliste incarcéré. Il a par ailleurs assuré ses proches que Reporters sans frontières continuerait à mener une campagne active pour obtenir sa remise en liberté. Il leur a enfin demandé s'ils avaient des nouvelles, et s'est engagé à relayer l'appel qu'ils souhaitaient lancer pour réclamer sa libération.
Les trois membres de sa famille, après avoir remercié les organisations nationales et internationales de défense de la liberté de la presse pour leur mobilisation, ont notamment fait part de leur inquiétude concernant l'état de santé de Sami Al-Haj, après que le journaliste a entamé une grève de la faim, le 7 janvier 2007. Il a désormais du mal à se tenir debout. Les contacts du journaliste avec ses proches sont toujours extrêmement rares et les nouvelles de Guantanamo sont "très inquiétantes", selon son frère. Au total, la famille du journaliste n'a reçu que six lettres par l'intermédiaire de la Croix-Rouge, l'une d'elles leur étant parvenue près de deux ans après sa rédaction.
Ses proches ont lancé un appel à l'ONU, et notamment au Conseil des droits de l'homme, pour permettre à Sami Al-Haj de recouvrer la liberté. La soeur du journaliste a indiqué que l'émir du Qatar leur avait promis d'intervenir en sa faveur. Elle a également appelé les autorités américaines à reconnaître que "Sami Al-Haj est innocent, qu'il était présent en Afghanistan en sa qualité de journaliste". Elle a indiqué que sa famille dépendait financièrement de lui et que son fils unique "le réclamait beaucoup". Son frère, pour sa part, a déclaré, à l'intention des autorités américaines : "Si vous n'avez rien de sérieux à reprocher à mon frère, pourquoi maintenir le poids écrasant du secret sur son cas ?"
Source : RSF, 29 mars 2007

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