Le Canadien Omar Khadr s'apprête à boycotter son procès militaire à Guantánamo Bay et ne veut plus être représenté par ses avocats américains.
C'est du moins ce qu'il a indiqué à sa mère lors de son premier contact téléphonique avec sa famille depuis son arrestation en Afghanistan en juillet 2002. L'accusé, âgé de 20 ans, aurait dit qu'il ferait tout en son pouvoir pour éviter de comparaître devant le tribunal militaire parce qu'il croit que son procès n'est pas équitable. Maha Elsamnah s'est dite surprise de la maturité du ton de son fils lors de la conversation téléphonique de 50 minutes à laquelle elle a eu droit mardi. «Lorsque j'ai d'abord entendu sa voix j'ai failli m'effondrer. Et puis il a dit ‘Ne pleure pas, tiens bon'», a raconté mercredi Maha Elsamnah.
«La plus grande partie de la conversation, nous répétions la même question encore et encore, ‘Comment vas-tu et comment te portes-tu?’» Khadr a dit à sa famille qu'il voulait «désespérément rentrer à la maison» et a qualifié ses ravisseurs de «criminels», a indiqué sa mère. Le détenu a par ailleurs demandé au gouvernement de faire davantage d'efforts afin qu'il soit renvoyé au Canada et il a indiqué que la seule aide juridique qu'il était prêt à accepter était celle de Dennis Edney, l'avocat de sa famille, à Edmonton. Ses avocats américains n'ont pu être joints pour commenter mercredi soir. Des fonctionnaires du ministère canadien des Affaires étrangères ont organisé l'appel téléphonique avec la famille de Khadr. Un porte-parole du département américain de la Défense, Jeffrey Gordon, a indiqué qu'il ne pouvait pas commenter sur l'appel de Khadr en particulier, mais que les détenus se voient parfois accorder la permission d'effectuer des appels à la maison pour des «raisons humanitaires». Le procureur en chef de Guantánamo a déposé une accusation de meurtre contre Khadr pour le décès d'un sergent de l'armée américaine. Khadr fait aussi l'objet d'accusations de tentative de meurtre, de complot, d'avoir fourni un appui matériel au terrorisme et d'espionnage. La commission militaire doit maintenant confirmer officiellement les accusations avant qu'une première audience puisse avoir lieu. Khadr avait 15 ans lorsqu'il a été arrêté en 2002 par les forces américaines dans un petit village près de la frontière entre l'Afghanistan et le Pakistan.
Source : http://www.cyberpresse.ca/article/20070308/CPACTUALITES/70308193/1019/CPACTUALITES
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