vendredi 30 mars 2007

Guantanamo plus que jamais au coeur de la controverse

Les aveux de détenus de Guantánamo arrange bien l'administration Bush en plein marasme irakien, mais jette le trouble dans l'opinion et chez les spécialistes judiciaires quant à la manière dont ils été obtenus.
A Guantánamo, on le sait depuis longtemps, il n'y a a pas d'avocats pour les détenus. Mais désormais, des tribunaux militaires d'exception chargés de juger ceux qu'on appelle "les combattants ennemis". Comme Cheikh Mohamed qui avouait la semaine dernière être le cerveau du 11 septembre et d'une trentaine d'autres actions terroristes dans le monde. Pour ce spécialiste, les jeux sont faits avant même la moindre audience: "Les dés sont jetés d'emblée, dès que vous rentrez dans ce genre de tribunal spécial, des tribunaux je dois le dire irréguliers, vous êtes déjà désigné comme tel, comme "ennemi combattant", et le but de ces étranges tribunaux, c'est de confirmer cela.
"Confirmer ce statut de "combattant ennemi", à n'importe quel prix, par n'importe quel moyen et à l'écart de tout processus judiciaire transparent. Voilà ce que pensent les spécialistes du droit, tout comme les associations de défense des droits de l'homme : "L'administration a agi de façon quasiment pathologique en voulant empêcher ces gens de bénéficier d'un vrai procès ou d'un vrai avocat. Et les raisons sont évidentes. L'une d'elle, c'est qu'il est parfaitement clair qu'on les a torturés, et le président Bush sait qu'on les a torturés, on a sûrement ordonné d'appliquer certaines tortures comme celle du "sous- marin"... Deuxième raison, c'est que le plus gros de ce qu'ils ont dit sous la torture ne serait considéré recevable par aucun vrai tribunal."De l'autre côté, on évoque une nécessité historique induite par la fameuse guerre contre la terreur : "Dans 50 ans, quand on reparlera de Guantánamo, on dira que l'Amérique a fait ce qu'il fallait, qu'elle l'a fait malgré les nombreuses critiques, parce que c'était la bonne chose à faire." Quatorze "combattants ennemis" doivent comparaître devant ces tribunaux. Ils sont 395 à Guantánamo. Qu'adviendra-t-il des autres?

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