dimanche 28 janvier 2007

Manifestation pour la fermeture de Guantánamo et Abou Ghraïb à Rabat

À l’occasion de la journée mondiale pour la fermeture de Guantánamo , plusieurs ONG de droits de l’Homme ont manifesté devant le bureau de l’ONU à Rabat pour réclamer la fermeture de cette prison.À l’appel de plusieurs organisations et associations de défense des droits de l’Homme, en particulier l’Association Marocaine des Droits Humains (AMDH), l’Organisation Marocaine des Droits de l’Homme (OMDH), Amnesty International section Maroc et le Forum Marocain pour la Vérité et la Justice, un sit-in a été organisé mercredi 11 janvier devant la représentation de l’ONU à Rabat pour réclamer la fermeture de la prison de Guantánamo .
Le directeur général de l’organisation Amnesty international section Maroc, Mohamed Sektaoui, a indiqué que "des sit-in similaires ont été organisés dans plusieurs capitales de par le monde", appelant à fermer les prisons illégales, à juger les auteurs des violations des droits de l’Homme perpétrées dans ces camps devant des tribunaux internationaux et à ouvrir ces lieux de détention aux organisations non gouvernementales de défense des droits de l’Homme.
« Guantánamo n’est que le sommet de l’iceberg d’une chaîne de lieux de détention secrets que la CIA gère à travers le monde appelée les prisons noires. 70 000 personnes se trouvent dans ces lieux depuis 2002. Même les enfants ne sont pas épargnés : quatre sont toujours détenus à Guantánamo ».Les manifestants qui ont porté des combinaisons orange en référence aux tenues réglementaires des détenus de Guantánamo , ont scandé des slogans dénonçant "la torture à Guantánamo et à Abou Ghraib", "les détentions secrètes" et "l’absence de la légalité internationale". A cette occasion, le président de l’AMDH, Abdelhamid Amine a donné lecture d’un communiqué de l’AMDH, appelant à la "fermeture immédiate du camp de Guantánamo " et à "la libération de tous les détenus y compris les Marocains".
Lors du sit-in, deux soeurs de Said Boujaidia ont porté des photos de leur frère. Elles ont aussi appelé à sa libération, des informations ayant laissé croire qu’il vient d’être transféré au Maroc. L’association Annassir qui soutient les détenus islamistes a appelé à ce que la possibilité soit donnée aux détenus marocains de prendre la destination de leur choix après leur libération de Guantánamo .
Dans son communiqué, l’AMDH a dénoncé le mutisme de certains pays à l’égard de ce qui se passe à Guantánamo . Ce sit-in est le début d’une série de manifestations qui seront organisées prochainement pour dénoncer les prisons de Guantánamo et d’Abu Gharib en Irak. Abdelhamid Amine a déclaré : « au nom de la démocratie et des droits de l’Homme, nous appelons à la fermeture de Guantánamo et d’Abou Gharib et nous dénonçons toutes les prisons illégales ».De son côté, le vice-président du Forum Vérité et Justice, Abdessalam Boutaieb a souligné dans une déclaration que « le camp de Guantánamo ne peut éradiquer le terrorisme, fruit de divers facteurs qui ne cessent de se renouveler ».
Pour Saad Edine El Othmani, Secrétaire général du PJD qui était le seul chef de parti marocain à participer au sit-in : « Guantánamo est un crime contre l’Humanité, c’est une violation du droits international, c’est la loi de la jungle imposée par les USA. Il faut que les pressions se poursuivent pour la fermeture de ce lieu de détention de la honte et la poursuite des responsables pour les crimes qui se pratiquent entre ses murs »Pour Me Abderahmane Benameur de l’AMDH, « Guantánamo est contre la légalité et contre les droits humains. C’est un crime qui vise à détruire l’être humain progressivement, en plus du supplice physique et psychique infligé aux détenus. George Bush est le responsable direct de ce crime nommé Guantánamo . Il faut que le Conseil de Sécurité, le CPI et le procureur général interviennent pour la fermeture de ce lieu de détention illégale, la poursuite des responsables de Guantánamo et l’indemnisation des victimes qui sont passés par ce lieu. Il faut que les pays qui ont des ressortissants incarcérés à Guantánamo -dont le Maroc- interviennent pour la fermeture de ce lieu et la libération de leurs concitoyens, sinon ils seraient complices de ce crime ».
Les quatre Marocains qui sont toujours emprisonnés à Guantánamo sont : Younès Chekkouri, originaire de Safi, Abdellatif Nasser et Ahmed Rachdi, de Béni Mellal et Tarik Dergoul, de Casablanca.

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