La commission d'enquête du Parlement européen sur l'utilisation de pays européens par la CIA pour le transport et la détention de terroristes présumés a soutenu mardi la cause du Turc Murat Kurnaz, détenu quatre ans à Guantánamo , qui met en difficulté politique le chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier. "Selon des informations institutionnelles confidentielles, le gouvernement allemand n'a pas accepté l'offre américaine, faite en 2002, de libérer Murat Kurnaz de Guantánamo ", juge la commission d'enquête dans son rapport final adopté mardi.Murat Kurnaz a été arrêté en décembre 2001 au Pakistan, livré aux forces américaines en Afghanistan et transféré début 2002 à Guantánamo . Il y a passé plus de quatre ans, avant d'être libéré l'été dernier à la suite de pressions du gouvernement d'Angela Merkel.
L'ancien gouvernement "rouge-vert" de Gerhard Schröder, dont M. Steinmeier était le bras droit, est soupçonné par la presse allemande d'avoir tenté d'empêcher Kurnaz de revenir en Allemagne, alors que le gouvernement américain aurait offert dès 2002 de le libérer.
M. Steinmeier est dans la ligne de mire en tant qu'ancien ministre auprès de la chancellerie où il coordonnait les activités des services secrets."Toutes les enquêtes ont abouti dès la fin octobre 2002 à la conclusion que Murat Kurnaz ne représentait aucune menace terroriste", souligne le rapport du Parlement.La commission d'enquête a adopté mardi son rapport final par 28 voix contre 17. Il sera soumis au vote des députés en séance plénière à Strasbourg le 14 février.Le rapport recense une vingtaine de cas dits de "restitutions extraordinaires", comme celui de l'Allemand Khaled el-Masri, enlevé en 2003 en Macédoine et détenu plusieurs mois en Afghanistan, ou celui de l'ex-imam égyptien Abou Omar par des agents de la CIA à Milan en 2003.
Il dénombre quelque 1.245 escales européennes d'avions opérés par la CIA, pour la plupart logistiques mais dont certaines ont probablement servi à des transfèrements de prisonniers."Il est clair qu'il y a eu des activités illicites de la CIA en Europe, mais beaucoup de questions subsistent encore", a indiqué le président de cette commission parlementaire, le conservateur portugais Carlos Coelho.
Le rapport dénonce aussi le manque généralisé de coopération des États membres à l'enquête des eurodéputés, et en particulier l'accueil réservé aux membres de la commission lors de leur déplacement en Pologne où aucun député ou ministre polonais n'a daigné les rencontrer.Cependant, les députés polonais ont réussi à faire passer un amendement à une voix près considérant "qu'à la lumière des preuves indirectes susmentionnées, il s'avère impossible de conclure à l'existence de centres de détention secrète basés en Pologne". La Pologne est avec la Roumanie l'un des deux pays de l'UE soupçonnés d'avoir pu abriter une prison secrète de la CIA.
Les eurodéputés demandent aussi aux États membres d'ouvrir à leur tour une "enquête indépendante" pour mettre au jour la vérité, et de prendre des sanctions contre les pays qui auraient toléré ou autorisé ces opérations.
Face à ces accusations, le diplomate en chef de l'UE Javier Solana a réitéré mardi qu'aussi bien lui que les Etats membres avaient fait "tout ce qu'ils ont pu faire" pour collaborer avec l'enquête parlementaire et n'avaient rien caché.Franz-Walter Steinmeier a relevé vendredi que Murat Kurnaz aurait pu être renvoyé en Turquie, et assuré que Berlin "n'avait jamais fait traîner sa libération" de Guantánamo , où il est resté quatre ans. En pleine polémique sur un prétendu refus par l'Allemagne d'une soi-disante offre américaine en 2002 de faire libérer le "Tabilan de Brême", M. Steinmeier a déclaré au quotidien Bild Zeitung: "l'alternative n'était pas entre l'Allemagne et Guantánamo . Qu'est-ce qui s'opposait alors à la libération (de Kurnaz) en Turquie, où sa femme et d'autres membres de sa famille vivent?"
Son porte-parole, Jens Plötner, a expliqué que M. Steinmeier s'était efforcé de faire disparaître une "fausse perception courante dans l'opinion publique": "c'est, a-t-il dit, un jugement erroné que de penser que quelqu'un doit rester à Guantánamo si l'on n'autorise pas son entrée en Allemagne, quand cette personne dispose de la nationalité d'un pays tiers", la Turquie, a-t-il dit. M. Steinmeier, a-t-il confirmé, a participé à une réunion à huis clos en octobre 2002 avec les responsables des services secrets, au cours de laquelle l'affaire Kurnaz avait été examinée.Selon la presse, c'est lors de cette réunion que ces responsables auraient refusé un retour de Kurnaz en Allemagne.
Son porte-parole, Jens Plötner, a expliqué que M. Steinmeier s'était efforcé de faire disparaître une "fausse perception courante dans l'opinion publique": "c'est, a-t-il dit, un jugement erroné que de penser que quelqu'un doit rester à Guantánamo si l'on n'autorise pas son entrée en Allemagne, quand cette personne dispose de la nationalité d'un pays tiers", la Turquie, a-t-il dit. M. Steinmeier, a-t-il confirmé, a participé à une réunion à huis clos en octobre 2002 avec les responsables des services secrets, au cours de laquelle l'affaire Kurnaz avait été examinée.Selon la presse, c'est lors de cette réunion que ces responsables auraient refusé un retour de Kurnaz en Allemagne.
M. Steinmeier, alors le bras droit du chancelier Gerhard Schröder, coordonnait les services secrets. Il a répété à plusieurs reprises qu'il n'avait pas reçu d'offre américaine de libérer Kurnaz et qu'il s'expliquerait devant une commission d'enquête parlementaire. Il a aussi dit qu'il n'était aucunement question pour lui de démissionner.
Le ministre a rappelé qu'à l'époque (2002), "la plus haute priorité était de garantir la sécurité de 82 millions de personnes en Allemagne".
"Des meneurs des attentats de New York et Washington (du 11 septembre 2001) venaient de Hambourg, et il y avait d'autres groupes et réseaux d'islamistes prêts à la violence dans d'autres villes", a-t-il dit. "Mon principe a toujours été: la plus grande sécurité pour les personnes, sans mettre en péril nos principes de droit. Je m'y suis toujours tenu, également dans l'affaire Kurnaz. Notre attitude était claire: chacun, même s'il est soupçonné de terrorisme, a droit à une procédure conforme à l'état de droit", a-t-il ajouté, faisant référence à Guantánamo .M. Steinmeier a souligné que son gouvernement "s'était préoccupé de Murat Kurnaz, même s'il possédait un passeport turc et non un passeport allemand". "Nous avons toujours parlé avec le gouvernement américain. Les Américains avait jusqu'à la fin des préoccupations de sécurité et considéraient en outre la Turquie responsable pour le suivi consulaire", a-t-il dit, en indiquant que Berlin s'était adressé au gouvernement turc dans cette affaire. Kurnaz a été libéré de Guantánamo à l'été 2006.
Sources : AFP, 23 et 26 janvier 2007
1 commentaire:
Steinmeier soll im Interesse Europas seinen Amt niederlegen.
"Die Würde des Menschen ist unantastbar"
Art. 1 Europäische Charta der Grundrechten
www.prozessanwalt.de
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