La grande majorité des détenus de Guantanamo sont toujours soumis à un isolement extrême, dans un climat d'intimidations, de provocations et de violence, a rapporté mardi Gita Gutierrez, une avocate américaine qui a rencontré des dizaines de détenus en 2006.
"Les prisonniers ne vivent pas dans des conditions humaines", a expliqué Mme Gutierrez, avocate du Centre pour les droits constitutionnels, une association qui coordonne la défense de centaines de détenus, lors d'une conférence de presse par téléphone cinq ans après l'arrivée des premiers prisonniers sur la base américaine à Cuba.
Leurs conditions de vie et l'incertitude absolue sur leur avenir plongent de nombreux détenus dans un tel état de dépression qu'ils ne sont même plus capables d'avoir des discussions constructives avec leurs avocats, a dénoncé Mme Gutierrez, dont la dernière visite à Guantanamo remonte au 23 décembre.
La plupart des prisonniers sont détenus dans les Camps V et VI, deux quartiers modernes qui ne comportent que des cellules d'isolement. La lumière y est allumée en permanence, les gardes se font un honneur de claquer les portes ou d'apporter le chariot de la bibliothèque à toute heure du jour et de la nuit, il peut faire subitement très froid ou très chaud pour de longues périodes dans les cellules...
Et même si elles ne sont plus généralisées, les violences physiques se poursuivent, selon Mme Gutierrez.Ainsi l'été dernier, plusieurs détenus d'un même quartier ont raconté que leurs gardes venaient leur parler pendant la prière, et faisaient passer leur refus de répondre pour une insubordination justifiant l'intervention d'une "équipe de réaction" chargée d'y mettre fin par la force.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire