Le fiancé suédois de Safia Benaouda, âgé de 25 ans, a été montré hier à la télévision d’État éthiopienne. Avec d’autres prisonniers, il est soupçonné de terrorisme. Uniquement dans un but de propagande, selon des critiques que disent que les agissement de l’Éthiopie sont contraires aux droits humains.
« Ce sont des soldats US qui nous ont capturés »
Ce sont des militaires US qui ont capturé la jeune Suédoise Safia Benaouda à la frontière kényane. Dans sa première interview après sa libération, elle raconte les mauvais traitements, l’incertitude et le pourquoi de son voyage en Somalie.Après trois semaines passées dans la Somalie en guerre, Safia Benaouda atteint le but de sa fuite, la frontière kényane. On est le 18 janvier. C’est là que le cauchemar commence. Les soldats qui surgissent abattent une femme du groupe et capturent les femmes et les enfants.
Les soldats kényans étaient commandés par trois hommes blancs en uniformes US portant le drapeau US sur leurs bras. Les Américains ont pris leurs passeports et plus tard, aussi les données personnelles, des échantillons d’ADN et les empreintes digitales aussi bien des femmes que des enfants du groupe.
–Ils ont dit que c’était dans un but préventif, au cas où ils en auraient besoin à l’avenir ou si nous devions un jour essayer d’entrer aux USA. On croyait qu’ou moins on était en sécurité, dit Safia Benaouda.
– Après que les soldats US nous avaient pris, ils se sont tenus en retrait mais il était évident que c’était eux qui prenaient les décisions pour les soldats noirs. Avec des efforts, la jeune fille de 17 ans raconte pour la première fois son arrestation et la détention de trois mois en Afrique. Dans son ventre grandit un enfant qu’elle a du protéger des violences des gardiens militaires.
Durant la première semaine de décembre, Safia Benaouda et son fiancé de 25 ans partent en vacances à Dubaï. Mais à Dubaï ils rencontrent plus d’immigrés indiens que d’Arabes autochtones et rapidement, ils en ont marre.
Ils rencontrent un homme de Stockholm qui doit se rendre en Somalie et ils l’y accompagnent. À sa mère, Safia n’a rien dit.
– Je pensais que c’était mieux de le lui raconter après. Sinon, on n’aurait pas pu faire ce voyage. Elle ne m’aurait jamais permis de le faire.
Mais vous ne saviez pas qu’il y avait la guerre en Somalie ?
– Tout le monde nous disait que là-bas, c’était plus calme que jamais. C’était faux.
Elle dit qu’ils ont débarqué une petite semaine avant que la guerre éclate.
– Quand on est arrivés, on nous a conseillé de rester à l’intérieur de la maison. Mais de rester enfermés, c’était pas marrant : on voulait voir le pays !Ils venaient de décider de rentrer à la maison quand la guerre a éclaté. L’aéroport a été bombardé. Ils se sont retrouvés coincés sans parler la langue du pays. Autour d’eux, c’était un chaos total.
Après s’être cachés pendant quelques jours, ils ont entendu dire que les étrangers pouvaient être évacués contre paiement en voyageant en convoi de voitures vers le Kenya, où la Suède a son ambassade.
–J’avais peur. On ne pensait qu’à fuir.
Dans la ville côtière de Kismayo, Safia se sépare de son fiancé car elle doit accompagner une femme enceinte à l’hôpital. Elle se retrouve ensuite dans une autre voiture avec des femmes étrangères. Après avoir été capturée un matin dans le désert, elle est conduite à Nairobi. Puis, avec d’autres prisonniers, les mains attachées dans le dos avec des colliers de serrage de tuyaux et les yeux bandés, elle est reconduite dans la Somalie en guerre. « Vous n’avez aucun droit », lui ont les Kényans. Puis de Somalie, elle est conduite dans une prison secrète en Éthiopie. C’est là qu’elle revoit son fiancé pour la première fois depuis de semaines Il avait été pris par des militaires kényans avec les autres étrangers.
En février, les détenus sont transportés par avion à Addis Abeba. Après un certain temps, les trois hommes suédois sont mis dans des cages spéciales, raconte Safia Benaouda.
– C’était comme des cages à poules avec des toits métalliques. C’était terrible à voir.
Lorsqu’elle raconte, elle rafraîchit ses souvenirs en s’aidant du journal qu’elle a tenu pendant sa captivité sur du papier hygiénique. Le 13 mars, les détenus sont conduits dans une salle de tribunal, mais c’est pour s’entendre dire qu’ils sont des « combattants illégaux » de Somalie.En disant cela, elle soupire. Elle dit que son fiancé et elle n’ont jamais rien eu à faire avec des extrémistes politiques.
– Et puis quoi, est-ce qu’on allait faire la guerre en vacances, avec un enfant dans le ventre ? Fin mars, les gardiens commencent soudain à la traiter mieux. Le vendredi 23 mars, elle peut rencontrer Thomas Wiklund de l’ambassade suédoise. Quelques jours plus tard, elle est mise dans un avion pour Arlanda (l’aéroport de Stockholm).
Une fois de retour en Suède, elle s’inquiète pour son fiancé et pour les autres détenus. Elle est déçue par le silence du gouvernement.
– J’aurais aimé que Carl Bildt montre qu’il se préoccupe de cette affaire.
* Amir Meshal, 24 ans, citoyen US du New Jersey, aurait du être rapatrié le 13 avril, mais les fonctionnaires du Départment d'État US chargés de l'opération ont découvert qu'il figurait sur les listes des passagers indésirables sur les lignes aériennes US, établie apr le FBI. Il est donc en stand by à Addis Abeba. Amir était guide touristique à Dubaï, de quoi le rende très suspect...(NdT)
Original : Svenska Dagbladet
Traduit du suédois par Fausto Giudice, membre de Tlaxcala, le réseau de traducteurs pour la diversité linguistique. Cette traduction est en Copyleft pour tout usage non-commercial : elle est libre de reproduction, à condition d'en respecter l’intégrité et d’en mentionner sources et auteurs.
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