La condamnation de l'Australien David Hicks à sept ans de prison, vendredi 30 mars, par la commission militaire de Guantánamo a été accueillie avec soulagement par le gouvernement australien et la famille du détenu. Emprisonné depuis cinq ans à Guantánamo Bay, la base américaine sur l'île de Cuba, il avait plaidé coupable de soutien matériel à une entreprise terroriste, le 26 mars. Selon l'accord conclu samedi avec le tribunal militaire, il ne purgera finalement que neuf mois de prison avant d'être libéré. L'homme, âgé de 31 ans, doit être de retour en Australie d'ici à la fin du mois de mai - probablement avant - pour être incarcéré dans une prison d'Adelaïde, sa ville d'origine.
Cette annonce arrive à point nommé pour le gouvernement conservateur, de plus en plus critiqué depuis quelques mois pour son inaction. Le premier ministre australien, John Howard, a déclaré être "heureux que cette affaire soit résolue". "David Hicks n'est pas un héros, et il ne doit pas être considéré comme un héros par la communauté australienne", a également prévenu M. Howard, qui considère le plaider-coupable de M. Hicks comme le signe que les autorités américaines détenaient suffisamment de preuves contre lui. Le ministre des affaires étrangères australien, Alexander Downer, a répété que toute personne ayant combattu avec Al-Qaida était dangereuse.
Terry Hicks, le père du détenu, s'était rendu sur la base de Guantánamo la semaine dernière pour revoir son fils. Il s'est dit agréablement surpris par le dénouement du procès. "On s'attendait à une peine de douze ans. Je suis heureux de savoir que David sera bientôt là, mais c'est un sentiment mélangé : il a dû plaider coupable car il aurait fait n'importe quoi pour quitter Guantánamo ", soutient-il.
Selon l'accord passé avec les procureurs militaires américains, David Hicks s'est engagé à abandonner toute velléité de poursuite contre les Américains pour mauvais traitements. Il lui est également interdit de parler aux médias durant un an. De nombreux juristes et défenseurs des droits de l'homme australiens critiquent cette condamnation et soupçonnent le gouvernement australien d'avoir fait pression sur son allié américain.
"ATTEINTE À LA LIBERTÉ"
Pour le dirigeant du parti des Verts, Bob Brown, "c'est clairement un accord passé entre M. Howard et l'administration Bush pour faire taire David Hicks jusqu'à ce que les élections générales de novembre soient terminées." David Flint, professeur de droit et ex-président du Conseil supérieur de l'audiovisuel australien, est monté au créneau : "La liberté de Hicks de parler, c'est notre liberté d'entendre. Ce bâillon médiatique est une atteinte à notre propre liberté."
"Cette condamnation est politique. Que le gouvernement ait pu intervenir dans un processus judiciaire est inquiétant", commente Brett Solomon, le président de Get Up, organisation à l'origine d'une grande campagne en faveur de M. Hicks. Le premier ministre s'est défendu en jugeant ces soupçons "absurdes". David Hicks devrait être libre pour les fêtes de fin d'année.
Source : http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3222,36-890621@51-869987,0.html
Cette annonce arrive à point nommé pour le gouvernement conservateur, de plus en plus critiqué depuis quelques mois pour son inaction. Le premier ministre australien, John Howard, a déclaré être "heureux que cette affaire soit résolue". "David Hicks n'est pas un héros, et il ne doit pas être considéré comme un héros par la communauté australienne", a également prévenu M. Howard, qui considère le plaider-coupable de M. Hicks comme le signe que les autorités américaines détenaient suffisamment de preuves contre lui. Le ministre des affaires étrangères australien, Alexander Downer, a répété que toute personne ayant combattu avec Al-Qaida était dangereuse.
Terry Hicks, le père du détenu, s'était rendu sur la base de Guantánamo la semaine dernière pour revoir son fils. Il s'est dit agréablement surpris par le dénouement du procès. "On s'attendait à une peine de douze ans. Je suis heureux de savoir que David sera bientôt là, mais c'est un sentiment mélangé : il a dû plaider coupable car il aurait fait n'importe quoi pour quitter Guantánamo ", soutient-il.
Selon l'accord passé avec les procureurs militaires américains, David Hicks s'est engagé à abandonner toute velléité de poursuite contre les Américains pour mauvais traitements. Il lui est également interdit de parler aux médias durant un an. De nombreux juristes et défenseurs des droits de l'homme australiens critiquent cette condamnation et soupçonnent le gouvernement australien d'avoir fait pression sur son allié américain.
"ATTEINTE À LA LIBERTÉ"
Pour le dirigeant du parti des Verts, Bob Brown, "c'est clairement un accord passé entre M. Howard et l'administration Bush pour faire taire David Hicks jusqu'à ce que les élections générales de novembre soient terminées." David Flint, professeur de droit et ex-président du Conseil supérieur de l'audiovisuel australien, est monté au créneau : "La liberté de Hicks de parler, c'est notre liberté d'entendre. Ce bâillon médiatique est une atteinte à notre propre liberté."
"Cette condamnation est politique. Que le gouvernement ait pu intervenir dans un processus judiciaire est inquiétant", commente Brett Solomon, le président de Get Up, organisation à l'origine d'une grande campagne en faveur de M. Hicks. Le premier ministre s'est défendu en jugeant ces soupçons "absurdes". David Hicks devrait être libre pour les fêtes de fin d'année.
Source : http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3222,36-890621@51-869987,0.html
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