samedi 28 avril 2007

« Abdelhadi Al Iraqi », un nouveau « gros poisson » détenu à Guantánamo

Le Pentagone a annoncé vendredi 27 avril qu'un « haut responsable d'Al Qaïda » était détenu dans sa prison à Guantánamo (Cuba). L'homme, connu sous le nom d'Abdelhadi Al Iraqi, était détenu par la CIA avant d'être transféré à Guantánamo, a fait savoir le Pentagone dans un communiqué.
Al Hadi "était l'un des plus hauts reponsables d'Al Qaïda et l'un de ses plus anciens membres au moment de son arrestation", selon le communiqué. Il avait été arrêté par la CIA l'année dernière, après le discours du président George W. Bush en septembre 2006 sur le programme de l'agence d'interroger les prisonniers de haute valeur, selon des sources des services de renseignements américains. Des responsables américains ont qualifié l'arrestation d'Al Hadi de "significative", affirmant qu'il avait "fourni de l'information sur la présence d'Al Qaïda dans un certain nombre de pays" alors qu'il était en détention par la CIA.
Al Hadi serait né en 1961 à Mossoul, en Irak, et se serait joint à Al- Qaïda à la fin des années 90.Il aurait obtenu la confiance d'Oussama ben Laden, dirigeant d'Al Qaïda, et d'Ayman Al Zawahiri, le numéro 2 de l'organisation, et aurait été en contact direct avec d'autres hauts cerveaux et décideurs d'Al Qaïda, selon le communiqué.
Une fois de plus, l’administration Bush s’est donc rendue coupable de violations graves des lois internationales, en maintenant au secret une personne kidnappée, ce qui entre dans la catégorie des disparitions forcées, comme l’a fait remarquer l’organisation Human Rights Watch.

À Tinton Falls, on attend toujours Amir

Amir Meshal aurait du rentrer chez lui, à Tinton Falls, sur la côté du New Jersey (à 80 km au sud de New York), depuis plusieurs semaines. Ce guide touristique de 24 ans avait été kidnappé par la police kényane et remis à l’armée éthiopienne en janvier dernier. Il y a quelques semaines, un tribunal éthiopien l’avait relaxé. L’ambassade US d’Addis Abeba aurait normalement du se charger de son rapatriement, après l’avoir interrogé et s’être assurée qu’il ne constituait aucun danger pour les USA. Ce qui fut fait. Le seul problème qui restait à régler était qu’Amir figurait sur les listes dressées par le FBI d’indésirables à bord des vols aériens des compagnies US. C’état il y a presque un mois. Depuis, plus aucune nouvelle. Sa famille fait plus que s’inquiéter et le représentant de sa circonscription au Congrès vient de demander à Condoleezza Rice d’intervenir.

Où est Ahmed Errachidi ?

Ahmed Errachidi, le détenu marocain de guantánamo que le gouvernement britannique refusait d'autoriser à revenir au Royaume-Uni, où il était résident permanent, a été remis mardi 24 avril aux autorités marocaines, qui l’ont fait immédiatement disparaître dans une geôle. Ni sa famille, ni son avocat londonien n’ont depuis lors aucune nouvelle de lui. Ahmed Errachidi est atteint de trouble bipolaire (maniaco-dépression). Me Clive Stafford Smith a déclaré qu’il était du devoir du gouvernement britannique de demander de ses nouvelles au gouvernement marocain et de s’assurer qu’il était bien traité. Une forfaiture de plus à mettre au passif du gouvernement de Tony Bliar, le menteur.

vendredi 27 avril 2007

Washington veut limiter le rôle des avocats de détenus à Guantánamo

Le gouvernement américain veut limiter l'intervention de la centaine d'avocats qui défendent des détenus de la base américaine de Guantánamo, selon des informations publiées, jeudi 26 avril, par le New York Times. Estimant que les visites d'avocats civils ont causé "d'importants problèmes et des menaces pour la sécurité du camp", le département de la justice a déposé, selon le quotidien américain, une requête devant la cour d'appel des Etats-Unis visant à remplacer les dispositions actuelles, mises en place en 2004, régissant l'intervention des avocats sur la base de Cuba.
Selon les éléments de cette requête, le gouvernement voudrait réduire à trois le nombre de visites qu'un avocat pourrait rendre à son client à Guantánamo, alors que les règles actuelles ne limitent pas le nombre de visites autorisées. Toujours concernant ces visites, un avocat qui souhaiterait prendre la défense d'un détenu ne disposerait plus que d'un seul entretien. Une mesure dénoncée par certains magistrats, qui ont souligné avoir besoin de temps pour convaincre leurs clients, souvent suspicieux et repliés sur eux-mêmes, de leur bonne foi.
"TROU NOIR LÉGAL"
Des avocats militaires et des agents des services de renseignement pourraient également avoir accès aux e-mails envoyés par les avocats à leurs clients. Jusqu'à présent, selon le NYT, ces messages étaient "inspectés" sans être lus. Les nouvelles mesures permettraient enfin à des représentants du gouvernement de refuser aux avocats l'accès à des preuves utilisées par des commissions militaires pour déterminer si les détenus sont des "combattants ennemis".
Beaucoup d'avocats ont indiqué que ces nouvelles restrictions rendraient leur travail impossible. Pour Jonathan Hefetz, un avocat new-yorkais ayant aidé à coordonner les stratégies de défense des détenus de la base cubaine, le gouvernement essaie de perturber les relations entre les avocats et leurs clients et de limiter les informations sortant de Guantánamo. Cette prison était, souligne-t-il, un "trou noir légal" avant que la justice américaine autorise, en 2004, l'accès des avocats à la base. "Avec ces nouvelles règles, le gouvernement veut refaire de Guantánamo un trou noir légal", a-t-il précisé au NYT.
La requête du département de la justice doit être débattue devant la cour d'appel le 15 mai.
Source : Raphaëlle Besse Desmoulières, Le Monde, 26 avril 2007

jeudi 26 avril 2007

La Cour suprême du Canada autorise la procédure secrète et la détention arbitraire

Par François Tremblay
World socialist web site, 26 avril 2007

La Cour suprême du Canada a rendu le 23 février dernier une décision unanime qui reconnaît à l’État le droit de violer, au nom de la sécurité publique, des principes démocratiques fondamentaux inscrits dans la Charte canadienne des droits et libertés. Bien que la Cour ait invalidé l’une des dispositions les plus controversées qu’elle était appelée à réviser, le procès secret, l’ensemble de son jugement vise à recouvrir d’un semblant de légalité l’assaut tous azimuts de l’élite dirigeante sur les libertés civiles.
Le plus haut tribunal du pays avait à statuer sur la légalité du certificat de sécurité, décret ministériel permettant d’emprisonner indéfiniment un non-citoyen (visiteur, réfugié ou immigrant reçu) soupçonné par les agences de renseignement d’être une menace potentielle à la « sécurité nationale », et ce, sans que la moindre preuve soit fournie pour étayer un tel soupçon.
En 2005, la Cour fédérale avait conclu que ces certificats étaient constitutionnels, signifiant du même coup qu'au nom de la sécurité nationale et de la bienséance diplomatique (c’est-à-dire le maintien de relations cordiales avec des pays pratiquant la torture), des pans entiers de la preuve pouvaient être soustraits à l'examen public.
Cette décision a fait l’objet d’un appel par Adil Charkaoui, Hassan Almrei et Mohamed Harkat, qui ont demandé à la Cour suprême d’invalider les certificats de sécurité parce qu’ils violent les articles de la Charte qui garantissent à chacun le droit à la vie, à la liberté et à la sécurité de sa personne; la protection contre la détention arbitraire; le droit de faire contrôler promptement la légalité de sa détention; et le droit à la protection contre tout traitement cruel et inusité.
C’est sur la base de tels certificats que Charkaoui, Almrei et Harkat ont été arrêtés et détenus en 2003, 2002 et 2001 respectivement. Ils étaient soupçonnés par le ministère de la sécurité publique d’être impliqués dans des activités terroristes. Mahmoud Jaballah et Mohammad Mahjoub ont été arrêtés de la même manière durant la même période.
Charkaoui a été libéré en 2005 et Harkat en 2006. Les deux sont soumis à de sévères restrictions, notamment l’obligation de porter en tout temps un bracelet GPS et l’interdiction de sortir de leur maison sans autorisation. Jaballah et Mahjoub ont été libérés en 2007, après sept ans d’emprisonnement, sous les mêmes conditions de détention à domicile. Almrei demeure le seul à être encore détenu au centre de Millhaven, à Kingston en Ontario. Toutes ces personnes font encore face à la déportation vers leur pays d’origine où, de l’aveu même d’Ottawa, ils risquent la torture et la mort.
Origine du certificat de sécurité
Bien que le certificat de sécurité existe dans la loi sur l’immigration depuis une trentaine d’années, la Loi antiterroriste, adoptée par le gouvernement libéral au lendemain des attentats terroristes de septembre 2001, y a apporté un changement fondamental : le ministère n’a plus à se présenter devant le Comité de surveillance des activités de renseignement de sécurité (CSARS) pour fournir les raisons pour lesquelles il juge qu’un non-citoyen représente une menace à la sécurité publique et doit être placé en détention.
Avant l’adoption de la Loi antiterroriste en décembre 2001, le CSARS étudiait le dossier soumis et faisait parvenir « un résumé des informations dont il dispose » à la personne visée. Le CSARS faisait ensuite parvenir ses recommandations au ministre et une copie de ce rapport était également envoyée à la personne visée. Celle-ci pouvait alors contester la décision devant un tribunal, accompagnée de son avocat, et le tribunal devait trancher les questions concernant l’admissibilité et la divulgation de la preuve.
L’abolition de cette procédure a donné au ministre le pouvoir d’enlever et de jeter en prison la personne désignée sur le certificat de sécurité sans porter d’accusation et sans lui montrer la preuve.
La loi actuelle prévoit qu’un juge de la Cour fédérale doit décider du caractère raisonnable du certificat. Cet examen, aux conséquences potentiellement dramatiques pour la personne désignée, se fait en l’absence de la personne détenue et de son avocat, et ce n’est plus le juge qui détermine ce qui sera divulgué, mais l’accusateur.
La loi ne prévoit aucune possibilité d’appel de la décision du juge, ni aucune possibilité de contrôle judiciaire. Une fois le certificat jugé raisonnable, la loi prévoit que la mesure de renvoi s’applique immédiatement, sans égard au risque de torture. (La Cour suprême avait statué en 2002 que la déportation, malgré un risque élevé de torture ou de mort, est permise dans les cas dits exceptionnels.)
Procédure secrète
La décision unanime des neufs juges de la Cour suprême a été rédigée par la juge en chef, Beverley McLachlin. Elle introduit son raisonnement en procurant un fondement constitutionnel à l’assaut que mène l’élite dirigeante canadienne sur les droits démocratiques sous le prétexte d’une « guerre au terrorisme ». Selon la juge en chef, « l’une des responsabilités les plus fondamentales d’un gouvernement est d’assurer la sécurité de ses citoyens ».
McLachlin reconnaît que l’absence totale de divulgation de la preuve aux détenus et la procédure secrète violent le droit à la vie, à la liberté et à la sécurité qui est inscrit dans la Charte et que cette violation ne peut se justifier. Mais elle ajoute du même souffle que les impératifs de sécurité rendent impossible la divulgation de la preuve. Pour solutionner cet épineux dilemme, elle suggère l’adoption du modèle britannique, dans lequel des avocats spéciaux « ayant l’habilitation de sécurité voulue » agissent au nom des détenus lors des audiences secrètes.
La Cour est forcée de reconnaître que la tenue d’audiences secrètes viole le principe démocratique de base selon lequel un accusé risquant la prison doit savoir de quel crime il est accusé. Elle fait le commentaire suivant : « [Le] juge n’est pas en mesure de compenser l’absence d’examen éclairé, de contestation et de contre‑preuve par une personne qui serait au fait de la cause. Or, pareil examen est précisément ce que requiert le principe selon lequel une personne dont la liberté est en jeu doit savoir ce qu’on lui reproche. En l’espèce, ce principe n’a pas été simplement restreint, il a été vidé de sa substance. Comment peut‑on réfuter des allégations dont on ignore tout? »
Ayant conclu que la procédure était illégale, la juge en chef se penche sur la solution à adopter pour la rendre conforme en mentionnant tout d’abord, qu’il « se peut que la nécessité de protéger la société exclue cette possibilité (de divulgation). Des renseignements peuvent avoir été fournis par des pays ou des informateurs à la condition qu’ils ne soient pas divulgués. Il peut aussi arriver que des renseignements soient sensibles au point de ne pouvoir être communiqués sans que la sécurité publique soit compromise. C’est là une réalité de la société moderne. »
En d’autres termes, le respect des droits fondamentaux est incompatible avec la lutte au terrorisme et la défense de la « sécurité nationale ». La Cour suggère alors de recourir aux avocats spéciaux et cite à titre d’exemple l’expérience britannique où des avocats possédant « l’habilitation de sécurité voulu » et qui reçoivent leurs instructions de la Cour agissent dans des procès secrets pour « tester » la preuve du ministère. Ce type d’avocat est contesté en Grande-Bretagne, entre autres par les avocats spéciaux eux-mêmes, qui considèrent que leur rôle devient celui d’auxiliaire de l’État. En effet, ils n’ont aucun des pouvoirs nécessaires pour présenter une preuve qui puisse valablement contredire celle présentée par le gouvernement.
Un rapport publié au Royaume-Uni en avril 2005 par le Comité sur les affaires constitutionnelles de la Chambre des communes a étudié le fonctionnement des avocats spéciaux et a relevé les faiblesses de ce type de représentation en ce qui a trait aux droits des accusés. Ce rapport a été cité dans le jugement de la Cour suprême, y compris l’extrait suivant : « Le Comité a énuméré trois désavantages importants avec lesquels les représentants spéciaux doivent composer : 1) après avoir pris connaissance des renseignements secrets, ils ne peuvent plus, sous réserve de rares exceptions, recevoir d’instructions de l’appelant ou de son avocat; 2) pour les aider à assurer une défense pleine et entière en secret, ils ne disposent pas d’une équipe de juristes comme c’est le cas habituellement; 3) ils ne sont pas habilités à assigner des témoins. »
Ces « désavantages », que la Cour suprême rejette, vont directement au cœur de ce que le tribunal dénonçait dans ses motifs pour déclarer illégale la procédure des procès secrets. Elle disait : « Par conséquent, le juge n’est pas en mesure de compenser l’absence d’examen éclairé, de contestation et de contre‑preuve par une personne qui serait au fait de la cause. » L’impossibilité d’assigner des témoins, par exemple, et de pouvoir présenter une preuve indépendante de celle du ministre pour la contrer, enlève la principale arme de l’avocat à la Cour.
Traitement cruel
Le plus haut tribunal conclut également que la détention indéfinie et sans accusations des appelants, dans l’attente d’être expulsés vers un pays qui pratique la torture, n’est pas déraisonnable. Il est seulement prêt à reconnaître que, dans certaines circonstances, cette détention puisse constituer un traitement cruel et inusité.
Les cinq personnes ont été détenues dans des conditions atroces d’isolement et de froid, sans accès à leurs avocats, à leur famille, à des soins médicaux requis ou à des divertissements normalement offerts à tous les détenus canadiens. Plusieurs grèves de la faim ont été menées, simplement pour avoir accès à la télévision (voir: Grève de la faim des détenus du « Guantánamo canadien »).
Une prison spéciale a été construite au centre de détention de haute surveillance à Millhaven à Kingston pour les recevoir, surnommé le Guantánamo du nord, en référence à l’infâme prison américaine de Guantánamo Bay à Cuba, cet autre trou noir dans lequel pourrissent des soi-disant terroristes qualifiés de « combattant illégaux ».
Les conditions de détention à Millhaven sont telles que la Cour a dû faire les commentaires suivants suite à une demande de remise en liberté présentée par Mohammad Mahjoub, le plus ancien détenu, qui en était à son 83ème jour de grève de la faim, après avoir été détenu depuis 7 ans, coupé de sa famille et malade. Voici ce que mentionne la juge en chef: « Le requérant est maintenant un homme âgé et souffrant. Il est inquiet de son état de santé et préoccupé par le manque de contact avec sa famille, qui s'est limité à des appels téléphoniques et des visites occasionnelles ». Elle ajoute que « sa détention peut être raisonnablement décrite comme indéfinie ».
Indifférence de l’élite envers les principes démocratiques
La Cour donne un an au gouvernement pour modifier la loi et lui permet explicitement d’utiliser dans l’intervalle cette même procédure contre d’autres personnes ou contre les plaignants. La Cour ajoute que si dans un an, le gouvernement n’a rien fait, ce sera aux plaignants de s’adresser de nouveau à elle pour demander l’annulation des certificats de sécurité.
La réaction des médias officiels a été de présenter le jugement comme une victoire pour les droits de la personne et un coup porté contre les procès secrets, tout en reconnaissant avec soulagement que la Cour suprême n’entamait en rien la capacité de l’État de mener la « lutte au terrorisme ».
Le New York Times soulignait dans son édition du 25 février que le jugement était la preuve qu’au Canada, la lutte au terrorisme pouvait se faire dans le respect des droits individuels.
Yves Boisvert, le commentateur judiciaire au journal La Presse, le principal quotidien de l’élite francophone au Québec, indiquait dans l’édition du 26 février que le jugement « reconnaît le droit de l’État de prendre des mesures exceptionnelles pour la sécurité publique contre des étrangers jugés simplement suspects », et que la décision « n’entame nullement notre capacité de lutter contre le terrorisme, et avec lequel même le gouvernement conservateur pourra très bien vivre. »
Le Globe and Mail, le quotidien de l’élite financière canadienne, a accueilli la solution « pragmatique » de la Cour pour résoudre le dilemme moral dans cet « âge de la terreur ». Après avoir souligné que la Cour autorisait la détention indéfinie des non citoyens suspectés de terrorisme, le Globe poursuit en disant : « Bien que la Cour ait pris en défaut … les règles controversées de la procédure secrète, elles peuvent être facilement réparées ». L’éditorial poursuit en soulignant à juste titre que « l’impact à long terme de la décision devrait préserver la capacité du gouvernement de protéger les Canadiens des terroristes. »
Quant au gouvernement Harper, il a rapidement accepté les conclusions du jugement et annoncé qu’une nouvelle proposition de loi respectant les exigences de la Cour serait présentée. Cette nouvelle proposition fera sans doute partie d’une nouvelle panoplie de mesures législatives « antiterroristes », notamment pour contrecarrer le refus des trois autres partis au Parlement de reconduire deux dispositions controversées de la loi antiterroriste qui étaient arrivées à échéance en mars dernier.
Ce jugement unanime, rédigé par la juge en chef, marque un important virage à droite de la part de la Cour suprême. Il sera perçu comme un feu vert à l’assaut sur les droits démocratiques que mène l’élite dirigeante canadienne sous le prétexte de la « lutte au terrorisme ».
Source : http://www.wsws.org/francais/News/2007/avril07/260407_supreme.shtml

mercredi 25 avril 2007

Les détenus algériens de Guantanamo devraient être livrés à l’Algérie

Selon la presse algérienne de ces derniers jours, l’ambassadeur itinérant US Clint Williamson, en visite à Alger, a remis au ministres Affaires étrangères Bedjaoui une lettre de Condoleezza Rice, dans laquelle celle-ci demande à l’Algérie de « reprendre » les détenus algériens de Guantánamo, qui sont actuellement au nombre de 31, dont 6 bénéficiant de la nationalité bosniaque et remis par la Bosnie aux USA.
On ignorait leur identité jusqu’en avril 2006, lorsque le Pentagone a publié la liste des 558 détenus ayant fait l’objet d’un examen de leur statut de « combattant ennemi étranger ». Voici les identités de détenus algériens fournies par le Pentagone :
Houari Abderrahmane, Saïd Hassan Mujamma Rabai, Hadj Arab Nabil, Al Qadir Mohamad, Belbacha Ahmed Ben Salah, Faghoul Abdulli, Ameziane Djamel Sid Ali, Farhi Saïd, Zoumiri Hassan, Sameur Abdennour, Barhoumi Sofiane, Labed Ahmed, Hamlili Mustapha Ahmed, Ammeur Mammar, Houari Sofiane Abar, Ben Hamlili Abdelhadi Al Jazairi, Lahmar Saber Mahfouz, Nechla Mohamed, Aït Idir Mustapha, Boumediène Lakhdar, El Hadj Boudella, Boucetta Fethi, Naji Abdelaziz et Mohamed Abdelkader.
Williamson a indiqué : «nous avons discuté de la situation des prisonniers algériens détenus à la base américaine de Guantanamo», soulignant que «notre désir commun est de voir cette base fermée». Il a laissé entendre qu’au moins «sept Algériens pourraient être extradés vers l’Algérie dans les tout prochains jours si les négociations, actuellement en cours, sont menées à terme».
Le fait que des accords d’extradition n’existent pas encore entre Alger et Washington a retardé les négociations à ce sujet.
Commentant ces informations, Bedjaoui a déclaré que même s’ils sont remis, leur cas n’est pas définitivement résolu. « L’Algérie procédera à la vérification des listes et les actes qu’ils ont commis. Un travail régulier des autorités algériennes dans le but de gérer au mieux ce dossier » a-t-il expliqué. « L’Algérie ne va tout de même pas les accueillir dans un château », a conclu Bedjaoui.
Source : L’Expression, aldjazair.com

Omar Khadr, détenu canadien à Guantánamo , inculpé pour meurtre

Omar Khadr, le seul détenu canadien de Guantánamo , arrêté en Afghanistan à l'âge de 15 ans, a été officiellement inculpé mardi de meurtre et de soutien au terrorisme et devrait comparaître cet été devant un tribunal militaire d'exception.
Une audience devra être organisée d'ici à 30 jours pour signifier à l'accusé les charges qui pèsent contre lui et lui demander s'il plaide coupable ou non. Le procès est prévu d'ici à quatre mois, a expliqué le Pentagone.
Agé aujourd'hui de 20 ans, Omar Khadr comparaîtra pour meurtre, tentative de meurtre, complot, soutien au terrorisme et espionnage. L'accusation a précisé qu'elle ne demanderait pas la peine de mort.
Le jeune homme est le deuxième détenu traduit devant un tribunal d'exception selon la loi promulguée à l'automne et fortement contestée, notamment à l'étranger. Le premier jugé, l'Australien David Hicks, a écopé de 9 mois de prison après avoir plaidé coupable de soutien à une entreprise terroriste.
Né au Canada, Omar Khadr est le fils d'un ingénieur d'origine égyptienne, Ahmed Said Khadr, considéré par les autorités américaines comme l'un des financiers d'Al-Qaïda et tué en octobre 2003 par un assaut pakistanais contre des combattants de l'organisation terroriste.
Encore enfant, Omar a suivi son père au Pakistan puis en Afghanistan. En 2002, peu après l'invasion américaine, alors qu'Omar avait 15 ans, son père l'avait confié à un groupe de militants près de Khost.Selon l'acte d'accusation, qui ne fait aucune mention de son âge, Omar Khadr a alors suivi une formation intensive auprès d'un combattant d'Al-Qaïda, qui lui a notamment appris le maniement des armes et des explosifs.
A partir de juin 2002, l'adolescent a espionné les convois américains afin de placer des engins explosifs sur leur passage, poursuit l'accusation. Et le 27 juillet, quand les troupes américaines ont attaqué le bastion terroriste où il se trouvait, il a riposté en lançant une grenade.
L'explosion a mortellement blessé le sergent Christopher Speer, précise l'accusation. L'opération, au cours de laquelle un bombardement aérien a presque rasé le village, a fait de nombreux morts parmi les habitants, selon les avocats d'Omar Khadr, qui a lui-même été blessé et perdu un oeil.
Les défenseurs des droits de l'homme se sont élevés contre la détention du jeune homme, qui était mineur au moment des faits mais a été traité comme un adulte, subissant notamment les mêmes techniques d'interrogation et d'isolement.
Il ne bénéficie cependant pas du même soutien au Canada que David Hicks en Australie. Sa mère et sa soeur sont retournées y vivre, mais son frère Abdullah y est détenu sur des accusations de liens avec le terrorisme.
Début avril, les avocats de M. Khadr et ceux du Yéménite Salim Ahmed Hamdan, qui devrait être le prochain inculpé, ont imploré la Cour suprême américaine d'examiner leur affaire pour déterminer avant leur procès s'ils sont ou non protégés par la Constitution, notamment en matière de droits de la défense.
Les avocats contestent notamment le fait que les tribunaux d'exception autorisent l'accusation à recourir à des témoignages indirects ou obtenus sous la contrainte.Le centre de détention de Guantánamo compte actuellement environ 385 détenus: 60 à 80 d'entre eux doivent être traduits devant un tribunal spécial, et 85 renvoyés dans leur pays. Rien n'a été défini pour les plus de 200 autres que le gouvernement ne prévoit pour l'instant ni d'inculper ni de libérer.
Source : AFP, 24 avril 2007

Solution du Pacifique" : C’est nouveau, ça vient de sortir, ça s’appelle le « dépaysement »

Les boat people haïtiens en route vers les États-Unis risquent d’être "exilés" en Australie
Un accord dénommé "Solution du Pacifique" a été passé entre Washington et Canberra en vue de couper l’élan des clandestins haïtiens, cubains et asiatiques

Les gouvernements des Etats-Unis et d’Australie ont paraphé la semaine dernière un accord autorisant des échanges transcontinentaux de boat people -dont des haïtiens- qui tenteraient d’atteindre les côtes de l’un ou l’autre des deux pays.
Dans un article, le quotidien français Le Monde indique que les dispositions prévues dans le document baptisé "Solution du Pacifique" visent à freiner tant dans l’Atlantique que dans le Pacifique la vague des réfugiés économiques attirés par les deux géants américain et océanien.
"L’Australie devrait accueillir des cubains et des haïtiens interceptés en mer et détenus sur la base navale américaine de Guantánamo Bay, sur l’île de Cuba", a indiqué le journal dont le texte est signé de son correspondant à Washington. Ce qui confirme une information diffusée la semaine dernière par le Miami Herald qui n’était pas, à ce moment là, en mesure de confirmer l’application des nouvelles mesures à l’encontre des haïtiens.
Les autorités américaines et australiennes prévoient pour le moment le transfert à double sens d’un maximum de "200 réfugiés par an".
Toutefois, l’accord précise que chacun des deux pays réservera son mode de traitement préféré aux demandes reçues et "seuls les réfugiés officiellement reconnus comme tels pourront être transférés, s’ils le désirent, aux Etats-Unis ou en Australie".
83 sri-lankais et 8 birmans, interceptés en février dernier par la marine australienne, pourraient être les premiers cobayes de cette expérience bilatérale de "dépaysement", sans précédent en matière d’immigration.
En Australie, l’opposition a tourné en dérision le Premier ministre John Howard et les défenseurs des droits humains émettent de sérieux doutes sur l’efficacité de la nouvelle politique migratoire. Cependant, en Haïti, cette stratégie d’exil au bout du monde pourrait être perçue autrement.
Le porte-parole du Département d’Etat, Sean McCormack, a tenté de banaliser l’accord américano-australien qu’il a présenté comme "un arrangement informel d’assistance mutuelle".
Chaque année, des centaines de réfugiés haïtiens fuient leur pays pour des raisons essentiellement économiques et tentent de gagner les côtes américaines à bord d’embarcations de fortune.
Source : http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article3591

jeudi 19 avril 2007

Suisse : En publiant le « fax égyptien », les journalistes de Sonntagsblick n’ont pas violé de secret militaire


De gauche à droite Beat Jost, Christoph Grenacher et Sandro Brotz. Photo Michele Limina, Sonntagsblick

Christoph Grenacher, ancien rédacteur en chef, Sandro Brotz, reporter et Beat Jost, rédacteur du quotidien de langue allemande Sonntagsblick ont été acquittés mardi 17 avril par le tribunal militaire de Saint-Gall, devant lequel ils comparaissaient pour « violation du secret militaire », charge pour laquelle ils risquaient cinq ans de prison. Les journalistes recevront des indemnités de 20 000 Francs suisses. Il leur était reproché d’avoir rendu public en janvier 2006 un fax du ministère des Affaires étrangères égyptien, intercepté par les services de renseignement suisses, et faisant état de prisons secrètes de la CIA.La justice militaire suisse a donc donné raison à Christoph Gerlacher, qui écrivait dans son éditorial du 9 janvier 2006 : « Nous ne servons pas uniquement l’État. Nous, les journalistes du SonntagsBlick, nous considérons également comme les gardiens de l’État. Comme les gardes et défendeurs de l’État de droit. Comme les gardiens de la communauté, les chroniqueurs du temps. Bref, comme indépendants. Nous détestons autant les muselières que les prisons secrètes. Nous les détestons ici et ailleurs. »Voici les articles qui ont valu aux journalistes d’être traités comme des espions.

Les révélations de Sonntagsblick (janvier 2006)
Sommaire
Scandale autour de la CIA - Les camps américains de la torture : La preuve ! Les écoutes téléphoniques - Comment des agents suisses ont détecté le fax égyptien Ceux qui se taisent - La réaction du chef de l’armée Christophe Keckeis se fait attendre 48 heures Les conséquences - Le chef du DDPS Samuel Schmid lance une enquête administrative Les Enquêteurs - Comment des experts internationaux commentent ces révélations
Petit glossaire des sigles utilisés
Dossier CIA : Quel rôle joue la Suisse?
Nous autres les gardiens, par Christoph Grenacher, rédacteur en chef, Sonntagsblick
Espion & Espion - La CIA à la chasse : Dick Marty
Enlèvements et torture : la chronologie d’un scandale
L’enquêteur du Conseil de l’Europe et Conseiller des États Dick Marty : « Presque tous les États dissimulent la vérité dans cette affaire »

Scandale autour de la CIA - Les camps américains de la torture : La preuve !
par Sandro Brotz et Beat Jost, Sonntagsblick, 9 janvier 2006
C’est la première preuve: Les Américains possèdent des prisons secrètes pratiquant la torture en Europe. Ceci peut être conclu d’un échange de télécopies entre le Ministre des Affaires étrangères égyptien et son ambassade à Londres. Le fax a été intercepté par les services secrets suisses et a été obtenu par le Sonntagsblick.
Les écoutes téléphoniques
Comment des agents suisses ont détecté le fax égyptien - Au milieu de la nuit une histoire sombre est éclairée par un premier rayon de lumière.
On est le 15 novembre 2005 juste avant une heure est demi du matin. La centrale des écoutes du Ministère de la Défense suisse (DDPS ) à Zimmerwald, à quelques kilomètres au sud de Berne, surveille comme d’habitude tout en respectant les règles. Le système satellite des écoutes Onyx tourne aussi à plein régime cette nuit-là. L’opérateur des services secrets avec le nom abrégé wbm rédige le rapport « Report COMINT SAT » qui porte le numéro d’ordre S160018TER00000115.Wbm sait-il quel message explosif destiné à ses chefs de la Base d’aide au commandement de l’armée (FUB) il est en train de transcrire en français ? Le message avait été intercepté dans l’espace et retransmis par un satellite à la terre cinq jours auparavant : le 10 novembre à 20h24. C’est un échange de télécopie entre le Ministre égyptien des Affaires étrangères Ahmed Aboul Gheit (63 ans) au Caire et son ambassadeur à Londres. Les agents suisses titrent le message « Les Égyptiens disposent de sources qui confirment l’existence de prisons secrètes américaines ». Selon le rapport des services secrets suisses, les Égyptiens disent mot à mot: « L’ambassade a appris de ses propres sources qu’en effet 23 citoyens irakiens et afghans ont été interrogés sur la base Mihail Kogalniceanu près de la ville de Constanza au bord de la Mer Noire (en Roumanie – remarque de l’éditeur). De tels centres d’interrogatoires existent en Ukraine, au Kosovo, en Macédoine et en Bulgarie. »
En outre, ils rapportent que selon un article de presse, l’organisation des droits de l’Homme Human Rights Watch dispose de preuves pour des transports de « prisonniers le 21 et 22 septembre qui ont été transférés par des avions militaires américains de la base Salt Pit (mine de sel) à Kaboul à la base polonaise Szymany et à la base roumaine mentionnée ci-dessus ». Les Égyptiens écrivent explicitement : « Malgré tous les faits précités, les responsables roumains continuent à nier l’existence de prisons secrètes dans lesquelles les services secrets américains interrogent des membres d’Al Qaïda. Le porte-parole de la délégation européenne a accueilli positivement le démenti officiel des Roumains ».
La sensation
Pour la première fois un État confirme qu’il était au courant de l’existence de prisons secrètes de la CIA en Europe La force explosive du fax du Ministre des Affaires étrangères égyptien est difficilement égalable: Un État est au courant de l’existence de prisons secrètes de la CIA sur le territoire européen. Cette information n’est pas basée sur des Open Sources, des sources officiellement accessibles, comme des articles de presse ou des rapports d’organisations non gouvernementales comme Human Rights Watch. Dans le cas présent le fax mentionne qu’il s’agit de « propres sources ». Le travail des services secrets égyptiens est estimé comme étant « extrêmement professionnel » par des experts qui souhaitent garder l’anonymat. Dans le milieu des services secrets, les informations provenant des services des renseignements du Caire sont en général considérées comme étant « absolument fiables et crédibles ».
L’ambassadeur égyptien à Berne n’a pas souhaité s’exprimer face à SonntagsBlick par rapport à cet échange de télécopies. La rédaction n’a pas cédé à son souhait d’obtenir le document. Il n’a pas non plus souhaité répondre à la question de savoir s’il contestait l’authenticité du document.
Les sources égyptiennes ont confirmé ce que le monde entier ne pouvait jusque-là que soupçonner : au nom de la lutte contre le terrorisme, les USA enlèvent, cachent et interrogent systématiquement leurs prisonniers. « Nous n’avons utilisé ni les aéroports ni l’espace aérien en Europe pour transporter des personnes à des endroits afin de les torturer là-bas », affirmait la Ministre des Affaires Etrangères américaine Condoleezza Rice (51 ans) il y a environ un mois à l’occasion de la rencontre des Ministres des Affaires Etrangères de l’OTAN à Bruxelles. Mais elle a omis de confirmer que ces prisons et ces transports n’existent pas.
Ceux qui se taisent
La réaction du chef de l’armée Christophe Keckeis se fait attendre 48 heures
Une explication est maintenant également désespérément recherchée au Bundeshaus (Palais fédéral) depuis que SonntagsBlick a confronté mercredi les responsables de l’armée avec des questions concernant leur propre rapport d’espionnage. Comment se fait-il que les services secrets de l’armée espionnent un État ami ? Est-ce qu’on a informé le Ministre de la Défense Samuel Schmid (59 ans), la Ministre des Affaires Etrangères Micheline Calmy-Rey (60 ans) et le Ministre de la Justice Christoph Blocher (65 ans) du contenu important du message ? Est-ce qu’on a informé la Délégation des Commissions de gestion des Chambres fédérales (DélCdG)? Est-ce qu’on a transmis le document aux services secrets américains ou à d’autres États comme on le fait d’habitude avec des messages obtenus à l’aide d’Onyx ? 48 heures passent jusqu’à ce que le chef de l’armée Christophe Keckeis (60 ans) réagisse.
Le commandant du corps refuse catégoriquement de répondre aux questions du SonntagsBlick mais la DélCdG sera informée de façon détaillée. Le président de la DélCdG, Conseiller des États SVP Hans Hofmann (66 ans, Zurich), déclare vendredi après-midi suite à notre demande qu’il n’avait pas eu connaissance de ce dossier délicat. Parallèlement, Hofmann désigne la révélation spontanément comme une « indiscrétion incroyable ».
Silence radio également du côté de Autorité de contrôle indépendante (ACI) chargé de la surveillance de l’espionnage radio. Ses membres, trois hauts fonctionnaires des Ministères de la Défense, de la Justice et des Transports, doivent examiner, selon le règlement, tous les ordres de surveillances des télécommunications. Si l’organisme de contrôle juge la légitimité de l’ordre comme étant insuffisante, il peut demander l’arrêt de l’ordre auprès des Conseillers Fédéraux chargés des services de renseignement, à savoir Samuel Schmid (DDPS) ou Christoph Blocher (département de justice et police, DFJP).
Est-ce qu’on a également examiné l’ordre de surveillance concernant l’Égypte et peut-être même demandé son arrêt ? Le président de l’ACI , le professeur Luzius Mader, vice-directeur de l’agence fédérale de la justice refuse de répondre aux questions : « C’est le DDPS qui est chargé de l’information du public concernant les activités de l’ACI ». Mais là-bas on nous dit également : « no comment ». Le porte-parole de Schmid, Jean-Blaise Defago : « Le DDPS ne souhaite pas répondre aux questions ».
Les conséquences
Le chef du DDPS Samuel Schmid lance une enquête administrative
Excitation, nervosité, dissimulation : L’excitation à Berne est compréhensible. Au maximum trois ou quatre personnes sont habilitées à lire les originaux des rapports d’écoute. Les messages importants sont transformés en rapports secrets, dont les sources sont systématiquement cachées et dissimulées.« C’est une catastrophe que le dossier autour du fax égyptien ait été rendu public » dit un initié des services secrets de haut rang. « Moi, j’aurais transmis le message directement au Président de la République de l’époque, Samuel Schmid, qui est en tant que président du DDPS le président du Comité de Sécurité des Conseillers fédéraux.Si et quand Schmid a informé ses deux collègues du Conseil fédéral au sein de la Délégation à la Sécurité (SiA) est préservé comme un secret d’État . Le DDPS se tait, Le Ministère des Affaires Etrangères Calmy-Rey ne commente pas cette affaire et le Ministre de la Justice de Christoph Blocher fait également blocage. Le porte-parole du DFJP Sascha Hardegger : « Nous ne souhaitons pas prendre position par rapport à ce dossier ».Le porte-parole du DDPS Defago ajoute que le Conseiller fédéral Schmid allait sûrement lancer une enquête administrative afin de constater comment une telle indiscrétion a pu être commise et comment un rapport secret a pu parvenir au public.
Les enquêteurs
Comment des experts internationaux commentent ces révélations
Est-ce qu’un journal a le droit de publier des documents secrets concernant de potentielles prisons de la CIA ? « Bien évidemment il a le droit, c’est un sujet d’intérêt public » dit Manfred Nowak (55), rapporteur spécial de l’ONU sur la torture. « C’est un scoop », dit Dick Marty (61), agent spécial du Conseil de l’Europe chargé du dossier CIA et conseiller municipal du parti libéral de langue allemande FDP. Sous réserve qu’il ne pouvait pas confirmer l’authenticité du document il dit clairement : « Il s’agit là d’un indice supplémentaire qui confirme notre soupçon ». La vérité se dévoilait maintenant « petit à petit ». L’ancien persécuteur de la mafia Marty qui examine depuis deux mois le dossier de la CIA demande au gouvernement de « dire enfin la vérité dans cette affaire ».
Petit glossaire des sigles utilisés
COMINT (Communications Intelligence) : Ecoute électronique, évaluation et radio-transmission.
SAP ce Service d'analyse et de prévention au sein du département de justice et police est chargé de la protection de l’État et de la sécurité intérieure. Sont concernés par ce service entre autres : terrorisme, extremisme violent, services des renseignements interdits.
FUB Base d’aide au commandement de l’armée. Le domaine phare de la FUB est la guerre électronique, c’est à dire l’utilisation de systèmes militaires de surveillance de la communication sans fil, de la détermination de ses sources et, le cas échéant, son brouillage. Ceci comprend également l’espionnage de signaux provenant de systèmes étrangers de télécommunication.
SRFA Service de renseignement des Forces aériennes qui procure les renseignements secrets nécessaires pour les actions militaires de l’armée de l’air.
SRM Service de renseignement militaire : travaille pour l’armée et est sous les ordres du chef du grand État- major de l’armée.
ONYX Depuis cinq ans le DDPS exploite à partir de Zimmerwald (Berne) et via les stations de satellite Leuk (Valais) et Heimenschwand (Berne) le système d’écoute sophistiqué Onyx à l’aide duquel tous les conversations téléphoniques, les emails et télécopies envoyés via satellite peuvent être interceptés. Parmi les clients d’Onyx se trouvent les services secrets militaires SRS et SRFA ainsi que le service secret intérieur SAP.
SiA La délégation responsable des questions de sécurité du Conseil fédéral. Le Ministre de la Défense Samuel Schmid (Président), le Ministre de la Justice et la Ministre des Affaires Etrangères Micheline Calmy-Rey font actuellement partie de ce collège.
SRS Service des renseignements stratégique du Ministère de la Défense.
ACI Autorité de contrôle indépendante pour la surveillance des renseignements radio. Elle surveille aussi la légitimité de tous les ordres de surveillance radio.

Dossier CIA : Quel rôle joue la Suisse?
Sonntagsblick, 7 janvier 2006
Lorsque la CIA pourchasse des terroristes, notre pays est aussi concerné, peut importe s’il s’agit de jets des services secrets qui traversent l’espace aérien suisse ou si des agents abusent de la Suisse en tant que refuge. La justice et le parlement à Berne sont en état d’alerte. Plus de 70 fois les avions des services secrets pour l’étranger américains CIA ont survolé la Suisse au cours des quatre dernières années. Il existe des indications selon lesquelles il y avait des détenus à bord d’une partie des vols qui avaient été kidnappés et transféré par la CIA vers des prisons de torture secrètes.
Le procureur de l’État a commencé son enquête car les autorités à Berne n’avaient pas été informés de ces traversées et la souveraineté de la Suisse a ainsi été violée. Parmi ces cas se trouve aussi celui de l’imam égyptien Abu Omar (45) qui a été kidnappé par la CIA le 17 février 2003 à Milan en Italie, qui a été transféré via l’espace aérien suisse en Allemagne et puis transporté en toute illégalité au Caire. Le chef du commando responsable, Rober Seldon Lady (52 ans) et au moins deux autres agents se sont rencontrés après l’enlèvement dans un hôtel à Zurich pour un briefing.Quatre de ces avions de la CIA ont même attéri à Genève. C’est pour cette raison que la Suisse demande à savoir maintenant qui se trouvait alors à bord. La Conseillère fédérale Micheline Calmy-Rey est intervenue en décembre auprès de l’ambassade US à Bern et a demandé des réponses. Cette demande est restée jusqu’à présent sans réponse.Au total, ce sont trois interpellations et demandes de la part de membres du parlement qui sont en cours au Palais fédéral concernant le dossier CIA. Et les Conseillers Nationaux SP Boris Banga (SO) et Josef Lang des Verts (ZG) souhaitent savoir entre autres si la Suisse était au courant de prisons secrètes de la CIA en Europe. Maintenant c’est affirmatif, la Suisse a bien été informée, c’est du moins de que démontre le fax égyptien intercepté par la Suisse.
Mais le Conseil fédéral n’a toujours pas donné une réponse officielle aux membres du parlement et à la population suisse.
Nous autres les gardiens
par Christoph Grenacher, rédacteur en chef, Sonntagsblick, 7 janvier 2006
Bonjour la Suisse. Aujourd’hui on est dimanche. Et la nation a un nouveau problème. Le problème c’est que nos services secrets écoutent. Les espions ouvrent même les oreilles là où ils ne devraient pas le faire. Ils ne surveillent pas seulement ce que les méchants planifient en Suisse ou à l’encontre de notre pays.Un fonctionnaire zélé intercepte un message à contenu explosif : Le Ministre des Affaires étrangères égyptien confirme expressément à son ambassade par fax l’existence de prisons secrètes américaines en Europe pour y détenir des sympathisants d’Al Qaïda. Cet écrit est comme de la dynamite. Pour la première fois il y a un pays qui dit : Oui, c’est vrai. Les prisons secrètes de la CIA existent. Même si tous les États ont jusqu’à maintenant démenti, les Américains ça va de soi, mais aussi les Européens.Le fax que l’agent à Berne a détecté parmi toutes les données a été classifié secret par les autorités suisses ce qui signifie : Si SonntagsBlick en parle, ceci pourra entraîner des suites légales. Il s’agit de trahison d’un secret ou bien de trahison nationale. Néanmoins nous publions l’histoire de façon transparente, détaillée et ouverte.Lorsque nous avons pris connaissance de l’existence du document, je le savais tout de suite : si d’autres pays réalisent que la Suisse surveille leur courrier ça va causer des problèmes. Les Égyptiens vont faire opposition et protester. Les Américains seront fous furieux. Les pays mentionnés dans le fax des Égyptiens ne vont pas nous embrasser de gratitude ; les services secrets amis vont fermer leurs canaux de fréquences vers la Suisse. Lorsque nous avons été sûrs que le document était authentique, ma décision était prise : Nous allons rendre public les informations secrètes. Sans foi ni loi.Et nous le faisons par amour de la vérité. Et nous devons la vérité aussi à l’opinion publique, à nos lecteurs que nous souhaitons informer complètement. Et dans notre travail nous mettons les droits à la liberté des hommes et la dignité humaine des individus au-dessus des intérêts d’un seul État. Le pays a le droit de connaître la vérité. Nous faisons également appel à la liberté de la presse. Le fait de ne pas divulguer une action contre le droit des peuples commise par les autorités suisses ne rendra pas le monde plus paisible. Le fait d’occulter une information ne correspond pas aux traditions démocratiques et surtout pas lorsqu’une rumeur s’avère être un fait.
Nous ne servons pas uniquement l’État. Nous, les journalistes du SonntagsBlick, nous considérons également comme les gardiens de l’État. Comme les gardes et défendeurs de l’État de droit. Comme les gardiens de la communauté, les chroniqueurs du temps. Bref, comme indépendants.Nous détestons autant les muselières que les prisons secrètes. Nous les détestons ici et ailleurs.

Espion & Espion - La CIA à la chasse : Dick Marty
par Alexander Sautter et Sandro Brotz, Sonntagsblick, 18 décembre 2005
La CIA ne l’avouera jamais mais tout l’indique pourtant: elle espionne bien le Suisse Dick Marty (60 ans) qui poursuit les tortionnaires.
Dick Marty est cet homme qui sera redouté par les services secrets les plus puissants au monde. La mission du Conseiller des États FDP du Tessin: L’ex-persécuteur de la mafia a été chargé par le Conseil de l’Europe à Strasbourg en France de prouver ce que le monde entier ne faisait que soupçonner jusque là. Les USA enlèvent, cachent et interrogent systématiquement leurs prisonniers au cours de leur guerre contre le terrorisme mondial. Dans ces camps secrets vers lesquels les poursuivants de la CIA transfèrent les terroristes présumés on pratique aussi la torture. « Je ne mets pas la guerre contre le terrorisme en question », dit Marty « mais il faut qu’elle soit menée par des moyens d’un État de droit ». Selon lui, la torture « n’est pas efficace et elle est contre-productive ». Maintenant la CIA a le chasseur suisse dans le collimateur.
« Je ne serais pas étonné si j’étais sur écoutes » dit Marty à l’occasion de la session d’hiver à Berne au SonntagsBlick. Il présume que la CIA va essayer « d’apprendre de quelles informations je dispose ». Et Marty ajoute : « Ils pourraient aussi essayer de me discréditer ».
Le chasseur devient alors le chassé. Les experts des services secrets sont unanimes : La grande pose d’écoutes de la CIA à Marty a déjà commencé. « Les Américains vont à 100% essayer de savoir ce que Monsieur Marty sait », dit Erich Schmidt-Eenboom (53 ans), dirigeant de l’institut pour la politique de la paix à Weilheim en Allemagne.L’expert renommé des services secrets est convaincu que les services secrets américains « vont tenter cela par tous les moyens électroniques ». Un fonctionnaire de haut rang des services secrets suisses qui souhaite garder l’anonymat soutient ces informations. « La CIA voudra surtout savoir qui sont les sources de Marty », dit-il. Pour l’agent spécial suisse ceci comprend notamment que :- toutes les conversations qu’il mène avec son portable Samsung sont écoutés ; - chaque email sur son ordinateur portable Macintosh atterrit chez la CIA ; - chaque fax envoyé par lui ou qui lui est adressé est intercepté par les fouineurs américains. Trois cas rendus publics du passé récent prouvent qu’il ne s’agit pas de chimères :
- A Genève la CIA a mis sur écoute une délégation d’économistes japonais qui se préparait à des entretiens avec les Américains ;
- En Iraq, des agents ont infiltré un groupe de contrôleurs américains de désarmement. Les inspecteurs se sentaient alors abusés à des fins d’espionnage.
- A New York, les services secrets ont mis sur écoute des membres du Conseil de Sécurité afin de connaître leur attitude envers la guerre projetée en Iraq.
A toutes ces occasions l’Agence Nationale de Sécurité (National Security Agency (NSA)) a employé sur demande de la CIA des moyens techniques très sophistiqués. Au quartier général de la CIA à Langley en Virginie on ne souhaite commenter ni la mission de Marty ni son espionnage. « Et nous n’allons pas non plus émettre un commentaire à l’avenir » dit une porte-parole.Malgré cet adversaire puissant l’ex-procureur poursuit son enquête : « Vous allez peut-être me trouver naïf », dit Marty, « mais je me suis mis au service d’une bonne cause et ça, c’est la meilleure protection ».
Enlèvements et torture : la chronologie d’un scandale
En 1995 le Président américain Bill Clinton donne un nouvel ordre à la CIA : Désormais les services secrets doivent traquer des terroristes islamistes présumés partout dans le monde entier, les arrêter et les transmettre à la justice dans leurs pays d’origine. La Maison Blanche accepte des interrogatoires avec torture qui peuvent parfois entraîner la mort.
epuis les attaques du 11 septembre 2001 George W. Bush a ordonné autre chose. Désormais, les terroristes présumés sont détenus dans des services secrets de la CIA. Le Vice-Président Dick Cheney défend la pratique de la torture décrite comme « des méthodes innovantes d’interrogatoire » dans ces camps et il continue à le faire lorsque les protestations internationales deviennent de plus en plus nombreuses.
Les Européens ont surtout été interpellés par des articles de presse parlant des transports secrets de la CIA de détenus et des prisons secrètes de ces services secrets en Europe de l’Est.Aujourd’hui il y a des preuves pour des centaines de vols des services secrets à travers l’espace aérien européen au cours des deux dernières années. La seule Suisse a constaté plus de 70 vols et quatre atterrissages à Genève depuis 2003.Deux parmi ces vols servaient à transférer sans disposer d’un jugement d’extradition le prêcheur de haine (sic!) égyptien Abou Omar qui a été enlevé le 17 février 2003 à Milan par un commando de la CIA et livré entre les mains de la justice militaire au Caire (NDLR Quibla : c’est faux ! Il n’a jamais été présenté à la justice). Le 7 novembre le Conseil de l’Europe a chargé le procureur Suisse Dick Marty d’enquêter sur les reproches faites à la CIA.

Les vols internationaux de la torture
L’enquêteur du Conseil de l’Europe et Conseiller des États Dick Marty : « Presque tous les États dissimulent la vérité dans cette affaire »
par Henry Habegger, Sonntagsblick, 9 janvier 2006
Berne – Le document égyptien représente « un indice supplémentaire pour des prisons secrètes » pour le Conseiller des États FDP Dick Marty (61) qui enquête pour le Conseil de l’Europe dans le dossier de la CIA. Pourtant il se pose la question de savoir pourquoi le document a été justement découvert par la Suisse.
BLICK : Que pensez-vous du fax égyptien ?
DICK MARTY : Je ne peux pas juger l’authenticité du document. Dans l’affirmative il s’agit d’un indice supplémentaire pour l’existence de prisons secrètes de la CIA en Europe.
BLICK : Est-ce que vous doutez de l’authenticité du document?
DM : Je n’ai pas les bases qui me permettraient de l’évaluer. Je me pose pourtant plusieurs questions. Pourquoi est-ce que les services secrets suisses ont intercepté une correspondance entre Londres et le Caire ? Est-ce que le document a été transmis à la Suisse exprès ? Est-ce qu’il était dans l’intérêt de quelqu’un de rendre l’affaire publique en Suisse ?
BLICK : Qu’en pensez-vous ?
DM : Je ne sais pas. Le monde des services secrets est assez compliqué.
BLICK : Que pensez-vous du contenu du message ?
DM : Je ne savais pas encore que 23 personnes auraient été interrogées sur la base en Roumanie. Je vois ce chiffre pour la première fois. Les lieux indiqués de camps potentiels de détenus sont déjà connus depuis un certain temps.
BLICK : Quelle importance le service des renseignements a-t-il accordé au message intercepté ?
DM : Toujours en supposant que le message est authentique, il lui a accordé une importance relativement grande. Ce message est daté du 10 novembre 2005. Depuis début du mois de novembre la presse mondiale parle de prisons secrètes potentielles. Le 7 novembre, le Conseil de l’Europe m’a chargé de l’enquête – moi, un Suisse. Tout cela a dû inciter les services des renseignements à informer le milieu politique, c’est à dire le Conseil fédéral.
BLICK : Fallait-il aussi informer la Ministre des Affaires Etrangères Micheline Calmy-Rey ?
DM : Oui. Les informations avaient pris une dimension de politique extérieure. Et Calmy-Rey a déjà demandé en juin 2005 à la Ministre des Affaires Etrangères américaine Rice de lui donner des explications quant au dossier CIA.
BLICK : Comment progresse votre propre enquête concernant les prisons de la CIA en Europe ?
DM : Le chemin sera long et compliqué mais je suis confiant qu’il nous mènera droit au but. De plus en plus de pays se réveillent , même les États-Unis, ce que prouve la critique publique exprimée sur les écoutes effectuées par le gouvernement Bush. En Italie l’implication de la CIA dans l’enlèvement de l’imam Abou Omar a été prouvée. Les procureurs milanais ont fait un excellent travail.
BLICK : Mais le Premier ministre Berlusconi affirme que les reproches ne sont pas fondés.
DM : Cela ne veut rien dire. Presque tous les gouvernements dissimulent la vérité dans cette affaire.
BLICK : Avez-vous déjà obtenu les données de vol Eurocontrol d’avions de la CIA et les images prises par des satellites d’emplacements potentiels de prisons ?
DM : Non, pas encore. Mais l’éventuelle non obtention de ces données est aussi une réponse.

Originaux : http://www.sonntagsblick.ch
Première publication en français : http://quibla.net/guantanamo2006/cia.htm
Traduit de l’allemand par Eva-Luise Hirschmugl et édité par Fausto Giudice, membres de Tlaxcala, le réseau de traducteurs pour la diversité linguistique. Cette traduction est en Copyleft pour tout usage non-commercial : elle est libre de reproduction, à condition d'en respecter l’intégrité et d’en mentionner sources et auteurs.

mercredi 18 avril 2007

Drôle d'échange

Selon un accord signé à Washington la semaine dernière, les demandeurs d'asile expédiés par l'Australie au camp de rétention de Nauru pourraient être transférés aux Etats-Unis. Les réfugiés cubains détenus par les Américains à Guantánamo Bay pourraient être accueillis en Australie. Cet accord d'échange de réfugiés porte sur un maximum de 200 demandeurs d'asile par an pour les deux pays. Selon le ministère australien de l'immigration, cet échange de réfugiés est un message de dissuasion sans équivoque adressés aux trafiquants de réfugiés clandestins et permettra d'assurer un programme d'immigration plus ordonné.L'opposition n'est pas du tout de cet avis et affirme que le nombre de bateaux de réfugiés à destination de l'Australie va en fait augmenter. Le chargé de l'immigration du Parti travailliste, Tony Burke, est persuadé que les demandeurs d'asile vont se dire : « Pour aller aux Etats-Unis, il faut maintenant passer par l'Australie via Nauru. »

13 ans de prison pour Abdulrahman Farhane

Un libraire a été condamné lundi à 13 ans de prison après avoir été reconnu coupable de conspiration pour financer des groupes terroristes à l'étranger.
Abdulrahman Farhane, 52 ans, a été condamné par la Juge Loretta A. Preska du tribunal du district de Manhattan après avoir plaidé coupable en novembre dernier pour les charges de blanchiment d'argent et de mensonge à des agents fédéraux.
La condamnation était la première dans un procès qui implique également un musicien new-yorkais expert de karaté, un médecin de Floride et un chauffeur de taxi de Washington.
Selon les procureurs, Farhane et le musicien, Tarik Shah, avaient parlé avec un informateur du FBI en décembre 2001 d'un complot pour aider des terroristes en Afghanistan par l'achat d'armes et de matériel de communication pour combattre les soldats US.
Shah, et le chauffeur de taxi, Mahmud Faruq Brent Al Mutazzim, ont plaidé coupable pour l'accusation d'avoir fourni du soutien matériel à des organisations terroristes et attendent leurs sentences. Le médecin, Rafiq Abdus Sabir, doit être jugé la semaine prochaine.
Preska n'a pas réduit la condamnation sur laquelle l'accusation et Farhane s'étaient mis d'accord au cas où il plaiderait coupable. Elle a déclaré que Farhane avait montré "peut-être moins de remords" que ce qu'elle avait pu voir dans d'autres procès, et qu'il avait reconnu des crimes pour lesquels le Congrès a établi des peines sévères.
L'avocat de Farhane, Michael Hueston, a argué que son client devrait être traité avec clémence, citant l'exemple de David Hicks, qui a récemment obtenu un accord pour purger une peine de neuf mois dans sa ville natale d'Adelaide, en Australie, au terme d'un procès militaire à Guantánamo.
Preska a rétorqué que les deux affaires n'étaient pas comparables.
Les procureurs ont argué que la condamnation était clémente dans la mesure où Farhane risquait de 30 ans à la perpétuité au cas où il aurait plaidé non coupable.
SOURCE: AP, 17 avril 2007, traduit de l'anglais par Chronique de guantánamo

Première phase du procès de José Padilla

Le procès de José Padilla s'est ouvert lundi à Miami. La première phase, qui doit durer deux semaines, consistera dans la sélection des membres du jury. En raison du caractère du procès , la juge Marcia Cooke a garanti aux avocats de la défense qu'ils auraient vingt minutes pour interroger chaque candidat au jury. De plus, la défense aura le droit de récuser sans avoir à la justifier jusqu'à 36 candidats, et le procureur jusqu'à 30, alors qu'en temps normal, les possibilités de récusation son respectivement de 10 et 6. la juge a également autorisé un agent de la CIA à témoigner à charge sous couvert d'anonymat. Arrêté en 2002 comme "témoin matériel" pour les attentats du 11 septembre, José Padilla a été détenu au secret sur un navire-prison et soumis à un tel traitement qu'il montre tous les signes d'un stress post-traumatique [post-traumatic stress disorder:PTSD] - vigilance extrême, tics faciaux et paranoïa - qui rendent la tâche de ses défenseurs d'autant plus difficile. ceux-ci se sont battus pour obtenir l'abandon des charges pesant contre lui, au motif qu'il avait été privé de ses droits et soumis à la torture. Ils ont obtenu partiellement gain de cause, puisque la principale accusation, proférée par l'alors ministre de la Justice John Ashcroft, après l'arrestation de Padilla, a été abandonnée : un projet de faire exploser une "bombe sale" (contenant des éléments radioactifs) dans une grande ville US.
Padilla et ses coaccusés Adham Amin Hassoun et Kifah Wael Jayyousi, ne sont plus qu'accusés de conspiration en vue d'assassiner, kidnapper et mutiler des innocents à l'étranger ainsi que de conspiration et d'aide à des terroristes. Ils ont tous plaidé non coupable.
Leur procès a de fortes chances de devenir le procès de la torture aux USA.

Majid Khan, "spécialiste des stations-essence"...

Majid Khan est un jeune Pakistanais de 26 ans actuellement détenu à guantanamo, dont le « tribunal » d’exception – siégeant dans le camp - vient d’examiner le statut de « combattant ennemi étranger ». Son père Ali Khan vient de déclarer que Majid avait été torturé.
Réfugié avec sa famille aux USA en 1996, Majid a fréquenté le lycée de Owings Mills (la photo ci-contre est tirée de l’annuaire du lycée), dans la banlieue de Baltimore, travaillant comme caissier dans la station-essence de son père. Après ses études il s’est marié – il a un enfant – et a travaillé comme administrateur de banques de données pour l’administration du Maryland.
En 2003, Majid a été kidnappé au Pakistan par la police, qui l’a remis sans autre forme de procès à la CIA. Il a alors disparu dans les « sites noirs », ces prisons secrètes de la CIA, éparpillées aux quatre coins de la planète. Sa famille n’a eu de ses nouvelles que trois ans et demi plus tard, en septembre 2006, lorsque George Bush a annoncé que 14 « gros poissons » d’Al Qaïda avaient été transférés à Guantanamo.
Les accusations de la CIA contre Majid Khan ne reposent que sur des « aveux » extorqués à divers détenus avec des méthodes appropriées. Quant aux preuves, elles sont pratiquement inexistantes : ainsi, selon la CIA, la connaissance qu’avait Majid Khan du fonctionnement d’une station-essence lui aurait permis de préparer des attentats, commandités par Khamid Cheikh Mohamed, contre des stations-essence. À ce compte, tout jeune Musulman travaillant dans une station-essence aux USA est suspect !
Voici toute l’histoire de Majid Khan, telle qu’elle est racontée par Amnesty International, qui a lancé le 13 avril une action urgente en sa faveur.
Le 6 septembre 2006, le président des États-Unis George W. Bush a annoncé que 14 hommes qui avaient été détenus dans des lieux secrets sous le contrôle de la Central Intelligence Agency (CIA, Services de renseignements des États-Unis) avaient été transférés sous contrôle militaire à Guantánamo. Le ressortissant pakistanais Majid Khan, victime d’une disparition forcée aux mains des autorités du Pakistan et des États-Unis depuis plus de trois ans et demi, fait partie de ces 14 personnes. Ayant émigré aux États-Unis avec sa famille en 1996, il a vécu et travaillé à Baltimore, dans l’État du Maryland, et a obtenu le droit d’asile aux États-Unis en 1998. En février 2002, Majid Khan est retourné au Pakistan avec son frère pour se marier. En mars 2002, après son mariage, il est revenu à Baltimore où il a séjourné jusqu'à son retour au Pakistan plus tard dans l'année.
Disparition forcée
Dans la nuit du 5 mars 2003, des responsables des services de sécurité pakistanais ont fait irruption au domicile de son frère à Karachi et ont arrêté Majid Khan, son frère Muhammad Khan, sa belle-sœur et leur bébé. À ce moment-là, la femme de Majid Khan se trouvait dans sa famille à Hyderabad, au Pakistan. La belle-sœur de Majid Khan et son enfant ont été libérés une semaine plus tard et son frère au bout d’un mois environ, après avoir été sommé de ne faire aucune déclaration publique ni recherche au sujet de Majid Khan. Les responsables pakistanais ont refusé d’indiquer à sa famille où il était détenu et les raisons de sa détention. Les proches de Majid Khan aux États-Unis n’ont pas pu savoir eux non plus où il se trouvait et s’il était encore vivant, jusqu’à l’annonce du président Bush le 6 septembre 2006.
Transfert à Guantánamo
« Si je reviens ce sera un miracle divin »En septembre 2006 Majid Khan aurait été cagoulé, enchaîné, mis sous sédatif et envoyé par avion à Guantánamo avec 13 autres détenus de « grande valeur ». On sait peu de choses sur les conditions de détention de ces hommes, qui ont tous été qualifiés de « combattants ennemis », mais il semble qu’ils soient maintenus à l’isolement avec peu ou pas de contact entre eux et avec les autres détenus. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) leur a rendu visite mais ils n’ont toujours pas pu consulter un avocat. Amnesty International s'inquiète vivement pour leur état de santé mentale et physique, en raison des longues périodes de détention secrète auxquelles ils ont été soumis, des tortures ou mauvais traitements qui pourraient leur avoir été infligés, de leur maintien à l’isolement et du caractère illimité de leur détention.
Majid Khan a envoyé une lettre à son épouse depuis Guantánamo, qui a été lourdement censurée, et dans laquelle il lui aurait dit de ne pas trop compter sur son retour. Selon le président Bush, Majid Khan et les 13 autres détenus transférés à Guantánamo en septembre 2006 sont « des hommes dangereux qui ont une connaissance sans équivalent des réseaux terroristes et de leurs projets de nouvelles attaques ».
Avec ce transfert, le président Bush a pour la première fois reconnu publiquement l’existence d’un programme spécifique pour les « détenus terroristes de grande valeur », géré par la CIA. Dans son allocution du 6 septembre, le président Bush a également reconnu que les personnes détenues dans le cadre du programme secret de la CIA étaient soumises à un ensemble de procédures spécifiques, faisant référence semble-t-il aux « techniques renforcées » d’interrogatoire que la CIA aurait été autorisée en 2002 à utiliser. Bien que le gouvernement des États-Unis n’ait pas donné plus de détails sur ces techniques, qu’il a classées « top secret », certaines informations permettent de penser que ces méthodes sont contraires à la législation et aux normes internationales.
Amnesty International et d’autres organisations avaient depuis longtemps fait état de l’existence d’un programme de détentions secrètes de la CIA, mais les autorités américaines n’avaient jamais confirmé cette information auparavant. Amnesty International demande au gouvernement des États-Unis de faire connaître le sort et le lieu de détention de toutes les personnes détenues secrètement et d’indiquer ce que sont devenus tous les lieux secrets de détention. Les autorités américaines doivent mettre fin à la pratique des détentions secrètes et des disparitions forcées, qui constitue un crime au regard du droit international.
Situation au regard de la loi
Le gouvernement américain a indiqué que l’existence d’un programme de la CIA avait été confirmée en raison de la détermination du président Bush à ce que les détenus de la CIA soient jugés. Aux termes de la Loi relative aux commissions militaires, promulguée par le président Bush le 17 octobre 2006, ce sont les commissions militaires, habilitées à recevoir des éléments de preuve obtenus sous la contrainte et pouvant prononcer des condamnations à mort, qui jugeront ces détenus.
Les autorités accusent Majid Khan d’être un agent d’Al Qaïda lié à Khalid Sheikh Mohammed lui-même soupçonné d’être un des meneurs des attentats du 11 septembre aux États-Unis. Majid Khan, cependant, n’a toujours pas été autorisé à consulter un avocat. Le fait pour les États-Unis de priver d’une telle assistance Majid Khan et les 13 détenus transférés viole non seulement leur droit à se faire assister d’un avocat mais aussi leur droit à bénéficier du temps et des moyens nécessaires pour préparer leur défense. Une telle attitude constitue une violation flagrante du principe fondamental d’« égalité des armes », cité parfois comme la condition la plus importante d'équité d'un procès.
Ces 14 détenus de « grande valeur » doivent être entendus par le Tribunal d'examen du statut de combattant pour que soit examinée leur condition de « combattants ennemis ». Les audiences ont lieu secrètement. Cette procédure administrative est inadaptée ; il s’agit de comités composés de trois militaires autorisés à utiliser des éléments de preuve classés secrets ou obtenus par la force contre un détenu. Le 28 septembre 2006, le Center for Constitutional Rights (CCR) avait formé une requête en habeas corpus au nom de Majid Khan, remettant en cause la légalité et les conditions de sa détention, ainsi que sa qualification de « combattant ennemi ».
Le gouvernement américain a répondu qu'aux termes de la Loi relative aux commissions militaires, le tribunal n’était pas habilité à examiner cette demande. Le gouvernement a également argué du fait que les règles régissant la possibilité pour les détenus de Guantánamo d’entrer en contact avec des avocats n’étaient pas adaptées aux 14 hommes transférés dans ce centre après avoir été détenus par la CIA, car ils sont susceptibles de dévoiler des lieux tenus secrets. La conséquence, si ce n’est l’objectif, de cette mesure, est la dissimulation des violations des droits humains.
Le 20 novembre 2006, l’épouse de Majid Khan, Rabia Yaqoob, a déposé une requête auprès de la Haute Cour du Sind, au Pakistan, demandant d'être informée des éléments justifiant l'arrestation et la détention de son mari ; des raisons pour lesquelles il n’avait pas été présenté à un magistrat au Pakistan ; du fondement légal du transfert de ce citoyen pakistanais aux mains des États-Unis ; de toute initiative engagée par le gouvernement pakistanais en vue du retour de Majid Khan au Pakistan. Le procureur général du Pakistan a laissé entendre que le Pakistan n’avait rien eu à voir avec l’arrestation ou la détention de Majid Khan et que le pays essayait désormais d’obtenir la libération des ressortissants pakistanais détenus à Guantánamo.
Le 13 février 2007, la Haute Cour a rejeté la requête de Rabia Yaqoob tout en priant instamment le ministère des Affaires étrangères de faire tout son possible pour assurer le bien-être de Majid Khan et obtenir sa libération. La Haute Cour a donné trois mois au gouvernement pour qu’il lui fasse un rapport sur les progrès réalisés dans l’affaire de Majid Khan.
Modèles de lettres à envoyer aux autorités US et pakistanaises http://inside.amnestyinternational.be/cgi-bin/mail.cgi/archive/ndp/20070413144336/

lundi 16 avril 2007

Un plan pour radicaliser les Musulmans

par Ajmal Masroor, The Guardian, 11 avril 2007 Voici ce que le gouvernement devrait faire pour promouvoir l’extrémisme
La ministre des Communautés Ruth Kelly a annoncé un plan en six points pour traiter l’extrémisme et la radicalisation des jeunes Musulmans. Voici mon plan en douze points qui garantirait une transformation des jeunes Musulmans en radicaux.
1. Associer l’extrémisme avec l’Islam et le terrorisme avec les Musulmans
La meilleur manière de détruire la confiance des gens est de constamment établir un lien entre eux et leur foi avec la violence et le fanatisme. Ils se sentiront transformés en victimes et soumis à des attaques. Sentant qu’il y a une conspiration contre eux, ils deviendront plus extrêmes et certains d’entre eux recourront au terrorisme.
2. S’immiscer dans la gestion des mosquées
Envoyer des consultants et des fonctionnaires pour faire des plans afin de s’assurer que les mosquées sont utilisées uniquement pour des rituels et des activités séculières. Former les directions des mosquées à l’interdiction de débats et discussions et ne tolérer que les débats et discussions qui s’inscrivent dans un agenda particulier. Tout dissidence doit être étouffée et rapidement étiquetée comme extrémiste – en particulier venant de ceux qui critiquent la politique étrangère du gouvernement. S’assurer que toutes les mosquées sont gérées par des gens qui aiment le gouvernement. Et pour faire bonne mesure, recruter des membres de leur conseil d’administration comme informations, pour qu’ils soient les yeux et les oreilles des services secrets.
3. Dire aux imams ce qu’ils doivent dire
Investir dans une nouvelle génération d’imams qui ne soient pas politisés et qui se concentrent sur la dimension séculière de la spiritualité. Des imams qui parlent bien l’anglais pour qu’ils fassent des prêches standardises et donnent des cours tires des abécédaires et de la littérature écrite par les experts de Whitehall (le gouvernement, NdT). Faire la promotion d’érudits et d’universitaires qui ne sont pas loyaux à leur foi et sont disposes à troquer l’enseignement de leur foi contre des titres, la célébrité et la fortune.
4. Monter et financer des groupes musulmans rivaux
Faire en sorte que la communauté musulmane entre en compétition pour attirer l’attention. Susciter une lutte interne pour le contrôle et l’influence. Diviser la communauté musulmane. Envoyer des menaces aux groupes qui ne sont pas dans la ligne et ne pas les subventionner. Se prétendre l’ami des uns en condamnant les autres et vice-versa. Puisque normalement les jeunes Musulmans ne font pas partie de la hiérarchie, ne pas s’embêter à parler avec eux.
5. Organiser des raids policiers contre des maisons de familles musulmanes
Utiliser les lois antiterroristes pour opérer des raids contre des maisons de familles musulmanes dans le plus grand nombre de villes possible. S’assurer que de tels raids ont lieu ouvertement et publiquement avec un nombre maximal de policiers et de véhicules bien identifiés. Avertissez discrètement les médias juste avant le raid pour que ça fasse la Une le lendemain.
6. Arrêter et détenir plus de jeunes Musulmans
Arrêter et détenir des jeunes Musulmans qui ont un air asiatique ou arabe, qui portent la barbe ou des vêtements étrangers, qui traînent autour d’une mosquée ou qui sont devenus récemment plus religieux. Ce sont les terroristes potentiels. Examinez leurs téléphones mobiles, leurs ordinateurs, leurs listes de ocntacts, leurs SMS et leurs emails. Copiez toutes ces informations, appelez les amis ou les membres de la famille du détenu et menacez-les d’arrestation s’ils ne coopèrent pas. Vous avez 28 jours pour monter un dossier contre le détenu. Si celui-ci est intelligent et de valeur, offrez-lui des positions ou des stimulants matériels pour qu’il devienne un informateur des services secrets.
7. Se vanter des succès remportés en Irak et y envoyer plus de troupes pour les consolider
L’invasion de l’Irak avait pour but de donner aux Irakiens un goût de liberté et de démocratie. Ce n’est pas notre fate si les Irakiens ont choisi de se tuer eux-mêmes. Ils ont hébergé Al Qaïda, sont entrés dans un réseau terroriste et maintenant, ils mènent des attaques-suicide contre les troupes de la coalition des bonnes volontés. La seule manière de traiter avec les terroristes, c’est de les éliminer. Quelques vies innocentes peuvent être perdues dans ce processus mais c’est le prix qui vaut la peine d’être payé par les Irakiens pour avoir la démocratie.
8. Tuer plus d’Afghans et rejeter la faute sur les Talibans
Les Afghans produisent la drogue qui détruit les jeunes du monde occidental. Même l’Islam ne sanctionne pas la production de stupéfiants. Ils sont responsables de Ben Laden et Al juillet à Londres. Ils sont arriérés, mal éduqués et, plus important encore, ne sont pas disposés à se moderniser. Les Talibans se cachent en Afghanistan. Il faut les éradiquer. Nous n’avons pas le choix : il faut envoyer plus de soldats et détruire ces gens qui veulent faire revenir le monde à l’ère des ténèbres. La mission est simple : tuez-les où qu’ils soient, et si vous manquez de renseignements précis pour les localiser, détruisez tout le village. Qu’est-ce que la vie de quelques Afghans , comparée à l’élimination d’un taliban ?
9. Menacer Téhéran de sanctions économiques pour ses ambitions nucléaires mais fournir à Israël les armes de destruction massive les plus sophistiquées
Le monde occidental a besoin d’une bonne dissuasion nucléaire contre des États voyous comme l’Arabie saoudite, l’Iran et la Syrie. Ils constituent d’ores et déjà une menace même sils n’ont encore aucune arme nucléaire, car ils ont l’intention d’en acquérir et de less utiliser contre les pays occidentaux et Israël. La stratégie doit consister à s’assurer qu’aucun pays musulman n’acquière jamais des armes nucléaires. S’ils en montrent ne serait-ce que l’intention, menacez-les de leur balancer des bombes qui les feraient retourner à l’âge de pierre.
10. Ignorer la souffrance des Palestiniens mais condamner le peuple palestinien même lorsqu’Israël agresse les Palestiniens
Notre position est très claire : Israël ne peut jamais faire d’erreur. C’est un pays démocratique et quoiqu’il fasse, nous le soutiendrons. D’un autre côté, les palestiniens n’ont même pas de pays ou de dirigeants; nous ne savons pas à qui parler; ils préfèrent la violence et ignorent le langage de paix. Comment pourrions-nous parler avec des gens qui sont si peu civilisés qu’ils comment des attentats-suicide, se tuant eux-mêmes et ceux qui les entourent ? Il ne pourra jamais y avoir de paix avec des gens qui ne reconnaissent pas le droit à l’existence d’Israël, après tout c’est la terre promise par Dieu au peuple juif. Dénier cela, c’est dénier Dieu.
11. Soutenir, aider et être complice des despotes illégitimes du Moyen-Orient et du monde musulman
Leur fournir des armes valant des millions de livres pour qu’ils puissent se maintenir au pouvoir. Les encourager à mettre à l’ombre leurs opposants politiques, surtout s’ils se trouvent être des Musulmans pratiquants. Leur promettre aide et faveurs s’ils rejoignent la « guerre contre le terrorisme » et les utiliser pour subjuguer leur peuple et démanteler leurs institutions civiles, dont les médias. Leur enseigner comment torturer des prisonniers de manière sûre. Instituer des sanctions contre le peuple, s’il exerce son libre choix pour élire n’importe qui sauf les despotes. Garder le silence quand ces despotes transmettent leur trône à leurs fils.
12. La prison de Guantanamo a pour but de de faire du monde un endroit plus sûr
Enlever des jeunes musulmans aux quatre coins du monde puis les jeter dans la prison de Guantanamo. Les y laisser pourrir. Ils n’ont pas de droits. Ce sont des combattants illégaux, des terroristes.
Source : The Guardian, Comment is free
Ajmal Masroor dirige l’entreprise Egal Community Consultants, spécialisée dans le développement communautaire. Il est vice-Président du London Civic Forum et Président de Communities in Action. Il est membre de l’organe consultatif national de la Islamic Society of Britain et travaille étroitement avec le Muslim Council of Britain. Il dirige la prière du vendredi dans quatre mosquées de Londres à tour de rôle. Il est diplômé en Sciences politiques, arabe et études islamiques. Il envisage d’être candidat aux prochaines élections législatives sous l’étiquette du parti des Libéraux-démocrates.
Traduit de l’anglais par Fausto Giudice, membre de Tlaxcala, le réseau de traducteurs pour la diversité linguistique. Cette traduction est en Copyleft pour tout usage non-commercial : elle est libre de reproduction, à condition d'en respecter l’intégrité et d’en mentionner sources et auteurs.