C'est une véritable conspiration du silence qui règne sur la lutte désespérée des détenus de Guantánamo. Un porte-parole du camp, le commandant Rick Haupt, a reconnu mardi que 22 d'entre eux étaient en grève de la faim, et que 20 d'entre eux étaient nourris de force, ajoutant sans rire, qu'aucun d'entre eux n'était en danger immédiat, "grâce aux efforts héroïques du personnel médcal pour préserver leur vie et leur santé" (thanks to the heroic efforts of the medical staff who strive to preserve the life and health of detainees). Le commandant Haupt a faits sa déclaration pour démentir l'information donnée par Maître Clive Safford Smith, l'aviocat du caméraman soudanais Sami Al Haj, selon lequel son client est dans une situation très grave : il a perdu 18 kilos, il a eu un orteil brisé par un gardien lors d'un déplacement "escorté" et il est en train de perdre l'esprit. Selon l'avocat, qui l'a rencontré depuis juillet, Sami a de plus en plus de mal à se concentrer et à parler anglais. Il a aussi raconté que les méthodes pour nourrir de force les grévistes de la faim étaient particulièrement brutales : il arrive notamment que les tubes introduits de force par le nez atteignent le s poumons au lieu de l'estomac et ne soient pas lubrifiés, ce qui provoque des lésions internes. D'autre part, les grévistes d e la faim, outre le fait qu'ils sont nourris de force sur des chaises de contention qui sont une véritable torture, sont en guise de punition dépouillés de tous les objets personnels autres que leurs vêtements, leurs matelas leurs sont retirés et remplacés par un matelas mousse très fin.
Les grèves de la faim à Guantánamo se succèdent depuis le mois d'août 2005. les détenus actuellement en grève le sont depuis le mois de mai. Est considéré comme gréviste de la faim tout détenu qui refuse 9 plateaux de suite.
Enfin, à propos des informations parues dans un journal soudanais, selon lesquelles Sami Al Haj serait libéré prochainement, Clive Stafford Smith a annoncé qu'il ne s'agissait que de rumeurs, infirmées, d'après la famille du caméraman, par le gouvernement de Khartoum.
Source : AP, 22 août 2007
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