Combattant islamiste ou espion antitaliban? Ni l'un ni l'autre, ou plutôt les deux: Rasoul Koudaïev fait partie d'un groupe de détenus qui, après avoir été délivrés des geôles talibanes en Afghanistan, se sont retrouvés à la prison de Guantánamo Bay (Cuba), où les autorités américaines détiennent des suspects de terrorisme.
Koudaïev a le parcours le plus incroyable. Cet ancien champion de lutte quitte sa région natale de Kabardino-Balkarie en 2000 pour, prétend-il, se rendre par voie terrestre en Iran, où il souhaitait étudier dans une université islamique. Mais il est arrêté près de Hérat, dans l'ouest de l'Afghanistan, accusé d'être un espion russe.
Après l'invasion américaine fin 2001, il tombe aux mains de l'Alliance du Nord, la résistance afghane, qui l'enferme dans la sinistre prison de Qalaï Janghi, près de Mazar-e-Charif (nord). Au terme d'une émeute de prisonniers, qui lui coûtera une balle dans la hanche, il est remis aux Américains et transféré à Guantánamo.
Les Etats-Unis n'ont jamais fourni d'explications concernant les anciens prisonniers des talibans détenus ensuite à Guantánamo. Mais une enquête de l'Associated Press a permis d'identifier au moins neuf hommes ayant subi ce sort. Emprisonnés, battus et torturés par le régime islamiste afghan qui les accusait d'être des ennemis, des espions ou des assassins, ils ont rejoint le centre de détention américain à Cuba au lieu d'être remis en liberté après la chute des talibans.
"Les mots me manquent pour décrire ce qui leur est arrivé. C'est kafkaïen. C'est Alice au pays des merveilles", s'indigne Clive Stafford Smith, directeur juridique de l'ONG de défense des droits humains Reprieve, qui représente 39 détenus de Guantánamo.
Koudaïev dit avoir été victime de mauvais traitements et avoir subi des injections dont il ne connaît pas la composition. Il déclare aussi avoir vu des gardes profaner le Coran, avoir été déshabillé et forcé à faire ses besoins devant des gardiennes, et avoir été atouché sexuellement par des interrogatrices légèrement vêtues.
Selon lui, les même questions revenaient toutes les heures: "Quel est ton lien avec les attentats du 11-Septembre? Connais-tu Ousama ben Laden? Où as-tu combattu aux côtés des talibans?"
"Non, non, non. Je leur ai dit que c'était des questions stupides", raconte-t-il.
Il est impossible pour l'AP de le confirmer, mais son récit est conforme aux allégations d'abus faites par d'autres prisonniers de Guantánamo.
En 2004, Koudaïev est remis aux autorités russes avec plusieurs de ses compatriotes. Ils resteront détenus plusieurs mois à la prison hautement sécurisée de Piatigorsk.
Même après sa remise en liberté, il affirme avoir été victime de harcèlement de la part des autorités russes. En 2005, est arrêté au motif qu'il aurait participé à une attaque de militants islamistes contre la police dans la ville de Naltchik, dans le Nord-Caucase. Selon sa mère, il a fini par avouer sous la torture, alors qu'il assure aujourd'hui qu'il se trouvait chez lui au moment de l'assaut.
Parmi les neuf prisonniers de Guantánamo autrefois détenus par les talibans (deux Russes, deux Saoudiens, deux Afghans, un Britannique, un Syrien et un Irakien qui se disent tous innocents), quatre ont été renvoyés dans leur pays d'origine sans être inculpés et trois sont toujours emprisonnés à Cuba. Le sort des deux autres est incertain.
Les deux Russes sont mentionnés dans un rapport de l'ONG Human Rights Watch, selon lequel des prisonniers remis à la Russie ont bien subi des abus. Le rapport fustige leur rapatriement sur décision des Etats-Unis.
Parmi les 750 personnes qui ont été détenues à Guantánamo depuis 2001, plus de la moitié ont été relâchées. Seule une infime fraction des prisonniers restants ont été inculpés.
Koudaïev a le parcours le plus incroyable. Cet ancien champion de lutte quitte sa région natale de Kabardino-Balkarie en 2000 pour, prétend-il, se rendre par voie terrestre en Iran, où il souhaitait étudier dans une université islamique. Mais il est arrêté près de Hérat, dans l'ouest de l'Afghanistan, accusé d'être un espion russe.
Après l'invasion américaine fin 2001, il tombe aux mains de l'Alliance du Nord, la résistance afghane, qui l'enferme dans la sinistre prison de Qalaï Janghi, près de Mazar-e-Charif (nord). Au terme d'une émeute de prisonniers, qui lui coûtera une balle dans la hanche, il est remis aux Américains et transféré à Guantánamo.
Les Etats-Unis n'ont jamais fourni d'explications concernant les anciens prisonniers des talibans détenus ensuite à Guantánamo. Mais une enquête de l'Associated Press a permis d'identifier au moins neuf hommes ayant subi ce sort. Emprisonnés, battus et torturés par le régime islamiste afghan qui les accusait d'être des ennemis, des espions ou des assassins, ils ont rejoint le centre de détention américain à Cuba au lieu d'être remis en liberté après la chute des talibans.
"Les mots me manquent pour décrire ce qui leur est arrivé. C'est kafkaïen. C'est Alice au pays des merveilles", s'indigne Clive Stafford Smith, directeur juridique de l'ONG de défense des droits humains Reprieve, qui représente 39 détenus de Guantánamo.
Koudaïev dit avoir été victime de mauvais traitements et avoir subi des injections dont il ne connaît pas la composition. Il déclare aussi avoir vu des gardes profaner le Coran, avoir été déshabillé et forcé à faire ses besoins devant des gardiennes, et avoir été atouché sexuellement par des interrogatrices légèrement vêtues.
Selon lui, les même questions revenaient toutes les heures: "Quel est ton lien avec les attentats du 11-Septembre? Connais-tu Ousama ben Laden? Où as-tu combattu aux côtés des talibans?"
"Non, non, non. Je leur ai dit que c'était des questions stupides", raconte-t-il.
Il est impossible pour l'AP de le confirmer, mais son récit est conforme aux allégations d'abus faites par d'autres prisonniers de Guantánamo.
En 2004, Koudaïev est remis aux autorités russes avec plusieurs de ses compatriotes. Ils resteront détenus plusieurs mois à la prison hautement sécurisée de Piatigorsk.
Même après sa remise en liberté, il affirme avoir été victime de harcèlement de la part des autorités russes. En 2005, est arrêté au motif qu'il aurait participé à une attaque de militants islamistes contre la police dans la ville de Naltchik, dans le Nord-Caucase. Selon sa mère, il a fini par avouer sous la torture, alors qu'il assure aujourd'hui qu'il se trouvait chez lui au moment de l'assaut.
Parmi les neuf prisonniers de Guantánamo autrefois détenus par les talibans (deux Russes, deux Saoudiens, deux Afghans, un Britannique, un Syrien et un Irakien qui se disent tous innocents), quatre ont été renvoyés dans leur pays d'origine sans être inculpés et trois sont toujours emprisonnés à Cuba. Le sort des deux autres est incertain.
Les deux Russes sont mentionnés dans un rapport de l'ONG Human Rights Watch, selon lequel des prisonniers remis à la Russie ont bien subi des abus. Le rapport fustige leur rapatriement sur décision des Etats-Unis.
Parmi les 750 personnes qui ont été détenues à Guantánamo depuis 2001, plus de la moitié ont été relâchées. Seule une infime fraction des prisonniers restants ont été inculpés.
Source : AP, 2 juillet 2007
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