Le parlement britannique a publié mercredi un rapport mettant en cause l’attitude des services secrets américains envers leurs homologues britanniques depuis les attentats du 11 septembre 2001. Le document dénonce "un manque de considération".
Le rapport mentionne l’arrestation de deux activistes présumés en Gambie par les services américains et leur envoi à Guantanamo, malgré des instructions contraires de Londres.
"Cette affaire montre un manque de considération de la part des Etats-Unis pour les préoccupations britanniques", peut-on lire dans le rapport du Comité de renseignement et de sécurité, à propos des transferts secrets de prisonniers organisés par les Etats-Unis d’un pays à l’autre.
"Ceci porte de sérieuses implications pour les relations de travail entre les services de renseignement et les agences de sécurité américaines et britanniques", ajoutent les auteurs du rapport, qui constitue une rare et sévère critique des Etats-Unis de la part de leur plus proche allié dans la "guerre contre le terrorisme".
Selon ce rapport, les Etats-Unis ont ignoré une requête du MI5, service britannique de contre-espionnage, leur signalant la présence en Gambie de deux activistes islamistes présumés mais leur demandant de ne pas les arrêter.
Les deux hommes ont été capturés en Gambie en novembre 2002, puis transférés à Guantanamo en passant par la prison de Bagram, en Afghanistan. L’un des deux a été libéré depuis, mais l’autre se trouve toujours dans la base américaine située à Cuba.
Les protestations de Londres auprès de l’ambassade américaine en Gambie, du département d’Etat et du Conseil national de sécurité n’ont pas été pris en compte, ajoute le rapport.
"Le Royaume-Uni a désormais des dilemmes éthiques à travailler avec notre plus proche allié", peut-on aussi lire dans le document, qui reproche par ailleurs aux services britanniques d’avoir mis du temps à prendre conscience des implications des agissements américains.
Même lorsque le MI6, l’agence de renseignement britannique, a eu ses premiers soupçons quant à l’existence de prisons secrètes de la CIA à l’étranger en 2003, il n’a pas pleinement apprécié le risque accru de tortures que ce recours à ces prisons pouvait représenter, concluent les auteurs du rapport.
Source : SDA-ATS, 26 juillet 2007
jeudi 26 juillet 2007
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