Un ex-détenu tunisien de Guantánamo, Abdallah Ben Omar El Hajji, récemment remis aux autorités tunisiennes, a dénoncé mardi «les conditions inhumaines» dans lesquelles s'est déroulé son rapatriement et «les tortures» qu'il dit avoir subies pendant les cinq ans de sa détention sur la base militaire américaine à Cuba.
L'ex-pensionnaire de Guantánamo a fait ces révélations lors d'un entretien avec Me Samir Ben Amor, qui lui a rendu visite pendant une heure dans la prison de Mornaguia, à environ 30km de Tunis, où il est actuellement incarcéré, en attendant d'être rejugé le 26 septembre prochain par le tribunal militaire de Tunis. Il avait été condamné en 1995 par contumace par cette juridiction à 20 ans de prison dans l'affaire dite du «Front islamique». «Le voyage du retour qui a duré plus de dix heures à bord d'un avion de l'armée américaine s'est déroulé dans des conditions inhumaines. J'avais les pieds et les mains ligotés, les yeux bandés et les oreilles obstruées par des écouteurs», a déclaré l'avocat à l'Associated Press, en relatant le récit fait par son client. Selon Me Ben Amor, Abdallah Ben Omar a nié avoir jamais adhéré à une quelconque organisation terroriste. Il affirme s'être rendu au Pakistan avec sa femme Aïcha et ses huit enfants ainsi que son beau-fils Hédi Hammami pour faire du commerce et travailler dans le cadre d'organisations de secours islamique. Il a confié que cette idée lui a été inspirée après un séjour de deux ans en Arabie saoudite à la fin des années 80. Il a été arrêté en avril 2002 par la police pakistanaise à son domicile, en même temps que son beau-fils encore en détention à Guantánamo dans le contexte qui a suivi les attentats terroristes du 11 septembre 2001 aux États-Unis. Deux mois après, les services de sécurité pakistanais l'ont remis aux forces américaines qui l'ont envoyé sur la base de Bagram (Afghanistan) avant de le transférer à Guantánamo à la fin de l'été 2002. Pendant le transfert des prisonniers du Pakistan en Afghanistan, les militaires américains leurs faisaient porter des cagoules asphyxiantes qui ont causé la mort de certains d'entre eux, selon Abdallah Ben Omar. «Dans le centre de détention de Guantánamo, les prisonniers étaient soumis à diverses pratiques de torture: on les plaçait durant de longues périodes dans des tonneaux remplis d'eau, d'autres étaient suspendus aux portes ligotés ou encore traînés dénudés comme des animaux avant leur interrogatoire», a encore raconté l'ex-détenu. Il a cité le cas d'un de ses compatriotes indentifié seulement par son prénom, Abdallah, qui, a-t-il dit, a perdu ses facultés mentales du fait des tortures subies. «Plus que les maltraitements physiques, c'est plutôt au niveau mental que Abdullah Ben Omar souffrait», a encore rapporté Me Ben Amor. «Pour provoquer les détenus qui sont musulmans, les geôliers jetaient le Coran dans les toilettes ou avec les habits sales», a-t-il dénoncé.
Source : AP, 29 juin 2007
L'ex-pensionnaire de Guantánamo a fait ces révélations lors d'un entretien avec Me Samir Ben Amor, qui lui a rendu visite pendant une heure dans la prison de Mornaguia, à environ 30km de Tunis, où il est actuellement incarcéré, en attendant d'être rejugé le 26 septembre prochain par le tribunal militaire de Tunis. Il avait été condamné en 1995 par contumace par cette juridiction à 20 ans de prison dans l'affaire dite du «Front islamique». «Le voyage du retour qui a duré plus de dix heures à bord d'un avion de l'armée américaine s'est déroulé dans des conditions inhumaines. J'avais les pieds et les mains ligotés, les yeux bandés et les oreilles obstruées par des écouteurs», a déclaré l'avocat à l'Associated Press, en relatant le récit fait par son client. Selon Me Ben Amor, Abdallah Ben Omar a nié avoir jamais adhéré à une quelconque organisation terroriste. Il affirme s'être rendu au Pakistan avec sa femme Aïcha et ses huit enfants ainsi que son beau-fils Hédi Hammami pour faire du commerce et travailler dans le cadre d'organisations de secours islamique. Il a confié que cette idée lui a été inspirée après un séjour de deux ans en Arabie saoudite à la fin des années 80. Il a été arrêté en avril 2002 par la police pakistanaise à son domicile, en même temps que son beau-fils encore en détention à Guantánamo dans le contexte qui a suivi les attentats terroristes du 11 septembre 2001 aux États-Unis. Deux mois après, les services de sécurité pakistanais l'ont remis aux forces américaines qui l'ont envoyé sur la base de Bagram (Afghanistan) avant de le transférer à Guantánamo à la fin de l'été 2002. Pendant le transfert des prisonniers du Pakistan en Afghanistan, les militaires américains leurs faisaient porter des cagoules asphyxiantes qui ont causé la mort de certains d'entre eux, selon Abdallah Ben Omar. «Dans le centre de détention de Guantánamo, les prisonniers étaient soumis à diverses pratiques de torture: on les plaçait durant de longues périodes dans des tonneaux remplis d'eau, d'autres étaient suspendus aux portes ligotés ou encore traînés dénudés comme des animaux avant leur interrogatoire», a encore raconté l'ex-détenu. Il a cité le cas d'un de ses compatriotes indentifié seulement par son prénom, Abdallah, qui, a-t-il dit, a perdu ses facultés mentales du fait des tortures subies. «Plus que les maltraitements physiques, c'est plutôt au niveau mental que Abdullah Ben Omar souffrait», a encore rapporté Me Ben Amor. «Pour provoquer les détenus qui sont musulmans, les geôliers jetaient le Coran dans les toilettes ou avec les habits sales», a-t-il dénoncé.
Source : AP, 29 juin 2007
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire