mardi 17 juillet 2007

À la prison de Mornaguia (Tunisie), tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles…

Abdallah Ben Amor El Hajji et Lotfi Ben Souei Lagha, deux détenus tunisiens de Guantánamo Bay (Cuba), ont été renvoyés le 17 juin 2007 vers la Tunisie. Ils sont actuellement à l'isolement à la prison de Mornaguia. La campagne lancée par diverses ONG craignant qu'ils ne soient torturés ou soumis à d'autres formes de mauvais traitements a suscité une réaction du gouvernement de Tunis, dont cette dépêche de l’agence AP rend compte :
Les autorités tunisiennes ont démenti mardi 17 juillet 2007 qu'un ex-détenu à Guantánamo, Abdallah Ben Amor Hajji, récemment rapatrié en Tunisie, ait subi de mauvais traitements ou fait l'objet de menaces, comme il l'a affirmé.
"M. Abdallah Ben Amor Hajji, précédemment détenu par les autorités américaines à Guantánamo et remis le 18 juin 2007 aux autorités judiciaires tunisiennes, n'a subi aucun mauvais traitement en Tunisie, et ce contrairement aux allégations dénuées de toute preuve attribuées à son avocat", selon un communiqué du ministère de la Justice. "Aucune menace n'a jamais été proférée contre sa personne et encore moins à l'encontre de sa famille", ajoute-t-on.
L'avocat de l'intéressé, Me Samir Ben Amor, qui lui a rendu visite à deux reprises à la prison civile de Mornaguia, à 25km de Tunis, a affirmé que son client était incarcéré dans des "conditions déplorables", "en isolement dans une cellule exiguë dépourvue d'aération et de lumière". Abdallah Ben Omar El Hajji, qui a reçu la visite de représentants du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), a-t-il précisé, aurait en outre subi des mauvais traitements lors de son interrogatoire. Il aurait été menacé, avec sa famille.
L'état de santé du prisonnier est cependant jugé "normal", voire "en amélioration sur le plan psychique", bien qu'il souffre d'un problème de vue, selon son conseil.
Les autorités assurent que M. Hajji, condamné par contumace par le tribunal militaire de Tunis à dix ans d'emprisonnement pour "appartenance à une organisation terroriste" et recherché depuis lors pour purger sa peine, "est détenu dans des conditions normales et reçoit régulièrement la visite de sa famille et de son avocat". Elles avancent en outre que, "contrairement aux allégations attribuées à son avocat, M. Hajji n'a pas, à ce jour, encore été interrogé ni par la police judiciaire ni par le juge chargé de l'affaire".
"Etat de droit, la Tunisie garantit les droits de citoyens et sa législation, conforme en tous points aux conventions internationales pertinentes, ne tolère aucun traitement inhumain ou dégradant envers les détenus", fait valoir le communiqué.
Le prisonnier ayant fait appel de sa condamnation, son cas sera examiné le 26 septembre.
Source :
AP, 17 juillet 2007

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