jeudi 21 juin 2007

Le gouvernement US envoie des détenus de Guantánamo en Tunisie malgré des menaces de mauvais traitements et de torture

par Reprieve, 19 juin 2007

Reprieve dénonce le transfert – qui vient d’être révélé aujourd’hui – de son client le prisonnier de, Guantánamo Abdallah Ben Amor, et d’un second prisonnier, dont on ignore pour l’instant le nom, en Tunisie.Les deux hommes ont été expédiés en Tunisie le dimanche 17 juin 2007. Condamné par contumace en Tunisie pour son association avec le parti politique d’opposition Ennahdha, M. Ben Amor court un risque sérieux de mauvais traitements et de torture.
Au début des années 1990, M. Ben Amor a été condamné par contumace en Tunisie à 23 ans de prison pour son affiliation au parti politique islamiste modéré et non-violent Ennahdha. À cette époque, M. Ben Amor vivait au Pakistan depuis 2 ans. Il était absent à son procès et n’a donc pu se défendre. Cette condamnation, ajoutée à l’emprisonnement de M. Ben Omar à Guantánamo, lui fait courir un risqué grave de détention indéfinie et de torture."
Abdallah Ben Amor a été blanchi par les USA, qui ont considéré qu’il ne constituait pas e menace et ne détenait aucune information sur le terrorisme. Mais les USA ne lui ont pas présenté d’excuses et ne l’ont pas remis en liberté après cinq ans à Guantánamo. Au lieu de cela, il a été expédié en Tunisie, où des mauvais traitements et éventuellement des tortures l’attendent. Qu’est-il arrivé à la justice américaine ? Comment pouvons-nous assurer note sécurité en renvoyant des hommes innocentés à des régimes notoirement sinistres ? », a dit Zachary Katznelson, avocat de Reprieve.
Le gouvernement US n’a autorisé Reprieve à rencontrer M. Ben Amor qu’une seule fois durant ses cinq ans de détention. Lors de sa rencontre avec Zachary Katznelson le 1er mai 2007 à Guantánamo, M. Ben Omar a exprimé de vives inquiétudes quant aux risques qu’il courait, en cas de renvoi en Tunisie, d’être torturé pour être forcé à faire des aveux ou à devenir un informateur. Lorsque Reprieve a plus tard appris que M. Ben Amor avait été condamné par contumace – une condamnation dont M. Ben Amor n’a apparemment pas eu connaissance -, l’organisation a demandé à plusieurs reprises à être autorisée à rendre de nouvelles visites à notre client. Le gouvernement US n’a pas répondu à ces requêtes.
"Aujourd’hui, Abdallah Ben Amor se retrouvé transformé en cobaye dans une expérience diplomatique potentiellement mortelle. Les USA sont si désespérément résolus à se débarrasser de détenus de Guantánamo Bay, qu’ils sont prêts à ignorer l’horrible dossier des droits humains de la Tunisie. La Tunisie fait face à un choix simple : agira-t-elle correctement et montrera-t-elle au monde qu’elle soutient les droits humains ou va-t-elle retourner à son sombre passé ? Nous attendons tous de le savoir », a déclaré Zachary Katznelson.
Abdallah Ben Amor est né dans le nord-est de la Tunisie. Après ses études , il a travaillé comme mécanicien pour les chemins de fer tunisiens. Il a quitté la Tunisie pour l’Arabie saoudite en 1989 pour ensuite aller au Pakistan, fuyant son pays pour cause de persécution religieuse.
Il vivait donc au Pakistan quand il a été condamné en son absence en Tunisie à 23 ans de prison. En 2001, Abdallah a été arrêté à son domicile par des agents pakistanais. Il dit avoir été vendu aux USA pour une rançon de 5000 $. Il se trouvait à Guantánamo Bay depuis le 5 août 2002. Il est marié et a huit enfants. Sa famille vit en Tunisie.
Pour plus d’information ou des interviews, appelez SVP Zachary Katznelson au +44 (0)7838 383 149. Tel: +44 (0)20 7353 4640Fax: +44 (0)20 7353 4641 - Courriel : zachary@reprieve.org.uk
Traduit par le
Collectif guantánamo

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