Colin Powell est pour la fermeture, mais il n’est plus aux affaires. Robert Gates, le successeur de Rumsfeld à la tête du Pentagone, est aussi plutôt pour la fermeture, ainsi que Condoleezza Rice, la secrétaire d’État. Mais Dick Cheney, le vice-Président et Alberto Gonzales, le ministre de la Justice, sont résolument contre. Bref, à Washington, le débat bat son plein.
Un débat que Bush ne parvient pas à arbitrer, semble-t-il, tiraillé qu’il est entre les deux tendances au sein de l’exécutif républicain de l’Empire : la première tendance, sous l’influence des Démocrates, serait pour transférer les prisonniers dans une prison sur le territoire US, pour calmer un peu les défenseurs des droits humains et donner un visage humain à la « guerre contre le terrrorisme », par exemple à Fort Leavenworth, au Kansas ou dans une prison afghane en cours de rénovation sous l’égide de l’ONU ; la deuxième tendance, ce sont les purs et durs, néoconservateurs pur sucre, qui ne veulent pas céder un pouce. Pas question pour eux de transférer les bagnards sur le territoire US car cela leur ouvrirait automatiquement l’accès aux droits garantis par la Constitution : habeas corpus, défense, procès équitable.
Tout ce beau monde a connu une vive agitation en fin de semaine, après qu’une dépêche de l’agence Associated Press, eut annoncé une réunion à la Maison blanche pour décider de la fermeture du camp de guantánamo. Du coup, la réunion a été annulée.
Le débat continue donc au sein de l’administration. Il ne porte pas sur la question de savoir s’il faut libérer les détenus, mais simplement s’il faut leur donner des droits. Ansi en va-t-il dans l’Empire « démocratique ».
Pour la Belge Anne-Marie Lizin, rapporteur spéciale de l’OSCE, l’Organisation de sécurité et de coopération en Europe, désormais « tout va bien » à Guantánamo. Les interrogateurs sont surveillés par une équipe spéciale, les gardiens reçoivent une formation et « il n’y a plus de torture ». Jeudi 22 juin, Lizin a rendu public son rapport sur la prison devant le Congrès US. Un apport légèrement plus critique que le précédent, qui lui avait valu de nombreuses critiques pour sa complaisance à l’égard du Pentagone. Écoutez son interview sur Radio Vatican.
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