dimanche 16 mars 2008

L'Unicef attend la décision du juge sur le cas d'Omar Khadr

Par UNICEF, 14/03/2008
Omar Khadr est menacé de passer devant une commission militaire à propos de crimes qu'il est supposé avoir commis lorsqu'il était âgé de 15 ans. Le point avec Manuel Fontaine, chargé de protection pour l'Unicef à New York.
En 2002, alors qu'il n'avait que 15 ans, Omar Khadr a été arrêté en Afghanistan lors d'un assaut des forces américaines. Accusé d'avoir tué un soldat américain lors de cette attaque, Omar a d'abord été détenu sur la base afghane de Bamian, puis transféré à Guantanamo. A l'instar des autres prisonniers, il est depuis lors détenu sur ordre de l'administration américaine sans avoir été jugé. L'Unicef attend ces jours-ci la décision du juge qui doit statuer sur son cas et décider si Omar Khadr doit passer devant une commission militaire ou s'il ne relève pas de la compétence d'une telle commission.
Pour Manuel Fontaine, chargé de protection au siège de l'Unicef à New York et qui s'est beaucoup mobilisé sur le cas d'Omar : « L'Unicef rappelle le principe selon lequel un enfant soldat doit tout d'abord être considéré comme une victime d'une violation grave du droit international et que priorité doit être donnée à sa réinsertion dans la société. C'est la première fois que le cas se présente à Guantanamo. Il pourrait créer un dangereux précédent pour les centaines de milliers d'enfants qui se trouvent impliqués malgré eux dans des conflits à travers le monde ».
Non respect des principes internationaux protégeant les mineurs
L'Unicef déplore que ce cas soit traité par une justice militaire, qui n'offre aucune garantie de respect des principes internationaux en matière de justice pour mineurs. Les Etats-Unis sont l'un des deux seuls pays membres de l'ONU à n'avoir pas ratifié la Convention internationale des droits de l'enfant. En revanche, ils ont ratifié le protocole facultatif à la Convention internationale des droits de l'enfant, concernant l'implication d'enfants dans les conflits armés. Dans l'article 6, il est dit que "Les Etats parties prennent toutes les mesures possibles dans la pratique pour veiller à ce que les personnes relevant de leur compétence qui sont enrôlées ou utilisées dans des hostilités en violation du présent Protocole soient démobilisées ou de quelque autre manière libérées des obligations militaires.
Si nécessaire, les Etats parties accordent à ces personnes toute l'assistance appropriée en vue de leur réadaptation physique et psychologique et de leur réinsertion sociale". Les nouvelles que l'Unicef tient des défenseurs d'Omar Khadr qui se sont rendus à Guantanamo ne sont pas bonnes : « En conséquence des blessures qu'il a subies en Afghanistan, Omar est aujourd'hui presque aveugle, indique Manuel Fontaine. Depuis qu'il est arrivé à Guantanamo, il a été traité en adulte et détenu sans respect pour les procédures applicables aux mineurs en droit international. Dans l'absolu, Omar pourrait être condamné à mort, ce qui est inacceptable ». Manuel Fontaine ajoute : « A ma connaissance, il y a un autre jeune adulte détenu à Guantanamo, fait prisonnier en Afghanistan à l'âge de seize ans. Le résultat de la mobilisation pour Omar aura donc bien sûr des conséquences pour lui aussi ». Trois mineurs de moins de 16 ans, de nationalité afghane, avaient été libérés de Guantanamo il y a quatre ans. L'Unicef s'était occupé de les mettre en contact avec des ONG locales qui s'étaient chargées de leur réinsertion.
Source : http://www.newspress.fr/communique_199947_547.aspx

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