par Paul Journet, La Presse, 1er juin 2008
Nouvelle controverse au procès d'Omar Khadr, ce jeune ressortissant canadien de 21 ans détenu à Guantánamo Bay. Peter Brownback, juge du procès, a été démis de ses fonctions jeudi dernier par le colonel Ralph H. Kohlmann, juge en chef de Guantánamo.
«Le départ résulte d'une décision mutuelle», a toutefois assuré Andre Kok, porte-parole du tribunal de Guantánamo, au Los Angeles Times. Les avocats ont appris la nouvelle par un courriel laconique d'une seule ligne. «Nous avons été pris par surprise. On ne nous a donné aucune autre explication», indiquait hier à La Presse Nathan Whitling, un des avocats canadiens d'Omar Khadr. Soupçons Le départ du juge Brownback ne manque pas d'éveiller les soupçons. Le 8 mai, le magistrat menaçait d'interrompre les procédures si la poursuite ne remettait pas à la défense des documents sur la santé mentale et les interrogatoires d'Omar Khadr.
La défense les a finalement reçus. «Le juge qui frustrait les efforts du gouvernement (américain) quitte soudainement. C'est bizarre», indiquait hier au New York Times William Kuebler, avocat militaire principal d'Omar Khadr.
L'organisme Human Rights Watch a aussi critiqué le départ inexpliqué du juge, parlant «d'apparence d'ingérence politique». Pas un juge «idéal» «Malgré sa récente décision en notre faveur, il n'était pas du tout un juge idéal pour nous, rappelle toutefois Nathan Whitling. Il a rejeté rapidement certains de nos arguments, sans même les considérer.»C'est le juge Patrick Parrish qui prend la relève du dossier.
Omar Khadr est le dernier ressortissant d'une démocratie occidentale à être détenu à Guantánamo. Il a été arrêté en Afghanistan en 2002, alors qu'il avait 15 ans. On l'accuse d'avoir tué un sergent américain.
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