Le manque de transparence du gouvernement Harper ne cesse, semaine après semaine, de susciter des commentaires, éditoriaux et chroniques. Cette préoccupation n'est pas l'apanage de la communauté journalistique. Dans un reportage paru dans le National Post, Norma Greenaway constate la même inquiétude du côté du commissaire à l'information Robert Marleau, qui a dû traiter deux fois plus de plaintes cette année. Expert en gouvernance de l'Université d'Ottawa, David Zussman constate une «forte préférence pour des communications centralisées» au sein du gouvernement Harper. Greenaway évoque les fonctionnaires, ambassadeurs, ministres et députés muselés, le secret qui entoure plusieurs politiques publiques et les critiques venues du comité Manley. Ancien greffier du Conseil privé, Mel Cappe confie que la stratégie de Harper est «contreproductive». Donald Savoie, un universitaire qui a beaucoup écrit sur la concentration du pouvoir, parle d'une approche «risquée», comme l'a montré le changement de politique concernant le transfert des détenus afghans. Selon Savoie, tenir cela secret incite «les gens à soupçonner le pire et à se demander ce qu'on tente de cacher».
Le Telegram, de St. John's, déplore d'ailleurs qu'on doive de plus en plus avoir recours à la Loi d'accès à l'information pour obtenir de l'information parfois banale ou aisément accessible dans d'autres pays. Il cite l'arrêt du transfert des détenus afghans. Si les bonnes nouvelles sont tenues secrètes, imaginez les mauvaises. «Le gouvernement Harper a obtenu un mandat minoritaire en faisant campagne avant tout sur la responsabilité. Le message arrivait à point dans la foulée du scandale des commandites survenu sous les libéraux. Jusqu'à présent, les conservateurs ne semblent pas disposés à respecter cette promesse. En fait, ils s'enfoncent toujours davantage dans une culture du secret.»
James Travers, du Toronto Star, résume la chose durement: «Dans la capitale de Stephen Harper, il est plus important de croire que de savoir.» Selon Travers, Harper «sous-estime l'intelligence des électeurs en leur offrant une version simplifiée à l'excès des politiques publiques». Dans une seconde chronique, Travers pense qu'en plus d'empêcher la création d'un lien de confiance entre Harper et les Canadiens, cette approche nuit à la mission afghane. «L'appui politique à une mission qui suscite la division ne peut être maintenu sous un gouvernement minoritaire qui ne fait pas assez confiance aux Canadiens pour leur dire la vérité.» Selon Travers, le sort des détenus afghans ne préoccupe peut-être pas directement les citoyens, mais cette affaire et le secret qui l'entoure servent à rappeler aux Canadiens que le gouvernement Harper est prêt à tout pour poursuivre la mission, y compris ne pas être franc avec eux.
Le Telegram, de St. John's, déplore d'ailleurs qu'on doive de plus en plus avoir recours à la Loi d'accès à l'information pour obtenir de l'information parfois banale ou aisément accessible dans d'autres pays. Il cite l'arrêt du transfert des détenus afghans. Si les bonnes nouvelles sont tenues secrètes, imaginez les mauvaises. «Le gouvernement Harper a obtenu un mandat minoritaire en faisant campagne avant tout sur la responsabilité. Le message arrivait à point dans la foulée du scandale des commandites survenu sous les libéraux. Jusqu'à présent, les conservateurs ne semblent pas disposés à respecter cette promesse. En fait, ils s'enfoncent toujours davantage dans une culture du secret.»
James Travers, du Toronto Star, résume la chose durement: «Dans la capitale de Stephen Harper, il est plus important de croire que de savoir.» Selon Travers, Harper «sous-estime l'intelligence des électeurs en leur offrant une version simplifiée à l'excès des politiques publiques». Dans une seconde chronique, Travers pense qu'en plus d'empêcher la création d'un lien de confiance entre Harper et les Canadiens, cette approche nuit à la mission afghane. «L'appui politique à une mission qui suscite la division ne peut être maintenu sous un gouvernement minoritaire qui ne fait pas assez confiance aux Canadiens pour leur dire la vérité.» Selon Travers, le sort des détenus afghans ne préoccupe peut-être pas directement les citoyens, mais cette affaire et le secret qui l'entoure servent à rappeler aux Canadiens que le gouvernement Harper est prêt à tout pour poursuivre la mission, y compris ne pas être franc avec eux.
À la guerre...
Parlant de détenus, il y a un Canadien fait prisonnier en Afghanistan qui est toujours détenu à Guantánamo. Le refus du gouvernement Harper d'intervenir soulève l'indignation. Si Ottawa avait besoin d'une excuse pour se mouiller, écrit le Toronto Star, il l'a obtenue cette semaine lorsqu'on a appris que personne n'a vu Omar Kadhr lancer la grenade qui a tué un militaire américain. Le soldat qui a témoigné aurait déduit que c'était Khadr, même si un autre combattant se trouvait sur les lieux. Le Star trouve honteuse l'inaction d'Ottawa alors que Kadhr risque une peine de prison à perpétuité pour un acte commis alors qu'il n'avait que 15 ans et était sous l'influence de son père. Des juristes canadiens et étrangers et même le gouvernement français ont tenté de prendre la défense de Kadhr, le présentant comme un enfant soldat. Tous les autres pays occidentaux ont aussi rapatrié leurs ressortissants détenus à Guantánamo. Harper, lui, reste de marbre. «Tout ceci est indécent. Peu de Canadiens ont de la sympathie pour Khadr et sa famille, mais ce qui se passe à Guantánamo n'a rien à voir avec la justice. C'est de la vengeance, et l'assentiment du gouvernement Harper est profondément dérangeant», écrit le Star.
Le StarPhoenix, de Saskatoon, soutient que l'attitude du gouvernement canadien -- libéral d'abord et conservateur ensuite -- porte atteinte à la réputation du pays et le met dans le même camp que les États-Unis dans ce dossier. «Si un pays croit aux droits de la personne, il doit les défendre sans exception. Et si quelqu'un croit en la réhabilitation plutôt qu'en la punition des enfants victimes d'endoctrinement à des fins terroristes et militaires, il ne peut réserver cette défense qu'à des victimes anonymes à l'autre bout du monde», s'insurge le quotidien, qui ajoute: «Le Canada se bat peut-être pour les droits des enfants afghans, mais il ne semble pas avoir le courage de se battre pour les siens.»
Le Globe and Mail n'est pas plus tendre. «Par son silence, le Canada a dit aux États-Unis qu'ils pouvaient faire ce qu'ils voulaient avec le jeune prisonnier.» Dire qu'il faut laisser un processus injuste suivre son cours ne tient pas, dit le Globe. «Un citoyen mineur du Canada n'a pas été simplement puni mais humilié au moyen d'une longue et douloureuse incarcération durant laquelle il a été privé de ses droits.» Le Canada, dit le quotidien, doit imiter les autres pays occidentaux et négocier le rapatriement de Khadr.
Aux urnes...
Ça parle d'élections à Ottawa, mais c'est en Alberta qu'il y en aura le 3 mars prochain, après 37 ans de règne conservateur. «Ils sont au pouvoir depuis l'année où Janis Joplin est morte, ironise Rick Bell, du Calgary Sun, et ils se présentent comme étant d'une certaine manière la voix du changement!» Ils disent avoir un plan maintenant, ce qu'ils n'avaient pas avant. «Ils n'aimaient pas ça, avoir un plan, poursuit Bell. Ils aimaient gérer sur le pilote automatique et s'en vantaient.» Le pire est qu'ils ont des chances d'être réélus, écrit-il abasourdi.
Parlant de détenus, il y a un Canadien fait prisonnier en Afghanistan qui est toujours détenu à Guantánamo. Le refus du gouvernement Harper d'intervenir soulève l'indignation. Si Ottawa avait besoin d'une excuse pour se mouiller, écrit le Toronto Star, il l'a obtenue cette semaine lorsqu'on a appris que personne n'a vu Omar Kadhr lancer la grenade qui a tué un militaire américain. Le soldat qui a témoigné aurait déduit que c'était Khadr, même si un autre combattant se trouvait sur les lieux. Le Star trouve honteuse l'inaction d'Ottawa alors que Kadhr risque une peine de prison à perpétuité pour un acte commis alors qu'il n'avait que 15 ans et était sous l'influence de son père. Des juristes canadiens et étrangers et même le gouvernement français ont tenté de prendre la défense de Kadhr, le présentant comme un enfant soldat. Tous les autres pays occidentaux ont aussi rapatrié leurs ressortissants détenus à Guantánamo. Harper, lui, reste de marbre. «Tout ceci est indécent. Peu de Canadiens ont de la sympathie pour Khadr et sa famille, mais ce qui se passe à Guantánamo n'a rien à voir avec la justice. C'est de la vengeance, et l'assentiment du gouvernement Harper est profondément dérangeant», écrit le Star.
Le StarPhoenix, de Saskatoon, soutient que l'attitude du gouvernement canadien -- libéral d'abord et conservateur ensuite -- porte atteinte à la réputation du pays et le met dans le même camp que les États-Unis dans ce dossier. «Si un pays croit aux droits de la personne, il doit les défendre sans exception. Et si quelqu'un croit en la réhabilitation plutôt qu'en la punition des enfants victimes d'endoctrinement à des fins terroristes et militaires, il ne peut réserver cette défense qu'à des victimes anonymes à l'autre bout du monde», s'insurge le quotidien, qui ajoute: «Le Canada se bat peut-être pour les droits des enfants afghans, mais il ne semble pas avoir le courage de se battre pour les siens.»
Le Globe and Mail n'est pas plus tendre. «Par son silence, le Canada a dit aux États-Unis qu'ils pouvaient faire ce qu'ils voulaient avec le jeune prisonnier.» Dire qu'il faut laisser un processus injuste suivre son cours ne tient pas, dit le Globe. «Un citoyen mineur du Canada n'a pas été simplement puni mais humilié au moyen d'une longue et douloureuse incarcération durant laquelle il a été privé de ses droits.» Le Canada, dit le quotidien, doit imiter les autres pays occidentaux et négocier le rapatriement de Khadr.
Aux urnes...
Ça parle d'élections à Ottawa, mais c'est en Alberta qu'il y en aura le 3 mars prochain, après 37 ans de règne conservateur. «Ils sont au pouvoir depuis l'année où Janis Joplin est morte, ironise Rick Bell, du Calgary Sun, et ils se présentent comme étant d'une certaine manière la voix du changement!» Ils disent avoir un plan maintenant, ce qu'ils n'avaient pas avant. «Ils n'aimaient pas ça, avoir un plan, poursuit Bell. Ils aimaient gérer sur le pilote automatique et s'en vantaient.» Le pire est qu'ils ont des chances d'être réélus, écrit-il abasourdi.
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