samedi 12 mai 2007

Salim Ahmed Salim Hamdan, « l’ex-chauffeur de Ben Laden », inculpé de soutien au terrorisme

Le Yéménite Salim Ahmed Salim Hamdan, a été inculpé jeudi de complot et de soutien matériel au terrorisme et devrait comparaître cet été devant un tribunal militaire d’exception à Guantanamo. Une audience devra être organisée d’ici à 30 jours pour signifier à l’accusé les charges qui pèsent contre lui et lui demander s’il plaide coupable. Le procès est prévu d’ici à quatre mois, selon le communiqué, qui précise que l’accusation ne réclamera pas la peine de mort.
Salim Ahmed Salim Hamdan, 37 ans, a quitté le Yémen en 1996 pour l’ Afghanistan. Il voulait alors rejoindre les Musulmans qui combattaient les anciens communistes au Tadjikistan mais fut forcé de chercher un travail en Afghanistan pour venir en aide à sa famille restée au Yémen (il a deux petites filles).
Il a commencé à travailler sur une ferme appartenant à Oussama Ben Laden dans la région de Kandahar, dans le sud de l’Afghanistan, en 1997. Payé 200 dollars par mois, il conduisait des camions et transportait les ouvriers agricoles.
Il a été capturé par les miliciens de l’Alliance du Nord le 31 octobre 2001 alors qu’il essayait de ramener une voiture appartenant à Ben Laden à la ferme. Les miliciens l’ont revendu aux forces US – pour l’habituelle somme de 5000 $ - début 2002.
Il est l’un des six détenus qui se sont vus attribuer un avocat militaire, le lieutenant général de Marine Charles Swift, et il a été le second détenu, après David Hicks, a avoir reçu la visite de son défenseur à Guantanamo. Me Swift a fait la première requête à une cour fédérale demandant l’abrogation des cours martiales pour les détenus de Guantanamo.
Salim a été tout le temps détenu à l’isolement total, dans une cellule sans fenêtre. Il n’a été autorisé à sortir de sa cage que rarement et toujours de nuit. Il n’a pas vu la lumière du jour depuis plus de 5 ans. Son avocat a décrit son état comme étant effroyable (« grim »).
Le premier détenu traduit devant un tribunal du type de celui devant lequel va comparaître Salim, l’Australien David Hicks, a été condamné en mars à 7 ans de prison, dont il lui reste 9 mois à purger, après avoir plaidé coupable de soutien à une entreprise terroriste. Il devrait être transféré en Australie avant la fin du mois pour y purger la fin de sa peine.
Un autre détenu, le jeune Canadien Omar Khadr, a été inculpé fin avril de meurtre, tentative de meurtre, complot, soutien au terrorisme et espionnage. De nationalité canadienne, il est accusé d’avoir tué un soldat américain en jetant une grenade lors de son arrestation en Afghanistan, alors qu’il avait 15 ans.Sans remettre en cause la légalité des nouveaux tribunaux, les avocats de MM. Khadr et Hamdan contestent aujourd’hui plusieurs dispositions comme l’autorisation donnée à l’accusation de présenter des témoignages indirects ou obtenus sous la contrainte.
Mais la cour d’appel fédérale de Washington a estimé en février qu’un prisonnier étranger détenu à l’étranger ne pouvait se prévaloir des protections de la Constitution américaine, une décision qui s’applique notamment en matière de droits de la défense.
La Cour suprême a refusé d’examiner cette question dans l’immédiat, rejetant même la semaine dernière un recours des deux inculpés qui faisaient valoir qu’ils n’avaient pas le temps d’attendre d’être condamnés pour connaître leurs droits.

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