Sami Al Haj, le caméraman d'Al Jazeera, été rapatrié avec deux autres détenus soudanais à Khartoum le 2 mai. Voici le compte-rendu d'Al Jazeera sur sa libération :
Sami al-Hajj, le caméraman d'Al Jazeera, critique avec virulence le traitement infligé aux détenus de la prison militaire de Guantanamo Bay, prison dans laquelle il a été emprisonné pendant près de 6 ans et demi.
Sami al-Hajj raconte que « les rats sont traités avec plus d'humanité » que les prisonniers dont « la dignité humaine est violée ». Sami Al-Hajj, arrivé au Soudan tôt vendredi 2 mai, est sorti du jet des Forces de l'Air américain sur un brancard et a été envoyé immédiatement à l'hôpital.
Son frère, Asim al-Hajj, dit qu'il ne reconnaissait pas le caméraman qui avait l'air d'avoir 80 ans. Mais dit Sami, « J'ai eu de la chance car Dieu a permis que je sois libéré ». Ses préoccupations se sont bientôt revenues vers les 275 prisonniers laissés derrière lui dans la prison militaire de Guantanamo.
Dignité violée
« Je suis très heureux d'être au Soudan mais je suis très triste à cause de la situation de nos frères restés à Guantanamo. Les conditions y sont très très mauvaises et elles empirent chaque jour » raconte-t-il de son lit d'hôpital. « Notre condition humaine, notre dignité humaine ont été violées et l'administration américaine a perdu toutes les valeurs humaines, toutes les valeurs morales, toutes les valeurs religieuses ».
« Les rats sont mieux traités que nous à Guantanamo. Il ya des gens de plus de 50 pays qui sont totalement privés de leurs droits et privilèges. Ils ne leur donnent même pas les droits qu'ils donnent aux animaux » dit-il. Al-Hajj s'est plaint que durant plus de sept ans, les prisonniers n'ont même pas été amenés devant un tribunal civil afin de défendre leur cause. Un homme libre L'ambassade des Etats-Unis à Khartoum a délivré une brève déclaration confirmant qu'un « transfert de prisonnier » au Soudan avait eu lieu et ajoutant que la coopération du Soudan avait été appréciée.
Un haut responsable de la défense américaine à Washington parlant sous condition d'anonymat a dit à Reuters qu'al-Hajj « n'était pas libéré mais simplement transféré au gouvernement soudanais ».
Mais le ministre de la justice du Soudan a dit à Al Jazeera qu'al-Hajj était un homme libre et qu'il ne serait ni arrêté ni mis en accusation.
Deux autres détenus soudanais de Guantanamo, Amir Yacoub al-Amir et Walid Ali, ont été libérés en même temps que Sami al-Hajj. Ils racontent qu'ils ont eu les yeux bandés, qu'ils étaient menottés et enchaînés à leurs fauteuils pendant leur vol de retour.
L'organisation Reprieve qui représente certains prisonniers de Guantanamo, rappore que le prisonnier marocain Said Boujaadia avait également été libéré et qu'il a pris le même vol que les trois soudanais. Sami al-Hajj était le seul journaliste appartenant à une grande organisation d'information internationale détenu à Guantanamo et beaucoup de personnes qui le soutenaient voyaient dans sa détention une forme de punition par rapport aux contenus des émissions diffusées.
Capturé en 2001
Il a été capturé par des officiers de renseignement pakistanais alors qu'il voyageait près de la frontière afghane en décembre 2001. Malgré le fait qu'il détenait un visa légal pour travailler pour la chaîne en arabe d'Al Jazeera en Afghanistan, il a été remis à l'armée américaine en janvier 2002 et envoyé à Guantanamo Bay. Al-Hajj qui est soudanais a été détenu en tant que « combattant ennemi » et ce, sans jamais avoir été mis en accusation ni été passé en jugement. Al-Hajj n'a jamais été poursuivi à Guantanamo ce qui fait que les Etats-Unis n'ont pas rendu publique toutes les allégations contre lui.
Audition qui a déterminé qu'il était bien un combattant ennemi, des officiels américains ont prétendu que dans les années 90, al-Hajj avait été cadre supérieur d'une compagnie de boissons basée au Qatar qui apportait un soutien aux combattants musulmans en Bosnie et en Tchétchénie.
Les Etats-Unis prétendaient aussi qu'il était allé au moins huit fois en Azerbaïdjan pour apporter de l'argent de la part de ses employés à la Fondation Islamique al-Haramain, une organisation aujourd'hui disparue qui selon les Etats-Unis finançaient des groupes armés.
Les Etats-Unis ont également prétendu qu'il avait rencontré Mamdouh Mahmud Salim, un prétendu lieutenant supérieur d'Osama Ben Laden qui avait été arrêté en Allemagne en 1998 puis extradé aux Etats-Unis. Les avocats de Sami al-Hajj ont toujours nié ces allégations.
Un élément de racisme
Sami al-Hajj était en grève de la faim depuis le 7 janvier 2007. David Remes, un avocat pour 17 prisonniers de Guantanamo Bay, a raconté à Al Jazeera que le traitement appliqué à Sami al-Hajj « était plus terrible que pour la plupart des autres et qu'il y avait un élément de racisme dans la façon avec laquelle il avait été traité. Il dit qu'il avait été en contact avec l'avocat d'al-Hajj et qu'il semblait que le caméraman a été « détérioré psychologiquement ». « Les Européens n'auraient jamais été traités de la sorte » dit Remes.
Environ 275 prisonniers sont encore à Guantanamo et l'avocat dit que les prisonniers européens étaient tous retournés dans leurs pays, laissant derrière eux des détenus d'autres nationalités comme les Yéménites qui constituent un tiers de la population des prisonniers. Remes raconte qu'al-Hajj avait été libéré parce que l'administration Bush « veut vider autant d'hommes que possible hors de Guantanamo aussi rapidement que possible...étant donné que Guantanamo est devenu un tel symbole international de honte ». « Quand la Cour Suprême a dit que les hommes pouvaient avoir des avocats, la pression sur les Etats-Unis a augmenté et la condamnation a isolé l'administration américaine. Guantanamo a été un désastre pour les relations publiques » dit-il. « Malheureusement, les Américains sont sensibles aux violations des droits mais n'ont aucune sympathie pour les hommes détenus à Guantanamo étant donné que l'administration Bush a réussi à les dépeindre comme étant les pires des pires personnes malfaisantes ».
Sami al-Hajj raconte que « les rats sont traités avec plus d'humanité » que les prisonniers dont « la dignité humaine est violée ». Sami Al-Hajj, arrivé au Soudan tôt vendredi 2 mai, est sorti du jet des Forces de l'Air américain sur un brancard et a été envoyé immédiatement à l'hôpital.
Son frère, Asim al-Hajj, dit qu'il ne reconnaissait pas le caméraman qui avait l'air d'avoir 80 ans. Mais dit Sami, « J'ai eu de la chance car Dieu a permis que je sois libéré ». Ses préoccupations se sont bientôt revenues vers les 275 prisonniers laissés derrière lui dans la prison militaire de Guantanamo.
Dignité violée
« Je suis très heureux d'être au Soudan mais je suis très triste à cause de la situation de nos frères restés à Guantanamo. Les conditions y sont très très mauvaises et elles empirent chaque jour » raconte-t-il de son lit d'hôpital. « Notre condition humaine, notre dignité humaine ont été violées et l'administration américaine a perdu toutes les valeurs humaines, toutes les valeurs morales, toutes les valeurs religieuses ».
« Les rats sont mieux traités que nous à Guantanamo. Il ya des gens de plus de 50 pays qui sont totalement privés de leurs droits et privilèges. Ils ne leur donnent même pas les droits qu'ils donnent aux animaux » dit-il. Al-Hajj s'est plaint que durant plus de sept ans, les prisonniers n'ont même pas été amenés devant un tribunal civil afin de défendre leur cause. Un homme libre L'ambassade des Etats-Unis à Khartoum a délivré une brève déclaration confirmant qu'un « transfert de prisonnier » au Soudan avait eu lieu et ajoutant que la coopération du Soudan avait été appréciée.
Un haut responsable de la défense américaine à Washington parlant sous condition d'anonymat a dit à Reuters qu'al-Hajj « n'était pas libéré mais simplement transféré au gouvernement soudanais ».
Mais le ministre de la justice du Soudan a dit à Al Jazeera qu'al-Hajj était un homme libre et qu'il ne serait ni arrêté ni mis en accusation.
Deux autres détenus soudanais de Guantanamo, Amir Yacoub al-Amir et Walid Ali, ont été libérés en même temps que Sami al-Hajj. Ils racontent qu'ils ont eu les yeux bandés, qu'ils étaient menottés et enchaînés à leurs fauteuils pendant leur vol de retour.
L'organisation Reprieve qui représente certains prisonniers de Guantanamo, rappore que le prisonnier marocain Said Boujaadia avait également été libéré et qu'il a pris le même vol que les trois soudanais. Sami al-Hajj était le seul journaliste appartenant à une grande organisation d'information internationale détenu à Guantanamo et beaucoup de personnes qui le soutenaient voyaient dans sa détention une forme de punition par rapport aux contenus des émissions diffusées.
Capturé en 2001
Il a été capturé par des officiers de renseignement pakistanais alors qu'il voyageait près de la frontière afghane en décembre 2001. Malgré le fait qu'il détenait un visa légal pour travailler pour la chaîne en arabe d'Al Jazeera en Afghanistan, il a été remis à l'armée américaine en janvier 2002 et envoyé à Guantanamo Bay. Al-Hajj qui est soudanais a été détenu en tant que « combattant ennemi » et ce, sans jamais avoir été mis en accusation ni été passé en jugement. Al-Hajj n'a jamais été poursuivi à Guantanamo ce qui fait que les Etats-Unis n'ont pas rendu publique toutes les allégations contre lui.
Audition qui a déterminé qu'il était bien un combattant ennemi, des officiels américains ont prétendu que dans les années 90, al-Hajj avait été cadre supérieur d'une compagnie de boissons basée au Qatar qui apportait un soutien aux combattants musulmans en Bosnie et en Tchétchénie.
Les Etats-Unis prétendaient aussi qu'il était allé au moins huit fois en Azerbaïdjan pour apporter de l'argent de la part de ses employés à la Fondation Islamique al-Haramain, une organisation aujourd'hui disparue qui selon les Etats-Unis finançaient des groupes armés.
Les Etats-Unis ont également prétendu qu'il avait rencontré Mamdouh Mahmud Salim, un prétendu lieutenant supérieur d'Osama Ben Laden qui avait été arrêté en Allemagne en 1998 puis extradé aux Etats-Unis. Les avocats de Sami al-Hajj ont toujours nié ces allégations.
Un élément de racisme
Sami al-Hajj était en grève de la faim depuis le 7 janvier 2007. David Remes, un avocat pour 17 prisonniers de Guantanamo Bay, a raconté à Al Jazeera que le traitement appliqué à Sami al-Hajj « était plus terrible que pour la plupart des autres et qu'il y avait un élément de racisme dans la façon avec laquelle il avait été traité. Il dit qu'il avait été en contact avec l'avocat d'al-Hajj et qu'il semblait que le caméraman a été « détérioré psychologiquement ». « Les Européens n'auraient jamais été traités de la sorte » dit Remes.
Environ 275 prisonniers sont encore à Guantanamo et l'avocat dit que les prisonniers européens étaient tous retournés dans leurs pays, laissant derrière eux des détenus d'autres nationalités comme les Yéménites qui constituent un tiers de la population des prisonniers. Remes raconte qu'al-Hajj avait été libéré parce que l'administration Bush « veut vider autant d'hommes que possible hors de Guantanamo aussi rapidement que possible...étant donné que Guantanamo est devenu un tel symbole international de honte ». « Quand la Cour Suprême a dit que les hommes pouvaient avoir des avocats, la pression sur les Etats-Unis a augmenté et la condamnation a isolé l'administration américaine. Guantanamo a été un désastre pour les relations publiques » dit-il. « Malheureusement, les Américains sont sensibles aux violations des droits mais n'ont aucune sympathie pour les hommes détenus à Guantanamo étant donné que l'administration Bush a réussi à les dépeindre comme étant les pires des pires personnes malfaisantes ».
« J'ai rencontré beaucoup de prisonniers et ai été amené à reconnaitre leurs souffrances...nous les reconnaissons en tant qu'êtres humains, pas les pires des pires et nous avons rencontré leurs familles. J'ai été à Guantanamo et la dimension humaine de Guantanamo est une histoire qui reste encore à être racontée » dit Remes.
Inquiétudes et sollicitude d'Al Jazeera
Al Jazeera a fait campagne pour la libération de Sami al-Hajj et ce, depuis sa capture il y a près de six ans et demi. Wadah Khanfar, le directeur-général de la chaîne qui était à Khartoum pour souhaiter la bienvenue à Sami, a dit : « nous sommes fou de joie ». Mais il a critiqué l'armée américaine qui fait pression sur al-Hajj afin qu'il espionne ses employés. « La façon avec laquelle les Américains ont traité Sami al-Hajj nous préoccupe ainsi que la façon avec laquelle ils pourraient aussi traiter tous les autres » dit-il. « Sami continuera avec Al Jazeera, il continuera comme un professionnel qui a fait de formidables boulots durant son travail à Al Jazeera. Nous félicitons sa famille et tous ceux qui connaissaient et aimaient Sami et qui ont travaillé pour ce grand moment ».
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