Les agents de la police fédérale américaine (FBI) chargés de participer aux interrogatoires des détenus à Guantanamo, en Irak et en Afghanistan, se sont opposés aux techniques les plus dures mises en place par l'armée et la CIA, selon un rapport gouvernemental publié mardi.
Après plus de 3 ans d'enquête, l'inspecteur général (IG) du ministère de la Justice conclut que les agents du FBI ont «en général évité de participer aux mauvais traitements», et pour beaucoup dénoncé les actes dont ils ont été témoins.
Entre 2001 et 2004, le FBI a envoyé un total de plus de 200 agents en Afghanistan, 500 à Guantanamo et 260 en Irak.
Le rapport de 370 pages détaille surtout les frictions qui ont opposé le FBI et le Pentagone autour des cas d'Abou Zubeida, un proche d'Oussama ben Laden arrêté en mars 2002, et de Mohammed Al-Qahtani, un détenu de Guantanamo souvent considéré comme «le 20e pirate de l'air».
Il «confirme que les hauts responsables du FBI savaient dès 2002 que d'autres agences utilisaient des méthodes d'interrogatoire abusives et potentiellement illégales», mais qu'ils n'ont rien fait pour l'empêcher, a commenté Jameel Jafer, de l'organisation de défense des libertés ACLU, qui s'est dit «perturbé» de voir que «la direction du FBI semble s'être plus préoccupée d'éviter toute responsabilité que de faire appliquer la loi».
Abou Zubeida, transféré des prisons secrètes de la CIA à Guantanamo en 2006, a été le premier haut responsable d'Al-Qaïda arrêté après le 11-Septembre, et la CIA a reconnu en février qu'il avait été soumis à la simulation de noyade, une technique considérée par beaucoup comme de la torture.
Fondé sur des centaines de témoignages et l'examen de 500.000 pages de documents, le rapport explique que dans les jours qui ont suivi l'arrestation d'Abou Zubeida, les agents du FBI ont pris en charge ses interrogatoires, et obtenu des bribes d'information par «construction de relation».
Mais six mois après le 11 septembre, l'administration redoutait un nouvel attentat et exigeait des informations plus précises et plus rapides. La CIA a pris le relais, et des agents du FBI ont rapidement dénoncé ses méthodes.Le débat est remonté jusqu'aux responsables du FBI, qui a décidé en août 2002 de ne plus participer aux interrogatoires utilisant des techniques non-autorisées dans leurs services, même lorsqu'il s'agissait de suspects sur lesquels ils enquêtaient depuis des années.
Quelques mois plus tard, les mêmes questions se sont présentées à Guantanamo, quand l'armée a commencé à appliquer des techniques dures, tout particulièrement contre M. Qahtani.
Selon un compte-rendu d'interrogatoire détaillé rendu public en 2005, M. Qahtani a subi plusieurs semaines de calvaire: isolement absolu, humiliations, musique assourdissante, températures extrêmes, 20 heures d'interrogatoire par jour...
Certains agents ont émis des doutes sur la légalité de ce traitement, mais à Washington, le débat a surtout porté sur la fiabilité et la recevabilité de déclarations recueillies de cette manière.Mais le point de vue du Pentagone l'a emporté. Les agents du FBI ont renoncé à participer aux interrogatoires les plus musclés, note le rapport.«Ce n'est pas quelque chose de nouveau», a déclaré un porte-parole du Pentagone, Bryan Whitman, soulignant qu'une enquête interne avait conclu à seulement trois violations du manuel militaire.
«Certains ont laissé entendre que les mauvais traitements étaient (..) le fait de quelques 'pommes pourries' agissant de leur propre initiative, le rapport (de mardi) est la preuve que ce n'est tout simplement pas vrai», a en revanche estimé le président démocrate de la commission des Forces armées du Sénat, Carl Levin.Le jour même de la publication de ce rapport, l'avocate de M. Qahtani a annoncé qu'il avait tenté de se suicider en avril à Guantanamo.
Après plus de 3 ans d'enquête, l'inspecteur général (IG) du ministère de la Justice conclut que les agents du FBI ont «en général évité de participer aux mauvais traitements», et pour beaucoup dénoncé les actes dont ils ont été témoins.
Entre 2001 et 2004, le FBI a envoyé un total de plus de 200 agents en Afghanistan, 500 à Guantanamo et 260 en Irak.
Le rapport de 370 pages détaille surtout les frictions qui ont opposé le FBI et le Pentagone autour des cas d'Abou Zubeida, un proche d'Oussama ben Laden arrêté en mars 2002, et de Mohammed Al-Qahtani, un détenu de Guantanamo souvent considéré comme «le 20e pirate de l'air».
Il «confirme que les hauts responsables du FBI savaient dès 2002 que d'autres agences utilisaient des méthodes d'interrogatoire abusives et potentiellement illégales», mais qu'ils n'ont rien fait pour l'empêcher, a commenté Jameel Jafer, de l'organisation de défense des libertés ACLU, qui s'est dit «perturbé» de voir que «la direction du FBI semble s'être plus préoccupée d'éviter toute responsabilité que de faire appliquer la loi».
Abou Zubeida, transféré des prisons secrètes de la CIA à Guantanamo en 2006, a été le premier haut responsable d'Al-Qaïda arrêté après le 11-Septembre, et la CIA a reconnu en février qu'il avait été soumis à la simulation de noyade, une technique considérée par beaucoup comme de la torture.
Fondé sur des centaines de témoignages et l'examen de 500.000 pages de documents, le rapport explique que dans les jours qui ont suivi l'arrestation d'Abou Zubeida, les agents du FBI ont pris en charge ses interrogatoires, et obtenu des bribes d'information par «construction de relation».
Mais six mois après le 11 septembre, l'administration redoutait un nouvel attentat et exigeait des informations plus précises et plus rapides. La CIA a pris le relais, et des agents du FBI ont rapidement dénoncé ses méthodes.Le débat est remonté jusqu'aux responsables du FBI, qui a décidé en août 2002 de ne plus participer aux interrogatoires utilisant des techniques non-autorisées dans leurs services, même lorsqu'il s'agissait de suspects sur lesquels ils enquêtaient depuis des années.
Quelques mois plus tard, les mêmes questions se sont présentées à Guantanamo, quand l'armée a commencé à appliquer des techniques dures, tout particulièrement contre M. Qahtani.
Selon un compte-rendu d'interrogatoire détaillé rendu public en 2005, M. Qahtani a subi plusieurs semaines de calvaire: isolement absolu, humiliations, musique assourdissante, températures extrêmes, 20 heures d'interrogatoire par jour...
Certains agents ont émis des doutes sur la légalité de ce traitement, mais à Washington, le débat a surtout porté sur la fiabilité et la recevabilité de déclarations recueillies de cette manière.Mais le point de vue du Pentagone l'a emporté. Les agents du FBI ont renoncé à participer aux interrogatoires les plus musclés, note le rapport.«Ce n'est pas quelque chose de nouveau», a déclaré un porte-parole du Pentagone, Bryan Whitman, soulignant qu'une enquête interne avait conclu à seulement trois violations du manuel militaire.
«Certains ont laissé entendre que les mauvais traitements étaient (..) le fait de quelques 'pommes pourries' agissant de leur propre initiative, le rapport (de mardi) est la preuve que ce n'est tout simplement pas vrai», a en revanche estimé le président démocrate de la commission des Forces armées du Sénat, Carl Levin.Le jour même de la publication de ce rapport, l'avocate de M. Qahtani a annoncé qu'il avait tenté de se suicider en avril à Guantanamo.
Source : AFP, 20 mai 2008
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire