jeudi 22 mai 2008

Robert Gates : "Nous smmes coincés"

Les États-Unis sont «coincés» avec le centre de détention controversé de Guantánamo, à Cuba, a reconnu hier le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates. L'ancien patron de la CIA voudrait bien fermer le site, mais il avoue ne pas savoir comment le faire.
Interrogé en commission parlementaire sur ses intentions de fermer la prison ouverte après les attentats du 11 septembre 2001 pour regrouper des détenus internationaux soupçonnés de menacer la sécurité des États-Unis, M. Gates a lancé que «la réponse la plus franche et la plus brutale est que nous sommes coincés, et coincés de plusieurs manières».
M. Gates a expliqué que l'incertitude entourant le sort des terroristes présumés qui seraient libérés en cas de fermeture rendait le processus fort complexe. Quelque 800 terroristes présumés sont passés par le camp de Guantánamo et 270 y sont toujours incarcérés. Le Pentagone affirme que 36 anciens détenus sont «suspectés d'avoir repris leurs activités terroristes».
«Nous avons environ 70 détenus que nous sommes prêts à renvoyer chez eux», a laissé entendre Robert Gates. Mais il y a un problème, a-t-il ajouté. «Nous craignons que le gouvernement de leur pays ne les accepte pas ou ne les laisse filer», a dit M. Gates, en rappelant qu'un ancien détenu koweïtien de Guantánamo avait récemment commis un attentat suicide dans la ville irakienne de Mossoul.
«Le deuxième problème, c'est que nous avons du mal à savoir ce que nous devons faire de ces 70 ou 80 [détenus] qu'on ne peut pas libérer mais qui ne seront pas jugés et qui ne seront pas renvoyés chez eux», a-t-il poursuivi. «Je ne connais personne qui souhaite que ces terroristes soient placés dans une prison de son État», a-t-il dit. «Ces problèmes nous entraînent à ne rien faire pour résoudre le problème», bien que Washington ait répété à plusieurs reprises son intention de fermer cette prison, a aussi lancé M. Gates. Ce dernier avait indiqué qu'il voulait fermer le site lorsqu'il a pris la relève de Donald Rumsfeld au Pentagone à la fin de 2006.
Source : Le Devoir, 21 mai 2008

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