vendredi 19 juin 2009

Mohammed al-Gharani libéré après une semaine de garde à vue au Tchad

Un ex-détenu de Guantanamo innocenté par un juge américain et transféré au Tchad a été maintenu pendant une semaine en garde à vue par la police à N'Djamena, sans motif officiel, avant d'être libéré jeudi, a-t-on appris auprès des autorités tchadiennes.
"Il a été libéré vers 16H30 (15H30 GMT), il a été remis à son oncle pour rentrer chez lui", a déclaré à l'AFP le directeur général de la police nationale, le général Youssouf Chakir.
Aucune charge n'a été retenue à son encontre.
Arrêté à l'âge de 14 ans par les Américains, Mohammed al-Gharani, qui a la double nationalité tchadienne et saoudienne, avait été innocenté par un juge fédéral le 14 janvier après avoir passé sept ans à Guantanamo. Libéré, il avait ensuite été transféré au Tchad où il est arrivé le 11 juin.
Le ministre tchadien de l'Intérieur et de la Sécurité, Ahmat Mahamat Bachir, avait affirmé plus tôt jeudi à l'AFP que Mohammed al-Gharani était maintenu en garde à vue depuis son arrivée, notamment pour "vérifier sa nationalité tchadienne".
"On nous a balancé une personne sans aucun document, aucun papier sur lui, ni même de papier de justice. Nous ne savons pas sur quelle base juridique il a été libéré", avait déclaré le ministre, assurant toutefois que l'ex-détenu n'était "pas en prison".
Dans un communiqué, l'association britannique Reprieve, qui assiste des détenus de Guantanamo, s'était de son côté dite "consternée" par "l'incarcération inexplicable par le gouvernement tchadien du prisonnier +libéré+ de Guantanamo Mohammed al-Gharani".
Elle demandait qu'il soit "immédiatement remis à sa famille".
D'après cette organisation, Mohammed al-Gharani avait été "vendu à l'armée américaine à seulement 14 ans" avant d'être reconnu innocent et "enfin libéré la semaine dernière par l'administration Obama".
Reprieve avait souligné que "la détention de Mohammed (allait) même à l'encontre de la loi tchadienne, qui n'autorise pas de maintenir quelqu'un en garde à vue plus de 48 heures sans l'inculper".
Source : AFP, 18/6/2009

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