lundi 20 novembre 2006

L’étrange destin des Algériens de guantánamo

En Algérie, de source bien informée, on a appris que le prisonnier algérien, récemment libéré de Guantánamo, est originaire de Mostaganem, exactement du quartier Tigditt. Il s’agit de Boucetta Fethi, un médecin de 43 ans, marié et père de 6 enfants. M. Boucetta qui a, semble-t-il, émigré au Pakistan en 1998, a été arrêté en 2001 par les autorités pakistanaises, en collaboration avec les services du FBI, pour cause d’appartenance à un groupe de moudjahidin lié à El Qaïda. Après l’avoir libéré, les autorités américaines l’ont transféré en Albanie où il se trouve à présent, avec un autre prisonnier égyptien. Toujours selon notre source d’information, Boucetta Fethi a téléphoné, à partir de ce pays, à sa famille résidant à Haï Tigditt, pour lui dire qu’il est en bonne santé et que le tribunal militaire de Guantánamo a décidé de le remettre en liberté avant de le transférer vers l’Albanie.
Lakhdar Hagani — La Voix de l’Oranie
Source : http://actualite.el-annabi.com/article.php3?id_article=2609

ALGÉRIENS DE GUANTÁNAMO : L’étrange décision américaine
par Ali TITOUCHE, L’Expression (Alger) 20 novembre 2006
Le ministre des Affaires étrangères, Mohamed Bedjaoui, a souvent abordé le sujet avec ses interlocuteurs US.
Les Algériens détenus à Guantánamo n’ont-ils pas le droit de rentrer au pays? L’affaire de l’Algérien, libéré, avant-hier, de la base américaine à Cuba, témoigne du flou qui entoure la décision américaine. Certes, la Bosnie avait été gommée de la liste des pays à choisir pour la réception des six prisonniers algériens de nationalité bosniaque. Mais la surprise, plutôt l’illogisme, demeure toutefois intact! Pourquoi le Pentagone a-t-il opté pour l’Albanie comme pays d’accueil aux trois détenus libérés, dont l’Algérien?
Dans une récente publication du très influent quotidien américain The Washington Post, il a été retenu le fait que les six Algériens de nationalité bosniaque pourraient être extradés vers leur pays d’origine.Les six Algériens, à en croire le quotidien US, ne seront jamais autorisés à retourner en Bosnie qui leur avait accordés la citoyenneté. Au lieu de cela, «les USA ont demandé à l´Algérie de rapatrier les prisonniers à condition qu´ils soient mis sous surveillance», retient The Washington Post. Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’homme (Cncppdh), interrogé récemment par L’Expression au sujet de cette affaire, a rejeté catégoriquement le «refus», par l’Algérie, de «rapatrier les prisonniers». Le contraire serait plutôt moins surprenant d’après maître Farouk Ksentini. Car, selon ses explications, «l’Algérie n’a jamais abandonné ses ressortissants et a toujours oeuvrer pour faire valoir leurs droits». Plus concrètement encore, le ministre des Affaires étrangères, Mohamed Bedjaoui, a abordé le sujet avec ses interlocuteurs américains, lors de sa visite effectuée à Washington au début de l’année en cours. De ce cheminement découle «l’inimaginable refus des autorités algériennes d’accueillir les détenus», soutient-on. Pourquoi donc le Pentagone préfère jouer la carte de l’Albanie?Les justificatifs américains qui ont accompagné le choix de ce pays ne tiennent absolument pas la route. Selon l’administration Bush, l’Albanie est le seul Etat qui a accepté d’accueillir les trois détenus, dont l’Algérien, et d’oeuvrer pour réussir leur insertion au sein de la société.Un discours qui ne plaît pas, d’autant qu’aucune information n’est fournie au sujet des trois détenus libérés, et encore moins leurs véritables identités. L’Algérien fait-il partie des six prisonniers de nationalité bosniaque? L’interrogation demeure toujours sans réponse.
Le Pentagone se contentait d’annoncer que les trois otages libérés sont de nationalité algérienne, égyptienne et ouzbekistanaise. En tout cas, si l’Algérie avait été sollicitée pour accueillir son ressortissant, «son refus serait injustifiable».25 Algériens croupissent toujours dans la base de non-droit de Guantánamo, dont six naturalisés bosniaques. Ils sont accusés d’activité terroriste et de lien avec l’organisation criminelle d’Al Qaîda. Le 17 janvier 2002, la Cour suprême de Bosnie a ordonné la libération des six Algériens prétextant l’absence de pièces à conviction suffisantes pour leur inculpation. Le même jour, la Chambre bosniaque des droits de l´homme a publié une décision permettant aux Algériens de rester en Bosnie et de ne pas être expulsés. Peu avant l´aube du 18 janvier, les Algériens ont été officiellement libérés. Mais au lieu de retrouver leur liberté, ils ont été remis par la police bosniaque aux militaires américains.
Source : http://www.lexpressiondz.com/T20061120/ZA4-5.htm

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