AFP, 25 janvier 2017
Le
tribunal militaire qui prépare à Guantanamo le procès des cinq accusés
du 11-Septembre a dû se résoudre mercredi à reporter au mois de mars ses
audiences, un énième retard dans une interminable procédure.
Alors qu'avocats, magistrats, journalistes, observateurs avaient fait le chemin jusqu'à Guantanamo pour une session de deux semaines, le juge James Pohl a dû annoncer le report des audiences, l'un des avocats de la défense ne pouvant y assister du fait d'un poignet cassé.
La procédure contre les cinq accusés du 11-Septembre suscite un regain d'intérêt après l'arrivée à la Maison Blanche de Donald Trump, qui a affirmé qu'il n'hésiterait pas à reprendre les méthodes controversées de l'administration de Georges W. Bush face aux extrémistes.
Selon des journaux américains mercredi, le nouveau président américain s'apprête à révoquer des décrets signés par son prédécesseur Barack Obama en janvier 2009 qui ordonnaient la fermeture du centre de détention de Guantanamo et des prisons de la CIA en dehors du pays. Ils avaient aussi mis fin aux techniques d'interrogatoires assimilées à de la torture.
Sean Spicer, porte-parole de la Maison Blanche, a démenti ces informations.
Quinzaine d'années sans procès
Les cinq accusés du 11-Septembre --dont Khaled Cheikh Mohammed (KSM) qui est considéré comme le cerveau des attentats-- sont détenus depuis une quinzaine d'années par les autorités militaires américaines. Ils risquent la peine de mort.
Ils ont été inculpés il y a neuf ans, mais il est impossible à ce stade de prévoir la date de leur procès. Il s'agit de l'une des procédures les plus complexes de l'histoire judiciaire américaine.
"Nous sommes plus déterminés que jamais à présenter ces personnes devant la justice, et nous le ferons, quel que soit le temps que cela prendra", a déclaré mardi le général Mark Martins, procureur principal dans cette affaire.
Selon lui, la sélection du jury pourrait commencer en mars 2018. Côté défense, 2020 est considéré comme un calendrier plus réaliste.
Malgré le report des audiences, le juge a tenté mercredi d'avancer ce qui pouvait l'être.
Il a ainsi maintenu l'enregistrement du témoignage d'un octogénaire ayant perdu son fils, sa belle-fille et sa petite-fille, qui se trouvaient à bord d'un des avions. Il est prévu vendredi.
Il dira en peu de mots, "très posément, qu'il a vu à la télévision le meurtre de sa famille", a expliqué Ed Ryan, de l'équipe d'accusation.
Le tribunal veut enregistrer ce genre de dépositions pour qu'elles puissent être utilisées lors du procès lui-même, alors que les témoins seront peut-être décédés.
Eléments à charge secrets?
Le processus judiciaire est d'autant plus complexe que les prisonniers sont passés par les prisons secrètes de la CIA, où certains ont subi des "procédures d'interrogatoires poussés" --un euphémisme pour désigner la torture-- qui ont servi à construire le dossier d'accusation.
C'est en particulier le cas pour KSM, arrêté au Pakistan en 2003, qui a notamment été soumis à de nombreuses sessions de simulation de noyade ("waterboarding") ou encore à des séances de "réhydratation rectale" sans justification médicale, avant d'être transféré à Guantanamo en 2006.
Des éléments à charge recueillis par la CIA demeurent classifiés dans le rapport du gouvernement américain sur la torture. Ce qui rend furieux les avocats de la défense car ils n'ont pas connaissance de tout le dossier dont dispose le gouvernement.
"Nous ne savons pas ce que nous ne savons pas, et c'est bien là le problème", a résumé Walter Ruiz, avocat du Saoudien Moustapha al-Houssaoui.
Il reste encore 41 détenus à Guantanamo, que M. Obama n'a pas réussi à fermer en raison de l'opposition du Congrès.
Les trois autres accusés du 11-Septembre sont les Yéménites Ramzi ben al-Chaïba et Walid ben Attach, et le neveu de KSM, Ammar al-Baluchi, aussi appelé Ali Abdoul Aziz-Ali, d'origine pakistanaise comme son oncle.
Alors qu'avocats, magistrats, journalistes, observateurs avaient fait le chemin jusqu'à Guantanamo pour une session de deux semaines, le juge James Pohl a dû annoncer le report des audiences, l'un des avocats de la défense ne pouvant y assister du fait d'un poignet cassé.
La procédure contre les cinq accusés du 11-Septembre suscite un regain d'intérêt après l'arrivée à la Maison Blanche de Donald Trump, qui a affirmé qu'il n'hésiterait pas à reprendre les méthodes controversées de l'administration de Georges W. Bush face aux extrémistes.
Selon des journaux américains mercredi, le nouveau président américain s'apprête à révoquer des décrets signés par son prédécesseur Barack Obama en janvier 2009 qui ordonnaient la fermeture du centre de détention de Guantanamo et des prisons de la CIA en dehors du pays. Ils avaient aussi mis fin aux techniques d'interrogatoires assimilées à de la torture.
Sean Spicer, porte-parole de la Maison Blanche, a démenti ces informations.
Quinzaine d'années sans procès
Les cinq accusés du 11-Septembre --dont Khaled Cheikh Mohammed (KSM) qui est considéré comme le cerveau des attentats-- sont détenus depuis une quinzaine d'années par les autorités militaires américaines. Ils risquent la peine de mort.
Ils ont été inculpés il y a neuf ans, mais il est impossible à ce stade de prévoir la date de leur procès. Il s'agit de l'une des procédures les plus complexes de l'histoire judiciaire américaine.
"Nous sommes plus déterminés que jamais à présenter ces personnes devant la justice, et nous le ferons, quel que soit le temps que cela prendra", a déclaré mardi le général Mark Martins, procureur principal dans cette affaire.
Selon lui, la sélection du jury pourrait commencer en mars 2018. Côté défense, 2020 est considéré comme un calendrier plus réaliste.
Malgré le report des audiences, le juge a tenté mercredi d'avancer ce qui pouvait l'être.
Il a ainsi maintenu l'enregistrement du témoignage d'un octogénaire ayant perdu son fils, sa belle-fille et sa petite-fille, qui se trouvaient à bord d'un des avions. Il est prévu vendredi.
Il dira en peu de mots, "très posément, qu'il a vu à la télévision le meurtre de sa famille", a expliqué Ed Ryan, de l'équipe d'accusation.
Le tribunal veut enregistrer ce genre de dépositions pour qu'elles puissent être utilisées lors du procès lui-même, alors que les témoins seront peut-être décédés.
Eléments à charge secrets?
Le processus judiciaire est d'autant plus complexe que les prisonniers sont passés par les prisons secrètes de la CIA, où certains ont subi des "procédures d'interrogatoires poussés" --un euphémisme pour désigner la torture-- qui ont servi à construire le dossier d'accusation.
C'est en particulier le cas pour KSM, arrêté au Pakistan en 2003, qui a notamment été soumis à de nombreuses sessions de simulation de noyade ("waterboarding") ou encore à des séances de "réhydratation rectale" sans justification médicale, avant d'être transféré à Guantanamo en 2006.
Des éléments à charge recueillis par la CIA demeurent classifiés dans le rapport du gouvernement américain sur la torture. Ce qui rend furieux les avocats de la défense car ils n'ont pas connaissance de tout le dossier dont dispose le gouvernement.
"Nous ne savons pas ce que nous ne savons pas, et c'est bien là le problème", a résumé Walter Ruiz, avocat du Saoudien Moustapha al-Houssaoui.
Il reste encore 41 détenus à Guantanamo, que M. Obama n'a pas réussi à fermer en raison de l'opposition du Congrès.
Les trois autres accusés du 11-Septembre sont les Yéménites Ramzi ben al-Chaïba et Walid ben Attach, et le neveu de KSM, Ammar al-Baluchi, aussi appelé Ali Abdoul Aziz-Ali, d'origine pakistanaise comme son oncle.
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