Source : AP, 14 juin 2008
lundi 16 juin 2008
La grande évasion
Source : AP, 14 juin 2008
jeudi 5 juin 2008
« 17 Guantánamo flottants »
Par Fausto Della Porta, il manifesto , 3 juin 2008. Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala
Pas un, mais 17 Guantánamo. Avec des prisonniers enfermés non pas sur une île mais sur 17 bateaux de guerre. La dénonciation provient de l’ONG Reprieve, d’après laquelle des bateaux de guerre usaméricains seraient utilisés comme prisons pour détenir, interroger – avec des méthodes proches de la torture- et déplacer à travers la planète une partie des prisonniers capturés pendant la « guerre contre le terrorisme ». Washington a immédiatement démenti le rapport.
L’utilisation de bateaux-prisons aurait commencé fin 2001 (au début donc de la campagne contre l’Afghanistan des talibans). Le rapport de Reprieve sera publié dans les prochains jours mais il a été anticipé le 2 juin par le quotidien britannique Guardian.
Il avait déjà été question ces dernières semaines de la possibilité que les USA utilisent des bateaux de guerre en déplacement pour cacher des personnes détenues illégalement. Selon les éléments recueillis par l’ONG, au moins 200 cas de rendition – « transferts extraordinaires » illégaux dans des prisons secrètes délocalisées dans des pays où il est possible de pratiquer la torture - auraient eu lieu de manière avérée depuis 2006. Et pourtant, il y a deux ans, le président Georges Bush avait assuré qu’on avait mis fin à de telles pratiques. Clive Stafford Smith, le responsable juridique de Reprieve, a déclaré au Guardian que les USA « ont choisi les bateaux afin de tenir leurs méfaits loin des yeux des médias et des avocats des associations humanitaires ; mais nous arriverons bien finalement à réunir tous ces détenus fantômes et à faire valoir leurs droits ». « Les USA – poursuit Smith - détiennent en ce moment, de leur propre aveu, 26 000 personnes dans leurs prisons secrètes, mais nos estimations sont qu’au moins 80 000 pesonnes, à partir de 2001, sont passées par cet engrenage. Il est temps que l’administration US montre un engagement concret à respecter les droits humains ». Parmi les nombreux témoignages recueillis dans les documents de l’ONG britannique, on peut lire celui d’un prisonnier de Guantanamo (où environ 300 musulmans restent prisonniers en régime de détention administrative, sans accusation formelle à leur charge) qui rapporte l’expérience d’un de ses voisins de cage : « Il m’a raconté qu’ils étaient une cinquantaine sur ce bateau, enfermés à fond de cale, et qu’ils étaient plus tabassés qu’à Guantanamo ».
Le rapport suspecte en outre que certains prisonniers fantômes ont transité par des structures de la base militaire de Diego Garcia, dans l’Océan Indien. Ce qui coïnciderait avec la reconnaissance partielle du ministre des Affaires Étrangères de Londres, David Miliband, qui avait dit en février dernier que deux avions US en mission de « rendition » avaient fait escale sur cette base. « Pas à pas – a commenté Andrew Tyrie, président de la Commission parlementaire sur les missions de torture - la vérité sur les « renditions » vient au jour : ce n’est qu’une question de temps. Le gouvernement ferait mieux d’éclaircir ça immédiatement ».
Un porte-parole de la marine militaire US a cependant démenti les conclusions de Reprieve. « Il n’y a pas de prisons sur les bateaux usaméricains » a dit le commandant Jeffrey Gordon au Guardian. Mais c’est désormais un fait établi que les missions de torture usaméricaines ont été consolidées et sont de pratique commune : des bases secrètes de la CIA – dit le Guardian- opéraient en Roumanie, en Pologne, en Thaïlande et en Afghanistan. « Toutes ces bases secrètes font partie d’un réseau mondial dans lequel les gens sont détenus indéfiniment, sans que des chefs d’accusation soient formalisés, et sont soumis à la torture – en violation totale des Conventions de Genève et de la Charte des droits de l’homme de l’ONU », avait déclaré Ben Griffin, ex-membre des forces spéciales britanniques. Griffin a ensuite ensuite été réduit au silence par le ministre de la Défense qui a obtenu, une mise en demeure de tribunal à son encontre.
La base de Diego Garcia, dans l'Océan Indien
The Big Gitmo Circus
Par Fanny CARRIER, AFP , 5 juin 2008
BASE NAVALE DE GUANTANAMO (AFP) - Plusieurs des cinq accusés du 11-Septembre, présentés pour la première fois à un juge militaire jeudi à Guantanamo, ont annoncé qu'ils voulaient être condamnés à mort pour devenir martyrs.
Les cinq hommes, qui apparaissaient pour la première fois en public après avoir passé des années dans les prisons secrètes de la CIA, étaient tous présents, à cette audience destinée à leur signifier leurs chefs d'inculpations, pour lesquels ils risquent la peine de mort.
Le principal accusé, Khaled Cheikh Mohammed, considéré comme le "cerveau" des attentats de 2001, a été le premier à prendre la parole. Debout, il a commencé à psalmodier des versets du Coran, interrompant par moment son chant pour le traduire en anglais: "Dieu est tout suffisant pour moi, il n'y a pas d'autre dieu que Lui, en Lui je mets ma confiance".
Invité par le juge militaire Ralph Kohlmann à dire s'il acceptait l'aide des avocats civils et militaires commis d'office, Khaled Cheikh Mohammed, qui arborait un turban blanc et une énorme barbe poivre et sel lui donnant l'air nettement plus vieux que ses 43 ans, a refusé: "je vais assurer ma défense".
Et quand le juge lui a rappelé qu'il risquait la peine capitale, il a répondu: "C'est ce que je veux, cela fait longtemps que je veux être un martyr".
Peu après, Wallid ben Attash a pris la parole à son tour, avec la même résolution: "Je ne veux personne pour me représenter. Je vais assurer seul ma défense (...). Vous avez tué mon frère, qui était plus jeune que moi, pendant la guerre, et c'est mon désir d'être entre vos mains".
Khaled Cheikh Mohammed, Ramzi ben al-Shaiba, Ali Abd al-Aziz Ali, Wallid ben Attash et Mustapha al-Hawsawi, arrêtés entre 2002 et 2003 et transférés à Guantanamo en 2006, sont poursuivis pour complot, meurtre, attentat, dommages corporels graves, destruction de propriété, terrorisme et soutien matériel à des actes terroristes.
Tous vêtus de blanc, les accusés semblaient détendus, et plusieurs ont passé une partie de l'audience à s'échanger des plaisanteries et des messages. Seul Ramzi ben al-Shaiba, qui souffre de troubles mentaux, avait les chevilles attachées au sol par une chaîne dans la salle d'audience dernier cri construite cette année sur la base navale.
Plusieurs avocats de la défense ont fait valoir que les cinq détenus n'avaient eu que très récemment accès à un avocat et n'étaient pas encore en mesure de dire s'ils leur faisaient confiance. "Je ne pense pas qu'il puisse faire un choix intelligent", a déclaré Thomas Durkin, avocat de M. ben al-Sahiba, pendant que son client plaisantait avec un autre accusé.
"Je sais qu'ils sont très qualifiés, ils sont la meilleure équipe à ce qu'ils m'ont dit, mais le problème est leur président George W. Bush", a souligné Khaled Cheikh Mohammed, qui s'exprimait d'une voix ferme, dans un anglais correct mais avec un fort accent.
Alors que le juge insistait pour dire que le refus des avocats n'était "pas une bonne idée", il a cependant haussé le ton: "Nous avons été (emprisonnés) 5 ans, et ils nous ont torturé (...) et ils nous ont transférés à +InquisitionLand+ à Guantanamo", a-t-il dénoncé, pour expliquer pourquoi il n'avait pas confiance dans la procédure.
Une soixantaine de journalistes pouvaient suivre l'audience, dans la salle ou sur un écran vidéo, mais avec un délai d'au moins 20 secondes, une mesure destinée à permettre au juge de couper le son si les détenus évoquent des informations confidentielles.
L'Italie bafoue l'autorité de la Cour européenne des Droits de l'Homme
Avec l'expulsion le 3 juin 2008 de Sami Essid en Tunisie, l'Italie :
1) bafoue l'autorité de la plus haute instance judiciaire européenne : la Cour européenne des Droits de l'Homme;
2) viole la Convention européenne des Droits de l'Homme;
3) porte atteinte à l'état de droit en Europe;
4) porte atteinte aux droits de l'homme des Européens;
5) met en péril les institutions de l'Union européenne.
Le 28 février 2008, la Cour européenne prenait une décision historique quand elle condamna l'Italie dans l'affaire Nassim Saadi, menacé d'expulsion malgré les condamnations prononcées contre lui en Tunisie et les menaces de torture en cas de retour en son pays.
Ce défi de la Cour européenne au pouvoir d'un des Etats membres de l'Union européenne a fait long feu : un peu plus de trois mois après, l'Italie, en expulsant Sami ben Khemaies Essid le 3 juin 2008, malgré le commandement de la Cour européenne, vient de rétablir son autorité au-dessus des instances judiciaires européennes, en violant ouvertement une décision judiciaire européenne, et par là, en ruinant l'autorité même de la Cour européenne, et du coup, celle de la Convention européenne des droits de l'homme.
On peut considérer que le 3 juin 2008 constitue une date charnière après des années de flottement de la part des pouvoirs politiques européens : c'est la raison d'état qui doit désormais primer non seulement l'état de droit, mais surtout les valeurs universelles humaines réaffirmées et promues par la communauté internationale depuis l'effondrement du fascisme à la fin de la deuxième guerre mondiale.
Nous entrons aujourd'hui dans une nouvelle ère où l'opinion publique occidentale est appelée à se taire et à subir sans protester ce revirement qui nous replonge dans l'ère du fascisme sans le nom.
La société civile et les milieux des droits de l'homme en Europe et dans le monde vont-ils pouvoir prendre conscience de la gravité du bras de fer qui vient de se dérouler entre la Cour européenne et le régime italien, et du coup de force de celui-ci contre la légalité européenne et la juridiction internationale ?
Paris, le 5 juin 2008
Le Bureau
Chronologie de l'Affaire Sami ben Khémaies Essid
10 février 1968 : naissance de Sami ben Khémaies Essid près de Bizerte;
Avril 2001 : Arrestation de Sami Essid près de Milan;
Février 2002 : Sami Essid est condamné en Italie à 6 ans et demi de prison pour appartenance à association terroriste;
(2005? ou 2006?) Condamnations en Tunisie pour les mêmes faits à au moins dix ans de prison en application d'une loi d'exception dite antiterroriste;
7 juillet 2007 : Nouvelles charges en Italie contre Sami Essid alors en prison;
2007 : La Cour européenne ordonne à l'Italie de suspendre l'expulsion de Sami Essid;
28 février 2008 : la Grande Chambre de la Cour européenne condamne l'Italie pour avoir décidé d'expulser Nassim Saadi et affirme le principe absolu de non expulsion de personnes menacées d'être torturées dans leur pays;
Dimanche 31 mai 2008 : Decret d'expulsion pris par de Roberto Maroni, ministre de l'Intérieur à l'encontre de Sami Essid à l'approche de la fin de sa peine de six ans et demi;
Lundi 2 juin 2008 : Lettre de la Cour Européenne à l'Italie lui rappelant son obligation de suspendre l'expulsion;
Mardi 3 juin 2008 : Sami Essid est prévu pour être entendu par le Juge pour répondre aux nouvelles accusations de faits de terrorisme;
Mardi 3 juin : Contre toute attente, Sami Essid est transféré à l'aéroport de Fiumicino Rome;
Mardi 3 juin au soir : Sami Essid est envoyé en Tunisie;
Mercredi 4 juin 2008 : comparution de Sami Essid devant le Tribunal Militaire de Tunis en l'absence d'avocats; l'audience est renvoyée au 2 juillet 2008.
Source : CCTE - Tél. 0033 1 43 29 68 98
mercredi 4 juin 2008
17 prisons secrètes ont déjà remplacé Guantanamo
C’est ce que s’apprête à révéler l’association de juristes britanniques Reprieve à qui l’on doit déjà les révélations détaillées sur les vols secrets de la CIA. Selon ce document, dont le Guardian a déjà donné un compte-rendu, Washington aurait choisi, pour échapper à toute poursuite judiciaire d’installer ses prisons secrètes dans les cales de bâtiments de guerre croisant dans les eaux internationales. 17 de ces prisons flottantes ont été identifiées, incluant l’USS Ashland, l’USS Bataan et l’USS Peleliu. Il s’agit principalement de navires de débarquement ou d’assaut qui ont la particularité d’avoir des cales facilement aménageables. Les prisonniers y sont retenus dans des cages alignées. Ils seraient actuellement 26 000 répartis dans ces « établissements ».
Au total, plus de 80 000 personnes auraient transité dans les prisons secrètes des États-Unis depuis 2001. En outre, Reprieve a identifié plus de 200 nouveaux cas de « restitution extraordinaire », c’est-à-dire d’enlèvement, depuis la publication par le Conseil de l’Europe du rapport de Dick Marty et les promesses de George Bush que son pays renonçait à ces pratiques.
Source : http://www.voltairenet.org/article157301.html
11 septembre: première audience publique jeudi à Guantanamo
JUSTICE. Cinq accusés des attentats à New York et Washington, dont Khaled Cheikh Mohammed, seront entendus jeudi par un tribunal militaire. Une pirouette, déplorent certains observateurs.
Washington les présente comme de gros poissons, tous largement impliqués dans les attentats du 11 septembre 2001. Pour la première fois, ils seront entendus jeudi dans le cadre d'une audience publique à Guantanamo, sur l'île de Cuba: Khaled Cheikh Mohammed, accusé d'être le cerveau des attaques; Ali Abd al-Aziz, son neveu et assistant; Mustafa Ahmed al-Hawsawi, potentiel comptable de l'opération; Ramzi ben al-Shaiba, ancien colocataire du pilote Mohammed Atta; ainsi que Wallid ben Attash, organisateur présumé de l'attentat contre le destroyer USS Cole en 2000 à Aden (Yémen) et qui aurait fait des repérages pour 2001.
Les cinq hommes sont censés être jugés par une commission militaire, dont la légalité est contestée même aux Etats-Unis. «Les magistrats sont nommés par le président américain, cela pose un gros problème d'indépendance, souligne Manon Schick, porte-parole de la section suisse d'Amnesty International. La présomption d'innocence n'est pas non plus respectée puisque les accusés sont considérés comme des «ennemis combattants» depuis leur arrestation.» La Cour suprême américaine a invalidé le dispositif en 2006, mais le Congrès l'a rétabli quelques mois plus tard. «Ce n'est pas un réflexe tout à fait sain pour une démocratie», déplore Andrea Bianchi, professeur de droit international à Genève. La plus haute instance judiciaire doit à nouveau se prononcer dans les semaines qui viennent. Au-delà du statut contesté des commissions militaires, le parcours des prévenus ajoute encore un peu au discrédit du verdict à venir. Arrêtés entre 2002 et 2003, les cinq musulmans ont aussitôt disparu dans les fameuses prisons secrètes de la CIA. «Où étaient-ils pendant ces trois ans, dans quelles conditions de détention?, s'interroge Manon Schick. Il est probable qu'ils aient été torturés et que des aveux arrachés de cette façon soient retenus contre eux au cours de la prochaine audience.» La CIA, déjà, a reconnu avoir utilisé la technique de la simulation de noyade à l'encontre de Khaled Cheikh Mohammed. La Convention internationale contre la torture interdit de considérer des informations obtenues en suppliciant les prisonniers. «Mais puisque Washington estime que la simulation de noyade et autres traitements de ce genre ne sont pas de la torture...», relève Andrew Clapham, directeur de l'Académie de droit humanitaire et droits humains à Genève. Dans un rapport publié lundi, l'ONG britannique Reprieve affirme que les Etats-Unis auraient usé d'«un certain nombre de navires comme prisons flottantes (probablement jusqu'à 17), dans lesquels les captifs ont été interrogés sous la torture avant d'être transférés vers d'autres endroits, souvent tenus secrets». Pour l'heure, un seul détenu de la base américaine (l'Australien David Hicks renvoyé dans son pays) a été condamné par un tribunal d'exception - près de 800 hommes y ont séjourné et 270 s'y trouvent encore. Une quinzaine d'autres ont été inculpés de crimes de guerre, sans qu'aucun véritable procès ne soit organisé. L'audience publique de jeudi promet-elle, dès lors, une amélioration dans le trou noir juridique que représente Guantanamo? «Tout le monde souhaite fermer ce centre de détention, mais cela ne peut se faire sans quelques procès. Le gouvernement américain veut sauver la face, c'est tout. On ne doit pas se laisser distraire par une audience, qui, de surcroît, viole la législation internationale», argue Andrea Bianchi. Manon Schick, elle, refuse de croire à une clôture prochaine de la base. «On n'en est plus aux cages ouvertes à tous les vents, les cellules sont désormais ultramodernes. Tout a été agrandi, rénové, beaucoup d'argent a été investi, cela n'indique pas une volonté d'en finir.» La salle qui doit accueillir l'audience publique jeudi est également toute neuve. Elle a été conçue pour permettre au juge d'empêcher les soixante journalistes et autres observateurs de la société civile présents d'entendre les éléments du débat estimés confidentiels.
mardi 3 juin 2008
Omar Khadr: un "gentil garçon" pour ses gardes, selon un rapport canadien
Deux rapports de responsables du ministère des Affaires étrangères ayant rencontré Omar Khadr à Guantanamo en mars et avril le présentent comme un "jeune homme aimable, amusant et intelligent", écrit le quotidien The Globe and Mail, qui en a obtenu copie.
Ce n'est pas seulement l'avis des officiels canadiens qui l'ont rencontré, mais aussi celui des soldats chargés de le garder, ajoute le journal.
Aujourd'hui âgé de 21 ans, Omar Khadr est accusé d'avoir tué un soldat américain lors de son arrestation par l'armée américaine en Afghanistan en 2002. Il avait alors 15 ans.
Omar est "récupérable". C'est un "gentil garçon", qui est apprécié par le personnel du camp, note un responsable canadien en mars, selon ce document, également cité par le National Post.
Un mois plus tard, un autre responsable canadien cite un "contact militaire américain estimant qu'une détention prolongée à Guantanamo risquerait de faire (d'Omar Khadr) un extrémiste".
La publication des documents qui tracent un portrait sympathique du seul détenu canadien à Guantanamo pourrait accroître la pression sur le gouvernement canadien pour le rapatrier, comme le réclament depuis des mois l'opposition et de nombreux juristes.
Il n'avait pas été possible d'obtenir immédiatement confirmation du contenu de ces documents auprès du ministère des Affaires étrangères.
Un des rapports indique aussi que le jeune homme semble prendre ses distances avec sa famille. Son père Ahmed Saïd Khadr, ingénieur d'origine égyptienne, tué en octobre 2003 durant un combat avec des soldats pakistanais, était considéré comme très lié à Al-Qaïda et à Oussama ben Laden.
Omar "espère que le Canada va faire quelque chose pour le sortir de Guantanamo", indique encore un des rapports en donnant aussi des indications sur l'état de santé du jeune homme.
Il a perdu la vision dans son oeil gauche et son oeil droit se détériore à cause d'un éclat de projectile. Il a également dans l'épaule gauche des éclats qui déclenchent les détecteurs de métal de la prison.
lundi 2 juin 2008
La CIA et le Maroc
L'information est d'une acuité certaine. Non contente de se livrer à ses basses besognes en violation des principes les plus élémentaires des droits de l'Homme, la CIA a voulu que celles-ci éclaboussent des pays autrement plus respectueux des valeurs, des principes qui fondent la liberté et la démocratie. Selon le quotidien madrilène El Pais daté du mercredi 28 mai, les Etats- Unis continueraient à utiliser l'Espagne comme base de transit des vols secrets vers Guantánamo.
Le Portugal n'a pas échappé non plus à cette « contagion » induite par la « guerre contre le terrorisme » que l'Oncle Sam a déclarée au reste du monde après les attentats du 11 septembre 2001.Idem pour le Maroc. D'après El Pais, le Royaume aurait accueilli lui aussi plusieurs escales des avions en provenance ou se dirigeant vers le tristement célèbre camp de Guantanamo, et ce depuis 2003.
Deux avions de la CIA, un 737 et un GLF5 auraient décollé de l'aéroport de Rabat- Salé vers Guantanamo respectivement le 9 septembre 2003 et le 11 mars 2004. Pour ce qui est du nombre des vols en provenance de Guantanamo vers le Maroc, il s'élève également à deux. Il s'agit des arrivées des avions GLF 4 et B743 qui ont eu lieu respectivement le 28 mars 2004 et le 19 février 2007.
De fait, les Etats-Unis qui se sont habitués depuis les années 1950 à opérer impunément des « dirty tricks » rocambolesques persévèrent dans la même voie et avec la même impunité. La différence aujourd'hui, c'est qu'ils en font sous- traiter quelques- uns des dommages collatéraux par des pays tiers. Y compris en Europe et au Maghreb. Saura-t- on un jour la part qui en est revenue au Maroc ?
Ottawa aurait refusé d'accueillir des Ouïgours détenus à Guantanamo
Le gouvernement canadien aurait refusé d'accueillir des Chinois d'origine ouïgoure détenus à la base militaire de Guantanamo, par crainte de voir Pékin se venger sur un Canadien emprisonné en Chine.
Le quotidien torontois Globe and Mail rapporte dans son édition de lundi qu'en 2002, une vingtaine de Chinois appartenant à la minorité ouïgoure ont été interpellés au Pakistan et transférés à Guantanamo.Les responsables américains ont rapidement réalisé que les hommes - tous membres d'une minorité qui réclame son indépendance de la Chine - étaient innocents et ont sollicité plusieurs pays, dont le Canada, pour les accueillir.Les pourparlers avec le Canada se seraient déroulés en mai 2006, au même moment où le Canadien Huseyin Celil, lui aussi d'origine ouïgoure, a été arrêté en Ouzbékistan et remis aux autorités chinoises.Selon des sources gouvernementales citées par le Globe and Mail, Ottawa a failli accepter d'accueillir ces individus mais a finalement changé d'idée par crainte de voir les conditions de détention de M. Celil se détériorer en Chine. En avril 2007, M. Celil a été condamné à la prison à vie pour terrorisme.Les prisonniers - qui n'ont pas été rendus à la Chine, par crainte qu'ils ne soient torturés - ont finalement été accueillis par l'Albanie. Les autres pays sollicités avaient refusé pour ne pas être associés à Guantanamo ou pour ne pas provoquer la colère de la Chine.
dimanche 1 juin 2008
Affaire Khadr: le juge Brownback démis de ses fonctions
Nouvelle controverse au procès d'Omar Khadr, ce jeune ressortissant canadien de 21 ans détenu à Guantánamo Bay. Peter Brownback, juge du procès, a été démis de ses fonctions jeudi dernier par le colonel Ralph H. Kohlmann, juge en chef de Guantánamo.
«Le départ résulte d'une décision mutuelle», a toutefois assuré Andre Kok, porte-parole du tribunal de Guantánamo, au Los Angeles Times. Les avocats ont appris la nouvelle par un courriel laconique d'une seule ligne. «Nous avons été pris par surprise. On ne nous a donné aucune autre explication», indiquait hier à La Presse Nathan Whitling, un des avocats canadiens d'Omar Khadr. Soupçons Le départ du juge Brownback ne manque pas d'éveiller les soupçons. Le 8 mai, le magistrat menaçait d'interrompre les procédures si la poursuite ne remettait pas à la défense des documents sur la santé mentale et les interrogatoires d'Omar Khadr.
La défense les a finalement reçus. «Le juge qui frustrait les efforts du gouvernement (américain) quitte soudainement. C'est bizarre», indiquait hier au New York Times William Kuebler, avocat militaire principal d'Omar Khadr.
L'organisme Human Rights Watch a aussi critiqué le départ inexpliqué du juge, parlant «d'apparence d'ingérence politique». Pas un juge «idéal» «Malgré sa récente décision en notre faveur, il n'était pas du tout un juge idéal pour nous, rappelle toutefois Nathan Whitling. Il a rejeté rapidement certains de nos arguments, sans même les considérer.»C'est le juge Patrick Parrish qui prend la relève du dossier.
Omar Khadr est le dernier ressortissant d'une démocratie occidentale à être détenu à Guantánamo. Il a été arrêté en Afghanistan en 2002, alors qu'il avait 15 ans. On l'accuse d'avoir tué un sergent américain.