samedi 8 septembre 2012

The Guantanamo Bay Museum/Un musée virtuel à Guantanamo en souvenir de la prison



On August 29th, 2012, the Guantanamo Bay Museum of Art and History was opened to the public. The museum, located at the former site of the Guantanamo Bay Detention Camp in Cuba, is an institution dedicated to critically remembering the U.S. prison which was active between 2002 and 2012 before it was permanently decommissioned and closed. The museum features an array of contemporary art exhibitions, public programs, and a center for critical studies that are all freely accessible on the institution’s website.



The project is focused on both reflecting on the human rights abuses that occurred at the Guantanamo Bay Detention Camp while it was still in operation, while it also hopes to be a discursively generative and imaginative space for considering the many systems of violence that continue to persist in our contemporary moment. The museum features original artworks from 6 different contemporary artists, as well as essays on Guantanamo Bay from leading contemporary scholars including Judith Butler and Derek Gregory.
In addition, as part of the larger intervention the museum was listed as an official place on Google maps before being censored by Google 2 days later.
Alexis Madrigal, senior editor at The Atlantic, describes the project this way:
“While creating imaginary entities is a tried-and-true protest technique, its application in this specific case is brilliant. Gitmo is a peculiar invention that only exists thanks to a tangle of legal rulings that allow Americans to pretend that Gitmo is not a part of America, even though it’s governed and controlled by Americans. No one really gets to see the place, as reporters’ and other visitors’ experiences are crafted by the authorities. The detention camp, as a place where people are held and interrogated, remains an imaginary place for all but the prisoners and the national security officials who operate it. The imaginary museum draws its power from this resonance: If Gitmo exists because of one fiction, perhaps it can be closed by another? Or put another (augmented) way, germane to this digital project: if we change Gitmo’s website, can it actually change its physical and legal reality? That’s what the museum’s organizers are hoping.”
The project was the result of large collaboration, with over 25 artists, writers and other volunteers contributing to the project in some way from Europe, North America and South America. Visitors to the museum are invited to plan their trip to Guantanamo Bay, become a member of the museum, apply to be an artist in residence, as well as read about the history of the museum itself.

The museum has been covered by many news sources, some of which can be read by clicking the links below:
“Liberdade, ainda que virtual” in the Brazilian paper Estadão de São Paulo.
“Gitmo Museum” in the San Francisco Arts Quarterly.

Un musée virtuel à Guantanamo en souvenir de la prison
Chantal Valery, Agence France-Presse, Washington, 8/9/2012
Un musée imaginaire, né de la collaboration d'une trentaine d'artistes et d'agitateurs, a poussé virtuellement dans la baie de Guantanamo, à Cuba, sur le site même de la prison controversée, où il entend être un lieu de mémoire dans la perspective encore lointaine de sa fermeture.
«Bienvenue au Musée d'art et d'histoire de la baie de Guantanamo». Entre rêve et réalité, le projet n'a qu'une existence virtuelle, sur un site internet (www.guantanamobaymuseum.org) où le visiteur est invité à se transporter dans le futur, quand la prison, qui renferme encore 168 détenus, souvent sans inculpation, ne sera plus qu'un souvenir.
«Le musée, situé sur l'ancien site du centre de détention de Guantanamo Bay à Cuba, est un lieu de mémoire sur la prison américaine qui était active entre 2002 et 2012 avant d'être mise hors service et fermée de manière permanente», peut-on lire sur la page d'accueil.
Sur son site internet, le musée est, carte Google à l'appui, localisé en lieu et place de la prison. Mais aucun des artistes ou analystes du musée n'a foulé le sol aride de cette zone de l'est cubain, au milieu des cactus et des iguanes, que les États-Unis louent à Cuba depuis 1903 pour abriter une base de l'US Navy.
«L'idée est de faire de la prison une institution aberrante et de revendiquer la possibilité de sa fermeture», explique à l'AFP Ian Alan Paul, conservateur du musée. «Les gens oublient la prison, on veut essayer d'engager un dialogue et de rappeler qu'elle continue de fonctionner tous les jours», a ajouté cet artiste, étudiant à San Francisco.
Près de 780 détenus soupçonnés de liens avec Al-Qaïda sont passés par ses geôles en dix ans d'existence. À peine une poignée d'entre eux ont été jugés ou condamnés depuis sa création par George W. Bush, au lendemain des attentats du 11 septembre 2001.
Sur le site du musée inventé, on voit Barack Obama signer un décret bien réel pour la fermeture de la prison, deux jours après son arrivée au pouvoir en 2009. Dans une projection vers le futur, on apprend que le Congrès, qui a empêché pendant quatre ans tout transfert de détenus sur le sol américain, a fini par finaliser la fermeture du site «face à la pression internationale» à une date non précisée.
Spéculations
«Devenez artiste en résidence», «planifiez votre visite au musée», participez à des «tours guidés écologiques», propose le musée, au milieu d'expositions d'art plastique sur la torture et de publications de son Centre d'études critiques consacrées au détenu canadien Omar Khadr ou à la détention illimitée.
À l'approche de la présidentielle du 6 novembre, les créateurs du musée espèrent poursuivre leur projet avec des débats sur les violations des droits de l'homme et des expositions bien réelles dans des villes américaines.
Car si le programme du président sortant démocrate réaffirme la promesse de fermer le centre de détention, «lieu de tant de violations de la Constitution», le candidat républicain Mitt Romney plaide en faveur de son maintien.
«Je suis heureux que les détenus soient à Guantanamo, je ne les veux pas sur notre sol», avait-il soutenu en 2007, ajoutant qu'il «faudrait doubler» sa capacité.
Siège de tribunaux militaires d'exception très controversés, la prison reste l'objet de spéculations quant à son avenir. Certains préconisent qu'elle devienne une base d'entraînement militaire, d'autres un centre de recherche biologique, un lieu d'exposition pour la défense des animaux ou encore un «terrain neutre» pour les négociations avec Cuba.
«Cela ne peut pas être juste une transition vers un site militaire», estime de son côté Ian Paul, «cela doit être un lieu de mémoire pour qu'on n'oublie pas ce qui s'est passé ici».

Aucun commentaire: