On August 29th, 2012, the Guantanamo Bay Museum of Art and History was opened to the public. The museum, located at the former site of the Guantanamo Bay Detention Camp in Cuba, is an institution dedicated to critically remembering the U.S. prison which was active between 2002 and 2012 before it was permanently decommissioned and closed. The museum features an array of contemporary art exhibitions, public programs, and a center for critical studies that are all freely accessible on the institution’s website.
The project is focused on both reflecting on the human rights abuses
that occurred at the Guantanamo Bay Detention Camp while it was still in
operation, while it also hopes to be a discursively generative and
imaginative space for considering the many systems of violence that
continue to persist in our contemporary moment. The museum features
original artworks from 6 different contemporary artists, as well as
essays on Guantanamo Bay from leading contemporary scholars including
Judith Butler and Derek Gregory.
In addition, as part of the larger intervention the museum was listed
as an official place on Google maps before being censored by Google 2
days later.
Alexis Madrigal, senior editor at The Atlantic, describes the project this way:
“While creating imaginary entities is a tried-and-true protest technique, its application in this specific case is brilliant. Gitmo is a peculiar invention that only exists thanks to a tangle of legal rulings that allow Americans to pretend that Gitmo is not a part of America, even though it’s governed and controlled by Americans. No one really gets to see the place, as reporters’ and other visitors’ experiences are crafted by the authorities. The detention camp, as a place where people are held and interrogated, remains an imaginary place for all but the prisoners and the national security officials who operate it. The imaginary museum draws its power from this resonance: If Gitmo exists because of one fiction, perhaps it can be closed by another? Or put another (augmented) way, germane to this digital project: if we change Gitmo’s website, can it actually change its physical and legal reality? That’s what the museum’s organizers are hoping.”
The project was the result of large collaboration, with over 25
artists, writers and other volunteers contributing to the project in
some way from Europe, North America and South America. Visitors to the
museum are invited to plan their trip to Guantanamo Bay, become a member
of the museum, apply to be an artist in residence, as well as read
about the history of the museum itself.
The museum has been covered by many news sources, some of which can be read by clicking the links below:
“The Imaginary Art Museum at Gitmo” in the Atlantic.
“Liberdade, ainda que virtual” in the Brazilian paper Estadão de São Paulo.
“Un musée virtuel à Guantanamo en souvenir de la prison” by the the Agence France-Presse.
“Oddly Delightful Museum Opens In Former Gitmo Detention Center” on the MuseumMonger Blog.
“Say it Three Times and it’s True” on the Lawfare Blog.
“Gitmo Museum” in the San Francisco Arts Quarterly.
Un musée virtuel à Guantanamo en souvenir de la prison
Chantal Valery, Agence France-Presse, Washington, 8/9/2012
Un musée imaginaire, né de la
collaboration d'une trentaine d'artistes et d'agitateurs, a poussé
virtuellement dans la baie de Guantanamo, à Cuba, sur le site même de
la prison controversée, où il entend être un lieu de mémoire dans la
perspective encore lointaine de sa fermeture.
«Bienvenue
au Musée d'art et d'histoire de la baie de Guantanamo». Entre rêve et
réalité, le projet n'a qu'une existence virtuelle, sur un site internet
(www.guantanamobaymuseum.org) où le visiteur est invité à se transporter
dans le futur, quand la prison, qui renferme encore 168 détenus,
souvent sans inculpation, ne sera plus qu'un souvenir.
«Le musée, situé sur l'ancien site du centre de détention de Guantanamo
Bay à Cuba, est un lieu de mémoire sur la prison américaine qui était
active entre 2002 et 2012 avant d'être mise hors service et fermée de
manière permanente», peut-on lire sur la page d'accueil.
Sur son site internet, le musée est, carte Google à l'appui, localisé en
lieu et place de la prison. Mais aucun des artistes ou analystes du
musée n'a foulé le sol aride de cette zone de l'est cubain, au milieu
des cactus et des iguanes, que les États-Unis louent à Cuba depuis 1903
pour abriter une base de l'US Navy.
«L'idée est de faire de la prison une institution aberrante et de
revendiquer la possibilité de sa fermeture», explique à l'AFP Ian Alan
Paul, conservateur du musée. «Les gens oublient la prison, on veut
essayer d'engager un dialogue et de rappeler qu'elle continue de
fonctionner tous les jours», a ajouté cet artiste, étudiant à San
Francisco.
Près de 780 détenus soupçonnés de liens avec Al-Qaïda sont passés par
ses geôles en dix ans d'existence. À peine une poignée d'entre eux ont
été jugés ou condamnés depuis sa création par George W. Bush, au
lendemain des attentats du 11 septembre 2001.
Sur le site du musée inventé, on voit Barack Obama signer un décret bien
réel pour la fermeture de la prison, deux jours après son arrivée au
pouvoir en 2009. Dans une projection vers le futur, on apprend que le
Congrès, qui a empêché pendant quatre ans tout transfert de détenus sur
le sol américain, a fini par finaliser la fermeture du site «face à la
pression internationale» à une date non précisée.
Spéculations
«Devenez artiste en résidence», «planifiez votre visite au musée»,
participez à des «tours guidés écologiques», propose le musée, au milieu
d'expositions d'art plastique sur la torture et de publications de son
Centre d'études critiques consacrées au détenu canadien Omar Khadr ou à
la détention illimitée.
À l'approche de la présidentielle du 6 novembre, les créateurs du musée
espèrent poursuivre leur projet avec des débats sur les violations des
droits de l'homme et des expositions bien réelles dans des villes
américaines.
Car si le programme du président sortant démocrate réaffirme la promesse
de fermer le centre de détention, «lieu de tant de violations de la
Constitution», le candidat républicain Mitt Romney plaide en faveur de
son maintien.
«Je suis heureux que les détenus soient à Guantanamo, je ne les veux pas
sur notre sol», avait-il soutenu en 2007, ajoutant qu'il «faudrait
doubler» sa capacité.
Siège de tribunaux militaires d'exception très controversés, la prison
reste l'objet de spéculations quant à son avenir. Certains préconisent
qu'elle devienne une base d'entraînement militaire, d'autres un centre
de recherche biologique, un lieu d'exposition pour la défense des
animaux ou encore un «terrain neutre» pour les négociations avec Cuba.
«Cela ne peut pas être juste une transition vers un site militaire»,
estime de son côté Ian Paul, «cela doit être un lieu de mémoire pour
qu'on n'oublie pas ce qui s'est passé ici».
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire