Un procureur militaire des commissions militaires chargées de juger les détenus de Guantanamo inculpés, a démissionné en dénonçant, selon les avocats militaires de la défense jeudi, un manque d'éthique dans la procédure, indiquent plusieurs médias américains vendredi.
Le lieutenant-colonel Darrell Vandeveld, en charge de l'accusation dans le dossier de Mohammed Jawad, un jeune Afghan arrêté et transféré à Guantanamo alors qu'il n'avait que 16 ans, a démissionné en évoquant, selon les avocats militaires «des inquiétudes éthiques», explique le Washington Post.Il a notamment regretté que ses collègues refusent de «remettre aux avocats de la défense des documents déclassifiés» allant dans le sens de la disculpation du détenu, ajoute le quotidien.
Le colonel Vandeveld avait recommandé au Pentagone de privilégier dans ce cas une procédure en plaider coupable qui aurait permis au jeune Afghan, enfermé depuis plus de six ans, d'être libéré à très court terme, selon le major David Frakt, avocat de Mohammed Jawad, qui a parlé à la presse sur la base américaine de Guantanamo (Cuba) et dont les propos sont rapportés par le New York Times.
La démission de ce procureur, censé appliquer les règles fixées par le gouvernement, est une nouvelle claque pour l'administration Bush dans sa gestion du dossier Guantanamo.
Si les associations de défense des droits de l'Homme et de nombreuses voix de la communauté internationale se sont élevées à de multiples reprises contre le principe même d'enfermer des hommes indéfiniment sans les juger, les avocats militaires, eux-aussi, mènent la fronde. Mais jusqu'ici, les protestations se limitaient à la défense.
Affectés au conseil des détenus lorsque la Cour suprême les y a autorisés, en 2004, les avocats militaires protestent contre le choix de leur hiérarchie de juger la vingtaine de détenus inculpés devant des tribunaux militaires d'exception.
Source : AFP, 25 Septembre 2008
jeudi 25 septembre 2008
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