Les boat people haïtiens en route vers les États-Unis risquent d’être "exilés" en Australie
Un accord dénommé "Solution du Pacifique" a été passé entre Washington et Canberra en vue de couper l’élan des clandestins haïtiens, cubains et asiatiques
Un accord dénommé "Solution du Pacifique" a été passé entre Washington et Canberra en vue de couper l’élan des clandestins haïtiens, cubains et asiatiques
Les gouvernements des Etats-Unis et d’Australie ont paraphé la semaine dernière un accord autorisant des échanges transcontinentaux de boat people -dont des haïtiens- qui tenteraient d’atteindre les côtes de l’un ou l’autre des deux pays.
Dans un article, le quotidien français Le Monde indique que les dispositions prévues dans le document baptisé "Solution du Pacifique" visent à freiner tant dans l’Atlantique que dans le Pacifique la vague des réfugiés économiques attirés par les deux géants américain et océanien.
"L’Australie devrait accueillir des cubains et des haïtiens interceptés en mer et détenus sur la base navale américaine de Guantánamo Bay, sur l’île de Cuba", a indiqué le journal dont le texte est signé de son correspondant à Washington. Ce qui confirme une information diffusée la semaine dernière par le Miami Herald qui n’était pas, à ce moment là, en mesure de confirmer l’application des nouvelles mesures à l’encontre des haïtiens.
Les autorités américaines et australiennes prévoient pour le moment le transfert à double sens d’un maximum de "200 réfugiés par an".
Toutefois, l’accord précise que chacun des deux pays réservera son mode de traitement préféré aux demandes reçues et "seuls les réfugiés officiellement reconnus comme tels pourront être transférés, s’ils le désirent, aux Etats-Unis ou en Australie".
83 sri-lankais et 8 birmans, interceptés en février dernier par la marine australienne, pourraient être les premiers cobayes de cette expérience bilatérale de "dépaysement", sans précédent en matière d’immigration.
En Australie, l’opposition a tourné en dérision le Premier ministre John Howard et les défenseurs des droits humains émettent de sérieux doutes sur l’efficacité de la nouvelle politique migratoire. Cependant, en Haïti, cette stratégie d’exil au bout du monde pourrait être perçue autrement.
Le porte-parole du Département d’Etat, Sean McCormack, a tenté de banaliser l’accord américano-australien qu’il a présenté comme "un arrangement informel d’assistance mutuelle".
Chaque année, des centaines de réfugiés haïtiens fuient leur pays pour des raisons essentiellement économiques et tentent de gagner les côtes américaines à bord d’embarcations de fortune.
Source : http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article3591