dimanche 5 janvier 2025

Guantánamo: premier camp de concentration off shore de l’Empire!
Appel du Collectif guantánamo - janvier 2003

Appel du Collectif guantánamo - janvier 2003


Depuis un an, 625 citoyens de 42 pays sont enfermés dans le Camp baptisé X-Ray (Rayon X) de la base militaire US de Guantánamo, sur l'île de Cuba. Etiquetés "combattants ennemis" par le Pentagone, ils n'ont aucun statut. Ils ne sont en effet ni prisonniers de guerre, ni prisonniers politiques, ni même détenus de droit commun. Enfermés dans des cages, ils sont otages du bon vouloir du chef de la première puissance mondiale, le nouveau croisé George Bush.
La juridiction US ne s'appliquant pas sur le territoire de Guantánamo, le Camp X Ray est le premier camp de concentration off shore (=extraterritorial) de l'Empire.
Hors du droit, les otages de Guantanamo sont aussi maintenus hors du monde, pratiquement coupés de toute communication avec l'extérieur, que ce soit avec leurs parents, leurs avocats ou des élus de leur pays. Cette situation unique est une grande première dans l'histoire mondiale. Si nous ne nous y opposons pas, elle est appelée à se reproduire ailleurs, pour d'autres otages, par exemple demain des Iraqiens ou même des militants no global (Anti mondialisation) de pays démocratiques. L'effet Guantánamo se fait déjà sentir aux quatre coins de la planète.
De très nombreux gouvernements, cédant aux pressions de la CIA et du Pentagone, ont déjà pris des dispositions pour créer dans leur pays des zones de non droit, au nom de la "guerre contre le terrorisme".
Nous vous appelons donc à vous mobiliser pour animer une campagne mondiale contre Guantanamo, sur les thèmes suivants:
1° - Les otages de Guantánamo ont des droits: droit à la défense, droit à la communication, droit à la justice.
2° - Ils doivent être soit jugés, soit libérés.
3° - Les Nations unies doivent constituer une commission indépendante d'enquête et d'instruction, composée d'experts des 5 continents, pour déterminer où et par qui les prisonniers doivent être jugés. Pendant les travaux de cette commission, les prisonniers doivent être transférés de Guantánamo vers un pays neutre et confiés aux bons soins de la Croix-rouge et du Croissant Rouge. La commission devra trancher entre 4 possibilités: remise en liberté, jugement aux USA, jugement en Afghanistan, jugement dans le pays d'origine du détenu. Elle devra établir un montant d'indemnités verser par le gouvernement US à tous les prisonniers remis en liberté et leurs familles.
Depuis un an, des parents de ces otages se battent un peu partout dans une grande solitude, secondés par des avocats courageux mais impuissants.
La bataille de Guantánamo concerne tous les citoyens du monde épris de liberté, de pluralité, de diversité et de justice.
Contre l'Empire, seules des multitudes multicolores peuvent empêcher que les pires cauchemars s'imposent à tous.
Aujourd’hui à Guantánamo, demain chez nous!
NOUS CONSTITUONS CE JOUR LE COLLECTIF guantanamo, PARTIE PRENANTE DU RESEAU MONDIAL guantanamo, QUI AGIT POURLA FERMETURE DE CE CAMP DE CONCENTRATION.
L'engagement dans ce collectif se fait uniquement sur une base individuelle. Nous appelons tous ceux qui le veulent à nous rejoindre ou bien à créer leur propre structure et à établir une relation de travail avec nous. Le gage de réussite de la campagne sera sa capacité à mobiliser des multitudes dans un esprit mondial égalitaire, dans le respect des spécificités et des motivations particulières, pour "un monde contenant tous les mondes", contre toute forme de pensée unique et les monstruosités en découlant.

jeudi 2 janvier 2025

ANDY WORTHINGTON
Le “fantôme” de Guantánamo est “libéré” : Ridah Al Yazidi, jamais inculpé, détenu depuis le premier jour et dont la libération avait été approuvée il y a 15 ans


Andy Worthington, 31/12/2024
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Andy Worthington est un historien, journaliste d'investigation et réalisateur britannique, auteur de nombreux documents sur le camp de Guantanamo, à commencer par son livre The Guantanamo Files: The Stories of the 774 Detainees in America's Illegal Prison (Pluto Press, 2007)

Une photo proprement fantomatique de Ridah Al-Yazidi (ISN 038), le prisonnier tunisien de Guantánamo qui vient d'être rapatrié, après près de 23 ans passés à Guantánamo et 15 ans depuis que sa libération a été approuvée. Seule photo connue d'Al Yazidi, il s'agit d'une photocopie par l'armée usaméricaine d'une photo de lui, prise quelque temps après son arrivée à Guantánamo, qui figurait dans son dossier militaire classifié, publié par WikiLeaks en avril 2011.

Le Pentagone a annoncé qu'il avait rapatrié de Guantánamo Ridah Al Yazidi, 59 ans, un prisonnier tunisien détenu sans inculpation ni jugement depuis le tout premier jour d'ouverture de la prison, il y a près de 23 ans, le 11 janvier 2002.
Bien qu'il soit presque totalement inconnu du monde extérieur, en raison du manque d'intérêt persistant des médias grand public pour les enquêtes sur l'illégalité banale d'une grande partie des opérations de la prison, le cas d'Al Yazidi est l'un des cas les plus remarquables d'injustice banale à Guantánamo.
Avec deux autres hommes toujours détenus, il avait été autorisé à être relâché il y a 15 ans, à l'issue des délibérations de la très médiatisée Guantánamo Review Task Force, composée de fonctionnaires issus de différents ministères et des agences de renseignement, qui s'est réunie une fois par semaine tout au long de l'année 2009 pour décider administrativement du sort des 240 prisonniers que le président Obama avait hérités de George W. Bush.
156 de ces hommes ont été recommandés pour la libération lorsque le rapport de la Task Force a été publié le 22 janvier 2010, mais, bien qu'Obama ait finalement libéré 153 d'entre eux au cours de ses huit années de mandat, Al Yazidi et les deux autres hommes encore détenus - Taouffiq Al Bihani, un Yéménite, et Mouyin Abd Al Sattar, un prisonnier encore plus mystérieux, qui est un musulman Rohingya apparemment apatride - ont été maintenus dans le camp.
Bien que l'on sache peu de choses sur Al Yazidi, il semble, d'après les évaluations des services de renseignement à Guantánamo, qu'il a quitté la Tunisie pour l'Italie en 1986, à l'âge de 21 ans, où il a exercé divers emplois subalternes et a été arrêté à deux reprises pour trafic de stupéfiants. En 1999, après avoir été brièvement emprisonné, il s'est rendu en Afghanistan, où il a manifestement fini par devenir un petit soldat pour les talibans dans leur guerre civile inter-musulmane avec l'Alliance du Nord, comme tant d'autres hommes détenus à Guantánamo.
Les seuls mots qu'il ait jamais prononcés et qui aient été rapportés au monde extérieur l'ont été après que l'administration Bush a mis en place des examens superficiels des cas de ces hommes en 2004 - les tribunaux d'examen du statut de combattant (Combatant Status Review Tribunals, CSRT), des processus d'examen fondamentalement anarchiques qui s'appuyaient sur des preuves classifiées qui n'étaient pas divulguées aux prisonniers, et pour lesquels ils n'avaient pas le droit d'être représentés par un avocat.
Lors de son audition, comme je l'ai expliqué dans un article sur lui et les deux autres « éternels prisonniers » dont la libération a été approuvée en février de cette année, « il a été allégué qu'il s'était rendu en Afghanistan depuis l'Italie en 1999, qu'il avait fréquenté le camp d'entraînement de Khaldan [un camp indépendant non affilié à Al Qaïda] et qu'il avait combattu sur les lignes de front des talibans en 2001 ». En réponse, il a « déclaré qu'il n'avait pas participé à des combats importants pendant toute la période où il était sur les lignes de front », mais, comme la plupart des hommes dont les cas ont été examinés, il a été considéré comme un « combattant ennemi » qui pouvait continuer à être détenu pour une durée indéterminée.
Comme je l'ai également expliqué, « son dossier militaire classifié, datant de juin 2007 et publié par WikiLeaks en 2011, recommandait son maintien en détention, mais comme je l'ai découvert pour un article en juin 2012, un processus d'examen ultérieur de l'ère Bush, les Administrative Review Boards (ARB), un successeur des CSRT, a recommandé sa libération le 19 novembre 2007. Cependant, lorsqu’Obama est entré en fonction, toutes les recommandations de libération de George W. Bush, concernant au moins 40 hommes, ont été abandonnées et remplacées par les recommandations de la Guantánamo Review Task Force.
La longue incarcération d'Al Yazidi depuis que sa libération a été approuvée peut s'expliquer - mais non se justifier - par les difficultés rencontrées par les administrations Obama et Biden dans les négociations avec son gouvernement d'origine, mais aussi par son propre refus de traiter avec les autorités de Guantánamo, pour lesquelles il n'existe aucun mécanisme permettant d'empêcher les prisonniers de disparaître dans un « trou noir » juridique ou même existentiel.
Lorsque la Cour suprême a statué, en juin 2004, que les prisonniers avaient des droits en matière d'habeas corpus, permettant enfin aux avocats de commencer à les représenter, Brent Rushforth a été chargé de le représenter, mais en 2015, lorsque Carol Rosenberg, qui travaillait alors au Miami Herald, a écrit un article sur les hommes du premier vol à Guantánamo et s'est entretenue avec Rushforth, celui-ci lui a dit qu'il n'avait « rencontré Al Yazidi qu'une seule fois en 2008 » et que, depuis lors, il avait « refusé les appels et les invitations à d'autres rencontres ».
En décembre 2016, comme je l'ai expliqué ici, Charlie Savage du New York Times a rapporté que des fonctionnaires lui avaient dit que l'administration Obama était « réticente à rapatrier » Al Yazidi, et deux autres hommes, « pour des raisons liées à leurs pays d'origine », mais tous les efforts pour trouver un pays tiers pour sa réinstallation ont été contrecarrés en raison de son refus de dialoguer avec qui que ce soit.
Carol Rosenberg, qui travaille actuellement au New York Times, a parlé à Ian Moss, qui a passé dix ans au département d'État à organiser des transferts de prisonniers et de détenus, et qui a confirmé qu'il n'était pas parti plus tôt parce que la Tunisie avait été jugée trop dangereuse ou n'avait pas voulu l'accueillir, et qu'il n'était pas disposé à chercher d'autres pays qui auraient pu le réinstaller.
Comme l'a également expliqué Moss, « il aurait pu partir depuis longtemps si la Tunisie n'avait pas traîné les pieds ».
Ce que l'on ignorait jusqu'à sa libération, c'est que l'administration Biden négociait son rapatriement depuis un certain temps. Le communiqué de presse du Pentagone révèle que le secrétaire à la défense, Lloyd Austin, « a notifié au Congrès son intention de soutenir ce rapatriement » il y a près d'un an, le 31 janvier 2024, satisfaisant ainsi à une exigence irritante de la législation usaméricaine, introduite par les républicains, selon laquelle le Congrès doit être informé 30 jours avant la libération de tout prisonnier de Guantánamo.
Le Pentagone a également expliqué que, « en consultation avec notre partenaire en Tunisie, nous avons rempli les conditions d'un transfert responsable » avant sa libération, bien que, comme c'est toujours le cas avec les libérations de Guantánamo, les détails des arrangements avec les gouvernements d'origine - ou les gouvernements d'accueil dans le cas d'hommes qui ne peuvent pas, pour diverses raisons, être rapatriés, et qui sont réinstallés dans des pays tiers - sont classifiés, et ne contiennent aucun mécanisme visible pour garantir un traitement humain de la part des gouvernements d'accueil. Étant donné qu'une grande partie de l'histoire d'Al Yazidi est entourée de mystère, on ne sait même pas publiquement s'il a des membres de sa famille survivants en Tunisie qui pourront l'aider à reconstruire sa vie après cette longue épreuve.
Avec la libération d'Al Yazidi, 26 hommes sont encore détenus à Guantánamo, dont 14 ont été autorisés à être libérés - 12 entre octobre 2020 et septembre 2022, plus les deux compagnons d'Al Yazidi, « prisonniers à vie » à long terme. Parmi ces deux hommes, la longue détention de Taoufik Al Bihani reste inexplicable, car il devait prendre un vol pour l'Arabie saoudite avec d'autres prisonniers dont la libération a été approuvée en avril 2016, mais il a été empêché de monter à bord de l'avion à la dernière minute, sans qu'aucune explication n'ait jamais été fournie.
Pour Mouyin Abd Al-Sattar, son statut de fantôme est encore plus prononcé que celui de Ridah Al Yazidi, car non seulement sa nationalité est incertaine, mais il n'a même jamais été représenté par un avocat.
À 20 jours de l'entrée de Donald Trump à la Maison Blanche, je ne peux même pas commencer à exprimer à quel point il est important que l'administration Biden ait mis en place des dispositions pour la libération de ces 14 hommes, dont la plupart ont besoin d'être réinstallés dans des pays tiers, parce qu'ils sont en grande partie yéménites, et que les républicains ont, depuis de nombreuses années, inclus des dispositions dans le projet de loi annuel sur les dépenses de défense, interdisant le rapatriement de prisonniers vers certains pays interdits, dont le Yémen.
Mouyin Abd Al-Sattar sera-t-il libéré ou restera-t-il, comme Ridah Al Yazidi jusqu'à hier, un « fantôme » dont la présence démontre, de manière trop convaincante, comment, avec tous ses autres crimes, Guantánamo est, et a toujours été capable de faire disparaître entièrement des personnes, comme les recoins humides d'un effroyable donjon médiéval ?

NdT

En 2005, Ridah Al Yazidi avait été condamné par contumace  
par un tribunal militaire tunisien 
à 20 ans de prison , assortie de la privation des droits civils et de 5 ans de contrôle administratif.
➤Pour une chronique de l'odyssée des 12 Tunisiens détenus à Guantanamo, voir ici




jeudi 18 janvier 2018

Forty-One Hearts Are Still Beating in Guantanamo

Today, January 11, 2018, marks the 16th year that Guantanamo prison has exclusively imprisoned Muslim men, subjecting many of them to torture and arbitrary detention.
In Washington, D.C., about thirty people have gathered this week as part of Witness Against Torture, for a weeklong fast aimed at closing Guantanamo and abolishing torture forever. Four days ago, Matt Daloisio arrived from New York City in a van packed with posters and banners, plus sleeping bags, winter clothing, and other essentials for the week.
Matt spent an hour organizing the equipment in the large church hall housing us. “He curates it,” said one organizer.

Witness Against Torture protestors march to the White House (Justin Norman)

In 2007, there were 430 prisoners in Guantanamo. Today, forty-one men are imprisoned there, including thirty-one who have endured more than a decade of imprisonment without charge.None of the forty-one prisoners now in Guantanamo was captured by the U.S. military on a battlefield. Afghan militias and the Pakistani military were paid cash bounties for selling most of these prisoners into U.S. custody. Imagine the “green light” this gave for other countries to engage in the buying and selling of human beings.
Aisha Manar of the London Campaign to Close Guantanamo points out that “the rights-violating practices surrounding Guantanamo are now a model for the detention and incarceration policies of the U.S. and other states.”
This chilling reality is reflected in Associated Press reports revealing that the United Arab Emirates operates a network of secret prisons in Southern Yemen, where prisoners are subjected to extreme torture. This has included being trussed to a rotating machine called “the grill” and exposed to a roasting fire.
“Nearly 2,000 men have disappeared into the clandestine prisons,” the AP reports, “a number so high that it has triggered near-weekly protests among families seeking information about missing sons, brothers and fathers.”
One of the main detention complexes is at Riyan Airport in Yemen’s southern city of Mukalla. Former detainees, speaking on condition of anonymity, told of “being crammed into shipping containers smeared with feces and blindfolded for weeks on end. They said they were beaten, trussed up on the “grill,” and sexually assaulted.”
A member of the Yemeni security force set up by the United Arab Emirates told AP that American forces were at times only yards away.
“It would be a stretch to believe the U.S. did not know or could not have known that there was a real risk of torture,” Lynn Maalouf, Amnesty International’s director of research in the Middle East, said in a June 2017 statement.
On January 9, 2018, Witness Against Torture members tried to deliver a letter to United Arab Emirates Ambassador Yusuf Al Otaiba, seeking his response to these reports. Security guards took our pictures but said they were unable to accept our letter.
Today, joining numerous other groups for a rally in front of the White House, we’ll carry one banner that says, “It would take a genius to close Guantanamo.” Another says, “We are still here because you are still there.” Clad in orange jumpsuits and black hoods we’ll also carry placards bearing the number “41.”
Forty-one hearts still beat in Guantanamo prison cells. That's forty-one too many.


jeudi 16 février 2017

Khalid Cheikh Mohamed: les USA devraient revendiquer l'attentat du 11 Septembre

Les USA ont rendu publique une lettre de 18 pages écrite par Khalid Cheikh Mohammed, considéré par les autorités US comme l'organisateur présumé des attentats terroristes du 11 septembre 2001. La lettre était adressée à l'ex-président Barack Obama, annonce le Miami Herald.
 Dans sa lettre, Khalid Cheikh Mohammed qualifie Barack Obama de « tête du serpent » et de président d'un « pays d'oppression et de tyrannie ». Il affirme que c'est Washington qui doit être accusé des attentats du 11 septembre 2001, provoqués par une politique extérieure qui a « fait mourir des innocents dans le monde entier ». Il a aussi souligné, que « ce n'est pas nous qui avons entamé la guerre contre vous le 11 septembre 2001». Selon lui, ce sont les États-Unis et « vos dictateurs dans notre pays » qui endossent cette responsabilité.
Selon la publication, la lettre a été rédigée le 8 janvier 2015, mais la Maison blanche ne l'a reçue que quand un juge militaire a ordonné au camp de Guantanamo de la remettre avant le départ de Barack Obama.
Pourquoi l'attentat du 11 septembre 2001 a-t-il eu lieu? Et pourquoi cela pourrait se répéter? Khalid Cheikh Mohammed livre également son explication:
« Les crimes de guerre perpétrés en Palestine depuis 1948 et ceux qui se déroulent à Gaza aujourd'hui sont la meilleure indication des raisons pour lesquelles le 11 septembre est arrivé et pourquoi cela pourrait se reproduire à l'avenir ».

Khalid Sheik Mohammed's letter to Obama

Alleged mastermind tells Obama 9/11 was America’s fault 

 

The alleged mastermind of the Sept. 11 terror attacks wrote former President Barack Obama in a long suppressed letter that America brought the 9/11 attacks on itself for years of foreign policy that killed innocent people across the world.
“It was not we who started the war against you in 9/11. It was you and your dictators in our land,” Khalid Sheik Mohammed, 51, writes in the 18-page letter to Obama, who he addressed as “the head of the snake” and president of “the country of oppression and tyranny.” It is dated January 2015 but didn’t reach the White House until a military judge ordered Guantánamo prison to deliver it days before Obama left office.
Allah helped us to defend ourselves and attack your most significant military and commercial targets in your land for your crimes in our lands.
Khalid Sheik Mohammed, accused Sept. 11 attacks mastermind
In it, the man on trial for his life at Guantánamo as the alleged architect of the hijackings that killed nearly 3,000 people in New York, the Pentagon and a Pennsylvania field adds that he neither fears a death sentence nor life in a prison cell. He also appends a 50-page manuscript he wrote, “The Truth About Death,” illustrated with a picture of a noose.

Read more here: http://www.miamiherald.com/news/nation-world/world/americas/guantanamo/article131466294.html#storylink=cpy

Case of Captive in Yemen Could Test Trump’s Guantánamo Pledge

WASHINGTON — The Trump administration is considering what to do about a Qaeda suspect being held in Yemen, a decision that presents an early test of President Trump’s campaign pledge to send terrorism suspects to the military prison at Guantánamo Bay, Cuba.
The suspect, known as Abu Khaybar, was captured last fall in Yemen and is being held there by another country, according to four current and former senior administration officials. The circumstances of his detention are not clear, but he is wanted on terrorism charges in New York.
Mr. Khaybar, who is about 40, presents an important legal and policy test for Mr. Trump, who said the Obama administration was too soft on terrorists and promised to fill the prison in Cuba with “bad dudes.”
Mr. Khaybar’s suspected affiliation with Al Qaeda gives the United States clear authority to hold him in the military prison. Attorney General Jeff Sessions has repeatedly said that terrorists should not be prosecuted in civilian courts and, as recently as last month at his confirmation hearing, said the prison at Guantánamo Bay should be kept open.
The case could also prompt a decision as the Trump administration is considering an executive order that would make it clear that newly captured terrorism suspects would be sent to Guantánamo Bay. The United States has not sent a prisoner there since 2008.
But trying to send Mr. Khaybar to Guantánamo Bay would put the administration at odds with career Justice Department prosecutors and F.B.I. agents, who say the criminal courts have proved more adept than military commissions at handling terrorism cases.
The military tribunal system has been troubled by setbacks. A decade and a half after the Sept. 11, 2001, terrorist attacks, none of the men charged in that plot have even gone to trial.
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Ils étaient de l'autre côté du grillage à Guantanamo

Le colonel Wilkerson, ex-bras droit de Colin Powel, Janis Karpinski, ancienne générale de brigade de la Military Police à la prison d’Abou Ghraib et Mark Fallon, ancien enquêteur dans la section américaine antiterroriste, étaient à Paris, nous avons pu dialoguer.
Encore aujourd’hui en 2017 beaucoup de gens pensent que «les mauvais traitements» subis par les prisonniers à Guantánamo ont été le fruit «d’accidents», de dérives d’individus isolés ou de manquements aux ordres de certains soldats. La réalité est bien différente : ce qui s’est passé dans le camp situé dans le sud-est de l’île de Cuba, puis à Abou Ghraib, en Irak, était un véritable système. Un système destiné à pousser les détenus à leurs limites mentales et physiques, avec l’aide de psychologues et de médecins. La seule consigne donnée au personnel chargé de mener les interrogatoires était : «No blood no fool.» Tant qu’il n’y a pas de sang…
Andreas Schuller, avocat en droit international, inscrit au barreau de Berlin, travaille au sein de l'European Center for constitutional and human rights (ECCHR), un centre dans lequel se retrouvent des juristes spécialistes pour la plupart en droit pénal international et très sensibilisés à la question du respect des droits de l’homme. Il y a deux ans, il m’a invité dans leurs locaux en Allemagne. Ce jour-là, il m’a présenté le fondateur de l’ECCHR, Wolfgang Kaleck, qui m’a expliqué comment depuis plusieurs années ils nous soutenaient, mes avocats, William Bourdon et Apolline Cagnat, et moi, dans notre combat judiciaire pour faire la lumière sur le traitement qui nous avait été réservé à Guantánamo. Depuis 2004, l’ECCHR a par exemple engagé des procédures pénales contre des militaires américains, notamment contre l’ancien secrétaire à la Défense américain Donald Rumsfeld.

Photo prise le 18 janvier 2002, au camp X-Ray de la prison de Guantànamo de détenus accusés d’être membre d’Al-Qaida. Photo : Shane T. McCOY / US NAVY / AFP
Il y a quelques jours, j’ai reçu ce mail d’Andreas qui m’a ravi : «Salut Mourad, j’espère tu vas bien. Nous aimerions t’inviter à Paris le jeudi 26 janvier 2017. Avec William et Apolline, l’ECCHR organise une conférence publique sur la torture à Guantánamo, mais aussi les développements aux Etats-Unis après les élections. On a invité d’autres experts des Etats-Unis pour témoigner contre la torture.»
«Des experts des Etats-Unis», me disait-il. En fait, il s’agissait de hauts responsables américains. L’occasion pour moi, pour la première fois de ma vie, de me confronter aux responsables de ce piège dans lequel je suis tombé (lire portrait dans Libération), de comprendre leur point de vue, de saisir ce qui les a menés à mettre en place cette justice d’exception, cette machine infernale des «techniques d’interrogatoires musclées», cet arbitraire qui consistait à nous décrire comme les ennemis de l’Amérique «les pires des pires» ou «les terroristes qui occupaient hier l’Afghanistan, [et] croupissent aujourd’hui à Guantánamo», disaient dès janvier 2002 l’ancien président des Etats-Unis George Bush. Je suis impatient de les entendre et curieux de savoir ce qu’ils pensent aujourd’hui. Bref l’occasion de comprendre cette grande histoire dans laquelle la nôtre, beaucoup plus petite, s’est noyée.
C’est donc à Paris, le 26 janvier dans la soirée, dans la grande salle de l’Eléphant Paname, dans le IIe arrondissement, que nous nous sommes retrouvés. La conférence sur «l’expérience américaine, l’outrepassement de la loi dans la lutte antiterroriste» organisée par la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), la Ligue des droits de l’homme (LDH), le ECCHR et le CCR (Center of Constitutionnal Rights) allait permettre de nous confronter à quatre «officiels» venus des Etats-Unis et appartenant au monde politique et militaire. Il y avait du beau monde. Costards-cravates et tenues chics, côte à côte, ils nous font face. Je m’assois au premier rang pour les écouter. Je ne veux pas en perdre une miette, rassuré de voir que leurs propos seront traduits en simultané. Le casque sur les oreilles, je me plonge dans les coulisses du tournage de ce film dont j’étais l’un des personnages et dont les scénaristes, assis en face de moi aujourd’hui, étaient les seuls maîtres de mon destin.
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lundi 30 janvier 2017

Inquiétude sur le retour de la torture aux USA

par Hala Kodmani, Libération,

Donald Trump trouvera-t-il les moyens légaux de rétablir l’usage de la torture, comme il l’a souhaité mercredi sur la chaîne ABC ? En visite à Paris, des avocats et organisations de droits de l’homme, ainsi que d’anciens membres de haut rang de l’administration Bush, se mobilisent pour barrer la route à une telle éventualité, alors que la torture, utilisée dans la «guerre contre le terrorisme» au lendemain des attentats du 11 Septembre aux Etats-Unis, a été formellement interdite par une loi de 2015.
Les craintes que le «programme d’interrogatoire renforcé», arrêté par Barack Obama en 2009, soit réhabilité viennent d’être ravivées par les propos du nouveau président américain. Il a vanté, dans son interview, l’efficacité du «waterboarding» (simulation de noyade) dans les interrogatoires de terroristes à Guantánamo. Dans le même temps, le New York Times révélait un projet de la nouvelle administration de rouvrir les prisons secrètes de la CIA à l’étranger, fermées par Barack Obama. «Le sadisme affiché par Trump et sa logique du "ils l’ont bien mérité" marche auprès des Américains, qui se disent à 62 % favorables à la torture», souligne Alberto Mora. Ancien avocat général de la marine américaine (US Navy) entre 2001 et 2006, il œuvre au centre Carr (Center for Human Rights policy) de la Harvard Kennedy School. Et tente de se rassurer par le fait que Donald Trump compte néanmoins s’en remettre au nouveau chef de la CIA, Mike Pompeo, et à son secrétaire à la Défense, John Mattis. «Ce dernier en particulier est formellement opposé à la torture», insiste Mora, présent à Paris avec ses collègues américains.
Ces juristes interviennent aux côtés des avocats français et des organisations des droits de l’homme, dont la FIDH, dans le cadre de «l’affaire française de Guantánamo». Impliquant deux citoyens français, détenus et torturés dans la célèbre prison, une instruction, toujours en cours, est à ce jour la seule ouverte dans le monde contre les crimes commis au centre de détention. Les organisations poursuivent auprès de la justice française les haut responsables américains, dont Geoffrey Miller, le commandant du camp de Guantánamo, qui ne s’est pas présenté à l’audience en mars 2016 à Paris.
«La France a bien transmis la demande sur Miller aux autorités américaines, mais on ne sait pas encore les suites données», indique Katherine Gallagher, avocate au Center for Constitutional Rights. Quant à «l’efficacité» de la torture pour obtenir des aveux, Katherine Gallagher se joint à l’invitation lancée à Donald Trump par une sénatrice américaine de se livrer à une longue lecture : il s’agit d’un rapport classifié de 7 600 pages, rédigé par la commission sénatoriale du renseignement, sur les interrogatoires de la CIA et démontrant point par point l’inefficacité d’une telle pratique.

vendredi 27 janvier 2017

Guantanamo: énième report dans la procédure contre les accusés du 11-Septembre

AFP, 25 janvier 2017
Le tribunal militaire qui prépare à Guantanamo le procès des cinq accusés du 11-Septembre a dû se résoudre mercredi à reporter au mois de mars ses audiences, un énième retard dans une interminable procédure.
Alors qu'avocats, magistrats, journalistes, observateurs avaient fait le chemin jusqu'à Guantanamo pour une session de deux semaines, le juge James Pohl a dû annoncer le report des audiences, l'un des avocats de la défense ne pouvant y assister du fait d'un poignet cassé.
La procédure contre les cinq accusés du 11-Septembre suscite un regain d'intérêt après l'arrivée à la Maison Blanche de Donald Trump, qui a affirmé qu'il n'hésiterait pas à reprendre les méthodes controversées de l'administration de Georges W. Bush face aux extrémistes.
Selon des journaux américains mercredi, le nouveau président américain s'apprête à révoquer des décrets signés par son prédécesseur Barack Obama en janvier 2009 qui ordonnaient la fermeture du centre de détention de Guantanamo et des prisons de la CIA en dehors du pays. Ils avaient aussi mis fin aux techniques d'interrogatoires assimilées à de la torture.
Sean Spicer, porte-parole de la Maison Blanche, a démenti ces informations.
Quinzaine d'années sans procès
Les cinq accusés du 11-Septembre --dont Khaled Cheikh Mohammed (KSM) qui est considéré comme le cerveau des attentats-- sont détenus depuis une quinzaine d'années par les autorités militaires américaines. Ils risquent la peine de mort.
Ils ont été inculpés il y a neuf ans, mais il est impossible à ce stade de prévoir la date de leur procès. Il s'agit de l'une des procédures les plus complexes de l'histoire judiciaire américaine.
"Nous sommes plus déterminés que jamais à présenter ces personnes devant la justice, et nous le ferons, quel que soit le temps que cela prendra", a déclaré mardi le général Mark Martins, procureur principal dans cette affaire.
Selon lui, la sélection du jury pourrait commencer en mars 2018. Côté défense, 2020 est considéré comme un calendrier plus réaliste.
Malgré le report des audiences, le juge a tenté mercredi d'avancer ce qui pouvait l'être.
Il a ainsi maintenu l'enregistrement du témoignage d'un octogénaire ayant perdu son fils, sa belle-fille et sa petite-fille, qui se trouvaient à bord d'un des avions. Il est prévu vendredi.
Il dira en peu de mots, "très posément, qu'il a vu à la télévision le meurtre de sa famille", a expliqué Ed Ryan, de l'équipe d'accusation.
Le tribunal veut enregistrer ce genre de dépositions pour qu'elles puissent être utilisées lors du procès lui-même, alors que les témoins seront peut-être décédés.
Eléments à charge secrets?
Le processus judiciaire est d'autant plus complexe que les prisonniers sont passés par les prisons secrètes de la CIA, où certains ont subi des "procédures d'interrogatoires poussés" --un euphémisme pour désigner la torture-- qui ont servi à construire le dossier d'accusation.
C'est en particulier le cas pour KSM, arrêté au Pakistan en 2003, qui a notamment été soumis à de nombreuses sessions de simulation de noyade ("waterboarding") ou encore à des séances de "réhydratation rectale" sans justification médicale, avant d'être transféré à Guantanamo en 2006.
Des éléments à charge recueillis par la CIA demeurent classifiés dans le rapport du gouvernement américain sur la torture. Ce qui rend furieux les avocats de la défense car ils n'ont pas connaissance de tout le dossier dont dispose le gouvernement.
"Nous ne savons pas ce que nous ne savons pas, et c'est bien là le problème", a résumé Walter Ruiz, avocat du Saoudien Moustapha al-Houssaoui.
Il reste encore 41 détenus à Guantanamo, que M. Obama n'a pas réussi à fermer en raison de l'opposition du Congrès.
Les trois autres accusés du 11-Septembre sont les Yéménites Ramzi ben al-Chaïba et Walid ben Attach, et le neveu de KSM, Ammar al-Baluchi, aussi appelé Ali Abdoul Aziz-Ali, d'origine pakistanaise comme son oncle.

mercredi 25 janvier 2017

11-Septembre: les accusés comparaissent

Le tribunal militaire de Guantanamo reprend son travail mercredi sur les cinq accusés du 11-Septembre
Enfermés dans leurs cellules de Guantanamo, les cinq accusés du 11-Septembre ont vu s'écouler les présidences de George W. Bush et de Barack Obama sans jamais avoir été condamnés faute de procès. Une nouvelle étape de leur odyssée s'ouvre après l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche.
Les cinq hommes --dont Khaled Cheikh Mohammed (KSM) qui est considéré comme le cerveau des attentats de 2001-- doivent retrouver la justice à partir de mercredi, avec une nouvelle série d'audiences du tribunal militaire à Guantanamo, dans le cadre de la préparation de leur procès.
La procédure suscite un regain d'intérêt avec l'arrivée au pouvoir du républicain Donald Trump, qui a affirmé qu'il n'hésiterait pas à envoyer de nouveaux prisonniers dans le centre de détention installé sur une base américaine à Cuba et qu'il ne voyait pas non plus d'inconvénient à ce qu'ils y soient jugés.
La peine de mort encourue
Mais impossible à ce stade de prévoir une date de procès pour les «Cinq du 11-Septembre», qui est l'une des procédures les plus complexes de l'histoire judiciaire américaine. Ils risquent la peine de mort.
«Nous sommes plus déterminés que jamais à présenter ces personnes devant la justice, et nous le ferons, quel que soit le temps que cela prendra», a déclaré mardi le général Mark Martins, procureur principal dans cette affaire. Selon lui, la sélection du jury pourrait commencer d'ici un peu plus d'un an, en mars 2018. Mais, côté défense, 2020 est considéré comme un calendrier plus réaliste.
Détenus depuis une quinzaine d'années, les cinq hommes ont été inculpés il y a neuf ans. La procédure avance à un rythme de tortue, et le programme de cette semaine pourrait être remis en cause dès mercredi.
L'avocate s'est cassé le bras
Le juge militaire, le colonel James Pohl, va devoir décider si les audiences peuvent se dérouler en l'absence de Cheryl Bormann, avocate principale du Yéménite Walid ben Attach. Elle s'est cassé un bras et n'est pas à Guantanamo.
L'accusation voudrait que Ben Attach renonce exceptionnellement à la présence de son avocate, mais les défenseurs des autres accusés s'inquiètent du précédent que cela créerait.
Si le Yéménite refuse la requête de l'accusation, le témoignage d'un octogénaire ayant perdu son fils, sa belle-fille et sa petite-fille, qui se trouvaient à bord d'un des avions, pourrait être reporté.
Torture
Le processus judiciaire est d'autant plus complexe que les prisonniers sont passés par les prisons secrètes de la CIA, où certains ont subi des «procédures d'interrogatoires poussés» --un euphémisme pour désigner la torture-- qui ont servi à construire le dossier d'accusation.
C'est en particulier le cas pour KSM, arrêté au Pakistan en 2003, qui a notamment été soumis à de nombreuses sessions de simulation de noyade («waterboarding») ou encore à des séances de «réhydratation rectale» sans justification médicale, avant d'être transféré à Guantanamo en 2006.
Des éléments à charge recueillis par la CIA demeurent classifiés dans le rapport du gouvernement américain sur la torture. Ce qui rend furieux les avocats de la défense car ils n'ont pas connaissance de tout le dossier dont dispose le gouvernement. «Nous ne savons pas ce que nous ne savons pas, et c'est bien là le problème», a résumé Walter Ruiz, avocat du Saoudien Moustapha al-Houssaoui.
L'échec d'Obama
Il reste encore 41 détenus à Guantanamo. Le président Barack Obama n'a pas réussi à fermer le camp de prisonniers comme il l'avait promis, se contentant d'en réduire le nombre d'occupants: ils étaient 242 à son arrivée au pouvoir.
Pendant sa campagne, Donald Trump a affiché sa volonté de remplir à nouveau le camp de prisonniers de «mauvais gars». Il voulait aussi rétablir la torture, en faisant «davantage que la simulation de noyade», mais il a semble-t-il changé d'avis sous l'influence de son ministre de la Défense, le général James Mattis.
Les deux autres accusés du 11-Septembre sont le Yéménite Ramzi ben al-Chaïba, et le neveu de KSM, Ammar al-Baluchi, aussi appelé Ali Abdoul Aziz-Ali, d'origine pakistanaise comme son oncle. (AFP/nxp)